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Engagement de la Jamaïque envers la protection sociale

05 mai 2022

La COVID-19 a eu un impact dévastateur sur l’économie jamaïcaine qui s’est rétractée de plus de 5 % en 2020. Selon la Banque mondiale, le taux de pauvreté est passé de 19 % en 2018 et 2019 à environ 23 % en 2020. Les femmes actives ont été parmi les groupes les plus touchés par la crise. Elles représentent environ 78 % du personnel humanitaire et de santé, et 55 % des effectifs dans les secteurs très exposés à la COVID-19, notamment le commerce et le tourisme. Par exemple, le secteur du tourisme de l’île qui avait accueilli 4,2 millions de personnes en 2019 a enregistré une baisse considérable en 2020 et 2021 en raison des restrictions de voyage mondiales liées à la pandémie.

En réaction, le gouvernement jamaïcain a mis en place une série de stratégies de relance, notamment par le biais d’une réduction des impôts et taxes. Il a également lancé le programme COVID-19 Allocation of Resources for Employees (CARE) qui visait à aider les travailleurs et travailleuses, ainsi que les entreprises en ces temps difficiles.

Les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont également ressenti l’impact de la pandémie. La charge supplémentaire causée par la COVID-19 sur le personnel et les établissements de santé, aggravée par les pertes de revenus et les restrictions de déplacement, a provoqué des perturbations dans l’accès aux services anti-VIH et d’autres services de santé.

En réponse, le Conseil national de planification familiale (National Family Planning Board) et l’ONUSIDA, en partenariat avec des acteurs essentiels pour la conception et la mise en œuvre de la stratégie nationale de protection sociale, notamment le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, l’Institut de planification de Jamaïque, le ministère du Gouvernement local et du Développement rural, ainsi que des organisations de la société civile, ont collaboré pour réaliser une évaluation de la protection sociale et contre le VIH dans le pays. Cette étude a permis de réaliser une cartographie des services de protection sociale, d’identifier les lacunes pour atteindre les personnes, mais aussi les opportunités pour répondre aux besoins spécifiques des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, comme une meilleure information sur l’existence et les conditions pour bénéficier des aides, et de fournir des recommandations pour l’amélioration de la protection sociale.

Parmi la centaine de personnes interrogées, beaucoup ne connaissaient pas l’existence de programmes de protection sociale alors que le pays en propose plusieurs. La confusion régnait également sur les personnes éligibles pour bénéficier des programmes. En général, les personnes vivant avec le VIH, en particulier les mères séropositives de moins de 25 ans, font partie des populations confrontées aux plus grandes difficultés pour accéder aux programmes de lutte contre le VIH et de protection sociale en Jamaïque, en particulier le Programme de progrès grâce à la santé et à l’éducation (Programme of Advancement Through Health and Education, PATH). Par exemple, pour déposer une demande pour le PATH, une famille obtient une note qui prend en compte tous ses membres. Si elle n’est pas considérée comme pauvre, elle ne peut pas bénéficier du PATH, y compris les jeunes mères.

« Les systèmes de protection sociale sont essentiels pour mettre fin à l’épidémie de sida, car ils permettent de lutter contre les inégalités socio-économiques qui alimentent le risque et la vulnérabilité au VIH, y compris la stigmatisation et la discrimination ainsi que d’autres violations des droits humains, notamment en éliminant les obstacles à l’accès aux services anti-VIH », a déclaré le directeur pays de l’ONUSIDA pour la Jamaïque, Richard Amenyah.

Parmi ses recommandations, l’évaluation a souligné l’importance d’informer sur les programmes de protection sociale existants, de revoir les critères de sélection pour l’assistance sociale, de numériser l’inscription et les virements, de renforcer la coordination locale et de consolider les programmes concernant le marché du travail.

« Les programmes de protection sociale jouent un rôle important pour les plus vulnérables de la société, car ils atténuent les effets de situations sociales et économiques difficiles engendrées par des circonstances telles que la pandémie de COVID-19. Ainsi, les recommandations de cette évaluation ne peuvent qu’améliorer les programmes de protection sociale existants et renforcer la collaboration multisectorielle dans ce domaine au profit des personnes les plus touchées, y compris les personnes vivant avec le VIH », a déclaré Lovette Byfield, directrice principale du National Family Planning Board.

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Considérations importantes à intégrer aux interventions sur le VIH et la santé mentale

28 avril 2022

Une nouvelle publication de l’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne l’importance de l’intégration des services anti-VIH et de santé mentale et d’autres interventions, y compris en créant des liens vers les services de protection sociale, pour les personnes vivant avec le VIH et les autres populations vulnérables.

Les troubles mentaux augmentent le risque d’infection au VIH, et les personnes vivant avec le VIH sont davantage exposées à des problèmes de santé mentale, qui sont associés à un recours inférieur aux soins anti-VIH, à une augmentation des comportements à risque et à un plus faible engagement dans la prévention du VIH.

Par ailleurs, même si un nombre croissant de preuves démontrant que des méthodes efficaces de prévention, de dépistage, de diagnostic et de traitement des troubles mentaux courants, y compris la dépression et l’angoisse, existent et peuvent être mises en œuvre dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les services de santé mentale, destinés aux troubles neurologiques et liés à la consommation de substances ne sont souvent pas intégrés dans des ensembles de services et de soins essentiels, y compris pour le VIH.

« Nous savons que l’intégration du dépistage, du diagnostic, du traitement et des soins pour les troubles mentaux et l’assistance psychosociale aux services anti-VIH ne coûte obligatoirement pas cher », a déclaré Eamonn Murphy, directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA. « Les approches intégrées centrées sur les personnes et spécifiques au contexte local garantissent de meilleurs résultats sur le VIH et la santé dans son ensemble, le bien-être et la qualité de vie. »

Cette publication est principalement destinée aux législateurs et législatrices au niveau national et local, aux responsables de programmes mondiaux, régionaux, nationaux et locaux, aux organisations travaillant dans les domaines de la santé, du VIH, de la santé mentale et d’autres services pertinents, ainsi que les prestataires de service dans ces domaines, et aux organisations et activistes issus de la société civile et des communautés.

Bien que l’accent soit mis sur l’intégration de la santé mentale avec les services anti-VIH et d’autres interventions, les considérations de la publication peuvent être pertinentes pour d’autres services, y compris pour les comorbidités du VIH telles que la tuberculose, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles.

« Notre publication réunit et compile en un seul document un grand nombre d’outils, de bonnes pratiques, de directives, y compris celles de l’OMS, et d’études de cas qui peuvent inspirer les pays et faciliter l’intégration des interventions et des services pour s’attaquer aux problématiques interconnectées de la santé mentale et du VIH sur le terrain », a déclaré Meg Doherty, directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS.

« Avec cette publication conjointe de l’ONUSIDA et de l’OMS, nous espérons pouvoir aider ensemble les pays, les prestataires de services et les autres praticiens, les législateurs et législatrices, les responsables de la mise en œuvre des programmes et les communautés dans leurs efforts pour lutter de manière intégrée et efficace contre le VIH, les troubles mentaux, neurologiques et liés à l’utilisation de substances pour les personnes touchées »,  a déclaré Devora Kestel, directrice du Département Santé mentale et usage de substances psychoactives de l’OMS.

L’intégration de la santé mentale et de l’assistance psychosociale aux services et interventions liés au VIH, y compris ceux dirigés par les communautés, est l’une des actions prioritaires clés incluses dans la Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida et la Déclaration politique des Nations Unies de 2021 sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030. Ces deux documents appellent à aborder les problématiques interconnectées du VIH et de la santé mentale par le biais de services intégrés en investissant dans des systèmes de santé et de protection sociale solides, résilients, justes et financés par des fonds publics, en inversant les inégalités sanitaires et sociales et en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination.

La nouvelle publication souligne que l’épidémie de sida ne peut pas se terminer sans prendre en compte la santé mentale des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus, en assurant un accès équitable aux services anti-VIH pour les personnes souffrant de troubles mentaux et en parvenant à une couverture sanitaire universelle. 

Integration of mental health and HIV interventions — Key considerations

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L’entrepreneuriat social, un outil d’autonomisation pour la communauté LGBTI

20 avril 2022

L’impact économique de la pandémie de COVID-19 sur les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) est considérable. Une enquête menée en 2020 auprès de plus de 20 000 membres de la communauté LGBTI dans 138 pays a montré que beaucoup avaient perdu leur emploi en raison de la pandémie. En outre, les personnes LGBTI ont été victimes d’une augmentation de la discrimination, des crimes de haine et des arrestations. La criminalisation, combinée à la stigmatisation et à la discrimination de ce groupe dans certains pays, a entravé la capacité de ses membres à chercher un soutien économique et sanitaire essentiel.

Au Brésil, au Ghana, en Inde, à Madagascar et en Ouganda, plusieurs des 23 bénéficiaires du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA aident des organisations LGBTI à renforcer leurs capacités économiques et l’impact social pour leurs communautés respectives à travers divers projets d’entrepreneuriat social.

L’Ouganda accueille plus de 1,5 million de personnes réfugiées. Les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont illégales dans le pays et le statut de réfugié-e s’accompagne de nombreux autres obstacles, notamment l’exclusion sociale. De plus, la pandémie de COVID-19 a détruit les moyens de subsistance de nombreuses personnes réfugiées en Ouganda qui appartiennent à des populations clés. Grâce à une subvention du Fonds de solidarité, la Simma Africa Creative Arts Foundation a créé le Rainbow Drip Craft Shop Project. Ce magasin commercialise des articles d’art et d’artisanat, notamment des bijoux en laiton et en perles, des chaussures en cuir fabriquées à la main et des vêtements en Ankara de style fusion fabriqués par des personnes LGBTI, des adolescentes et de jeunes femmes issues de camps et de communautés d’accueil de réfugié-es. « La boutique est devenue un espace sans danger et un moyen pour la communauté d’exprimer sa créativité et de canaliser ses compétences et ses talents pour établir des moyens de subsistance autonomes », a déclaré Natasha Simma de Simma Africa.

En collaboration avec les communautés ougandaises LGBTI et de travailleur-ses du sexe, la Vijana Na Children’s Foundation (VINACEF Uganda) a ouvert un salon communautaire offrant divers soins de beauté. Environ 80 membres de la communauté ont été mis en lien avec des services sociaux et formés à la gestion financière et d’une entreprise sociale. « Le projet d’entrepreneuriat social a renforcé l’implication et les capacités des communautés LGBTI et des travailleurs et travailleuses du sexe tout en leur permettant d’acquérir et d’utiliser de nouvelles compétences pour dégager un revenu durable », a déclaré Benard Ssembatya, directeur exécutif du VINACEF Uganda. Forte de cette expérience, VINACEF Uganda met en place un réseau de salons pour améliorer l’accès à l’information sur le VIH, les droits sexuels et reproductifs, la tuberculose, le cancer et les maladies non transmissibles à destination des membres de la communauté.

De même, au Brésil, l’Associação Social Anglicana de Solidariedade do Cerrado (Casa A+) a concrétisé le projet Empodera Mais en puisant dans les talents des membres des communautés LGBTI et des travailleur-ses du sexe dans le domaine des soins de beauté. « Nous avons motivé des membres issus de situations vulnérables à participer au projet d’entrepreneuriat social. Nous leur avons fourni pour cela le kit Empodera Mais qui contient des équipements et des produits de base afin de se lancer dans le domaine de la coiffure et des soins esthétiques », a déclaré Maurício Andrade, le fondateur de Casa A+. Les compétences techniques fournies ont encouragé les membres à lancer des activités dans les soins de beauté, ce qui leur a permis de surmonter les difficultés liées à la pandémie de COVID-19. Des partenariats techniques avec des spécialistes, un institut de beauté et des institutions telles que le service municipal de développement des ressources humaines de Palmas ont permis aux participant-es d’avoir une expérience sur le terrain avant le lancement de leur propre entreprise et de créer un réseau professionnel pour échanger des expériences et obtenir de nouvelles opportunités commerciales.

Au Ghana, la Hope Alliance Foundation et l’OHF Initiative ont lancé le Community Economic Empowerment Program pour créer des entreprises sociales dirigées par des personnes LGBTI et vivant avec le VIH afin de les aider économiquement à faire face à des défis complexes liés au cadre légal et à la COVID-19. L’initiative a fourni une formation professionnelle apportant des compétences dans la production de produits alimentaires et d’hygiène à 30 jeunes, a soutenu la création d’entreprises sociales dans la mode et a soutenu la rénovation et le réaménagement de 10 petites entreprises sélectionnées ayant été touchées par la COVID-19.

En Inde, la plateforme en ligne d’artistes Nachbaja.com a été mise en place pour surmonter les défis posés par la discrimination et la rémunération déloyale, ainsi que les difficultés liées à la sécurité des artistes de la communauté LGBTI. Au cours de la même période, Gaurav Trust a ouvert ses portes à des membres de la communauté pour intégrer un salon de beauté communautaire, La Beauté and Style, et a mobilisé des financements supplémentaires pour assurer sa pérennité et sa croissance.

Let’s Walk Ouganda est un autre exemple de croissance réussie. Son projet Jump Start vise à accueillir de petites entreprises de la mode, du design et de la production de savon liquide dirigées par des gays et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les membres de la communauté ont fait preuve d’ingéniosité pour développer, élargir et diversifier leurs entreprises en réinvestissant savamment dans de nouvelles activités commerciales les revenus générés par la vente du premier lot de produits. Cela a conduit au développement et au lancement de l’application Stall App soutenue par l’ONUSIDA. Il s’agit d’une application de marketing social en ligne qui pourrait aider à stimuler la vente de produits développés par plusieurs entreprises dirigées par des populations clés, y compris d’autres bénéficiaires du Fonds de solidarité.

« Nous devons prendre conscience que pendant que le reste du monde se remet de l’impact économique de la pandémie de COVID-19, les communautés marginalisées en ressentiront les effets encore longtemps. Par conséquent, il est de la plus haute importance de continuer à soutenir les entreprises sociales innovantes dirigées par les communautés, pensées pour préserver leurs moyens de subsistance et surmonter des obstacles spécifiques », a déclaré le directeur de l’innovation de l’ONUSIDA, Pradeep Kakkattil.

La restauration de l’autonomie et de la dignité des communautés LGBTI doit être fondée sur des initiatives menées par ces dernières, en mettant l’accent sur la lutte contre les inégalités. Le fil conducteur qui relie ces initiatives variées est l’ingéniosité des personnes LGBTI face aux aléas. Les bénéficiaires ont démontré le potentiel que recèle l’autonomisation par l’art, la créativité et les compétences professionnelles encouragées par le financement de démarrage du Fonds de solidarité.  Il est crucial de reconnaître et d’accepter la diversité dans l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans tous les domaines afin de rendre la communauté visible, de la protéger de la stigmatisation, de la discrimination et de la violence, et de l’impliquer dans la riposte aux pandémies.

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Maintenir les services anti-VIH à destination des toxicomanes à Odessa

22 avril 2022

Odessa est un grand port sur la mer Noire où la consommation de drogues est importante. Dans les années 1990, la ville a enregistré les premiers cas de l’épidémie de VIH en Ukraine. Plus récemment, elle a mis en place des stratégies de services de réduction des risques à destination des toxicomanes qui figurent parmi les plus efficaces au monde. Le financement de ce système est assuré par des budgets nationaux et locaux et son exécution implique des organisations non gouvernementales et communautaires. Odessa a été l’une des premières villes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale à signer la Déclaration de Paris. L’année dernière, elle a enregistré une baisse des nouveaux cas de VIH chez les toxicomanes.

Natalia Kitsenko est responsable du service de santé publique de la Road to Home Foundation, l’une des plus anciennes organisations d’Odessa qui fournissent des services aux consommateurs et consommatrices de drogues. L’ONUSIDA a parlé avec elle de la manière dont son organisation réussit à continuer d’aider les personnes dans le besoin, même pendant cette guerre. 

Question : Beaucoup de personnes ont-elles fui Odessa ?

Réponse : Oui, beaucoup sont parties, principalement des femmes et des enfants. Les membres de notre organisation constituent une exception. Sur 60 collègues, 4 personnes sont parties parce qu’elles ont des enfants en bas âge. Les autres sont restées et nous poursuivons activement notre travail quotidien et fournissons une assistance d’urgence aux femmes avec des enfants et aux personnes âgées fuyant d’autres villes : Mykolaiv, Kherson, Marioupol et Kharkiv. Nous assurons principalement le transport vers la frontière moldave et nous les mettons en relation avec des bénévoles qui les aident ensuite dans le pays ou à atteindre une autre destination en fonction de leurs besoins.

Nous faisons également à manger comme des quiches et des ravioles pour les personnes dans le besoin. Toute cette situation nous unit. J’ai été témoin de beaucoup de scènes d’entraide autour de moi.

Question : Combien de personnes concernées par votre programme de réduction des risques ont quitté la ville ?

Réponse : Nous touchons près de 20 000 personnes par an à Odessa et dans les environs. À notre connaissance, seules 7 d’entre elles ont fui à l’étranger. D’autres sont entrées dans des groupes locaux de défense du territoire. D’autres encore aident à construire des structures de protection, ce qui implique de chercher des sacs de sable et de les transporter pour protéger les rues et les monuments. D’autres encore habitent avec nous afin d’obtenir les services dont elles ont besoin. Nous enregistrons un afflux de consommateurs et consommatrices de drogues d’autres régions d’Ukraine où les conditions sont bien pires.

Question : Quels services votre organisation propose-t-elle aux toxicomanes ?

Réponse : Tout d’abord, l’offre de base de réduction des risques que nous fournissons dans le cadre du budget de l’État comprend les consultations, la prévention du VIH (seringues, préservatifs, lingettes, lubrifiants, etc.), le dépistage du VIH et celui de la tuberculose. Parmi les personnes qui utilisent ces services depuis longtemps, le taux de détection d’une infection au VIH est de 0,02 %. Il atteint jusqu’à 7 % pour les personnes qui intègrent seulement le programme. Nous avons mis en place un modèle de recrutement de bénéficiaires avec l’Alliance for Public Health en utilisant la subvention du Fonds mondial et le soutien de l’ECDC. Nous encourageons les toxicomanes à venir avec leurs proches dans nos centres communautaires pour que ces personnes fassent un dépistage. C’est un aspect important, car les nouveaux et nouvelles bénéficiaires, en particulier les jeunes, qui commencent seulement à consommer des drogues, peuvent être un groupe très difficile à atteindre. Beaucoup d’entre eux cachent leur consommation et essaient de rester invisibles. Ce système de recrutement nous permet de les attirer vers nos services de réduction des risques, et, en premier lieu, vers les tests. La gestion des nouveaux cas, l’aide au diagnostic et à l’obtention d’une thérapie antirétrovirale, le dépistage et le suivi de la tuberculose sont également assurés par le biais d’un financement par des donateurs, en particulier le projet PEPFAR.

Question : Avez-vous obtenu des financements supplémentaires ?

Réponse : Oui. Nous venons de recevoir un financement supplémentaire du Fonds d’urgence de l’ONUSIDA pour acheter des médicaments, des pansements et des produits d’hygiène pour nos bénéficiaires. Cette aide essentielle arrive à point nommé, car nos bénéficiaires n’ont pas les moyens d’acheter de nombreux articles médicaux tels que le Fluconazole (un antibiotique) et ces articles sont par ailleurs devenus difficilement disponibles.

Question : Natalia, vous travaillez dans le domaine du VIH depuis plus de 20 ans. Le regard que porte le grand public sur les toxicomanes et les personnes vivant avec le VIH a-t-il changé ?

Réponse : Nous sommes heureux de constater une réduction spectaculaire du niveau de stigmatisation et de discrimination, ainsi qu’une amélioration globale des comportements envers nos bénéficiaires dans les environnements médicaux. Cependant, nous rencontrons toujours des problèmes de préjugés. Beaucoup de gens sont contre la présence de nos points d’échange de seringues et de nos centres communautaires près de chez eux, et ne souhaitent pas voir de toxicomanes dans leurs quartiers, car ces personnes craignent que les consommateurs et consommatrices de drogues menacent leur confort, leur bien-être et leur sécurité. Nous comprenons ces craintes et nous essayons d’expliquer aux personnes concernées pourquoi nous sommes là, comment fonctionnent ces points d’échange de seringues et les centres communautaires. Nous organisons des actions sur le terrain et des réunions pour expliquer aux personnes la réalité de la vie des toxicomanes. Notre travail consiste à justifier en permanence notre contribution et à montrer comment nous aidons à maîtriser les épidémies de VIH, de tuberculose et d’hépatite.

Depuis le début de la guerre, nous fournissons également un abri aux personnes qui vivent dans nos centres. Comme nos points d’échange de seringues se trouvent généralement dans les sous-sols, lorsque les sirènes se mettent à hurler, les voisins et voisines viennent chez nous. Cela signifie que, pour la première fois, les riverains et riveraines sont en contact direct avec des personnes vivant avec le VIH ou consommant des drogues.

Question : Quels sont les problèmes les plus urgents pour vous ?

Réponse : En ce moment, nous avons du mal à fournir à nos bénéficiaires du Naloxone qui permet d’éviter les overdoses. Bien que nous conseillons et informons sans cesse les gens sur les signes avant-coureurs d’une overdose, le nombre d’overdoses a augmenté à cause de la guerre en cours. Et comme le Naloxone est fabriqué dans la ville de Kharkiv qui est sous le feu des bombardements, nous n’en avons plus. Nous en avons besoin sous n’importe quelle forme, si possible sous une forme prête à l’emploi, intranasale ou injectable, car cela sauverait de nombreuses vies. Et nous devons maintenir les services anti-VIH pour les toxicomanes tout en leur fournissant une aide humanitaire urgente.

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Une logistique vitale en Ukraine

14 avril 2022

Le 10 avril, Tetyana Pryadko (nous avons changé son nom) reçoit un appel de son médecin annonçant que sa thérapie antirétrovirale contre le VIH est arrivée. Cet appel est très important pour Tetyana, car elle suit un traitement depuis 10 ans sans interruption. Or il lui reste des médicaments pour seulement cinq jours. Elle vit à Chernihiv, une ville sur la ligne de front coupée des chaînes d’approvisionnement habituelles qui permettaient jusque-là à Tetyana d’obtenir régulièrement son traitement anti-VIH.

Avant le déclenchement du conflit, la thérapie antirétrovirale était en effet très facilement disponible en Ukraine. Larisa Getman, directrice du service Gestion et riposte au VIH du Centre de santé publique du ministère ukrainien de la Santé, a expliqué que « l’État a obtenu la majorité des thérapies antirétrovirales par l’intermédiaire de l’Agence nationale des marchés publics. » 100% LIFE est la plus grande organisation de personnes vivant avec le VIH en Ukraine. Elle assure l’approvisionnement en matériel médical dans le cadre des projets du Fonds mondial et gère l’aide humanitaire dans le cadre des programmes du PEPFAR, y compris l’approvisionnement d’urgence en antirétroviraux.

Valeria Rachinskaya, responsable des Droits humains, du genre et du développement communautaire chez 100% LIFE, suit elle-même une thérapie antirétrovirale depuis de nombreuses années. Elle explique que la pandémie de COVID-19, contre toute attente, a amélioré le respect du traitement, car il est devenu courant de disposer chez soi d’un stock de médicaments pour plusieurs mois et que la thérapie est envoyée à celles et ceux qui n’ont pas accès à un établissement de soin. Les téléconsultations et l’utilisation généralisée des applications mobiles font également partie du quotidien.

« Au début de la guerre, les gens n’étaient pas sans médicaments. Le pire a été pour la population des villes les plus touchées par les bombardements, où non seulement les installations médicales ont été détruites, mais dont les chaînes logistiques ont également été interrompues », indique-t-elle.

« Avant la guerre, l’ensemble du processus d’approvisionnement et de livraison était assez facile en Ukraine », explique Evgenia Rudenka, responsable du département Approvisionnement de 100% LIFE. « Les livraisons arrivaient à l’aéroport, nous nous occupions des formalités dans notre entrepôt et nous les distribuions. Mais la guerre est arrivée et il est devenu urgent de déterminer comment assurer la livraison de ces médicaments dans le pays et, surtout, comment les mettre à disposition des patients et patientes. Dès les premiers jours de la guerre, nous avons ainsi élaboré ces mécanismes avec nos partenaires. »

À la demande du Centre de santé publique ukrainien, avec l’appui de l’USAID et du CDC, le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) a accepté de contribuer à l’approvisionnement d’urgence en thérapie antirétrovirale. Chemonics, une agence du PEPFAR responsable des achats, a recherché dans le monde entier des stocks disponibles et a réservé du matériel vital.

Grâce au soutien de l’Union européenne qui a immédiatement mis au point les procédures spéciales de transit de l’aide humanitaire pour l’Ukraine, les livraisons ont commencé à se mettre en place à partir de pays voisins, principalement la Pologne et la Roumanie. « Grâce au soutien des chemins de fer, nous avons organisé l’enlèvement des marchandises dans une autre gare que celle du point de livraison central de la plupart des services d’aide humanitaire destinés à l’Ukraine. L’objectif était d’organiser immédiatement la distribution aux régions. (Étant donné qu’énormément de matériel humanitaire provenant de différents pays passe par l’Agence d’État pour les réserves stratégiques de Pologne, il est assez difficile d’avoir accès immédiatement aux livraisons.) Nous faisons donc appel à une entreprise de logistique capable de livrer des marchandises en Ukraine sous le régime du transit humanitaire, dans un entrepôt à Lviv, d’où nous pouvons effectuer la distribution immédiate », a déclaré Mme Rudenka.

La partie la plus difficile et la plus importante du processus est la livraison dans toute l’Ukraine, y compris sur le front.

Selon Mme Rudenka, de nombreuses entreprises de logistique ont cessé leurs activités à cause de la guerre, et celles encore actives ont multiplié par deux ou trois le coût de leurs services.

Les entreprises commerciales ne sont pas prêtes à se rendre dans des villes telles que Kharkiv, Kherson ou Mykolaiv, mais des bénévoles, travaillant en coordination avec les autorités locales, s’y rendent pour évacuer des gens et livrer des médicaments et d’autres articles.

« Dans les zones de combat, les bénévoles déchargent, par exemple, au siège de l’administration régionale, puis nous contactons les institutions médicales qui sont les destinataires finaux et nous leur disons où récupérer la livraison », explique-t-elle.

Néanmoins, plusieurs bénévoles ont été victimes d’attaques et quatre ont perdu la vie.

« La situation des personnes vivant avec le VIH en Ukraine est accablante. Nous essayons de fournir des médicaments, de la nourriture et de l’aide d’urgence sous d’autres formes aux personnes dans le besoin, mais le travail est dangereux et les bénévoles mettent leur vie en jeu. Si nous n’obtenons pas plus d’aide, je ne sais pas combien de temps nous pourrons continuer, en particulier pour atteindre les gens en première ligne », a déclaré le responsable du conseil de coordination de 100% LIFE, Dmytro Sherembey.

Related: UNAIDS warns that the war in Ukraine risks a humanitarian catastrophe for people living with and affected by HIV

Press Release

L’ONUSIDA tire la sonnette d’alarme : la guerre en Ukraine risque de déclencher une catastrophe humanitaire pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus

Appel urgent lancé pour intensifier considérablement l’aide internationale afin de soutenir les efforts héroïques des réseaux dirigés par la société civile qui œuvrent pour atteindre les personnes suivant une thérapie antirétrovirale 

GENÈVE, le 13 avril 2022—La guerre en Ukraine entraîne la destruction et la perturbation des services de santé et des chaînes logistiques dont dépend la survie de centaines de milliers de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Plus d'un quart de million d'Ukrainiens vivent avec le VIH. Si jamais l’accès au traitement antirétroviral et aux services de prévention devait manquer, cela pourrait entraîner une vague de décès et une résurgence de la pandémie de sida dans le pays. L’action des réseaux dirigés par les communautés est essentielle pour maintenir des services vitaux et ces organisations ont besoin de toute urgence que l’aide internationale passe à la vitesse supérieure.  

Plus de 40 établissements de santé qui proposaient des services de traitement, de prévention et de soins anti-VIH avant le conflit sont désormais fermés, et les activités d’autres sites sont perturbées à plus ou moins grande échelle. Au 11 avril, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait recensé plus de 100attaques contre des établissements de santé en Ukraine, tandis que les voies d’approvisionnement au sein du pays sont désorganisées. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance signale que les attaques contre les infrastructures d’eau et les coupures de courant ont privé totalement d’accès à l’eau 1,4 million de personnes, tandis que 4,6 millions supplémentaires n’y ont plus qu’un accès limité. De son côté, la Banque mondiale a déclaré s’attendre à ce que l’économie ukrainienne recule de 45 % cette année, ce qui constitue une menace désastreuse pour la pérennité des programmes sociaux et de santé essentiels. 

Une première livraison de plus de 18 millions de doses de médicaments antirétroviraux vitaux fournies par le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) est arrivée à Lviv la semaine dernière. Sa distribution est en cours en partenariat avec le Centre de santé publique du ministère de la Santé ukrainien et 100 % Life, la principale organisation de personnes vivant avec le VIH en Ukraine. À condition qu’ils puissent atteindre les personnes qui en dépendent, ces médicaments suffiront à couvrir pendant six mois les besoins de toutes les personnes séropositives sous traitement de première intention. Cette première tranche fait partie de l’engagement du PEPFAR de financer les besoins de traitement anti-VIH pour 12 mois en Ukraine. Avant l’éclatement de la guerre, l’ONUSIDA estimait à 260 000 le nombre de personnes séropositives dans le pays, dont 152 000 qui prenaient quotidiennement des médicaments contre le VIH.  

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) apporte également un financement d’urgence pour assurer la continuité des services vitaux de lutte contre le VIH et la tuberculose. 

Aujourd’hui, l’accent est mis sur la livraison rapide de médicaments primordiaux contre le VIH à toutes les personnes qui en ont besoin. Les organisations de la société civile déploient des efforts héroïques pour fournir des articles médicaux et des services anti-VIH essentiels aux personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, y compris aux populations vulnérables. Malgré les énormes obstacles auxquelles elles sont confrontées, elles vont à la rencontre des personnes vivant dans des endroits extraordinairement difficiles d’accès. Mais les organisations de la société civile dont dépend ce système de livraison et de soins ne pourront pas continuer leur action sans un renforcement de l’aide internationale.  

« La situation des personnes vivant avec le VIH en Ukraine est accablante. Nous essayons de fournir des médicaments, de la nourriture et de l’aide d’urgence sous d’autres formes aux personnes dans le besoin, mais le travail est dangereux et les bénévoles mettent leur vie en jeu », a déclaré le responsable du conseil de coordination de 100 % Life, Dmytro Sherembey. « Si nous n’obtenons pas plus d’aide, je ne sais pas combien de temps nous pourrons continuer, en particulier pour atteindre les gens dans les zones de première ligne. » 

L’ONUSIDA a débloqué un premier fonds d’urgence de 200 000 $US pour répondre aux demandes humanitaires et programmatiques urgentes dans sept centres de l’épidémie de VIH (Chernihiv, Dnipro, Kharkiv, Kryvy Rih, Kiev, Odessa et Poltava). Dans le cadre de l’augmentation au sens large de l’aide nécessaire, elle demande de toute urgence à la communauté internationale de fournir 2 420 000 $US supplémentaires en faveur des organisations de la société civile fournissant des services anti-VIH en Ukraine et de celles qui accueillent des réfugiées et réfugiés touché-es par le VIH dans d’autres pays.  

« Les organisations de la société civile et les communautés de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus forment la base de la riposte au VIH en Ukraine », a expliqué la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Elles ont besoin sans attendre d’un soutien financier et logistique supplémentaire pour assurer la continuité des programmes de traitement, de soins et de prévention du VIH. Nous encourageons l’ensemble des donateurs et donatrices à participer au maintien de ces services pour sauver des vies et prévenir une résurgence de la pandémie de sida en Ukraine. »  

La seule raison pour laquelle la riposte contre le VIH est capable de fournir encore des services aux personnes même au milieu des horreurs de la guerre est que l’Ukraine a choisi une approche moderne qui repose sur un partenariat entre les services publics et ceux des communautés. Mais les réseaux de la société civile, dont la créativité et le courage sont essentiels aux services anti-VIH, ne pourront pas garantir encore longtemps la continuité des opérations au niveau nécessaire sans une aide internationale plus importante.  

Aujourd’hui, il reste extrêmement difficile d’apporter les équipements et les services médicaux aux groupes vulnérables. L’ONUSIDA travaille dans ce domaine avec des partenaires humanitaires en Ukraine et dans le monde en vue de faire émerger des solutions d’urgence pour fournir une aide médicale et humanitaire à des centaines de milliers d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes.  

L’Alliance for Public Health s’efforce de fournir l’aide d’urgence nécessaire pendant le conflit. Elle utilise des minibus pour répondre aux besoins humanitaires impératifs, notamment en évacuant des populations vulnérables et en assurant des livraisons de nourriture et de médicaments. Les communautés en première ligne de la riposte font des efforts incroyables pour rester en contact avec les personnes. Par exemple, des cliniques mobiles ont été déployées par l’Alliance for Public Health pour proposer un traitement de substitution aux opioïdes aux toxicomanes dans les zones où les établissements ont été contraints de fermer. L’ONUSIDA travaille également avec le Fonds mondial et un coparrainant de l’ONUSIDA, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, pour obtenir davantage de traitement substitutif aux opiacés. 

Le conflit a déjà forcé des millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes à quitter le pays et des milliers de femmes et d’enfants ukrainiens vivant avec le VIH ont besoin d’aide dans les pays d’accueil. Les réseaux de la société civile soutenus par les coparrainants et les partenaires de l’ONUSIDA aident les populations réfugiées à accéder à la thérapie antirétrovirale en République de Moldavie et dans toute l’Union européenne.  

L’OMS a aidé à parvenir à un accord avec le groupe pharmaceutique ViiV Healthcare portant sur des dons de médicaments anti-VIH à la Pologne, à la République tchèque et à d’autres pays de l’Union européenne accueillant un grand nombre de personnes réfugiées d’Ukraine.  

L’ONUSIDA enjoint également à la communauté internationale d’aider les centres d’hébergement de réfugié-es à renforcer leur soutien aux personnes les plus exposées aux risques, notamment en élargissant les services psychosociaux, de traitement et de prévention du VIH et ceux liés à la violence sexiste. Un coparrainant de l’ONUSIDA, l’ONU Femmes, a déclaré que les abus sexuels et les actes de trafic d’êtres humains signalés en Ukraine indiquaient une crise de protection de la population. L’ONUSIDA met en garde contre l’augmentation des risques pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées. 

Mme Byanyima a réitéré l’appel des Nations Unies à mettre fin à la guerre. « La paix est ce dont nous avons besoin en premier », a déclaré Mme Byanyima. « La guerre en Ukraine doit cesser. Maintenant. Il n’y aura pas d'amélioration sans l’arrêt de ce conflit. Et même lorsqu’il sera terminé, les besoins en aide seront considérables. Cette guerre met gravement en danger la population ukrainienne vivant avec le VIH. Les réseaux d’intervention dirigés par la société civile pour les services anti-VIH risquent leur vie pour en sauver d’autres. Ils ont besoin de tout le soutien possible. » 

Ligne Info VIH en Ukraine : 0800 500 451. 

Le site de l’initiative ART Initiative for Ukrainians Abroad, établie en coordination avec le Centre de santé publique de l’Ukraine, apporte une assistance supplémentaire aux personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH. Des données plus précises sur la localisation et les besoins des personnes vivant avec le VIH en Ukraine et de celles qui sont forcées de fuir le pays sont en cours de collecte.

Contact

UNAIDS Geneva
Michael Hollingdale
tel. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

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Press Statement

L’ONUSIDA salue l’arrivée de Gilbert F. Houngbo au poste de directeur général de l’OIT

GENÈVE, le 7 avril 2022—L’ONUSIDA salue l’annonce faite par l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant l’élection du Togolais Gilbert F. Houngbo en tant que 11e directeur général de l’Organisation. M. Houngbo prendra ses fonctions pour cinq ans en octobre 2022, remplaçant le directeur général actuel, Guy Ryder.

« Je suis vraiment ravie que Gilbert F. Houngbo assume le rôle de directeur général de l’Organisation internationale du Travail », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Son engagement en faveur de la justice sociale et de solutions mondiales centrées sur les personnes me tient à cœur et j’ai hâte de travailler avec lui pour mettre fin aux inégalités et améliorer la vie des personnes les plus vulnérables, y compris celles vivant avec le VIH. »

Le VIH et d’autres pandémies ont un impact significatif sur le travail et la productivité, et font porter un lourd fardeau aux travailleurs et travailleuses, à leurs familles et à leurs communautés. Les droits fondamentaux au travail des personnes séropositives sont menacés par la discrimination et la stigmatisation liées au VIH, ce qui compromet leurs chances d’obtenir un emploi décent et stable.

L’OIT est l’agence des Nations Unies spécialisée dans le monde du travail. Ses principaux objectifs sont la promotion des droits au travail et d’opportunités professionnelles décentes, la consolidation de la protection sociale et le renforcement des échanges sur les questions liées au travail. Coparrainant de l’ONUSIDA, l’OIT est l’agence principale pour les politiques et les programmes de lutte contre le VIH sur le lieu de travail et concernant la mobilisation du secteur privé.

Feature Story

Deuxième phase de l’observatoire des jeunes sur les progrès accomplis vers les objectifs 2025

06 avril 2022

La Déclaration politique des Nations Unies de 2021 sur le VIH et le sida : « Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030 » a réaffirmé l’importance du leadership des jeunes dans la riposte au VIH.

Le Réseau mondial des jeunes vivant avec le VIH (Y+ Global) et le PACT sont deux réseaux innovants dirigés par des jeunes. Ce réseau est l'une des vitrines de l’esprit d’innovation et de l’ingéniosité des jeunes dans la riposte au VIH. Avec le soutien de l’ONUSIDA, ces jeunes déploient actuellement un outil de suivi sous leur direction, l’#UPROOT Scorecard 2.0, dans sept pays : le Burundi, le Ghana, le Kirghizstan, les Philippines, l’Ouganda, le Vietnam et le Zimbabwe.

Il s’agit de la deuxième phase de l’observatoire mené par les jeunes dont la première étape a débuté en 2017 avec le programme #UPROOT. L’initiative réunit les jeunes et les invite à s’impliquer pour évaluer la manière, dont la riposte de leur pays fonctionne pour la jeunesse et si cette riposte respecte les engagements envers les jeunes nécessaires pour atteindre les objectifs de 2025 en matière de VIH et l’Objectif de développement durable 3.

Tinashe Grateful Rufurwadzo, directeur des Programmes, de la Gestion et de la Gouvernance chez Y+ Global, travaille en étroite collaboration avec l’ONUSIDA sur le déploiement de l’outil. « L’équité, l’inclusion et la solidarité sont des principes fondamentaux pour veiller à ce que nous mettions fin à l’épidémie de sida d’ici 2030. L’outil #UPROOT Scorecards 2.0 continuera à renforcer le suivi dirigé par les jeunes au niveau national. Il permet de recueillir davantage de preuves en vue de sensibiliser et de responsabiliser nos gouvernements. Il y a un besoin continu d’améliorer la qualité des soins que reçoivent les jeunes vivant avec le VIH et touché-es par le virus dans notre diversité et de veiller à ce que nous menions tous et toutes une vie heureuse, saine et épanouissante. #UPROOT Scorecard 2.0 est une plateforme pour faire entendre notre voix et assurer notre avenir ! », a-t-il déclaré.

Ekanem Itoro, président du PACT, a souligné à nouveau la nécessité de disposer de données sur les jeunes. « Il est extrêmement crucial dans la riposte mondiale au VIH de renforcer l’engagement des adolescents et adolescentes, ainsi que des jeunes à l’aide de systèmes de données en temps réel et de plateformes interpersonnelles. Cela permettra d’avoir une influence positive sur les connaissances, les attitudes et les changements sociaux et comportementaux, mais aussi de renforcer la responsabilité sociale des prestataires de services et des décisionnaires en vue d’améliorer la qualité de vie des jeunes vivant avec le VIH et d’autres minorités sexuelles. »

Les jeunes représentent 16 % de la population mondiale, mais 27 % des nouvelles infections au VIH en 2020. Malgré le taux disproportionné de VIH chez les jeunes, cette classe d’âge continue de faire face à la discrimination et à l’exclusion des systèmes de santé et au manque d'information sur leurs droits sexuels et reproductifs, la réduction des risques et les services anti-VIH. En complétant les fiches d’évaluation, le PACT et Y+ Global souhaitent générer des données qualitatives précises pour les organisations nationales et locales dirigées par les jeunes afin de responsabiliser leurs gouvernements et leurs prestataires de services pour ce qui est des engagements pris en matière de santé et de bien-être des jeunes. Cela aidera à concentrer la mobilisation sur les priorités nationales identifiées pour atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique sur le VIH/sida et la Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida.

« Le leadership des jeunes a été reconnu comme essentiel pour parvenir aux objectifs mondiaux qui ont été fixés. L’obtention de ces données sera primordiale pour renforcer le travail déjà crucial des réseaux de jeunes dans le monde entier », a déclaré Suki Beavers, Directrice du Département de l’ONUSIDA pour l’égalité des sexes, les droits humains et l’engagement communautaire.

L’ONUSIDA va continuer de collaborer avec des organisations dirigées par des jeunes en vue de promouvoir leur leadership dans la riposte au VIH.

Notre action

Feature Story

Brésil : des personnes séropositives soutiennent la création de revenus et l’entrepreneuriat social

29 mars 2022

À Recife, la capitale de l’état de Pernambouc situé dans la région brésilienne du Nordeste, un vélo spécial sert à transporter des produits fabriqués par des personnes vivant avec le VIH afin de les proposer directement à la clientèle. Il s’agit du Diversibike, une des stratégies de création de revenus mises en œuvre dans le cadre de la Cozinha Solidária. Ce projet de cuisine solidaire a été conçu par l’organisation non gouvernementale du Posithive Prevention Working Group (GTP+) qui est l’une des trois organisations brésiliennes à recevoir des ressources du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA. L’objectif de ce dernier est de soutenir les activités entrepreneuriales menées par les personnes vivant avec le VIH et les populations clés. 

GTP+ a vu le jour en 2000 et a été la première organisation non gouvernementale de la région brésilienne du Nordeste à être dirigée exclusivement par des personnes vivant avec le VIH. Outre la Cozinha Solidária, l’organisation a mené à terme d’autres projets comme l’Espaço Posithivo, qui accueille et assiste les personnes séropositives, et Mercadores de Ilusões, qui œuvre pour aider les travailleuses et travailleurs du sexe à renforcer leur estime de soi et à revendiquer leurs droits à la citoyenneté. 

La Cozinha Solidária a vu le jour en 2005, initialement pour préparer des repas pour les personnes vivant avec le VIH qui venaient chercher de l’aide auprès de GTP+. Cette initiative a été complétée en 2019 par la Confectionery School qui utilise la cuisine pour fournir une source de revenus aux travailleuses et travailleurs du sexe, aux personnes sortant de prison et autres personnes vulnérables vivant avec le VIH. Grâce aux ressources reçues du Fonds de solidarité, GTP+ a réussi à dynamiser les initiatives de commercialisation des produits sortant de la cuisine solidaire et à former les bénéficiaires à différents aspects de l’entrepreneuriat. 

« Le projet permet de transformer la vie de personnes vivant avec le VIH qui se trouvent dans des situations vulnérables. Grâce à ce projet, elles ont trouvé une source de revenus par le biais d’activités entrepreneuriales. Elles ont développé leurs compétences en gastronomie, en apprenant des recettes et des techniques pour améliorer leurs produits », a déclaré Wladimir Reis, coordinateur général de GTP+. 

Et Sérgio Pereira, un des fondateurs de GTP+ et coordinateur de la Cozinha Solidária, de renchérir : « Lorsque le marché du travail sait que nous vivons avec le VIH, il ne nous accepte pas. La Cozinha Solidária offre à ses bénéficiaires la possibilité d’avoir une activité pérenne et d’entrer sur le marché du travail. »

Karen Silva, l’une des bénéficiaires de la Confectionery School de la Cozinha Solidária, a déclaré : « GTP+ m’a accueillie en faisant preuve de beaucoup d’attention et d’égards. Tout d’abord, j’ai participé au Posithive Space, puis petit à petit j’ai commencé à aider dans la cuisine et me voilà aujourd’hui. Participer à la Cozinha Solidária a également changé ma vie et l’estime que j’ai de moi. » Au total, 20 personnes ont bénéficié directement de la Cozinha Solidária, avec le soutien du Fonds de solidarité.

Comme le projet a pour objectif de trouver et de favoriser les meilleures conditions pour la commercialisation des produits fabriqués dans la Cozinha Solidária, l’équipe responsable a organisé des réunions hebdomadaires de planification, d’organisation et de production. Elle a également mené des études de marché pour connaître les goûts et les intérêts de la clientèle potentielle, ce qui était particulièrement important pour identifier les possibilités du Diversibike. 

Selon M. Reis, une partie importante du processus de renforcement des capacités et des connaissances du groupe de bénéficiaires a consisté en des formations virtuelles en gastronomie et en gestion proposées grâce à un partenariat avec l’Université rurale fédérale du Pernambouc. Deux personnes boursières de l’université ont accompagné le groupe lors des réunions et en produisant des supports informatifs.

Un point extrêmement important pour M. Reis est le fait que le projet est né en période d’inégalités sociales extrêmes. « C’est pourquoi il est essentiel que nous mettions en œuvre davantage d’initiatives comme celle-ci, avec le soutien du Fonds de solidarité, afin que d’autres personnes en situation de vulnérabilité aient les mêmes opportunités de développement. Le projet nous a permis d’observer l’impact de la génération de ressources financières pour les bénéficiaires, en plus de renforcer leurs connaissances pour concrétiser leurs projets et assurer leur pérennité pendant la pandémie de COVID-19. » 

« Le soutien du Fonds de solidarité envers GTP+ souligne l’importance de garantir la création de revenus par les organisations dirigées par les populations clés vulnérables. Il s’agit d’une action stratégique qui génère une protection sociale pour ces personnes. Elle leur permet d’accéder à des ressources de base pour prendre soin de leur santé, ainsi qu’aux services de prévention et de traitement du VIH », a déclaré Claudia Velasquez, directrice pays de l’ONUSIDA pour le Brésil.

Press Statement

L’ONUSIDA renforce son partenariat avec l’Allemagne et ouvre un bureau à Bonn

GENÈVE, le 7 avril 2022—Le gouvernement fédéral allemand a accepté d’accueillir un bureau de l’ONUSIDA à Bonn. Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’Allemagne visant à renforcer son partenariat avec les Nations Unies et dans celui de l’ONUSIDA de réaligner son travail sur la nouvelle Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida.

« L’ONUSIDA salue ce soutien important de l’Allemagne », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’Allemagne continue de démontrer son engagement pour mettre un terme au sida par le biais d’une responsabilité partagée et d’une solidarité mondiale, et nous avons hâte de travailler encore plus étroitement à l’avenir pour atteindre nos objectifs communs. »

Le bureau de l’ONUSIDA abritera les fonctions de soutien à la gestion de l’ONUSIDA, notamment la gestion du personnel, les technologies de l’information et de la communication, les services financiers et le bureau d’évaluation indépendant. Il sera opérationnel à partir au deuxième semestre 2022 et fera partie du « centre mondial » du Secrétariat de l’ONUSIDA, présent dans le monde entier. Environ 45 membres du personnel de l’ONUSIDA travailleront à Bonn. Cette ville accueille également des organisations des Nations Unies, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le programme des Volontaires des Nations Unies, le Centre mondial des services des ressources humaines des Nations Unies et le Centre de connaissances sur le développement durable pour le personnel des Nations Unies.Il deviendra le troisième plus grand bureau des Nations Unies à Bonn et viendra s’ajouter aux 25 autres entités des Nations Unies présentes dans la ville.

« Avec cette implantation de personnel de l’ONUSIDA à Bonn, l’Allemagne montre son soutien au travail important du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida dans la riposte mondiale au sida, ce qui reflète l’engagement de l’Allemagne en faveur de la santé mondiale dans son ensemble. Nous espérons que ce changement dans le cadre du processus de réalignement contribuera à rendre [le fonctionnement] de l’ONUSIDA plus efficace et plus performant économiquement. Nous souhaitons la bienvenue à Bonn au personnel des Nations Unies », a déclaré le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach.

Le gouvernement allemand, les parlementaires, la société civile et d’autres partenaires en Allemagne font preuve depuis longtemps de leur engagement en faveur de la riposte au VIH, ainsi que de la santé et de la sécurité sanitaire dans le monde entier. L’Allemagne contribue régulièrement à l’ONUSIDA et a été le troisième plus grand donateur en 2020, investissant un total de près de 30 millions de dollars cette année-là. Par ailleurs, le gouvernement a promis 1 milliard de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lors de sa dernière reconstitution.

Le gouvernement allemand, partenaire privilégié de l’ONUSIDA, s’engage pleinement en vue de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique, d’ici 2030 et investit des ressources importantes pour n’oublier personne. En 2020, l’Allemagne a donné 20 millions d’euros supplémentaires à l’ONUSIDA en plus de sa contribution annuelle afin de renforcer la riposte au VIH pendant la pandémie de COVID-19.

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org
UNAIDS Media
communications@unaids.org

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