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La militante ukrainienne Anastasiia Yeva Domani explique à l’ONUSIDA comment la communauté transgenre fait face à la guerre en Ukraine
30 mars 2022
30 mars 2022 30 mars 2022Anastasiia Yeva Domani est directrice de l’association Cohort, experte du Groupe de travail des personnes transgenres sur le VIH et la santé en Europe de l’Est et en Asie centrale, et représentante de la communauté transgenre au Conseil national ukrainien sur le VIH/sida et la tuberculose.
L’ONUSIDA a parlé avec elle pour savoir comment elle et la communauté transgenre au sens large vont depuis l’attaque russe contre l’Ukraine.
Parlez-nous un peu de vous et de la communauté transgenre en Ukraine
Je suis la directrice de Cohort, une organisation pour les personnes transgenres. Cohort existe depuis environ deux ans, même si je milite depuis plus de six ans. Selon le Centre de santé publique du ministère ukrainien de la Santé, avant la guerre, environ 10 000 personnes transgenres vivaient dans le pays, bien que ce chiffre soit sûrement sous-estimé, car de nombreuses personnes transgenres ne communiquent pas ouvertement leur identité de genre. Beaucoup ne demandent de l’aide qu’en cas de crise, comme c’était le cas pendant la pandémie de COVID-19, et aujourd’hui à nouveau avec la guerre. À présent, nous recevons des demandes d’aide de la part de personnes dont nous n’avons jamais entendu parler auparavant, des personnes qui ont un besoin urgent d’assistance humanitaire, financière et médicale.
L’Ukraine a créé l’environnement le plus favorable aux personnes transgenres parmi tous les pays postsoviétiques en ce qui concerne le changement des documents officiels, ainsi que les aspects juridiques et médicaux de la transition entre les sexes. C’est loin d’être parfait, mais d’autres organisations et nous-mêmes avons fait notre maximum pour améliorer la situation. Depuis 2019, les personnes transgenres sont représentées au Conseil national ukrainien sur le VIH/sida et la tuberculose.
Quelle était la situation pour les personnes transgenres au début de la guerre ?
En 2016, un nouveau protocole clinique pour les soins médicaux de la dysphorie sexuelle a été adopté en Ukraine, ce qui a grandement facilité la partie médicale de la transition entre les sexes. Grâce à lui, des personnes ont pu recevoir l’année suivante des attestations de changement de sexe.
Cependant, de nombreuses personnes transgenres n’ont pas encore modifié tous leurs papiers. Certaines personnes ne les ont pas du tout changés, d’autres n’en ont changé que quelques-uns et seulement très peu d’entre elles ont tout changé, y compris leur permis de conduire, leurs diplômes et ceux liés à l’enregistrement et à l’enrôlement dans l’armée. Nous avions signalé ce problème et nous avons maintenant une guerre. De nombreuses personnes transgenres ne savaient pas qu’elles devaient se désinscrire au bureau d’enregistrement militaire.
En raison de la loi martiale, les hommes âgés de 18 à 60 ans ne peuvent pas quitter le territoire de l’Ukraine s’ils n’ont pas l’autorisation du bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaires. Nous avons beaucoup de personnes non binaires qui ont des papiers pour un homme et qui ne peuvent donc pas fuir.
Avec le déclenchement de la guerre, de nombreuses personnes transgenres sont parties dans l’ouest de l’Ukraine. Mais si vos papiers indiquent que vous êtes un homme, vous ne pouvez pas quitter l’Ukraine.
Quelle est la situation actuelle et sur quels aspects concentrez-vous votre travail ?
En raison de la guerre, nous n’avons plus personne dans certaines villes. Kharkiv comptait le plus grand nombre d’activistes transgenres après Kiev, notamment parce que beaucoup avaient quitté les régions occupées de Luhansk et Donetsk en 2014. Et maintenant, ces personnes doivent à nouveau se déplacer. Aucune information ne nous est parvenue sur la mort de personnes transgenres, mais je pense que c’est uniquement parce que nous n’avons aucun contact avec certaines villes, comme Mariupol. Beaucoup n’ont tout simplement pas eu le temps de quitter la ville avant que cela ne devienne impossible. J’ai peur que les chiffres ne soient terribles, il faudra juste du temps pour comprendre ce qui s’est passé là-bas.
Un travail important est en cours à Odessa. Nous y avons deux Yulias, des femmes transgenres qui apportent une aide incroyable à la communauté. Elles ont pris en charge des pans entiers de l’assistance et du financement. À Odessa, la situation des hormones et les médicaments est meilleure. Nous avons également toujours une coordinatrice à Dnipro, elle fait aussi un travail considérable.
Notre travail se concentre désormais sur l’assistance financière, médicale et juridique aux personnes transgenres qui se trouvent en Ukraine, où qu’elles soient, dans l’ouest de l’Ukraine, dans des abris ou des appartements, ou dans leurs villes sous les bombes. Tout le monde a peur, mais il faut quand même se raccrocher à quelque chose en soi et essayer de se battre. Je ne pense pas que tout le monde devrait partir. Je comprends que beaucoup de gens ont une dent contre la société, l’État. Pendant de nombreuses années, ils ont vécu comme des victimes. Pour beaucoup, il n’y a rien qui les retient ici, ni travail ni logement.
Qui vous soutient financièrement ?
Nous avions des projets prévus pour 2022, et littéralement le premier ou le deuxième jour de la guerre, les représentants de nos donateurs ont déclaré que l’argent pouvait être utilisé non seulement pour les projets programmés, mais aussi pour l’aide humanitaire. Il s’agissait notamment de RFSL, en Suède, qui a abordé ce problème de la manière la plus flexible possible et nous a permis non seulement d’utiliser l’argent du projet, mais aussi d’envoyer de l’argent directement à nos coordinateurs et coordinatrices afin de leur permettre de payer pour des gens le logement, les déplacements, etc.
Ensuite, GATE (Global Action for Trans Equality) a immédiatement déclaré que leurs fonds pouvaient être utilisés pour l’aide humanitaire et a promis des fonds supplémentaires. La Public Health Alliance, par l’intermédiaire du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, nous a autorisés à modifier le budget et la nature des activités prévues.
Nous allons maintenant faire ce que nous pouvons dans le contexte de la guerre, et la mobilisation de la communauté se poursuivra à Dnipro, Odessa, Lviv et Chernivtsi. De nouveaux partenaires ont fait leur apparition et ont immédiatement répondu à nos besoins.
Chaque jour, j’utilise des fonds d’OutRight Action pour répondre aux besoins humanitaires des personnes transgenres, ainsi que des fonds de LGBT Europe. Il y a aussi des dons privés, pas de grosses sommes, bien sûr, mais ils existent également.
À quoi ressemble une journée type pour vous ?
Ma journée est pleine d’échanges avec des journalistes de médias d’envergure. Je vais également au supermarché faire des courses que je distribue aux personnes qui en ont besoin. J’ai des formulaires Google dans lesquels je peux voir les demandes d’aide.
Je gère les demandes de consultations avec deux spécialistes en psychologie et en endocrinologie qui continuent de travailler en Ukraine. Je reçois de nombreuses questions concernant le passage de la frontière et je fournis des informations sur la manière de communiquer avec le bureau d’enregistrement militaire et sur les documents nécessaires pour se désinscrire.
Je reçois beaucoup d’appels, donc je dois recharger mon téléphone cinq fois par jour. Je possède deux comptes Instagram, deux comptes Facebook, trois adresses e-mail, Signal, WhatsApp, etc. Je dois être constamment joignable. Je dois également prévoir du temps pour faire la queue pendant deux heures au bureau de poste. Cela me fait perdre énormément de temps, mais les gens ont besoin que je leur envoie des médicaments. J’ai également besoin de garder du temps pour suivre l’actualité, je dois savoir ce qui se passe en première ligne, dans les villes.
Qu’est-ce qui vous donne de la force ?
Jusqu’à ce que ma famille et mon enfant quittent la ville, je ne pouvais pas travailler en paix.
Je suis actuellement à Kiev. Au cours des 10 premiers jours de la guerre, j’étais sous le choc et j’avais peur, nous vivions littéralement une heure à la fois. Maintenant que nous nous sommes habitués au danger, je n’ai plus peur. Si c’est mon destin, alors je l’accepte. Je ne descends plus dans l’abri. J’ai tant de travail, tant de demandes d’aide, d’appels, de consultations qui arrivent chaque minute.
Je suis née ici, à Kiev, c’est ma ville natale. Je me suis rendu compte que lorsque votre pays est dans une mauvaise passe, il faut rester. Je ne peux pas m’enfuir, ma conscience ne m’y autorisera pas. Je ne peux pas, car je sais que ma ville doit être protégée. Il n’est pas nécessaire d’être dans l’armée pour aider. Il y a la défense militaire, mais il y a aussi le bénévolat. L’aide humanitaire, c’est beaucoup de travail.
Qu’est-ce qui me donne de la force ? Parce que c’est mon pays, je sais que celles et ceux qui peuvent faire quelque chose, sur n’importe quel front, sont là. Nous pouvons le faire partout, tout le monde peut apporter sa contribution, faire quelque chose d’utile, et cela me donne le sentiment d’être nécessaire, un sentiment que nous pouvons réussir tellement de choses ensemble.
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Indonésie : former le personnel de santé afin d'améliorer les services anti-VIH pour les jeunes populations clés
30 mars 2022
30 mars 2022 30 mars 2022« Les jeunes d'ici n’ont pas un accès régulier aux services anti-VIH. Je veux vraiment inciter mes proches à se faire dépister, mais tout le monde a tellement peur. Les informations manquent, leur famille ne les soutient pas assez et mes proches ont peur de connaître leur statut », explique Andika Bayu Aji, un jeune originaire de Papouasie occidentale en Indonésie.
L’épidémie de VIH chez les jeunes en Asie et dans le Pacifique est négligée, même si environ un quart des nouvelles infections au VIH dans la région touchent les personnes âgées de 15 à 24 ans. La grande majorité des jeunes touchés par le VIH dans la région appartiennent aux populations vulnérables : personnes vivant avec le VIH, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes transgenres, travailleurs et travailleuses du sexe et consommateurs et consommatrices de drogues injectables.
Comme dans de nombreux pays de la région, les infections au VIH chez les jeunes en Indonésie, qui représentent près de la moitié des nouvelles infections, sont imputables à la stigmatisation et à la discrimination, à un manque d'éducation pour sensibiliser sur le VIH, à l’absence de services adaptés aux jeunes et à des tabous sociaux.
« Les jeunes sont bien trop souvent victimes de stigmatisation et de discrimination dans les environnements de santé. Le personnel de santé représente la première interface humaine. Si les services sont mauvais, les jeunes ne les utiliseront pas et diront aux autres jeunes de ne pas les utiliser. Ce qui nous limite, c'est que nous avons accès à quelques établissements seulement, parce que beaucoup, voire la plupart, ne sont pas adaptés aux jeunes », explique Sepi Maulana Ardiansyah, connu sous le nom de Davi et qui est coordinateur national d’Inti Muda, le réseau national des populations clés de jeunes en Indonésie.
Une étude récente menée par Inti Muda et l’Université de Padjaran a révélé une très faible propension chez les jeunes à accéder aux services dans des provinces comme la Papouasie occidentale, principalement en raison du manque de services adaptés à cette classe d'âge et du fait que le personnel de santé comprend mal les problèmes des populations clés. Les jeunes rencontrent souvent des difficultés d’accès aux services en raison de l’éloignement des cliniques et des hôpitaux, ainsi que des obstacles tels que l’âge minimum autorisé pour faire un dépistage.
La stigmatisation et la discrimination, en particulier la discrimination de la part des prestataires de soins de santé, découragent de nombreuses populations clés de jeunes à accéder aux services anti-VIH. Les principales problématiques concernent des préoccupations relatives à la vie privée et à la confidentialité. Parmi les autres obstacles, le rapport indique que les heures d’ouverture des cliniques publiques sont souvent inadaptées au quotidien des personnes, et que le personnel de santé peut porter un jugement dans ses suppositions et à travers son comportement, en particulier sur les questions liées à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre et à la santé mentale.
Entre le 14 et le 18 mars, Inti Muda, avec le soutien technique de Youth LEAD et de l’ONUSIDA, a organisé une formation de sensibilisation destinée au personnel de santé de deux villes, à Sentani et Jayapura, dans la région de la Papouasie occidentale. Plus de 50 personnes y ont participé. Quelques jours avant la formation, Inti Muda a organisé un festival qui a rassemblé plus de 80 jeunes. Cette manifestation s'inscrivait dans une volonté d'impliquer les jeunes dans la riposte au VIH et de générer une dynamique pour demander accès aux services anti-VIH.
« Avant cette formation, je ne connaissais pas les différents besoins des populations clés, ce qui entrave notre capacité à les toucher. Nous avons découvert des techniques importantes pour atteindre les jeunes, comme fournir des consultations adaptées, être sur Internet et les encourager à se faire dépister », résume Kristanti du District Health Office de Jayapura.
« J’ai appris que les jeunes ont des besoins variés. La formation nous permettra d’améliorer nos services pour qu’ils soient adaptés aux jeunes, ce qui est désormais notre priorité », ajoute Hilda Rumboy, sage-femme responsable du Département des services anti-VIH au Centre de santé primaire de Waibhu.
La formation et le festival ont été soutenus par le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT). L’investissement récent de 9,65 millions de dollars australiens réservé par le gouvernement australien à partir de la sixième reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), y compris le financement du DFAT de 2 millions de dollars australiens précédemment promis à l’ONUSIDA, vise à réduire le nombre annuel de nouvelles infections au VIH parmi les populations clés au Cambodge, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Philippines.
« Pour mettre un terme à l’épidémie de sida, il est essentiel de s'assurer que les jeunes et les groupes vulnérables aient accès à des informations précises et digestes sur la manière de se protéger du VIH, et que les équipements de dépistage soient bon marché et accessibles. C'est avec fierté que nous travaillons aux côtés des communautés locales et de l’ONUSIDA pour augmenter la disponibilité des informations sur le VIH, améliorer la portée et la qualité des services médicaux et encourager les jeunes et les groupes vulnérables à se faire dépister », a déclaré Simon Ernst, conseiller ministériel par intérim dans le domaine de la Gouvernance et du Développement humain auprès de l’Ambassade d’Australie en Indonésie.
La formation repose sur le manuel élaboré par Youth LEAD en 2021. Ce guide a bénéficié du soutien financier du Fonds mondial par le biais du Programme de développement durable des services anti-VIH pour les populations clés en Asie, ainsi que de l'assistance de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. Dans le cadre de la subvention DFAT octroyée pour les deux prochaines années, Youth LEAD étendra la formation à deux autres pays, le Cambodge et les Philippines, en soutenant des réseaux dirigés par des jeunes dans ces pays afin de proposer cette formation.
« Les jeunes rencontrent encore de nombreux défis qui les empêchent d’accéder aux soins de santé vitaux dont ils ont besoin. Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour l’Indonésie travaille en étroite collaboration avec l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions et le DFAT pour veiller à ce que les réseaux dirigés par des jeunes aient la possibilité et les capacités de leadership pour prendre le contrôle de la riposte au VIH et s’impliquer directement dans la création d’espaces sans danger où les jeunes peuvent accéder aux services anti-VIH sans stigmatisation ni discrimination », a déclaré Krittayawan Boonto, directrice pays de l’ONUSIDA pour l’Indonésie.
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L’ONUSIDA lance la campagne Unbox Me pour défendre les droits des enfants transgenres
30 mars 2022 30 mars 2022GENÈVE, le 30 mars 2022—À la veille de la Journée internationale de la visibilité transgenre, le 31 mars, l’ONUSIDA a lancé une initiative de sensibilisation à destination des parents, des enseignants et de la communauté au sens large au sujet de l’identité de genre pendant l’enfance.
La campagne Unbox Me (Sors-moi de ma boîte) milite pour les droits des enfants transgenres. La plupart des enfants aiment avoir des boîtes ou des cachettes où conserver en toute sécurité des souvenirs ou des objets précieux. Ces objets cachés peuvent révéler beaucoup de choses sur l’enfant : sa personnalité, ses penchants et ses rêves. Pour certains enfants transgenres, le fait de cacher des trésors dans une boîte devient un moyen de dissimuler leur identité des regards désapprobateurs. Unbox Me permet de donner de la visibilité aux enfants transgenres. C’est un appel à l’inclusion et à l’acceptation.
En Inde, plus de 90 % des personnes transgenres quittent leur foyer d’elles-mêmes ou de force à l’âge de 15 ans. Beaucoup se retrouvent alors à vivre dans la rue, sans sou ni éducation ou formation, et se retrouvent souvent à gagner leur vie comme travailleur-se du sexe. Bien que cette campagne nous vienne d’Inde, l’acceptation et l’inclusion sont des thèmes universels.
Les personnes transgenres dans le monde sont souvent marginalisées et victimes de discrimination et de violence. Le résultat : elles ont 34 fois plus de risques de contracter le VIH que les autres adultes. Jusqu’à 24 pays dans le monde criminalisent ou poursuivent en justice les personnes transgenres. Par exemple, au début de la riposte à la COVID-19, certains gouvernements ont mis en place des jours où les personnes appartenant à un genre spécifique avaient le droit de sortir pendant les confinements, ce qui s’est traduit par des arrestations pour les personnes transgenres qui étaient dehors le « mauvais » jour.
La stigmatisation, la discrimination et la criminalisation ont tendance à invisibiliser les personnes transgenres et différentes du genre et poussée à l’extrême, la discrimination conduit même au déni de l’existence de personnes différentes de genre.
Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’une collaboration continue de l’ONUSIDA avec l’agence de publicité FCB India. L’année dernière, l’ONUSIDA s’est associée au FCB et a sorti un superbe court métrage, The Mirror, dans le cadre de la campagne #SeeMeAsIAm. Dans cette vidéo, on voit un jeune garçon qui se regarde dans le miroir et s’habille en femme. Le film a permis de sensibiliser les parents, le personnel éducatif et la communauté au sens large au sujet de l’identité de genre pendant l’enfance. En capitalisant sur ce film, Unbox Me cherche à faire entrer dans les foyers la réalité des nombreux enfants transgenres qui se voient refuser leur véritable identité.
Swati Bhattacharya, présidente artistique de FCB India, qui a conceptualisé cette campagne, a déclaré : « en Inde, les enfants ont généralement une boîte pour ranger ce qu’ils ou elles ont de plus précieux, mais dans le cas des enfants transgenres, ils doivent cacher leur boîte aux trésors, car certains de leurs biens les plus précieux ne correspondent pas à la norme de genre à laquelle la société s’attend à ce qu’ils ou elles se conforment. »
L’ONUSIDA travaille en étroite collaboration avec la communauté transgenre, les organisations de la société civile et les gouvernements du monde entier pour dépénaliser le fait d’être transgenre, protéger les droits des personnes transgenres et garantir qu’elles ont accès à la santé, à l’éducation et à la protection sociale et qu’elles sont protégées contre les abus et l’exploitation.
« Beaucoup d’entre nous considèrent notre identité de genre comme acquise, mais pour de nombreux enfants, ce n’est pas si facile. C’est une question de survie au quotidien, un combat de tous les jours », a déclaré Mahesh Mahalingam, directeur chargé de la communication et de la sensibilisation mondiale de l’ONUSIDA. « Il faut aider les enfants du monde entier à exprimer librement leur identité. »
En Inde, la campagne Unbox Me a obtenu le soutien de la communauté éducative. Dans de nombreuses écoles en Inde, les enseignants et enseignantes utilisent les boîtes de la campagne en vue de lancer une discussion pour sensibiliser sur l’identité de genre.
De nombreuses personnalités de premier plan et des leaders communautaires ont également participé à la campagne Unbox Me, notamment la réalisatrice indienne Zoya Akhtar et la journaliste de télévision Barkha Dutt.
L’ONUSIDA élargit désormais la campagne au monde entier.
Si vous souhaitez participer à la campagne ou partager vos réflexions, contactez l’ONUSIDA à Communications@UNAIDS.org.
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« Avec les milliards dépensés pour cette guerre dénuée de sens, l’humanité pourrait trouver un remède contre le VIH, mettre fin à la pauvreté et résoudre d’autres crises humanitaires »
23 mars 2022
23 mars 2022 23 mars 2022Yana Panfilova est Ukrainienne et est née avec le VIH. À 16 ans, elle a créé Teenergizer, une organisation de la société civile qui vient en aide aux adolescentes, adolescents et jeunes vivant avec le VIH en Ukraine. Teenergizer s’est internationalisée en 2016 et elle milite pour les droits des ados et des jeunes en Ukraine et dans sept villes de cinq pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. En 2019, l’organisation a commencé à fournir des consultations par des pairs et une assistance psychologique aux ados. Elle a formé plus de 120 psychologues-conseils sur Internet pour soutenir les jeunes dans toute la région. En juin 2021, Yana Panfilova est intervenue lors de l’ouverture de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida. Lorsque la guerre a commencé en Ukraine, elle a quitté Kiev avec sa famille et s’est rendue à Berlin, en Allemagne, où elle poursuit son travail pour aider les jeunes vivant avec le VIH dans son pays.
Pourquoi et comment avez-vous quitté Kiev ?
Dans les jours qui ont suivi le début de l’invasion russe, j’ai compris que nous devions prendre une décision qui allait bouleverser nos vies. Des gens avec des mitraillettes patrouillaient dans les rues. J’ai dû convaincre ma mère de partir, car elle était réticente. Nous avons fait nos valises en moins d’une heure, nous sommes allées à la gare de Kiev, nous avons laissé notre voiture là-bas et nous sommes montées dans le premier train que nous pouvions trouver. La gare était pleine de gens, de mères, d’enfants, de pères et de frères qui faisaient leurs adieux à leur famille, et beaucoup de gens étaient paniqués. Nous sommes restées debout 12 heures dans le train, avec nos valises et notre chat. Lorsque notre grand-mère nous a retrouvées au premier arrêt, nous avons traversé ensemble l’Ukraine avec son chien, puis nous sommes passées en Pologne avant d’arriver à Berlin. Le voyage a duré sept jours en tout. C’était le voyage le plus long et le plus difficile de ma vie. Je n’avais pas l’intention de laisser ma superbe ville de Kiev sans savoir où nous allions arriver. Aujourd’hui, nous sommes ici à Berlin, réfugiées, en sécurité, mais nous avons toujours du mal à croire ce que nous avons vécu et ce que vit le peuple ukrainien. Mais au moins, nous sommes en sécurité et ensemble : ma mère, ma grand-mère et son chien, ainsi que moi et mon chat. J’ai eu la chance d’avoir emporté suffisamment de traitement antirétroviral pour tenir environ deux mois.
Êtes-vous bien installée à Berlin ?
Je vis toujours dans l’incertitude, comme c’est le cas pour des millions d’autres femmes et enfants qui ont fait ce voyage depuis l'Ukraine. Mais toutes les personnes que nous avons rencontrées à chaque étape de ce périple ont été vraiment gentilles et accueillantes. Nous sommes en train de clarifier les questions juridiques pour rester ici à Berlin les prochaines semaines, ainsi que la manière dont nous pouvons accéder aux services médicaux et sociaux de la ville. Nous ne savons même pas avec certitude comment louer un appartement. Nous avons pris rendez-vous en ligne avec les services de la ville de Berlin pour éclaircir ces détails avec eux. Ils essaient de me fournir une assurance médicale afin que je puisse accéder aux soins médicaux et poursuivre sans interruption mon traitement anti-VIH.
Je suis également en contact avec la Berliner Aids-Hilfe, l’une des plus anciennes organisations non gouvernementales de lutte contre le VIH en Europe. Depuis la guerre en ex-Yougoslavie, elle a beaucoup d’expérience dans le travail avec des migrants et migrantes qui vivent avec le VIH. L’équipe est incroyable. Elle est prête à m’aider à trouver une thérapie antirétrovirale ainsi qu’à apporter une solution aux autres besoins que les Ukrainiens et Ukrainiennes vivant avec le VIH auront ici à Berlin.
Vous êtes donc plus ou moins en sécurité maintenant. Comment vont les autres jeunes de Teenergizer ?
La plupart des ados vivant avec le VIH et membres de l’association ont déjà quitté l’Ukraine et sont désormais en Estonie, en Allemagne, en Lituanie, en Pologne et dans d’autres pays. Nous sommes quotidiennement en contact avec la plupart. Certains de nos activistes ont choisi de rester avec leurs parents à Kiev et dans d’autres villes qui sont la cible d’attaques. Nous étudions les dernières informations et essayons de savoir où se trouve tout le monde et si chacun, chacune est en sécurité. Mais ce n’est pas quelque chose de facile ou rapide. Tout le monde essaie en ce moment de survivre et de rester en contact. Notre personnel, nos pairs-éducateurs et éducatrices, ainsi que notre clientèle vivent désormais dans différents pays, chacun avec des lois, des régimes de traitement et un accès à Internet différents. Les personnes toujours à Kiev sont en lien avec nos partenaires qui continuent d’offrir un accès à une thérapie antirétrovirale et à l’aide humanitaire d’urgence. La plupart de nos psychologues-conseils fournissent toujours une assistance en ligne aux personnes qui en ont le plus besoin.
Quels problèmes rencontrez-vous pour rester à Berlin ?
Les Berlinois-es et l'ensemble des Allemand-es que nous rencontrons depuis notre arrivée ont fait preuve d'une incroyable gentillesse et d'un sens de l'accueil phénoménal. Nous en sommes très reconnaissantes. Je sais que toutes les villes d’Europe s’efforcent d’aider des millions de compatriotes, mais je ne pense pas que nous aurions pu trouver un endroit plus sûr et plus tolérant que Berlin.
Bien entendu, nos problèmes les plus pressants sont de nature juridique en lien avec le statut temporaire ici, puis viennent les questions concernant l’accès aux soins médicaux et au traitement antirétroviral. La troisième grande question concerne le logement. Je n’aurais jamais imaginé que la question du logement serait si importante ou si usante mentalement. Les associations locales de bénévoles nous aident 24 heures sur 24 et des millions d’Européen-nes nous ouvrent les portes de leur foyer. Mais pour les centaines de milliers de personnes restées en Ukraine, qui vivent encore dans des entrepôts, des abris et d’autres hébergements temporaires, ne pas avoir d’endroit digne du nom de logement temporaire peut plomber le moral.
Selon vous, qu’est-ce qui est le plus important pour continuer maintenant ?
Quelle que soit l’évolution de la guerre, nous devons continuer à nous serrer les coudes au sein de la famille Teenergizer. En Ukraine, nous avons passé des années à lutter pour la protection de la santé et des droits des jeunes vivant avec le VIH. Et maintenant, il semble que beaucoup de nos victoires chèrement acquises ont disparu du jour au lendemain. Au milieu de cette crise, nous devons continuer à défendre nos droits et nous concentrer sur les besoins urgents auxquels sont confrontés les membres les plus vulnérables de notre réseau Teenergizer. J’ai beaucoup de chance d’être en vie et de me trouver ici en sécurité sous la protection de l’Allemagne. Mais bon nombre de nos proches se trouvent toujours à Kiev et dans d’autres villes d’Ukraine et se battent pour défendre leur vie et notre pays. Un bon nombre n’a pas les moyens de quitter le pays et d’autres ne veulent pas laisser leur maison et leur famille. Aujourd’hui plus que jamais, ces gens ont besoin de notre soutien et de savoir que nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider quand c'est le plus nécessaire.
Premièrement, nous devons les aider à traverser cette nouvelle crise et préserver les services vitaux : le traitement du VIH pour les cas urgents, ainsi que les services de prévention et de dépistage. Deuxièmement, pendant cette crise, nous devons continuer à fournir aux jeunes des services de santé mentale, en particulier des consultations menées par des pairs. Dans notre région, le VIH est plus un problème social qu’un problème de santé. Aujourd’hui, en Ukraine, les jeunes vivant avec le VIH sont confrontés à trois crises : une crise sanitaire, une crise sécuritaire, ainsi qu’une crise liée au stress et à la dépression graves causés par la guerre. Les psychologues appellent cela le stress post-traumatique. Ce traumatisme touche une génération entière d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes. Les jeunes qui ont besoin d’un soutien psychologique professionnel commenceront à consommer des drogues et certains de ces jeunes contracteront le VIH, mais auront trop peur ou honte de demander de l’aide dans la crise actuelle. Il en va de même pour les adolescentes et les femmes qui ne peuvent pas exercer leurs droits reproductifs et sexuels, ou les jeunes qui n’utilisent pas de préservatif lors de rapports sexuels, ou les millions de femmes ukrainiennes qui risquent d’être exploitées lorsqu’elles seront seules en Europe, loin de leur famille et de leurs proches. Aujourd’hui, en Ukraine, il y a toujours des milliers d’ados vivant avec le VIH qui ont peur de révéler leur statut sérologique. Beaucoup ne savent pas comment se protéger du VIH et des violences liées à la guerre. Des millions de jeunes en Ukraine vivent dans la solitude face à leurs peurs et à leurs angoisses, et toute une génération sera touchée par des troubles post-traumatiques, ce qui nécessite une attention urgente. Je suis convaincue que si nous leur fournissons dès maintenant des conseils et un soutien même de base, les jeunes confrontés à de multiples crises seront mieux à même de faire face à leurs problèmes pour les années à venir.
Et quoi qu’il en soit, nous devons également pousser les responsables politiques à écouter les jeunes et leur permettre d’influencer le processus de prise de décision sur leur propre santé et leur avenir. Les voix des jeunes, en particulier celles des jeunes femmes, devraient être entendues pour mettre fin à la guerre et reconstruire l’Ukraine.
Comment voyez-vous l’avenir de Teenergizer maintenant ?
Aujourd’hui, ma famille et mon pays sont confrontés à la plus grande crise de notre vie. Donc, ne sachant pas ce que demain réserve, il m’est difficile de prédire en quoi l’avenir consistera. Au fil des années, nous avons construit une vraie famille, des équipes de jeunes leaders Teenergizer présentes dans différentes villes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, au Kazakhstan, au Kirghizstan, au Tadjikistan, en Ukraine, et même en Russie. Mais maintenant nous ne sommes plus ensemble. Après la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill a prédit qu’il y aurait un mur. Et je pense qu’un nouveau mur est en train de se former.
Que diriez-vous aujourd’hui si vous vous teniez à nouveau sur la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies ?
Il s’agit d’une guerre entre l’ancien et le nouveau monde.
Nous sommes des jeunes qui souhaitent vivre dans un monde nouveau, où il n’y a pas de guerres, où les pandémies telles que le VIH, la tuberculose et la COVID-19 sont terminées, où la pauvreté et le changement climatique sont résolus. Dans ce nouveau monde, toutes les personnes, peu importe qui elles sont ou qui elles aiment, quelle que soit la langue qu’elles parlent ou le passeport qu’elles détiennent, peuvent profiter de la liberté et vivre leur vie avec dignité, et voyager et traverser des frontières ouvertes, entre des pays pacifiques. Ces dernières années, lorsque nous avons pu voyager, nous avons appris à quel point cela est important et précieux. Nous avons pu voir comment des gens pacifiques vivaient dans d’autres parties du monde, et cela nous a fait apprécier la beauté et la liberté que nous avons en Ukraine. Aujourd’hui plus que jamais, nous comprenons seulement ce que nous voulons reconstruire dans notre propre pays en le comparant aux valeurs que nous trouvons dans d’autres pays.
Et c’est cet ancien monde qui finance et soutient cette guerre. C’est un non-sens.
Avec les milliards dépensés pour cette guerre dénuée de sens, l’humanité pourrait trouver un remède contre le VIH, mettre fin à la pauvreté et résoudre d’autres crises humanitaires.
Le nouveau monde est synonyme de développement, pas de destruction. Il s’agit de pouvoir s’améliorer soi-même, d’améliorer sa qualité de vie et d’aider vraiment les autres à faire de même.
Tout a une fin. La guerre aussi, un jour. Que ferez-vous le premier jour après la fin de la guerre ?
Je me mettrai à lire Guerre et paix de Léon Tolstoï.
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Collaborer pour aider les populations réfugiées en République de Moldavie
24 mars 2022
24 mars 2022 24 mars 2022Au début de l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement de la République de Moldavie voisine de l’Ukraine a estimé qu’environ 300 000 personnes pourraient fuir vers le pays. Cette estimation est désormais passée à 1 million de personnes réfugiées : un chiffre énorme pour ce pays de seulement 2,6 millions d’habitantes et habitants, qui compte parmi les plus pauvres d’Europe.
Peu après le début de la guerre, plusieurs organisations humanitaires, agences des Nations Unies et partenaires de la société civile, placés sous l’égide du gouvernement, ont formé des groupes de coordination de la riposte. Ils ont commencé à répondre aux besoins les plus pressants des personnes fuyant la guerre, notamment pour ce qui est de l’hébergement, de l’alimentation, de la santé, de la protection sociale, de la prévention de la violence sexiste et du soutien en matière de santé mentale.
« Nous devons en premier lieu nous concentrer sur les besoins fondamentaux. Il reste encore beaucoup à faire en matière de coordination avec les nombreuses organisations humanitaires qui participent à la riposte. C’est également la première fois que les Moldaves affrontent une crise de cette ampleur. Ainsi, nous apprenons et tirons des leçons au fur et à mesure », a déclaré Iurie Climasevschi, coordinateur national pour le sida à l’hôpital de dermatologie et des maladies transmissibles de la République de Moldavie.
Svetlana Plamadeala, responsable pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie, a visité plusieurs centres de personnes déplacées près de la frontière ukraino-moldave. « Les gens y sont bien accueillis. Le gouvernement veille à apporter un hébergement et de la nourriture et essaie de garantir que les enfants aillent à l’école ou à la crèche. En effet, 75 % des personnes réfugiées environ sont des femmes et des enfants et on recense quelque 40 000 enfants de moins de 18 ans dans les centres », a-t-elle expliqué.
Selon Mme Plamadeala, près de la moitié des personnes réfugiées sont hébergées chez la population locale. « Nous voyons l’extraordinaire mobilisation de gens ordinaires, qui apportent un soutien remarquable aux personnes qui fuient la guerre », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement s’engage à ce que les personnes réfugiées ukrainiennes reçoivent les mêmes services que les Moldaves, y compris ceux liés au VIH. « Si une personne réfugiée demande une thérapie antirétrovirale, nous lui fournirons. Nous ne refuserons pas d’aider quelqu’un si nous pouvons le faire », a annoncé M. Climasevschi.
« L’ONUSIDA a participé au processus de planification dès le début de la crise afin de garantir que les personnes réfugiées aient accès à tous les services liés au VIH dont disposent les Moldaves, y compris la thérapie antirétrovirale, le traitement de substitution aux opioïdes et le dépistage du VIH et de la tuberculose », a indiqué Mme Plamadeala. « La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH demeurent monnaie courante. Il est possible que toutes les personnes vivant avec le VIH n’aient pas pu accéder aux services, c’est pourquoi nous nous engageons avec nos partenaires de la société civile à fournir de notre propre initiative des informations aux personnes afin qu’elles sachent où se tourner pour obtenir de l’aide. »
Ruslan Poverga, de l’organisation non gouvernementale Initiativa Pozitiva, a déclaré que l’organisation s’occupe actuellement d’identifier les personnes réfugiées qui ont besoin d’un traitement antirétroviral et de les orienter vers des services d’assistance. « Nous avons déjà pris l’initiative d’informer les gens et, si nécessaire, de fournir un ensemble intégré de services de prévention du VIH, y compris le dépistage du VIH, de la tuberculose et de l’hépatite, ainsi que la fourniture de préservatifs et de solutions de réduction des risques. Nous aurons une meilleure compréhension des besoins pour ces types de services dans un avenir proche. »
Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie a réalloué des fonds pour répondre à des besoins humanitaires urgents. Cela augmentera la capacité du Programme national de lutte contre le sida à fournir un traitement antirétroviral à un nombre beaucoup plus important de personnes réfugiées vivant avec le VIH. Des tests de la charge virale sont disponibles pour vérifier si un changement de régime de traitement est nécessaire.
« La situation évolue. Nous la surveillons de très près pour comprendre quand et auprès de qui chercher plus de soutien. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est prêt à procéder à des réallocations si nécessaire, et la République de Moldavie est en mesure d’accéder aux ressources du fonds d’urgence du Fonds mondial. Dans le cas où le Programme national de lutte contre le sida ne serait pas en mesure de répondre à ces besoins, nous chercherons à obtenir davantage d’aide du Fonds mondial, de l’ONUSIDA, du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et de l’Organisation mondiale de la Santé », a déclaré Mme Plamadeala.
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Déclaration de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA lors de la 65e session de la Commission des stupéfiants
14 mars 2022
14 mars 2022 14 mars 2022Introduction
Merci à vous, M. l’ambassadeur Ghislain D’hoop et à la Belgique qui assure la présidence de la 65e Commission des stupéfiants, merci aux honorables membres de la Commission, aux États membres, à la société civile et aux réseaux de consommateurs et de consommatrices de drogues, aux agences des Nations Unies et à tous les collègues.
Ma sœur Ghada Waly, je vous remercie pour le solide leadership de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et votre soutien indéfectible à la position commune des Nations Unies sur la législation sur les drogues.
J’aimerais commencer par exprimer ma solidarité envers la population ukrainienne qui souffre de tant de violence et d’injustice. Au cours des 15 dernières années, l’Ukraine a mis en place une des ripostes au VIH les plus vastes et les plus efficaces d’Europe.
Aujourd’hui, tous les aspects de cette riposte au VIH s’effondrent et la vie de centaines de milliers d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes vivant avec le VIH et des groupes clés ne tient plus qu’à un fil.
J’appelle tous les partenaires à rétablir les services essentiels pour les personnes séropositives et touchées par le virus en Ukraine
En juin dernier, les États membres ont adopté la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida. La résolution contient des engagements ambitieux, notamment de nouveaux objectifs pour 2025 afin de permettre à la riposte de combler son retard pour mettre fin au sida d’ici 2030.
L’année dernière, l’ONUSIDA a travaillé avec tous les pays et partenaires pour développer et adopter la stratégie mondiale contre le sida. Le fil conducteur de la stratégie consiste à mettre fin aux inégalités au sein d’une épidémie où 65 % de toutes les nouvelles infections se situent dans des groupes spécifiques, y compris les consommateurs et consommatrices de drogues et les personnes incarcérées.
Nous savons que si nous continuons au rythme actuel, c’est-à-dire si nous ne comblons pas les inégalités dans la riposte au VIH, alors le monde pourrait enregistrer 7,7 millions de décès dus au sida au cours des dix prochaines années.
La riposte mondiale au VIH, qui accusait déjà du retard avant la COVID-19, est aujourd’hui encore plus fragilisée alors que la crise de la COVID-19 se poursuit.
Et les toxicomanes et les personnes incarcérées continuent d’être parmi les principales victimes !
Dans le monde, les services de réduction des risques ne sont pas disponibles au niveau et à l’échelle requis pour mettre fin au sida. Et c’est vrai dans la communauté et dans les prisons. Dans trop de pays, ces services ne sont pas du tout disponibles.
Sans garantie d’un accès ininterrompu aux services anti-VIH et de réduction des risques, nous ne mettrons pas fin au sida chez les toxicomanes et les personnes incarcérées, et nous ne mettrons donc pas fin au sida TOUT COURT.
Les principaux obstacles à l’accès aux services anti-VIH et de réduction des risques pour les toxicomanes et les personnes incarcérées sont la criminalisation, la stigmatisation et la discrimination.
Nous ne mettrons pas fin aux inégalités et au sida sans lutter contre ces obstacles et sans supprimer les lois et politiques punitives.
En particulier, les consommatrices de drogues sont confrontées à des obstacles juridiques, politiques et sociaux pour accéder aux services vitaux de lutte contre le VIH et de réduction des risques. Nous devons investir dans des services de réduction des risques adaptés aux besoins des femmes et qui ne les jugent pas.
Nous faisons actuellement face à une crise de financement de la réduction des risques dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Le gouvernement et les donateurs n’ont investi qu’à hauteur de 5 % des fonds nécessaires à une riposte efficace. Nous devons intensifier les investissements dès maintenant, en mettant l’accent sur le financement des ripostes dirigées par les communautés. Ce sont en effet les plus efficaces.
CONCLUSION
Membres de la Commission, je crois en votre exemplarité.
Nous devons estimer à sa juste valeur la santé et les droits humains de chaque consommateur et consommatrice de drogues et la dignité de chaque prisonnier et prisonnière.
Nous devons mettre en œuvre nos engagements pour créer des environnements juridiques favorables. Nous devons encourager et intensifier la réduction des risques comme une approche sûre, efficace et essentielle pour mettre fin au sida.
Nous devons supprimer les lois et politiques punitives et discriminatoires. Cela inclut les lois qui criminalisent la consommation et la possession de drogues, comme indiqué dans notre nouvelle Stratégie mondiale de lutte contre le sida.
Notre travail pour mettre fin aux inégalités qui favorisent le sida doit reposer sur la science, des données probantes et les droits humains.
Vous, membres de la Commission, je vous invite vivement à respecter ces principes afin de nous remettre sur la bonne voie pour mettre fin au sida d’ici 2030.
Je vous remercie de votre attention.
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Vienne, le 14 mars 2022
Notre action
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Baisse des contaminations et des décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH, mais la pandémie de COVID-19 a inversé certaines tendances
23 mars 2022
23 mars 2022 23 mars 2022La tuberculose est une maladie qui peut être évitée et guérie. Elle continue toutefois de faire des millions de morts chaque année et reste la première cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH.
Alors que des progrès ont été accomplis ces dernières années, la pandémie de COVID-19 a renversé certaines tendances. Le nombre estimé de cas de tuberculose incidente chez les personnes vivant avec le VIH est ainsi en recul constant. Cependant, seulement 48 % des 787 000 épisodes de tuberculose estimés dans le monde chez les personnes vivant avec le VIH ont été diagnostiqués et signalés en 2020. Comparé au 56 % en 2019, il s’agit de la première baisse depuis 2004 du pourcentage estimé de cas de tuberculose incidente signalés parmi les personnes vivant avec le VIH.
88 % des personnes séropositives diagnostiquées et signalées avec une tuberculose ont reçu un traitement antirétroviral, ce qui correspond à 42 % des personnes séropositives qui ont contracté la tuberculose en 2020 (estimation). Jusqu’en 2019, le nombre de patientes et patients vivant avec le VIH qui souffraient de tuberculose et étaient sous traitement antirétroviral, a augmenté progressivement. Cependant, les données de 2020 révèlent une baisse du pourcentage de cas incidents de tuberculose chez les personnes séropositives qui suivent une thérapie antirétrovirale. Cette baisse est une première depuis 2004 où le pourcentage était de 49 %. Les statistiques indiquent également une baisse du nombre de personnes vivant avec le VIH qui ont reçu un traitement préventif contre la tuberculose, entre 2019 et 2020.
La Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose avait fixé un objectif total de 6 millions de personnes vivant avec le VIH et ayant reçu un traitement préventif de la tuberculose entre 2018 et 2022. Cet objectif a été atteint plus vite que prévu avec 7,5 millions de personnes séropositives ayant reçu un traitement préventif de la tuberculose entre 2018 et 2020. Toutefois, il reste un long chemin à parcourir avant d'atteindre l’objectif 2025 de 90 % des personnes vivant avec le VIH qui obtiennent un traitement préventif de la tuberculose.
On estime à 214 000 le nombre de décès dus à la tuberculose en 2020 chez les personnes vivant avec le VIH, soit une baisse de 62 % depuis 2010, année à laquelle la tuberculose a provoqué la mort de 563 000 personnes séropositives. Entre 2019 et 2020, le nombre estimé de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH a augmenté pour la première fois depuis 2006, il était de 209 000 en 2019. La Déclaration politique des Nations Unies de 2021 sur le sida fixe l’objectif d’une réduction de 80 % d’ici 2025 (par rapport à 2010).
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Press Statement
Répercussions importantes de la COVID-19 : les décès dus à la tuberculose chez les personnes séropositives augmentent pour la première fois depuis 2006
23 mars 2022 23 mars 2022À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2022 et face à l’augmentation inédite depuis plusieurs années des décès dus à la tuberculose chez les personnes séropositives, l’ONUSIDA appelle de toute urgence à encourager le diagnostic et le traitement de la tuberculose
GENÈVE, le 23 mars 2022— La tuberculose est la première cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH. Elle est responsable d’environ un tiers des décès dus au sida dans le monde. Entre 2006 et 2019, les efforts coordonnés et intensifiés de prévention, de diagnostic et de traitement des deux maladies ont permis de réduire de 68 % les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Cependant, dans son Rapport mondial sur la tuberculose 2021, l’Organisation mondiale de la Santé a annoncé que les décès dus à la tuberculose chez les personnes séropositives ont augmenté pour la première fois en 13 ans, passant de 209 000 en 2019 à 214 000 en 2020.
« L’augmentation des décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH est alarmante et prouve bien que les progrès contre la pandémie sont fragiles », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’arrivée de la pandémie de COVID-19 a happé l’attention qu’accordait l’humanité au VIH et à la tuberculose. Cela s’est traduit par des vies inutilement perdues et des objectifs fondamentaux non atteints pour le VIH, la tuberculose et d’autres maladies. Une action urgente et des investissements accrus sont nécessaires pour retrouver le droit chemin. »
Les personnes vivant avec le VIH sont 18 fois plus susceptibles de contracter la tuberculose. Bien que les traitements actuels permettent de guérir environ 85 % des personnes atteintes de tuberculose, le taux de réussite du traitement pour les personnes vivant avec le VIH est beaucoup plus faible, de l’ordre de 77 %. Cela montre bien qu’il est important d’intensifier les efforts de prévention ainsi que le traitement des deux maladies.
Une action concertée et collective dans ce domaine a déjà sauvé des vies ces dernières années. Entre 2018 et 2020, quelque 7,5 millions de personnes vivant avec le VIH ont reçu un traitement préventif contre la tuberculose, dépassant ainsi l’objectif mondial de 6 millions. Mais il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre les inégalités sous-jacentes qui continuent de favoriser la propagation du VIH et de la tuberculose.
Les personnes réfugiées et déplacées sont particulièrement exposées au risque de contracter la tuberculose. Fin 2020, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a estimé que 82,4 millions de personnes dans le monde avaient été déplacées. La guerre en Ukraine a déjà contraint 3,5 millions de personnes à fuir le pays et des millions d’autres sont déplacées sur le territoire national. Il est essentiel que l’Ukraine et ses pays voisins reçoivent rapidement de l’aide pour fournir des services de santé essentiels aux personnes touchées par la guerre, y compris des services contre la tuberculose et le VIH.
« En cette période de crise, il est possible de construire un avenir qui résistera aux pandémies si les dirigeants et dirigeantes travaillent ensemble pour lutter contre les inégalités qui nous mettent tous et toutes en danger », a déclaré Mme Byanyima. « Bien que le sida, la tuberculose et la COVID-19 ont leurs propres modes de propagation, nous observons que chacun s’enracine dans les inégalités sociales et économiques qui rendent certaines communautés plus vulnérables, ce qui menace le monde entier. Nous pouvons lutter contre ces inégalités ou nous pouvons laisser ces pandémies se poursuivre. La décision nous appartient. »
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) est le principal financeur international pour les programmes de lutte contre la tuberculose. La COVID-19 a toutefois eu un impact dévastateur. Entre 2019 et 2020, le nombre de personnes traitées contre la tuberculose dans les pays où le Fonds mondial investit a diminué d’environ 1 million. Cette année, à l’occasion de sa septième reconstitution, le Fonds mondial appelle à un financement supplémentaire de 18 milliards de dollars pour sauver 20 millions de vies et combler ainsi le retard qu’a pris l’humanité pour mettre fin au VIH, à la tuberculose et au paludisme. Le financement total des besoins du Fonds mondial est essentiel pour éradiquer ces trois maladies d’ici 2030 et instaurer des systèmes de santé nationaux solides pour répondre aux pandémies émergentes.
L’ONUSIDA continue de travailler avec des partenaires pour atteindre les objectifs du VIH et de la tuberculose fixés pour 2025. Il s’agit notamment de garantir que 90 % des personnes vivant avec le VIH reçoivent un traitement préventif contre la tuberculose et de réduire de 80 % les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH (par rapport à 2010). Pour y parvenir, cela nécessitera le financement complet du Fonds mondial, ainsi que des investissements dans la recherche et le développement, dans l’élargissement des services ainsi que dans l’adoption de stratégies nouvelles et innovantes pour atteindre tous ceux et celles qui en ont besoin.
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UNAIDS GenevaSophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
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L’ONUSIDA salue la décision du Parlement zimbabwéen de supprimer la loi criminalisant la transmission du VIH
18 mars 2022 18 mars 2022GENÈVE, le 18 mars 2022—L’ONUSIDA félicite la décision du parlement zimbabwéen d’abroger l’article 79 du Code pénal qui criminalise la transmission du VIH. Une nouvelle loi sur le mariage qui supprime cette partie du Code pénal été adoptée par le parlement et doit encore être signée par le président. La criminalisation de la transmission du VIH est inefficace, discriminatoire et entrave les efforts pour réduire les nouvelles infections à VIH. De telles lois découragent activement le dépistage et le renvoi vers les services de traitement et de prévention appropriés.
« Bafouer les droits individuels ne favorise en rien les objectifs de santé publique. Je félicite ainsi le Zimbabwe pour cette étape extrêmement importante », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette décision renforce la riposte au VIH au Zimbabwe en réduisant la stigmatisation et la discrimination qui empêchent trop souvent les groupes vulnérables de profiter des services de prévention, de prise en charge et de traitement anti-VIH. »
L’ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec le Conseil national sur le sida du Zimbabwe, l’organisation Zimbabwe Lawyers for Human Rights, des parlementaires, des activistes de la société civile et des communautés pour plaider en faveur de l’abrogation de la loi criminalisant le VIH. L’application inappropriée et très large de lois pénales envers les personnes vivant avec le VIH reste une préoccupation majeure dans le monde entier. Dans plus de 130 pays dans le monde, des lois pénales spécifiques ou générales criminalisent encore la non-divulgation du statut sérologique, l’exposition au VIH et la transmission du virus.
En 2018, l’ONUSIDA, l’International Association of Providers of AIDS Care et la Société internationale du sida ont réuni un panel de scientifiques qui a élaboré la déclaration Expert Consensus Statement on the Science of HIV in the Context of Criminal Law. Ce texte enjoint aux systèmes juridiques pénaux d’assurer que l’application de la loi dans les affaires criminelles liées au VIH s’appuie sur la science.
Le Zimbabwe a fait d’énormes progrès dans la riposte au VIH au cours des dix dernières années. On estime que 1,2 million des 1,3 million de personnes vivant avec le VIH dans le pays suivent une thérapie vitale. Depuis 2010, les décès imputables au sida ont diminué de 63 %, alors que les nouvelles infections au VIH ont reculé de 66 % au cours de la même période.
Notre action
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Les entreprises sociales et l’épargne aident les travailleuses du sexe malgaches à traverser la COVID-19
15 mars 2022
15 mars 2022 15 mars 2022Pionnier de la riposte au VIH à Madagascar, le Réseau Association des Femmes Samaritaines (Réseau AFSA), une association de travailleuses du sexe, a été créé à la suite de la découverte du premier cas de VIH parmi cette communauté en 1987. Au cours des trois dernières décennies, il a concentré son action sur l’autonomisation et l’intégration sociale des travailleuses du sexe, dans le but de prévenir la transmission du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles.
Mais la pandémie de COVID-19 a entraîné une nouvelle vague de difficultés socio-économiques qui a vu les travailleurs et travailleuses du sexe souffrir dans le monde entier. Les pertes de revenus et les restrictions dues aux confinements, ainsi que la stigmatisation et la discrimination sociétales et systémiques, ont posé des défis spécifiques aux travailleurs et travailleuses du sexe pour protéger leur santé et leur sécurité. Tout comme ces défis complexes affectent le monde entier, les communautés marginalisées de Madagascar, l’un des pays les plus pauvres au monde, sont fragilisées en cette période d’incertitudes.
Par le biais du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA, créé pour autonomiser économiquement les populations clés à l’aide de l’entrepreneuriat social, le Réseau AFSA a développé la création de petites entreprises dans la région d’Antananarive. Le Réseau AFSA soutient 10 travailleuses du sexe dans la fabrication de plats préparés et la vente de fruits, légumes et vêtements, et leur apporte également des compétences de base en gestion financière afin d’autonomiser leurs entreprises individuelles.
L’ONUSIDA s’est entretenue avec la docteure Esther Rarivoharilala, coordinatrice technique du Réseau AFSA, sur la manière dont le projet du Fonds de solidarité renforce la résilience de la communauté et la capacité financière de ses membres.
Quel est l’objectif de votre projet d’entreprise sociale ?
Notre objectif principal est de permettre aux travailleuses du sexe de gérer et de diriger efficacement leur propre entreprise afin de générer durablement des revenus.
La valeur ajoutée du projet d’entrepreneuriat social est que chaque bénéficiaire est encouragée à déposer une partie de ses revenus sur un compte d’épargne afin d’assurer la pérennité de son entreprise. Cela a été rendu possible grâce à une collaboration avec le ministère malgache de la Poste et des Télécommunications qui a créé les comptes d’épargne.
Quel problème souhaitez-vous résoudre par le biais de votre entreprise sociale ?
Nos activités d’entrepreneuriat social nous permettent de soutenir des travailleuses du sexe, y compris celles qui ont des enfants à charge.
Les revenus générés par les entreprises sociales les aident à prendre en charge leurs enfants. De plus, l’épargne peut garantir la pérennité de leur entreprise et, potentiellement, la prise en charge continue de leurs enfants.
Quel est votre souci principal concernant le projet et comment allez-vous le surmonter ?
Notre principale préoccupation aujourd’hui est de promouvoir l’épargne afin d’assurer la pérennité des entreprises dirigées par la communauté. Mais au vu des retours et de l’amélioration des stratégies de gestion que nous avons observés au sein de la communauté, je suis convaincue que [les bénéficiaires] sont prêtes à poursuivre ces entreprises. Le Réseau AFSA s’engage également à assurer le suivi de ces entreprises et à les soutenir dans l’année à venir. Nous nous concentrons sur l’identification de donateurs et de partenaires pour assurer la continuité de ce projet.
Que voulez-vous atteindre pour la communauté à l’avenir ?
Nous espérons que davantage de membres de la communauté profiteront des avantages de ce projet. Nous espérons également que ce projet sera étendu à d’autres régions ou provinces de Madagascar.
Dans le cadre de la lutte contre les difficultés liées à la pandémie de COVID-19, la Plateforme Océan Indien a confié au Réseau AFSA la gestion et la distribution de nourriture, de masques, de savon et de gels à plus d’une centaine de travailleurs et travailleuses du sexe ainsi qu’à d’autres populations clés fortement exposées au risque de VIH et de COVID-19, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, les personnes vivant avec le VIH et les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Le réseau a également amélioré l’accès aux services de santé et aux vaccins pendant la pandémie.
L’étape suivante de cette aventure inspirante reste de garantir la pérennité des entreprises sociales et de rechercher des partenaires capables de les améliorer. Une première étape en ce sens consiste à faire prendre conscience que l’épargne constitue un levier de croissance des entreprises sociales et à renforcer la capacité des membres de la communauté à prendre soin de leurs enfants.