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L’école sauve des vies : des leaders du monde entier soutiennent le projet ambitieux « Education Plus » qui s’appuie sur l’éducation et l’émancipation pour prévenir les nouvelles infections au VIH
19 septembre 2022 19 septembre 2022NEW YORK/GENÈVE, le 19 septembre 2022—Lors du Sommet sur la transformation de l’éducation organisé à New York, 12 pays africains* ont annoncé s’engager en faveur d’Education Plus. Cette initiative audacieuse vise à prévenir les infections au VIH en misant sur une éducation secondaire gratuite, universelle et de qualité à destination de toutes les filles et tous les garçons d’Afrique. Elle est également accompagnée par des programmes complets d’autonomisation.
S’exprimant lors de la Journée de réunion des leaders du Sommet au nom du mouvement Education Plus, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré : « L’école sauve des vies. Nous sommes ici pour défendre le droit des filles à aller en classe et à y être en sécurité. En veillant à la scolarisation des filles, nous contribuons à garantir leurs droits et à empêcher le VIH. Nous savons que le risque d’infection baisse de 50 % lorsqu’une fille suit une éducation secondaire. C’est pourquoi nous nous associons à l’UNESCO, l’UNFPA, l’UNICEF et l’ONU Femmes, aux gouvernements et à la société civile, pour défendre l’éducation et l’émancipation des adolescentes en Afrique afin d’arrêter les nouvelles infections au VIH. »
Par le biais d’Education Plus, des pays africains pionniers créent des synergies entre les secteurs pour lutter contre les inégalités en garantissant l’accès à l’éducation secondaire jusqu’à la fin, en protégeant les filles et les jeunes femmes des infections au VIH, des violences sexuelles, des grossesses adolescentes et des mariages précoces, et en mettant en place des opportunités d’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi.
Membre d’Education Plus, la Sierra Leone réforme son système éducatif depuis 2018 et a attiré un million d’élèves supplémentaires en quatre ans. S’exprimant lors du Sommet, son Président, Julius Madda Bio, a déclaré : « Nous avons adopté une politique inclusive radicale et atteint la parité des sexes lors de l’inscription à l’école. Les filles peuvent désormais faire toute leur scolarité du primaire à l’université sans payer de frais d’inscription, et les filles enceintes peuvent retourner à l’école. L’éducation n’est pas un luxe, mais un droit. Nous devons rallier la communauté internationale autour des initiatives mise en place dans le monde entier. »
Des partenaires du monde entier ont témoigné leur soutien à l’initiative. Franz Fayot, ministre luxembourgeois de la Coopération au développement et des Affaires humanitaires, a déclaré : « Les risques d’infection au VIH et les difficultés d’accès aux services en Afrique subsaharienne sont très réels et sont aggravés par la stigmatisation et la discrimination, ainsi que par des obstacles juridiques et financiers. Il est urgent de financer les systèmes éducatifs pour assurer une éducation qui transforme les aspects relatifs au genre. Cette approche sauvera des vies et aura un impact extrêmement positif sur les économies. »
La jeune Joyce Ouma, un visage de la plateforme Education Plus, explique pourquoi les mouvements de jeunes femmes soutiennent cette initiative : « Certaines d’entre nous n’ont toujours pas accès aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive et à l’éducation sexuelle en raison de notre âge, ce qui a un impact dévastateur sur nos vies. Nous, jeunes femmes vivant avec le VIH, sommes confrontées à la discrimination, à la stigmatisation et à la violence à l’école et nous ne pouvons pas avoir accès facilement aux soins médicaux essentiels. En révolutionnant le système éducatif, nous prenons à bras le corps ces graves atteintes. J’encourage vivement les leaders à écouter nos préoccupations collectives et à agir pour améliorer les systèmes. »
Le dernier rapport de l’ONUSIDA, In Danger, publié en juillet de cette année, révèle que 4 900 jeunes femmes et filles (15-24 ans) vivant en Afrique subsaharienne ont contracté le VIH chaque semaine en 2021. Une fois infectée, une personne a besoin de suivre un traitement à vie. En 2021, en Afrique subsaharienne, 22 000 adolescentes et jeunes femmes sont décédées de maladies opportunistes.
Encourager les investissements dans l’accès à la santé, à l’éducation et à l’emploi porte ses fruits. Lorsque les filles vont au bout de leur éducation secondaire, cela a des répercussions bénéfiques sur leur situation sociale et économique, ainsi que sur celle de leurs communautés et de leurs pays. Le salaire des femmes peut augmenter de 15 à 25 % avec chaque année d’école secondaire supplémentaire terminée. L’éducation des adolescentes et des jeunes femmes en Afrique pourrait ajouter 316 milliards de dollars ou 10 % du PIB du continent d’ici 2025 si chaque pays fait des progrès en matière de parité entre les sexes à l’école.
Le Secrétaire général des Nations Unies a reconnu l’éducation et l’émancipation des filles comme des facteurs essentiels au développement : « L’éducation des filles est l’une des étapes les plus importantes pour assurer la paix, la sécurité et le développement durable dans le monde entier », a déclaré Antonio Guterres.
*Les 12 pays africains impliqués dans le mouvement Education Plus sont l’Afrique du Sud, le Bénin, le Cameroun, l’Eswatini, le Gabon, la Gambie, le Lesotho, le Malawi, l’Ouganda, le Sénégal, la Sierra Leone et la Zambie.




Press Release
L’ONUSIDA appelle les donateurs à financer entièrement le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin de remettre la riposte au VIH sur la bonne voie
18 septembre 2022 18 septembre 2022NEW YORK/GENÈVE, le 18 septembre 2022—L’ONUSIDA appelle les pays et les donateurs à financer entièrement le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à hauteur d’au moins 18 milliards US$ lors de la septième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial organisée cette semaine par le président Biden à New York.
S’exprimant au nom des agences des Nations Unies lors de l’ouverture de la conférence, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré : « Des millions de vies sont en jeu, tout comme la santé de tout le monde. Le succès de la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est essentiel pour que l’humanité comble son retard afin de mettre fin à trois des épidémies actuelles les plus dévastatrices et de rendre les systèmes de santé nationaux résilients et capables de résister aux crises de demain. »
Dans son rapport de juillet, In Danger, l’ONUSIDA a révélé que la COVID-19 et la crise économique menaçaient grandement la riposte au sida et que cette situation était aggravée par une baisse continue des ressources. Par ailleurs, ce document montre que les nouvelles infections au VIH dans le monde augmentent dans un pays sur cinq alors qu’elles devraient poursuivre le déclin. Le taux de nouvelles infections dans le monde n’a reculé que de 3,6 % entre 2020 et 2021, ce qui correspond à la plus faible baisse annuelle depuis 2016.
Le rapport souligne également que les femmes et les filles continuent d’être touchées de manière disproportionnée. De fait, en 2021, une nouvelle infection au VIH touchait toutes les deux minutes une jeune femme ou une fille âgée de 15 à 24 ans. Les enfants sont également de grands oubliés : à l’heure actuelle, seule la moitié environ (52 %) des enfants séropositifs au VIH reçoit un traitement vital, contre 76 % des adultes.
« Le moment est venu pour les leaders d’investir pour tenir leur promesse de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 et de donner de bonnes cartes aux enfants et aux jeunes », a déclaré Mme Byanyima.
Depuis la création du Fonds mondial en 2002, l’ONUSIDA a aidé plus de 100 pays à attirer, mettre en œuvre et tirer profit des investissements du Fonds mondial pour leur riposte contre le VIH, en veillant à ce que les financements bénéficient aux personnes qui en ont le plus besoin. Cependant, ces dernières années, la solidarité internationale dans la lutte contre le VIH s’est affaiblie.
En 2021, les ressources financières internationales disponibles pour le VIH avaient reculé de 6 % par rapport à 2010. Il manque 8 milliards de dollars à la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire sur les 29 milliards nécessaires d’ici 2025 afin que le monde puisse espérer mettre fin à la pandémie de sida comme menace de santé mondiale d’ici 2030.
Il existe toutefois des signes encourageants. Les États-Unis d’Amérique ont promis de verser 6 milliards de dollars à la reconstitution du Fonds mondial, sous réserve que l’objectif de 18 milliards de dollars soit entièrement atteint. D’autres donateurs tels que l’Allemagne et le Japon ont déjà annoncé une augmentation de 30 % de leur engagement financier en faveur du Fonds mondial pour des programmes couvrant la période 2024—2026. Lors de la sixième conférence de reconstitution des ressources, le Fonds mondial avait attiré 14,02 milliards de dollars de promesses de don.
« Cette étape est hautement stratégique pour avancer dans notre lutte contre les pandémies actuelles et futures », a déclaré Mme Byanyima. « Le modèle de financement réactif, inclusif et transparent du Fonds mondial favorisera notre succès commun. Mais cela ne sera possible que si la reconstitution est complète. »


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L’ONUSIDA salue la promesse de financement de l’Allemagne à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour la 7e reconstitution du Fonds mondial
08 septembre 2022 08 septembre 2022GENÈVE, le 8 septembre 2022—L’ONUSIDA applaudit l’engagement de l’Allemagne à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour la 7e reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le pays augmente ainsi de 30 % sa contribution par rapport à 2019 (1 milliard d’euros). Il s'agit d'une étape importante pour atteindre l’objectif de financement de 18 milliards de dollars minimum alors que le président Biden accueillera dans quelques jours la 7e Conférence mondiale de reconstitution des ressources du Fonds à New York.
« Cette annonce démontre la volonté sans faille de l’Allemagne dans le domaine de la santé mondiale, son engagement en faveur du multilatéralisme et sa détermination à sauver des millions de vies en mettant fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030 », a déclaré la directrice de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Il s’agit d’un investissement dans la santé et le bien-être des jeunes, en particulier des jeunes femmes et des filles. Il renforcera la sécurité mondiale en instillant la résilience dans les systèmes nécessaires pour nous protéger contre les menaces sanitaires émergentes. J’attends avec impatience que d’autres donateurs suivent l’exemple de l’Allemagne. »
Les États-Unis sont le premier donateur du Fonds mondial et se sont engagés à hauteur de 6 milliards de dollars pour la 7e reconstitution de l’organisation, sous réserve que l’objectif fixé à 18 milliards de dollars soit entièrement atteint. La semaine dernière, le Japon a annoncé qu’il augmentait sa contribution au Fonds mondial de 30 % pour la porter à plus de 1 milliard de dollars.
La Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial se tiendra du 19 au 21 septembre alors que le financement de la riposte au VIH reste soumis à une pression intense. En 2021, les ressources financières internationales disponibles pour le VIH avaient reculé de 6 % par rapport à 2010. L’aide au développement à l’étranger pour le VIH fournie par des donateurs bilatéraux autres que les États-Unis a baissé de 57 % au cours de la dernière décennie. Il manque 8 milliards de dollars à la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire sur les 29 milliards nécessaires d’ici 2025 afin que le monde puisse espérer mettre fin à la pandémie de sida comme menace de santé mondiale d’ici 2030.
Afin de maximiser l’efficacité de leurs investissements dans le Fonds mondial, les donateurs sont également invités à financer entièrement le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. L’ONUSIDA est présente dans 70 pays du monde entier et travaille en partenariat avec les gouvernements, la société civile et les communautés. Elle collecte les données qui façonnent la riposte au VIH, milite contre les lois et politiques néfastes afin d’instaurer un cadre juridique propice aux transformations, œuvre pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, et combat les inégalités qui favorisent la pandémie de VIH parmi les groupes de personnes vulnérables et marginalisées.
Le dernier rapport de l’ONUSIDA, In Danger, montre que les crises récentes ont fait dévier la riposte mondiale au sida de son cap, avec une augmentation des infections au VIH dans 38 pays. Il révèle également qu’il est possible de mettre fin au sida d’ici 2030 si les leaders prennent des actions concertées courageuses.
L’annonce de l’augmentation du financement de l’Allemagne a été faite à Berlin par la ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, lors de la conférence internationale Get Back On Track organisée par des organisations de la société civile, notamment Action Against AIDS Germany.
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Déclaration de la directrice exécutive de l’ONUSIDA suite au décès de la Reine Élisabeth II
09 septembre 2022 09 septembre 2022La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré :
« Sa Majesté la reine Élisabeth II a mis sa vie entière au service du public.
Elle était une amie sincère des Nations Unies et a parlé avec beaucoup d’émotions de son travail et de ses valeurs, notamment au cours de son célèbre discours à l’Assemblée générale des Nations Unies en 1957.
La reine Élisabeth II s’était engagée à mettre fin au sida et à la stigmatisation pour les personnes vivant avec le VIH. Lors de la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth en Ouganda en 2007 elle a visité l’hôpital Mildmay. Elle y a rencontré des personnes vivant avec le VIH et leurs familles. Cette visite a permis de lutter contre la stigmatisation et d’affirmer la dignité et les droits de toutes les personnes vivant avec le VIH. Elle a également contribué à placer le renforcement de la riposte au VIH, une riposte centrée sur l’inclusion et les droits des communautés touchées par le VIH, au cœur de l’agenda du Commonwealth.
Que son exemple soit une source d’inspiration pour nous. J’exprime mes sincères condoléances à sa famille, au gouvernement et à la population du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth. »
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La justice n’est jamais un don, mais une victoire : des activistes des Caraïbes orientales ont élaboré une stratégie efficace contre les lois qui criminalisent les personnes LGBT
31 août 2022
31 août 2022 31 août 2022Pendant près de 150 ans, être gay à Saint-Kitts-et-Nevis faisait de vous un criminel. Ce que les autorités coloniales appelaient inhumainement « le crime abominable de sodomie » était inscrit dans le droit et avait pour effet de punir, stigmatiser, discriminer les personnes LGBT et de les empêcher d’être elles-mêmes.
Cette semaine, la Haute Cour de ce pays des Caraïbes a jugé que les dispositions qui criminalisaient les actes sexuels privés entre partenaires du même sexe allaient à l’encontre de la constitution et que la criminalisation devenait nulle et non avenue avec effet immédiat.
Maître Nadia Chiesa a souligné que le dossier à Saint-Kitts-et-Nevis portait sur plusieurs violations de droits constitutionnels par des dispositions pénales : les droits à la vie privée, à la liberté personnelle, à l’absence de discrimination et à la liberté d’expression.
« Le dossier n’a pas été étayé uniquement par des arguments juridiques, mais aussi par de nombreux exemples illustrant l’effet de ces lois sur les personnes dans la communauté et dans tous les aspects de leur vie », a expliqué Mme Chiesa.
Les preuves apportées par les plaignants et plaignantes touchaient des problèmes rencontrés régulièrement par les membres de la communauté LGBT à Saint-Kitts-et-Nevis. Figurait en tête « une tendance à éviter les services de santé sexuelle, y compris le dépistage du VIH, par peur de la stigmatisation par les prestataires de soins de santé ou la société au sens large ».
« Les programmes de lutte contre le VIH sont censés se concentrer sur les populations clés, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, pourtant certains gouvernements ont mis en place des politiques pour ne pas se conformer à ces approches, ou encore on observe de facto une absence d’action de la part des autorités chargées de fournir des services aux communautés. Cette preuve était très importante pour étayer l’argumentaire juridique concernant la discrimination », explique Veronica Cenac, avocate à Sainte-Lucie et une des principales instigatrices de l’initiative.
Aujourd’hui, l’évolution de la législation va permettre d’améliorer tout un éventail de services. Le changement de la législation sauvera et changera des vies.
Alors que les activistes fêtent leur succès, tous et toutes soulignent également l’importance de réfléchir sur le processus qui a mené à cette victoire et d’en tirer des leçons, de contribuer à apporter leur expérience aux efforts des autres et de fournir des informations sur les prochaines étapes nécessaires pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination.
La stratégie qui allait finalement renverser une loi du 19e siècle a vu le jour il y a sept ans. Le mois dernier, cette initiative a attaqué et renversé la loi sur la « sodomie » à Antigua-et-Barbuda. Des actions similaires ont été lancées à la Barbade, à la Grenade et à Sainte-Lucie.
Cette approche s’inspire d’exemples récents aux Caraïbes de recours à l’examen de la législation en vue de renverser les lois qui criminalisaient les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) au Belize, au Guyana et à Trinité-et-Tobago. Sous la direction de l’Eastern Caribbean Alliance for Diversity and Equality (ECADE), un regroupement d’avocats et avocates, de groupes de la société civile et d’organisations de défense des droits humains a élaboré un plan spécial pour viser des lois discriminatoires dans les Caraïbes orientales.
Le processus de l’ECADE reposait sur trois piliers.
Premièrement, plutôt que de se concentrer sur la création d’une dynamique positive dans la couverture médiatique des affaires, les efforts de communication se sont focalisés sur la sensibilisation et la prise en compte des connaissances des communautés. L’équipe a travaillé pour identifier les points forts et les soutiens, tout en prévoyant de remédier aux écueils potentiels.
Deuxièmement, la stratégie reposait fondamentalement sur le renforcement des institutions.
« Il ne s’agissait pas uniquement d’intenter des poursuites en justice », a déclaré Kenita Placide, directrice exécutive de l’ECADE. « Mais de bâtir une communauté. »
L’une des parties réclamantes était l’organisation non gouvernementale St. Kitts and Nevis Alliance for Equality (SKNAFE). La présidente de la SKNAFE, Tynetta McKoy, a révélé que l’organisation était prête à soutenir la prochaine étape du travail : renforcer l’implication du public.
« La majorité des membres de la communauté... savent qu’il s’agit d’une première étape et qu’il reste encore beaucoup à faire en matière d’éducation et de sensibilisation du public. Au niveau communautaire, il s’agit d’un tremplin. Nous allons continuer », a-t-elle déclaré.
La troisième étape de la stratégie consistait à assurer la sécurité des justiciables et de la communauté au sens large. L’ECADE a souligné l’importance de penser aux demandeurs et demandeuses au-delà de l’affaire et de s’assurer que ces personnes puissent vaquer à leurs occupations en toute sécurité, en particulier lorsque leurs noms et visages ont circulé dans les médias.
L’ECADE a remercié chaudement les contributions du Human Dignity Trust, du Kaleidoscope Trust, du Réseau juridique VIH du Canada, de l’University of the West Indies Rights Advocacy Project (URAP) et de la Caribbean Vulnerable Communities (CVC) Coalition, entre autres, pour leurs contributions variées. Il s’agissait notamment de soutenir la recherche fondamentale et d’offrir des conseils stratégiques.
Mme Cenac a indiqué qu’une nouvelle phase de la stratégie visera à encourager les gouvernements à adopter une législation protectrice. Cela garantira à la communauté LGBT et aux autres groupes vulnérables d’être couverts par les mêmes protections juridiques que les autres citoyens et citoyennes.
E. Anthony Ross Q.C., avocat principal, a appelé les gouvernements des Caraïbes à prendre les devants pour garantir que leurs lois défendent les droits constitutionnels garantis des citoyens et citoyennes.
« [Cette décision juridique] n’a rien créé de nouveau. La constitution confère spécifiquement ces droits. Les procureurs généraux et procureuses générales doivent en prendre note. Il est temps de passer au crible toutes les lois et de corriger ces lois discriminatoires. »
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Saint-Kitts-et-Nevis devient le dernier pays en date à déclarer que les lois criminalisant les personnes LGBT sont inconstitutionnelles
30 août 2022 30 août 2022GENÈVE, le 30 août 2022—L’ONUSIDA salue la décision de la Haute Cour de Saint-Kitts-et-Nevis qui a déclaré que les lois criminalisant le sexe gay sont inconstitutionnelles. Autrement dit, ces dernières sont supprimées immédiatement du code pénal. La Cour a donné une suite favorable à la requête des plaignants et plaignantes concernant les articles 56 et 57 de la loi Offences Against the Person Act qui selon eux violaient le droit à la vie privée et à la liberté d’expression.
« Cette décision historique est une étape importante dans la garantie de l’égalité et de la dignité pour la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre à Saint-Kitts-et-Nevis et dans toutes les Caraïbes », a déclaré Luisa Cabal, directrice de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes. « Aujourd’hui, Saint-Kitts-et-Nevis rejoint un nombre croissant de pays des Caraïbes qui ont tourné le dos à ces lois coloniales qui bafouent les droits humains des personnes et freinent la riposte à la pandémie de VIH. Tout le monde profite de cette décriminalisation. »
En plus de violer les droits humains des personnes LGBT, les lois qui punissent les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe constituent un frein important à l’amélioration des résultats en matière de santé, y compris dans la riposte au VIH. De fait, ces lois alimentent la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBT. Par ailleurs, elles dressent des barrières aux membres de cette communauté qui cherchent et reçoivent des soins de santé, car ces personnes ont peur des sanctions ou d’être arrêtées. La dépénalisation sauve et change des vies.
La plainte contre le gouvernement de Saint-Kitts-et-Nevis a été déposée par un citoyen, Jamal Jeffers, et l’organisation St. Kitts and Nevis Alliance for Equality, avec le soutien de l’Eastern Caribbean Alliance for Diversity and Equality. La décision rendue par la Haute Cour fait suite à une décision similaire rendue par la Haute Cour d’Antigua-et-Barbuda en juillet. Les tribunaux du Belize et de Trinité-et-Tobago ont également supprimé des articles de leurs codes pénaux qui criminalisaient les relations sexuelles entre personnes du même sexe.
Toutefois, sept pays des Caraïbes, tous d’anciennes colonies britanniques, continuent de criminaliser les rapports sexuels entre adultes consentants. Il s’agit de la Barbade, de la Dominique, de la Grenade, du Guyana, de la Jamaïque, de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
« La société civile caribéenne est déterminée et la décision des tribunaux des Caraïbes est sans ambiguïté. Les jours de ces lois coloniales néfastes sont comptés », a déclaré Luisa Cabal. « Les pays qui n’ont pas encore supprimé ces lois doivent le faire de toute urgence, pour la santé et les droits humains de toute leur population. »
L’arrêt de la Cour réduit à 68 le nombre de pays dans le monde qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Au début du mois, Singapour a annoncé l’abrogation de la législation qui condamnait les rapports sexuels gays par une peine de prison allant jusqu’à deux ans.
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Variole du singe : le directeur pays de l’ONUSIDA au Nigeria explique comment les leçons tirées de la riposte au sida s’appliquent
24 août 2022
24 août 2022 24 août 2022Dr Leo Zekeng, directeur pays et représentant de l’ONUSIDA au Nigeria, explique comment les leçons tirées de la riposte au sida s’appliquent à celle de la variole du singe.
Dr Zekeng a déclaré :
« La variole du singe est endémique au Nigeria. Nous avons constaté ces dernières semaines une hausse significative des cas suspects et confirmés. Le rapport de situation du 7 août publié par le Nigeria Center for Disease Control (NCDC) indique qu’en 2022, plus de 473 cas suspects ont été recensés (dont 407 depuis le 30 mai). Parmi eux, 172 sont confirmés (dont 151 depuis le 30 mai). Les données hebdomadaires les plus récentes (du 1er au 7 août) indiquent 60 cas suspects en une semaine, dont 15 confirmés.
Le gouvernement nigérian, les organisations de la société civile, les partenaires de développement et les Nations Unies collaborent pour répondre à l’augmentation des cas suspectés et confirmés de variole du singe au Nigeria. Le 26 mai 2022, le Nigeria Centre for Disease Control and Prevention (NCDC) a mis en place un centre national multisectoriel d’opérations d’urgence dédié à la variole du singe afin de renforcer et de coordonner les activités de riposte en cours dans le pays tout en contribuant à la riposte mondiale.
Les leçons que nous avons tirées de la riposte au sida s’appliquent à la variole du singe Au Nigeria, la stigmatisation sociale et les inégalités générales dans l’accès aux médicaments essentiels, y compris aux vaccins, entravent la riposte à cette nouvelle épidémie.
Le personnel local des états fédéraux les plus touchés rapporte que la stigmatisation, associée à des réactions dans le monde entier accusant les gays de propager la variole du singe, empêche certaines personnes de demander des soins. Le personnel local signale des cas où des personnes ont trop peur d’accéder aux soins médicaux à cause de la stigmatisation. Les responsables de la santé publique s’efforcent de sensibiliser le personnel des établissements de santé à la lutte et à la prévention contre cette forme de stigmatisation. Des fonctionnaires du ministère fédéral de la Santé se lancent également dans des efforts d’information des communautés sur la variole du singe, en insistant sur l’identification des symptômes, la prévention et la nécessité de se faire dépister.
Le manque criant de médicaments essentiels freine également la riposte nationale à la variole du singe. Il est nécessaire d’encourager le renforcement des livraisons de médicaments, d’équipements et de matériel de collecte d’échantillons. Contrairement aux États-Unis et à l’UE, le Nigeria ne dispose d’aucun stock de vaccins contre la variole du singe. Dans les zones touchées, un sentiment de frustration monte parmi la population qui se sent laissée pour compte par le reste du monde. Il faut lutter de toute urgence contre cette inégalité dans l’accès aux vaccins et aux autres médicaments essentiels en partageant les doses, les droits de production et le savoir-faire.
Il est essentiel de soutenir la lutte contre la stigmatisation et de permettre l’accès aux médicaments essentiels afin de s’assurer que toutes les personnes touchées par la variole du singe au Nigeria reçoivent les soins dont elles ont besoin. Soutenir la riposte au Nigeria, c’est participer au succès de la riposte mondiale. »
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31 octobre 2024


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Réaction de l’ONUSIDA suite à l’autorisation par l’UE d’un traitement du VIH à action prolongée : « Pour mettre fin au sida, partagez les technologies. »
23 août 2022
23 août 2022 23 août 2022En réponse à l’annonce de l’autorisation par la Commission européenne d’une option de traitement du VIH à administrer deux fois par an, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré :
« De nombreuses options de traitement anti-VIH à action prolongée sont en cours de développement. C’est une excellente nouvelle. Plusieurs options de traitements à action prolongée, à prendre quelques fois par an seulement, pourraient permettre à davantage de personnes de suivre un traitement ou offrir de meilleures options cliniques aux patients et patientes qui présentent une résistance aux traitements actuels. Ces personnes pourraient rester plus longtemps sous traitement ce qui éviterait de nombreux décès liés au sida, si ces traitements sont mis à disposition de tous ceux et celles qui en ont besoin. La situation est claire : aucun monopole de production ne peut garantir la disponibilité et l’accessibilité dans le monde entier. La disponibilité mondiale de traitements abordables à action prolongée nécessitera des transferts technologiques afin de garantir la production de médicaments génériques. »
Les progrès enregistrés dans les traitements à action prolongée s’inscrivent dans ceux de la prévention à action prolongée. La récente décision de ViiV de partager sa technologie de prévention du VIH à action prolongée pour permettre la production de génériques a apporté la preuve que les entreprises sont capables de partager. L’ONUSIDA a salué cette décision et appelle à allonger la liste des pays autorisés. Actuellement, de nombreux pays à revenu intermédiaire supérieur n’ont pas accès à ces technologies. La réalisation des objectifs mondiaux du sida nécessite que les pays à forte incidence du VIH aient accès aux dernières technologies. De nombreuses entreprises font aujourd’hui des progrès dans le développement de traitements anti-VIH à action prolongée. Nous leur demandons de prendre exemple sur ViiV, d’élargir le nombre de pays [bénéficiaires des droits de production] et d’en tirer des leçons en n’attendant pas la mise sur le marché pour transférer leur technologie.
Et Mme Byanyima de poursuivre :
« Tout retard dans le transfert de technologies des produits de santé innovants se paye en vies. Avant d’être lancé, le processus de partage des technologies de traitement à action prolongée, des droits de propriété intellectuelle et des « recettes » ne devrait pas attendre la mise à disposition des médicaments de traitement anti-VIH à action prolongée aux personnes. Ce processus doit commencer dès les premières étapes du cycle de recherche et développement (R&D). En partageant maintenant la technologie, les fabricants pourront se préparer, ce qui sauvera des vies et contribuera à mettre fin à la pandémie de sida. Le transfert de technologies capables de mettre fin à la pandémie vers les pays à revenu faible et intermédiaire n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi dans le propre intérêt des pays riches. Nous ne pouvons mettre fin au sida qu’en l’éradiquant partout. Pour mettre fin au sida, partagez les technologies. Maintenant. »
Remarque
La déclaration de l’ONUSIDA fait suite à l’autorisation de l’UE communiquée dans l’article suivant (en anglais) : https://www.gilead.com/news-and-press/press-room/press-releases/2022/8/gilead-announces-first-global-regulatory-approval-of-sunlenca-lenacapavir-the-only-twiceyearly-hiv-treatment-option. La déclaration de l’ONUSIDA ne porte pas sur un médicament en particulier, mais sur les progrès réalisés dans les technologies à action prolongée et sur la nécessité de partager ces technologies.
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L’ONUSIDA salue l’abrogation de la loi qui criminalisait les personnes LGBT à Singapour
22 août 2022 22 août 2022GENÈVE, le 22 août 2022—L’ONUSIDA salue l’annonce faite par Singapour d’abroger le paragraphe 377a du code pénal du pays qui criminalisait les relations sexuelles consenties entre hommes. Adoptée en 1938 alors que Singapour était une colonie britannique, cette loi punissait les rapports sexuels gays consentis d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans.
Dans son discours annuel qui abordait entre autres des mesures pour supprimer cette législation, le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a déclaré que les rapports sexuels entre hommes consentants ne devaient pas être criminalisés et qu’il n’y avait aucune raison de poursuivre les gens pour ce motif ni d’en faire un crime. Il a déclaré que les personnes gays étaient des concitoyens à part entière et qu’elles désiraient vivre leur propre vie, participer à la communauté et apporter pleinement leur contribution à Singapour.
« La fin de la criminalisation des hommes gays est une excellente nouvelle, tant pour la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre à Singapour que pour le pays dans son ensemble », a déclaré le directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique, Taoufik Bakkali. « L’ONUSIDA salue cette décision. Elle représente une étape importante pour le respect des droits humains des personnes LGBT à Singapour et la création d’une société plus ouverte, tolérante et inclusive où les gens peuvent être eux-mêmes et aimer qui ils veulent sans craindre d’être emprisonnés. Ce changement vital sauvera des vies et profitera à tout le monde, et inspirera d’autres pays à en faire de même. D’autres pays devraient rejoindre le groupe croissant de nations qui mettent fin à la criminalisation. »
Les lois qui punissent les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe, ainsi que la violation des droits humains des personnes LGBT, constituent un obstacle majeur à l’amélioration des résultats en matière de santé, y compris dans la riposte au VIH. Une législation punitive favorise la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBT, dissuade les personnes LGBT de demander des soins de santé par peur d’être dénoncées auprès des autorités et de faire face à des sanctions et à l’emprisonnement, et empêche les pays de mettre en place des politiques qui répondent correctement aux différentes formes que prennent les épidémies au sein de leurs populations.
Singapour rejoint une liste croissante de pays qui ont récemment décriminalisé les relations entre personnes du même sexe, notamment Antigua-et-Barbuda, le Botswana, le Bhoutan et l’Angola. Pour finir, la décision de Singapour fait baisser à moins de 70 pays à travers le monde ceux qui criminalisent encore les relations consentantes entre personnes du même sexe. La décriminalisation ne marque pas la fin de la lutte contre la stigmatisation et l’exclusion, mais elle représente un grand pas en avant.
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Haïti livre un modèle de service aux populations clés
16 août 2022
16 août 2022 16 août 2022Imaginez qu'une large partie de la population vous accuse des tragédies qui frappent votre pays. Tremblements de terre. Cyclones. Inondations.
Imaginez maintenant que vous n'avez pas accès aux programmes de réponse aux catastrophes pour cette raison.
Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Haïti sont victimes de préjugés fortement enracinés. La discrimination limite souvent leurs chances dans la vie. Les possibilités d’éducation et d’emploi se réduisent comme peau de chagrin. Même l’accès aux soins de santé peut devenir une épreuve.
Fondée en 1999, la SEROvie Foundation associe la promotion de la santé auprès de la communauté LGBT à la défense des droits humains et à l’autonomisation socio-économique. Aujourd’hui, l’organisation gère des projets dans neuf départements.
L’ONUSIDA soutient SEROvie pour garantir que les besoins des communautés de populations clés ne soient pas oubliés au cours des ripostes aux catastrophes. Cette intervention permet aux personnes séropositives de continuer à recevoir une thérapie antirétrovirale et de pouvoir obtenir de l'aide lorsqu'elles en ont besoin. Au-delà de la phase d’urgence, les bénéficiaires reçoivent un soutien pour retrouver une source de revenus et réintégrer leur foyer. Ces personnes obtiennent également un soutien psychosocial pour faire face au deuil et au traumatisme.
En 2016, SEROvie a fondé la clinique J.C Ménard à Port-au-Prince. Cet établissement se place au service des personnes LGBT et d’autres populations clés, y compris les professionnelles du sexe et leurs clients. Ici, SEROvie puise dans plus de vingt ans d’expérience dans la fourniture d’une assistance sanitaire et sociale pour mettre en place une offre exhaustive de services.
Avec l’aide de plusieurs partenaires, notamment l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), J.C Ménard propose une gamme de services gratuits pour lutter contre la violence sexiste, la stigmatisation et la discrimination, et encourager la planification familiale et la prévention du VIH, y compris en offrant une PPrE. Le centre fournit également un traitement et des soins contre le VIH, les IST et la tuberculose.
Dans le laboratoire interne, l'équipe technique gère à la fois le diagnostic et le suivi du traitement. Elle suit le parcours de chacun et chacune, depuis le test positif jusqu'à la suppression virale. Au cours des 12 derniers mois, la clinique a réalisé sur place un dépistage du VIH auprès de 6 000 personnes et a aidé plus de 1 500 patients et patientes à gérer leur traitement. En plus de distribuer des médicaments, l'établissement échange avec d’autres centres pour éviter les ruptures de stock et les dépassements de la date de péremption.
Des travailleurs et travailleuses sociaux évaluent la situation de chaque bénéficiaire pour déterminer les besoins. La psychologue, Darline Armand, affirme que le moment le plus important de son travail est le premier échange avec une personne qui vient de découvrir sa séropositivité.
« Elle doit se sentir en sécurité », explique-t-elle.
Gregory Jacques, responsable des pairs, explique que la clinique utilise à la fois la sensibilisation et le guidage par les pairs comme approches stratégiques. Les éducateurs et éducatrices abordent avec les bénéficiaires les thèmes des relations, des risques et de la sécurité, et leur apportent des informations précises. Les navigateurs et navigatrices sont également des personnes séropositives qui guident les autres dans le processus de traitement et de soins.
« Ce qui fait la différence, c’est que [les bénéficiaires] savent que l'on est comme eux », explique un navigateur.
Dans la salle communautaire, des bénéficiaires obtiennent des informations sur le thème de la santé et des relations en participant à des activités dans la bonne humeur. C’est également là que ces personnes se rencontrent pour les groupes de soutien et les échanges.
L’équipe de suivi et d’évaluation mesure minutieusement les performances du programme. Elle recense tout, du nombre de personnes vivant avec le VIH identifiées au nombre de sessions de sensibilisation menées avec des prêtres vaudou, en passant par le dépistage indicateur. Au cours de l’année écoulée, plus de 15 000 personnes ont reçu des messages de sensibilisation sur le VIH, la violence sexiste, la stigmatisation et la discrimination de la part de la clinique. Plus de 1 500 personnes bénéficient de services complets de soins et de traitement anti-VIH, tandis que plus de 1 500 sont sous PPrE.
Steeve Laguerre, cofondateur de SEROvie, est ébahi et lucide quant au chemin parcouru par l’organisation.
« Les services que nous fournissons sont entièrement déterminés par les besoins des personnes que nous servons », explique-t-il. « Nous recherchons des financements qui correspondent à leurs demandes. Les bénéficiaires sont toujours la boussole de notre travail. »
Cette approche centrée sur les bénéficiaires est précieuse pour les Caraïbes au sens large. Selon le rapport actualisé 2022 sur le sida, En Danger, l’année dernière, quatre nouvelles infections sur cinq dans la région étaient liées aux communautés de populations clés et à leurs partenaires sexuels. Parallèlement, la majeure partie du financement des activités régionales de prévention combinée avec les populations clés provient de sources internationales.
« Les stratégies communautaires de prise en charge des patients et patientes permettent de réduire le diagnostic tardif et le manque de suivi tout en améliorant les résultats du traitement », a déclaré le directeur pays de l’ONUSIDA pour Haïti, Dr Christian Mouala. « Ces approches doivent obtenir les ressources nécessaires et être intégrées correctement dans la riposte nationale. »