Reportage

L’Éthiopie montre que les communautés sont à la hauteur

15 février 2019

Le projet Community, Health Education and Knowledge Building (CHECK – Communauté, éducation à la santé et développement des connaissances) mené en Éthiopie est un projet collaboratif commun de l’Agence italienne pour la coopération et le développement (IACS) et de l’ONUSIDA. Ce projet a pour but de soutenir la sensibilisation sur la prévention du VIH et d’accroître la demande et le recours aux services de santé anti-VIH et autres, y compris sur les maladies non transmissibles.

Le projet est géré par l’intermédiaire de quatre partenaires d’exécution à Awasa, dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, en Éthiopie. Il cible les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec le VIH, y compris les personnes âgées, les professionnelles du sexe, les détenus et les employés de grands projets du secteur privé.

Le 7 février, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Tibero Chiari, Directeur de l’IACS, et Seharla Abdulahi, Ministre de la Santé éthiopienne, ont visité trois sites de mise en œuvre du projet CHECK afin d’évaluer les progrès et de rencontrer les bénéficiaires du projet.

« Le VIH crée des déchirures dans le tissu social qui nous relie tous ensemble. Mais en Éthiopie, les liens communautaires intègrent des anticorps qui permettent de contrer le VIH. Quand la communauté dispose des bonnes connaissances, elle est capable de rompre le cercle du VIH et de créer des liens plus forts entre les gens », a déclaré M. Chiari.

L’Association Tilla de femmes séropositives gère un centre de broderie qui soutient les femmes vivant avec le VIH à Awasa à travers des activités génératrices de revenus. Dans ce centre, les femmes vivant avec le VIH fabriquent toutes sortes d’articles brodés et tricotés, par exemple des maillots scolaires et des uniformes pour le secteur de la sécurité. Non seulement le centre apporte une aide financière aux femmes qui travaillent ici, mais il leur offre aussi un espace sûr et un appui émotionnel.

« Tilla, c’est un peu comme la maison de maman », explique Aster Kebede, une femme vivant avec le VIH qui travaille au centre. « C’est ma maison, mon école, mon lieu de travail… c’est tout pour moi ».

À quelques pas de Tilla se trouve l’Association Medhin de personnes âgées vivant avec le VIH, qui a le même impact sur ses membres. Beaucoup d’entre eux évoquent les conséquences que la stigmatisation et la discrimination ont eues sur leur vie, en particulier par rapport à leur statut de personnes âgées vivant avec le VIH, ainsi que la perte d’un mari, d’une épouse, d’un foyer ou d’un revenu à cause de la stigmatisation. L’association propose également de petites bourses à un grand nombre de ses membres, qui utilisent ce financement catalyseur pour générer des revenus, créer de petites entreprises et améliorer leur vie.

« Medhin m’a redonné confiance en moi », raconte Bizunesh Kensa, une femme vivant avec le VIH âgée de 64 ans. « Je ne me sens plus vulnérable et je ne m’inquiète plus ».

Le Parc industriel d’Awasa est un mégaprojet qui emploie 28 000 personnes, dont 92 % de jeunes femmes qui, pour un grand nombre d’entre elles, sont originaires des zones rurales de la région. Par l’intermédiaire du projet CHECK, le Bureau régional de la santé d’Awasa a produit et diffusé des supports documentaires sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive pour les employés de ce mégaprojet.

« Ces projets montrent que ce qui compte le plus, c’est la vie des individus. Ils sont la preuve du pouvoir des projets à base communautaire pour rétablir la dignité des personnes vivant avec le VIH et leur redonner espoir en l’avenir », a déclaré M. Sidibé.