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Assemblée mondiale de la Santé : l’ONUSIDA enjoint aux leaders de lutter contre les inégalités et de respecter totalement les droits humains afin de vaincre les pandémies émergentes
24 mai 2022 24 mai 2022GENÈVE, le 24 mai 2022— À l’occasion de la soixante-quinzième Assemblée mondiale de la Santé qui s’est tenue à Genève en Suisse, l’ONUSIDA a demandé aux dirigeants et dirigeantes de lutter contre les inégalités mondiales qui favorisent les pandémies telles que le VIH et la COVID-19. L’ONUSIDA a insisté sur le fait que le respect universel des droits humains est essentiel pour la santé de toute l’humanité.
Dans son discours adressé aujourd’hui à l’Assemblée mondiale de la Santé, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a enjoint aux leaders d’accorder la priorité aux investissements nécessaires pour mettre fin à la pandémie de sida, de mieux préparer le monde aux futures pandémies et d’assurer la sécurité sanitaire de toute l’humanité sans exception.
« Le niveau de préparation de l’humanité pour stopper les pandémies d’aujourd’hui ou prévenir celles de demain reste dangereusement faible, car nous ne disposons pas de plans efficaces pour garantir l’accès aux technologies de santé et financer les organisations communautaires fiables pour la riposte aux pandémies », a déclaré Mme Byanyima. « Nous pouvons vaincre les pandémies et protéger la santé de toutes les personnes si nous faisons preuve d’audace dans la lutte contre les inégalités, si nous plaçons les droits humains au centre de notre riposte. »
Dans son discours, Mme Byanyima a abordé trois grandes problématiques de la préparation aux pandémies : l’accès, le financement et les communautés.
Communautés : pour vaincre les pandémies et protéger la santé de tous et toutes, nous avons besoin d’organisations communautaires correctement financées qui fournissent des services, vont à la rencontre des populations et livrent des informations fiables. Elles doivent être partie intégrante de la riposte de santé publique. Les communautés, qui connaissent le mieux la situation sur le terrain et ont instauré des relations de confiance nécessaires, doivent disposer des ressources et de la latitude nécessaires pour diriger leur action.
Accès : pour mettre fin au sida, vaincre la COVID-19 et stopper les pandémies du futur, l’accès mondial aux technologies de santé vitales et qui mettent fin aux pandémies est essentiel. Nous devons remplacer les règles de propriété intellectuelle qui restreignent l’accès aux médicaments vitaux pour les personnes dans le Sud par des règles imposant le partage technologique. Cela démocratiserait l’accès aux vaccins et aux traitements contre la COVID-19, ainsi qu’aux nouveaux médicaments à action prolongée pour la prévention et le traitement du VIH, mais aussi aux médicaments contre d’autres pandémies.
Financement : notre sécurité sanitaire collective et l’efficacité des ripostes mondiales à la pandémie exigent que nous les financions correctement. Cela passe par la reconstitution totale des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cela signifie également que les pays à revenu faible et intermédiaire doivent être en mesure d’augmenter leurs investissements de santé grâce à la mobilisation progressive des ressources nationales et à la solidarité internationale, sans être entravés par la dette ou marginalisés dans l’attribution des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international.
Lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, l’ONUSIDA a salué les progrès réalisés dans le développement d’un nouvel instrument de préparation et de riposte aux pandémies. Elle a fait valoir qu’il devait inclure les fondamentaux suivants :
- Placer les droits humains au cœur des ripostes aux pandémies.
- Réserver une place privilégiée aux communautés, y compris en les impliquant à la préparation et à l’architecture des ripostes aux pandémies au niveau national, régional et mondial.
- Garantir l’accès aux technologies de santé et aux contre-mesures médicales en tant que biens de santé publique pour permettre à toutes les personnes qui en ont besoin de jouir d’un accès équitable.
- Instaurer des systèmes de données axés sur les personnes qui soient capables d’identifier les inégalités.
- Soutenir le personnel de santé, y compris le personnel de santé communautaire en première ligne des pandémies.
L’ONUSIDA a également félicité chaleureusement Tedros Adhanom Ghebreyesus pour sa reconduction au poste de directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la Santé. « Toutes nos félicitations à vous, mon frère Tedros ! Nous brûlons de poursuivre notre collaboration qui a pour but d’assurer la santé de tous et toutes », a déclaré Mme Byanyima.
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L’homme au cœur de la lutte contre les pandémies — Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2020
26 novembre 2020
Dans son nouveau rapport l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030. Lire le communiqué de presse
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Press Release
L’ONUSIDA appelle les gouvernements à prendre des actions à l’échelle mondiale et propose des objectifs ambitieux pour le VIH en 2025
26 novembre 2020 26 novembre 2020Alors que la COVID-19 aggrave le retard pris par la riposte au sida et que les objectifs 2020 ne seront pas atteints, l’ONUSIDA invite de toute urgence les pays à tirer les leçons du financement insuffisant de la santé et à prendre des actions à l’échelle mondiale pour mettre un terme au sida et aux autres pandémies.
GENÈVE, le 26 novembre 2020—Dans un nouveau rapport, L’homme au coeur de la lutte contre les pandémies, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.
La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.
« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d'une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu'aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »
De nouveaux objectifs pour respecter les engagements
Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.
Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils pensent aux personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.
Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.
Vaincre les pandémies
La COVID-19 s’est engouffrée dans la brèche causée par le manque d’investissements et d’actions contre le VIH et d’autres pandémies. De fait, la propagation de la COVID-19 aurait pu ralentir davantage et nous aurions pu surmonter son impact si les systèmes de santé et de protection sociale avaient été plus résistants. Le coronavirus nous montre qu’investir dans la santé sauve des vies, mais aussi fournit une base solide à l’économie. Par conséquent, les programmes de santé et du VIH doivent être pleinement financés, aussi bien en période de prospérité que de crise économique.
« Aucun pays ne peut vaincre seul ces pandémies », a ajouté Mme Byanyima. « Un défi d’une telle ampleur ne peut être surmonté qu’en instaurant une solidarité mondiale, en acceptant notre responsabilité partagée et en mobilisant une riposte qui n’oublie personne. Nous pouvons y parvenir en partageant ce fardeau et en travaillant ensemble. »
Il y a toutefois des lueurs d’espoir : la lutte contre la COVID-19 est en train de tirer profit du leadership, des infrastructures et des leçons de la riposte au VIH. Cette dernière a aidé à préserver la continuité des services face à ces difficultés extraordinaires. La riposte des communautés contre la COVID-19 révèle le potentiel inhérent aux coopérations.
Par ailleurs, le monde doit apprendre des erreurs faites au cours de la riposte au VIH lorsque des millions de personnes dans les pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement. Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.
Tout le monde a droit à la santé. Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. Des vaccins prometteurs contre le coronavirus font leur apparition, mais nous devons faire attention à ce qu’ils ne deviennent pas l’apanage des riches. À cette fin, l’ONUSIDA et ses partenaires appellent les entreprises pharmaceutiques à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout l monde.
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HIV Policy Lab : une nouvelle initiative est lancée en matière de législation et de réglementation sur la riposte au VIH
29 septembre 2020 29 septembre 2020WASHINGTON, D.C./GENÈVE, le 29 septembre 2020 - Malgré des décennies de progrès scientifique dans la riposte au VIH, les avancées demeurent contrastées. Certains pays diminuent rapidement le nombre de décès liés au sida et aux nouvelles infections au VIH, tandis que d'autres constatent l'aggravation de l'épidémie. La législation et la réglementation expliquent en grande partie cet écart.
L'outil HIV Policy Lab, lancé aujourd'hui, collecte et surveille les lois et réglementations liées au VIH à travers le monde.
« En matière de VIH, la législation et la réglementation peuvent sauver des vies ou condamner à mort. Elles peuvent assurer l'accès aux dernières avancées scientifiques, aider la population à faire respecter ses droits et à vivre sereinement ou, au contraire, faire obstacle à son bien-être. La riposte au VIH nous impose entre autres actions stratégiques de soumettre le contexte réglementaire, comme tous les outils fondamentaux, à des mesures et à des transformations », affirme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA.
L'outil graphique HIV Policy Lab représente visuellement les données et facilite la comparaison des réglementations nationales à l'aide de 33 indicateurs dans 194 pays afin de mesurer le contexte réglementaire. Il vise à améliorer la transparence et la capacité à comprendre. Il doit faciliter l'utilisation des informations et la comparaison entre pays. Il doit également encourager les gouvernements à tirer les enseignements des décisions de leurs voisins, inciter la société civile à s'émanciper et la recherche à examiner les répercussions de la législation et de la réglementation relatives à la pandémie de VIH.
Selon Matthew Kavanagh, directeur de l'initiative Global Health Policy & Politics à l'institut O'Neill de l'université de Georgetown, « La réglementation désigne la manière dont les gouvernements appliquent la science à grande échelle. Si nous voulons améliorer l'utilisation de la réglementation pour améliorer les questions de santé, il est primordial de surveiller et d'évaluer les règlements qui la composent. »
« Réduire la stigmatisation et faciliter l'accès aux soins sont deux axes indispensables pour améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH. Or, ce sont des conséquences directes de décisions politiques. Surveiller ces décisions est une solution optimale pour les améliorer et garantir la justice et l'équité aux personnes vivant avec le VIH », affirme Rico Gustav, directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH.
Le HIV Policy Lab extrait les informations du National Commitments and Policy Instrument, de documents juridiques, de rapports gouvernementaux et d'analyses indépendantes afin de créer des jeux de données comparables d'un pays et d'un indicateur à l'autre. Le HIV Policy Lab a pour but d'identifier et de traiter les écarts entre les preuves et la réglementation et d'instaurer un devoir de reddition de comptes afin de riposter au VIH par une réglementation plus inclusive, plus efficace et basée sur les droits et les faits scientifiques.
Cet outil est le fruit d'une collaboration entre l'université de Georgetown et l'institut O'Neill for National and Global Health Law, l'ONUSIDA, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH et Talus Analytics.
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Objectifs 2020 : des avancées disparates. Le rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida fait état d’un échec accentué par la COVID-19
06 juillet 2020 06 juillet 2020Depuis 2015, 3,5 millions d’infections au VIH et 820 000 morts supplémentaires liés au sida sont imputables à des objectifs non atteints. Elles auraient été évitées si les objectifs 2020 avaient été réalisés. La riposte pourrait également revenir dix ans en arrière au moins, si la pandémie de COVID-19 interrompt gravement les services de lutte contre le VIH.
GENÈVE, 6 juillet 2020—Un nouveau rapport de l’ONUSIDA relate des avancées notables, mais marquées par de grands écarts, en particulier dans le déploiement de l’accès à la thérapie antirétrovirale. La disparité des avancées d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays empêchera d’atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au VIH fixés pour 2020. Le rapport Agissons maintenant avertit même de la perte d’avancées et de la stagnation du progrès si nous ne faisons rien. Il souligne l’urgence pour les pays de redoubler d’efforts et d’agir sans tarder pour soigner les millions de personnes laissées de côté.
« Nous devrons mener des actions efficaces chaque jour de la décennie à venir pour remettre le monde sur la voie des objectifs 2030 et mettre fin à l’épidémie du sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Des millions de vies ont été sauvées, en particulier des vies de femmes en Afrique. Les nombreuses avancées enregistrées doivent être partagées avec toutes les communautés du monde. La stigmatisation et la discrimination ainsi que les inégalités généralisées sont autant d’obstacles à surmonter pour mettre fin à l’épidémie de sida. Les pays doivent écouter les preuves apportées, prendre leurs responsabilités et défendre les droits humains. »
Quatorze pays ont atteint le triple objectif 90-90-90 du traitement contre le VIH (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes se sachant séropositives suivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement antirétroviral présentent une charge virale indétectable). Alors qu’il affiche l’un des taux de prévalence parmi les plus élevés au monde, 27 % en 2019, l’Eswatini fait partie de ces pays et a même déjà dépassé ces objectifs pour atteindre le suivant : 95-95-95.
Le déploiement de la thérapie antirétrovirale a sauvé des millions de vies et évité des millions de nouvelles infections. Pourtant, 690 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes liées au sida l’an dernier. 12,6 millions sur les 38 vivant avec le VIH n’avaient pas accès au traitement vital.
« Le sida n'est pas terminé en Côte d'Ivoire. Nous devons accélérer la mise sous traitement des personnes vivant avec le VIH et intensifier la recherche des perdus de vue. », a affirmé Eugène Aka Aouélé, Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de Côte d'Ivoire.
Le monde a accumulé un grand retard dans la prévention de nouvelles infections au VIH. 1,7 million de personnes a contracté le virus, soit plus du triple de l’objectif mondial. On constate des progrès en Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections au VIH ont reculé de 38 %, depuis 2010. Ces chiffres contrastent dramatiquement avec ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, où les nouvelles infections au VIH ont explosé de 72 % depuis 2010. Leur nombre a également bondi de 22 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de 21 % en Amérique latine.
Le rapport Agissons maintenant fait état d’avancées disparates délaissant trop de personnes vulnérables. 62 % environ des nouvelles infections au VIH concernent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel-les du sexe, les consommatrices et consommateurs de drogues et la population incarcérée, alors même qu’elles ne représentent qu’une très faible part de la population globale.
La stigmatisation, la discrimination, les autres inégalités sociales et l’exclusion forment autant d’obstacles stratégiques. Les populations marginalisées qui redoutent le jugement, la violence ou les arrestations rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé sexuelle et de la reproduction, notamment en lien avec la contraception et la prévention du VIH. La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH demeure monnaie courante. Au moins 82 pays criminalisent une forme de transmission du VIH, l’exposition au virus ou la non-divulgation de son statut sérologique. Le commerce du sexe relève du Code pénal dans au moins 103 pays, et pas moins de 108 pays criminalisent la consommation ou la possession de drogue destinée à une consommation personnelle.
Les femmes et les filles en Afrique subsaharienne continuent de former la majeure partie de la population concernée. Elles représentent 59 % des nouvelles infections dans la région en 2019. 4 500 adolescentes et jeunes femmes entre 15 et 24 ans contractent le VIH chaque semaine. Les jeunes femmes comptent pour 24 % des nouvelles infections au VIH en 2019, alors même qu’elles ne forment que 10 % de la population en Afrique subsaharienne.
Cependant, lorsque des services exhaustifs de lutte contre le VIH sont accessibles, le taux de transmission chute littéralement. Une couverture efficace a réduit les inégalités et le taux d’incidence des nouvelles infections au VIH en Eswatini, au Lesotho et en Afrique du Sud. Elle combine les options de prévention comme le soutien socio-économique des jeunes femmes et une couverture de traitement étendue permettant d’obtenir une charge virale indétectable chez des populations jusque là délaissées.
La pandémie de COVID-19 a lourdement perturbé la riposte au sida et pourrait continuer sur sa lancée. Une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne l’année prochaine (2020-2021). Ce revers ramènerait le taux de mortalité lié au sida dans la région à celui de 2008. Une interruption, ne serait-ce que de 20 %, provoquerait 110 000 morts supplémentaires.
Jeanne Gapiya, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida au Burundi souligne que « Mettre fin à la pandémie de COVID-19 dès 2020 et à celle de VIH comme enjeux de santé public à l’horizon 2030 ne constituent pas deux combats, mais un seul et même combat : le combat pour mettre fin aux inégalités et œuvrer pour le plein respect des droits humains de toutes et de tous. »
Pour lutter contre les épidémies conjuguées de VIH et de COVID-19, l’ONUSIDA et ses partenaires mènent une campagne mondiale en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. L’appel a déjà reçu la signature de 150 responsables et spécialistes du monde entier. Il exige que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de brevet, produits en masse et distribués gratuitement et équitablement à l’ensemble de la population.
L’ONUSIDA presse également les pays à augmenter leurs investissements pour combattre ces deux maladies. Les investissements pour riposter au VIH ont chuté de 7 % entre 2017 et 2019 et représentent 18,6 milliards de dollars US. Ce revers signifie qu’il manque 30 % au budget de 26,2 milliards de dollars US nécessaire à une riposte efficace au VIH pour 2020.
« Nous ne laisserons pas les pays pauvres passer en dernier. La protection contre ces virus mortels ne doit pas dépendre de votre compte en banque ni de la couleur de votre peau », insiste Mme Byanyima. « Nous ne pouvons pas puiser dans les financements d’une maladie pour en soigner une autre. Le VIH et la COVID-19 doivent bénéficier de financements exhaustifs pour éviter la perte massive de vies humaines. »
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Opinion
Les ripostes efficaces aux épidémies mondiales sont celles qui placent les individus au cœur des préoccupations
12 mars 2020
12 mars 2020 12 mars 2020L’épidémie de COVID-19 attire l’attention sur les ripostes nationales et internationales aux urgences sanitaires. Elle révèle les déficits de nos systèmes, mais aussi nos forces, et elle puise dans l’expérience précieuse apportée par d’autres ripostes comme celle contre le VIH. À l’ONUSIDA, nous savons que l’apparition du virus à l’origine du COVID-19 est source de questions et de préoccupations chez les personnes séropositives. Si nous avons appris une chose de la riposte à l’épidémie du VIH, c’est que nous devons être à l’écoute des plus touchées et apprendre de leur expérience. L’ONUSIDA continue d’être fidèle à ce précepte.
Nous ne disposons pas à l’heure actuelle de preuves irréfutables indiquant que les personnes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles de contracter le COVID-19 ou, lorsqu’elles le contractent, que leurs chances de guérison sont moins bonnes. À l’instar de la population en général, les personnes âgées vivant avec le VIH ou les personnes séropositives ayant des problèmes cardiaques ou pulmonaires sont potentiellement exposées à un risque plus élevé de contracter le virus et de développer des symptômes plus graves. Les personnes vivant avec le VIH, comme toute la population, doivent prendre toutes les mesures préventives pour minimiser leur exposition et éviter d’être infectées. Alors que le COVID-19 continue sa progression dans le monde, les recherches en cours dans des contextes à forte prévalence du VIH dans la population générale doivent faire toute la lumière sur les interactions biologiques et immunologiques entre le VIH et le nouveau coronavirus.
Mais des mesures légitimes pour contenir le virus peuvent avoir des effets pervers inattendus sur les personnes vivant avec le VIH. Par exemple, au début de l’épidémie du COVID-19 en Chine, l’ONUSIDA a mené une enquête auprès des personnes séropositives afin de connaître leurs besoins. Une étude complémentaire a montré que certaines d’entre elles commencent à rencontrer des difficultés pour obtenir le renouvellement de leur ordonnance ce qui nourrit un sentiment d’inquiétude. En réponse, l’ONUSIDA travaille avec des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des fonctionnaires afin de faciliter des livraisons spéciales de médicaments vers des points de collecte spécifiques. Un numéro d'urgence a été ouvert en Chine pour que les personnes vivant avec le VIH aient la possibilité d’exprimer leurs peurs tant que dure l’épidémie. Avec nos partenaires, nous allons également suivre de près les évolutions au sein des chaînes d’approvisionnement internationales. Nous voulons ainsi garantir que les stocks de produits médicaux essentiels continuent de parvenir à celles et ceux qui en ont besoin, mais aussi maintenir au minimum les perturbations au niveau de la production de principes pharmaceutiques actifs.
L’ONUSIDA enjoint aux pays de préparer leur riposte au COVID-19 afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH puissent accéder sans problème à leur traitement. Les pays doivent de toute urgence mettre totalement en œuvre les lignes directrices actuelles de l’Organisation mondiale de la Santé sur le traitement du VIH pour que la plupart des personnes séropositives disposent de trois mois de traitement, au minimum. Cette mesure permettra ainsi de délester les établissements de soins en cas d’arrivée du COVID-19, mais aussi de garantir que toutes et tous puissent poursuivre leur traitement sans interruption et sans avoir à s’exposer à un risque plus élevé d’infection au COVID-19 lors de la collecte de leurs médicaments.
La riposte au sida a dispensé une leçon fondamentale: la stigmatisation et la discrimination sont non seulement injustifiables, mais contreproductives, aussi bien pour la propre santé des individus que pour la santé publique en général. C’est la raison pour laquelle l’ONUSIDA apporte son soutien aux campagnes visant à réduire la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des victimes du COVID-19. La stigmatisation et la discrimination n’ont jamais permis de mettre un terme à une menace de santé. Notre riposte au COVID-19 doit puiser dans les enseignements tirés de la lutte contre le VIH. Nous devons les écouter, instaurer la confiance et maintenir les échanges entre elles et les autorités sanitaires, même avant que l’épidémie ne sévisse.
Nos plus grandes victoires contre le VIH ont eu lieu dans les pays qui luttent efficacement contre la stigmatisation et la discrimination. Cela favorise le dépistage au sein de la population et, le cas échéant, l’obtention d’un traitement. Utilisons les canaux de communication recommandés par les spécialistes de la santé publique pour être à l’écoute des victimes du COVID-19 et puiser dans leur vécu afin de renforcer notre riposte au virus.
Les décès imputables à l’épidémie de COVID-19 sont une tragédie. Mes condoléances vont aux familles et aux proches des défunts. Mais si nous agissons judicieusement, la communauté internationale et chaque pays utiliseront cette expérience pour continuer à renforcer les systèmes de surveillance et réaliser des investissements adaptés dans les infrastructures de santé aussi bien au niveau international que national. L’ONUSIDA enjoint aux gouvernements et aux fonctionnaires de la santé dans le monde entier de ne pas attendre pour mettre en place des programmes d’éducation publics portant sur les mesures pratiques pour limiter la transmission et la propagation du virus à l'échelle locale.
Nous devons impérativement adopter une stratégie mettant l’accent sur les individus. Chacune et chacun a droit à la santé, notre meilleur rempart contre les épidémies mondiales.
Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA
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Faire entendre la voix des femmes confrontées directement au changement climatique
05 mars 2020
05 mars 2020 05 mars 2020La région Pacifique est une des régions du monde où la violence basée sur le genre est endémique. Une étude menée aux Fidji révèle que 72 % des femmes en sont victimes par rapport à 35 % en moyenne dans le monde. Les femmes dans la région sont également peu représentées dans les cercles de décision. Dans la région Pacifique, sur 560 parlementaires, 48 sont des femmes et 10 des Fidjiennes.
À ces problèmes socioculturels vient s’ajouter l’urgence climatique. Dans ce contexte, les femmes de la région Pacifique revendiquent d’être davantage impliquées dans les décisions sur le climat et d’être partie prenante de la riposte.
Komal Narayan, une militante fidjienne pour la justice climatique, a été fascinée de découvrir au cours de ses études universitaires sur le développement que la problématique du changement climatique se recoupe avec celle de l’éthique et de la politique. « Les populations les moins responsables du changement climatique sont celles qui le ressentent le plus », explique-t-elle. Ce constat l’a motivée à s’engager davantage et à se faire entendre sur ce problème. Elle s’est ainsi retrouvée à participer avec d’autres jeunes représentants des Fidji à la vingt-deuxième Conférence des Nations Unies sur le Changement climatique organisée en Allemagne, à Bonn, en 2017.
« Mon but dans la vie est de faire partie d’une société qui se concentre sur les problématiques liées à la justice climatique, et qui encourage et motive davantage les jeunes à s’impliquer dans ce domaine. Je suis en effet persuadée que toi ou moi ne sommes pas les seules personnes concernées par ce problème, mais que ce dernier est une préoccupation commune à toute la région Pacifique », continue Mme Narayan.
Mme Narayan a également été accréditée pour le Sommet de la jeunesse sur le climat des Nations Unies organisé en septembre 2019 où elle a participé à une discussion menée par des jeunes avec le secrétaire-général des Nations Unies.
« Nous, les femmes, donnons la vie, sommes des mères dévouées, des sœurs attentives, exerçons une influence dans nos familles et participons au développement économique. Nous sommes en mesure de donner une impulsion à la lutte internationale sur le climat », a déclaré Mme Narayan. « Il est grand temps que les femmes et les filles disposent des mêmes chances et du même accès aux ressources et aux technologies que les hommes et les garçons afin de s’engager pour la justice climatique. Et les pays, en particulier les gouvernements et la société civile, ont un rôle central à jouer. »
AnnMary Raduva, 11 ans, va à l’école Saint Joseph’s Secondary School de Suva, la capitale des Fidji. Elle est convaincue que la justice climatique doit reconnaître le lien entre les êtres humains et l’environnement, et notre vulnérabilité si nous ne faisons rien aujourd’hui.
« Dans la région Pacifique, nos communautés indigènes sont extrêmement dépendantes de la richesse écologique pour subsister, mais aussi au niveau économique. Ainsi, nos frères et nos sœurs sont particulièrement sensibles aux effets d’épisodes météorologiques extrêmes et nous ne devons pas les oublier. Nous entretenons un lien étroit avec notre environnement et l’océan, aussi bien au niveau spirituel que culturel. Ce lien nous met en position d’anticiper les impacts du changement climatique, mais aussi de nous préparer et d’y riposter », indique Mme Raduva.
En 2018, elle a écrit au Premier ministre fidjien pour lui demander de revoir le Fiji Litter Act 2008 afin que cette loi considère également les lâchers de ballons comme une pollution de l’environnement. Mme Raduva s’est très vite rendu compte que cette thématique n’allait pas assez loin et qu’elle devait trouver des alternatives écologiques pour étendre sa lutte. Très vite, elle a eu l’idée de planter de la mangrove le long de la côte de Suva.
Depuis 2018, elle a été à l’initiative de six actions qui ont planté plus de 18 000 plants de mangroves. Elle a été invitée en septembre 2019 à New York pour participer à la marche pour la justice climatique lors d’un évènement de « United for Climate Justice » organisé par la Foundation for European Progressive Studies. Elle a affiché sa solidarité avec les communautés indigènes qui sont les premières touchées par le changement climatique dans la région Pacifique.
En tant que jeune militante, Mme Raduva est confrontée à la discrimination. Des gens se sont déjà moqués de « cette gamine naïve » ou lui ont dit qu’elle n’avait pas voix au chapitre du changement climatique, car seuls les garçons et les adultes sont en droit de s’engager pour une cause. Toutefois, elle est persuadée que n’importe quelle institution ou organisation engageant des discussions portant sur le changement climatique doit accorder une place aux femmes, aux enfants, ainsi qu’aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, mais aussi à d’autres minorités.
Varanisese Maisamoa a survécu au cyclone Winston de 2016, l’une des catastrophes naturelles les plus dévastatrices de l’histoire de l’archipel. En 2017, elle a fondé la Rakiraki Market Vendors Association qui travaille avec le projet Markets for Change de l’ONU Femmes. « Nous voulons préparer les vendeuses du marché au changement climatique », explique-t-elle. Au cours d’une formation sur le leadership apportée par l’ONU Femmes, elle a appris à s’exprimer avec aplomb sur les problèmes touchant les vendeuses du marché et à négocier avec le conseil de gestion du marché.
Mme Maisamoa a représenté son association au cours de la planification de la reconstruction du marché de Rakiraki. Il dispose maintenant d’infrastructures pouvant résister à un cyclone de catégorie 5, d’un système de collecte des eaux de pluie, un mécanisme d’évacuation résistant aux inondations et une conception sensible aux questions de genre.
Mmes Narayan, Raduva et Maisamoa font partie des femmes du Pacifique qui s’engagent pour faire entendre et inclure davantage les femmes et les filles dans l’action climatique. Leur engagement porte ses fruits. Il réduit la discrimination à l’égard des femmes et des filles qui se manifeste par des inégalités les exposant davantage à des risques imputables à une catastrophe et à la perte de leur moyen de subsistance, et leur action rend les femmes résilientes pour s’adapter aux changements du climat.
L’histoire de Mme Maisamoa a été republiée avec la permission du projet Markets for Change de l’ONU Femmes. Il s’agit d’une initiative multipays visant à créer des marchés inclusifs, sans danger ni discrimination dans les zones rurales et urbaines des Fidji, des Îles Salomon et du Vanuatu. Ce projet encourage l’égalité des sexes et l’émancipation économique des femmes. L’initiative Markets for Change est mise en place par l’ONU Femmes. Elle est financée en grande partie par le gouvernement australien et, depuis 2018, ce partenariat jouit également d’une aide du gouvernement canadien. Le Programme des Nations Unies pour le développement est partenaire du projet.
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Press Release
Plusieurs organisations mondiales actives dans le domaine de la santé vont adopter de nouvelles modalités de collaboration pour agir plus efficacement
16 octobre 2018 16 octobre 2018Les dirigeants des 11 principales organisations mondiales actives dans les domaines de la santé et du développement ont signé aujourd’hui un engagement historique en vue de trouver de nouvelles modalités de collaboration pour atteindre plus vite les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Cette initiative, coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé, concerne 11 organisations, auxquelles d’autres devraient se joindre ultérieurement.
Cet engagement fait suite à une demande formulée par la Chancelière allemande Angela Merkel, du Président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et de la Première Ministre norvégienne Erna Solberg, avec le soutien du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, en vue de mettre au point un plan mondial pour définir comment améliorer la collaboration entre les acteurs mondiaux pour atteindre plus vite les cibles liées à la santé du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
« Pour que le développement durable soit possible – pour mettre fin à la pauvreté, pour promouvoir des sociétés pacifiques où chacun ait sa place et pour protéger l’environnement – il est essentiel que les populations soient en bonne santé. Cependant, malgré les grandes avancées obtenues dans la lutte contre bon nombre des principales causes de décès et de maladie, nous devons redoubler d’efforts si nous voulons atteindre plusieurs des cibles liées à la santé », ont annoncé les dirigeants des organisations réunis aujourd’hui à Berlin, à l’occasion du Sommet mondial de la santé. « Le Plan d’action mondial représente un engagement historique en faveur de nouvelles modalités de collaboration afin d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Nous tenons à redéfinir les modalités de collaboration de nos organisations afin d’apporter aux pays un soutien plus efficient et plus efficace et pour que l’ensemble des populations soient en meilleure santé et jouissent de plus de bien-être », ont-ils ajouté.
Le groupe a décidé de définir de nouvelles modalités de collaboration afin d’optimiser l’utilisation des ressources et de mesurer les progrès accomplis de façon plus transparente et plus engagée. La première phase de l’élaboration du plan est organisée autour de trois axes stratégiques : l’alignement, l’accélération et la redevabilité.
- L’alignement : les organisations se sont engagées à coordonner leurs processus programmatiques, opérationnels et de financement pour améliorer l’efficacité et l’impact collectifs concernant plusieurs priorités communes, comme l’égalité entre les sexes et la santé de la mère, du nouveau‑né, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la santé reproductive.
- L’accélération : les organisations ont décidé de définir des approches communes et de coordonner leur action dans des domaines où elles sont susceptibles d’accélérer le rythme de progression en matière de santé dans le monde. Le premier ensemble de sept « accélérateurs » comprend la participation des communautés et de la société civile, la recherche-développement, les données et le financement durable.
- La redevabilité : pour améliorer la transparence et la redevabilité envers les pays et les partenaires du développement, les organisations innovent en définissant des étapes communes pour près de 50 cibles liées à la santé qui se rapportent à 14 objectifs de développement durable. Ces étapes constitueront des points de contrôles essentiels et des références communes qui permettront de déterminer où en sera le monde en 2023 et s’il est en bonne voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.
Le Plan d’action mondial permettra également de renforcer l’action collective et d’obtenir des fonds afin de lutter contre les inégalités entre les sexes qui empêchent d’accéder aux services de santé et pour améliorer la qualité globale des soins de santé dispensés aux femmes et aux filles, y compris les services de santé sexuelle et reproductive.
La Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, l’Alliance du vaccin, le Mécanisme mondial de financement, ONU-Femmes, l’ONUSIDA, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF, Unitaid et l’OMS ont déjà souscrit au Plan d’action mondial pour la santé et le bien-être de tous. Le Programme alimentaire mondial s’est engagé à y souscrire dans les prochains mois.
La version finale du plan sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.


Press Statement
Les États membres des Nations Unies soulignent la nécessité d’intensifier les efforts critiques pour en finir avec le sida
13 juin 2018 13 juin 2018Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté son rapport sur le VIH à l’occasion de la réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies pour examiner les progrès vers la fin de l’épidémie de sida
NEW YORK/GENÈVE, 13 juin 2018—À mi-chemin de la période prévue pour remplir les objectifs d’accélération pour 2020 adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016, les États membres des Nations Unies se sont réunis afin d’examiner les progrès de la riposte au VIH. Rassemblés au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, les États membres ont présenté les avancées et les problèmes observés dans leurs pays respectifs et écouté le Secrétaire général des Nations Unies exposer son rapport sur la riposte mondiale au VIH.
Miroslav Lajčák, Président de l’Assemblée générale, a ouvert la réunion en ces termes : « Nous ne pouvons pas ignorer que ce que nous faisons aujourd’hui est étroitement lié à nos autres buts et objectifs », a-t-il déclaré. « La réunion d’aujourd’hui peut nous aider à examiner les opportunités de renforcer encore davantage notre action. Nous devons continuer, continuer de lutter contre ce virus et la stigmatisation qui va avec ».
Le Secrétaire général des Nations Unies a ensuite présenté son rapport intitulé Mettre la lutte contre le sida au service de la réforme de l’Organisation des Nations Unies et de la santé mondiale, et déclaré : « Le monde fait des progrès vers la fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030, mais ces progrès sont inégaux et fragiles. Le moment est critique et nous devons renouveler notre engagement prioritaire et commun en faveur d’un monde sans sida ».
Le rapport montre que l’élargissement exponentiel de l’accès au traitement antirétroviral atteint désormais plus de la moitié de toutes les personnes vivant avec le VIH, ce qui a contribué à la baisse d’un tiers des décès dus au sida, le chiffre étant passé de 1,5 million en 2010 à 1 million en 2016. Il prend également acte des progrès accomplis dans l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et met l’accent sur la possibilité d’éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant si le monde parvient à maintenir le cap.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a assisté à la séance plénière. « Nous sommes arrivés à une étape décisive de notre parcours vers la fin de l’épidémie de sida. Nous devons nous unir et utiliser nos forces collectives pour faire reculer le VIH de manière permanente », a-t-il déclaré.
Plus de 30 États membres ont fait part des progrès accomplis dans leurs pays respectifs, et nombre d’entre eux ont exprimé leur estime et leur soutien pour le travail de l’ONUSIDA et du Programme commun, tout en réitérant leur engagement en faveur des objectifs de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida.
« Les États-Unis soutiennent fermement l’ONUSIDA et son leadership dans la lutte contre la pandémie de VIH/sida », a déclaré Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « L’action prioritaire de l’ONUSIDA sur la production de la base de données la plus étendue sur l’épidémiologie du VIH reste absolument fondamentale et constitue notre feuille de route pour le contrôle de cette pandémie. Nous ne pourrons pas atteindre les objectifs pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030 sans les bonnes données pour suivre nos avancées, détecter les besoins à combler et orienter les ressources de manière performante et efficace pour un impact maximum ».
Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies montre que, même si le nombre de personnes ayant accès au traitement a quasiment triplé entre 2010 et juin 2017, passant de 7,7 millions de personnes sous traitement à 20,9 millions, il reste encore 15,8 millions de personnes qui ont besoin d’un traitement et les progrès dans l’élargissement de l’accès au traitement pour les enfants sont particulièrement lents. En 2016, seulement 43 % des enfants vivant avec le VIH ont eu accès au traitement.
Le rapport souligne également qu’il faut en faire davantage pour mettre un coup d’arrêt aux nouvelles infections à VIH. Leur nombre a baissé de 18 % entre 2010 et 2016, passant de 2,2 millions à 1,8 million, mais pour atteindre l’objectif de 500 000 nouvelles infections d’ici à 2020, les efforts de prévention du VIH vont devoir être considérablement accélérés, en particulier au sein des populations plus exposées au risque ; un sentiment relayé par un grand nombre des intervenants de la séance plénière.
Lazarus O. Amayo, Représentant permanent du Kenya auprès des Nations Unies, s’est exprimé au nom du groupe africain. « Il reste beaucoup à faire car le sida continue de frapper l’Afrique subsaharienne de manière disproportionnée, avec un risque de nouvelle infection à VIH qui demeure extrêmement élevé chez les jeunes femmes d’Afrique orientale et australe », a-t-il déclaré. « Nous répétons qu’il est nécessaire d’adopter une approche globale, universelle et intégrée du VIH et du sida, assortie des investissements requis ». En Afrique orientale et australe, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent 26 % des nouvelles infections à VIH, alors qu’elles ne constituent que 10 % de la population.
Le rapport montre qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, notamment pour couvrir les 7 milliards de dollars manquants dans le financement de la riposte au sida. Il formule cinq recommandations fortes pour remettre les pays sur la bonne voie, notamment encourager une révolution dans le domaine du dépistage du VIH, protéger les droits de l’homme et promouvoir l’égalité des sexes et utiliser la Feuille de route de la prévention du VIH pour 2020 pour réduire plus rapidement le nombre de nouvelles infections à VIH.
Estimations 2016 (*juin 2017) :
- *20,9 millions [18,4 millions–21,7 millions] de personnes ayant accès au traitement antirétroviral (en juin 2017)
- 36,7 millions [30,8 millions–42,9 millions] de personnes vivant avec le VIH dans le monde
- 1,8 million [1,6 million–2,1 millions] de personnes nouvellement infectées par le VIH
- 1 million [830 000–1,2 million] de décès dus à des maladies liées au sida
Vidéo
Documents
Maintenir l’élan vers la fin du sida dans les pays de la Francophonie
26 avril 2018
Les 54 États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie abritent environ 10% des 36,7 millions [30,8 millions–42,9 millions] de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Les efforts des pays de la Francophonie au cours des années à venir sont essentiels à la réalisation de la Déclaration politique sur la fin du sida adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en juin 2016. La déclaration engageait les États Membres des Nations unies à augmenter et à accélérer les investissements dans les ripostes nationales au sida et à élargir massivement la couverture des services de lutte contre le VIH.
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