Gender based violence

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Les femmes en tête du mouvement pour réduire l’impact du VIH et des violences sexistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

23 avril 2019

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des femmes de la planète ont déjà vécu des violences. Dans certaines régions, les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire intime sont 1,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes n’ayant pas vécu de violences. Au sein des populations marginalisées, comme les professionnelles du sexe ou les femmes transgenres, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH.

L’ONUSIDA estime qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), environ 220 000 personnes vivent avec le VIH. Les nouvelles infections ont augmenté de 12 % entre 2010 et 2017 et les décès dus au sida de 11 % sur la même période. La stigmatisation et la discrimination associées au VIH, ainsi que les niveaux élevés de violences sexistes, empêchent de nombreux pays de progresser contre l’épidémie. Dans cette région, les violences sexistes sont fortement associées à des normes néfastes et des stéréotypes liés au genre.

En 2018, le projet LEARN MENA a été lancé dans le but de fournir aux femmes une plate-forme d’échange de leurs expériences et d’étudier les liens entre les violences sexistes et le VIH dans la région. À la base de ce projet se trouve le cadre Action Linking Initiatives in Violence against Women and HIV Everywhere (ALIV(H)E) (Action pour corréler les initiatives menées dans les violences à l’égard des femmes et le VIH dans tous les pays), un projet de recherche qui recueille des preuves sur les solutions qui fonctionnent pour prévenir la violence et sensibiliser les femmes afin de comprendre et de traiter les corrélations entre violences faites aux femmes et VIH.

À travers des dialogues communautaires menés par MENA-Rosa, un réseau régional de femmes vivant avec le VIH ou touchées par le virus, les femmes renforcent leur propre compréhension des causes profondes de la violence et des liens avec le VIH. Ces dialogues ont mis en avant le fait que les inégalités entre les sexes se trouvent au cœur des violences à l’égard des femmes et du risque accru d’infection à VIH. Par exemple, ils ont révélé que certaines femmes n’avaient jamais mis les pieds à l’école. Nombre d’entre elles ont connu le mariage précoce ou forcé. Beaucoup ont attrapé le VIH suite à des violences sexuelles, y compris dans le cadre même de leur mariage.

« La violence est partout. Avec le temps, et en prenant de l’âge, on finit par penser que c’est normal », a raconté une participante algérienne à l’un de ces dialogues. 

Les participantes ont décrit de multiples formes de violence dans différents contextes, notamment dans les établissements de santé, qui les empêchent d’accéder aux soins, y compris aux services de prévention et de traitement du VIH.

Jusqu’à présent, le projet a été mis en œuvre dans sept pays : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Soudan et Tunisie.

Les conclusions du projet aident les femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus à plaider pour une meilleure riposte à l’épidémie dans la région et pour des mesures visant à réduire l’impact des violences à l’égard des femmes. Ces dialogues ont permis d’amplifier la voix des femmes marginalisées vivant avec le VIH et touchées par le virus, incitant ainsi les décideurs et leurs partenaires à renforcer les ripostes communautaires nationales. L’ONUSIDA soutient les pays dans la mise en œuvre des recommandations et des plans d’action développés à partir du projet.

« Les leaders de MENA-Rosa ont appris, à travers ce douloureux processus, que les violences à notre égard doivent être dénoncées et non balayées et cachées sous un tapis », a déclaré Rita Wahab, Coordonnatrice régionale de MENA-Rosa. « L’autonomisation va permettre aux femmes, dans toute leur diversité, de connaître et de comprendre leurs droits. Nos militants vont aller plus loin pour démontrer les corrélations entre violences à l’égard des femmes et VIH. L’égalité des sexes commence à la maison, se déploie au sein de la société et s’épanouit dans le cadre de l’environnement légal ».

LEARN MENA est mis en œuvre par l’ONUSIDA, Frontline AIDS et MENA-Rosa, avec l’appui financier d’USAID. Le Salamander Trust, principal auteur du cadre ALIV(H)E, apporte une assistance technique supplémentaire.

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« La communauté n’est pas du côté des filles »

15 mars 2019

Les clubs Rise aident les adolescentes et les jeunes femmes à entamer le dialogue sur le VIH et sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.

Khayelitsha est l’un des plus grands townships d’Afrique du Sud, situé dans la région des Cape Flats au Cap.

Comme c’est le cas dans beaucoup d’autres communautés sud-africaines, les femmes et les filles de ce bidonville à moitié clandestin sont confrontées aux inégalités entre les sexes au quotidien, ce qui les expose à un risque plus élevé de contracter une infection à VIH.

Les inégalités entre les sexes sont un obstacle à l’accès des adolescentes et des jeunes femmes aux services anti-VIH et aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à une éducation sexuelle complète. Elles les exposent également à un risque plus élevé de violences sexistes.

« Le taux de criminalité est important. La communauté n’est pas du côté des filles. La communauté estime que les femmes doivent se soumettre aux hommes. C’est parfois difficile pour nous de nous exprimer », déclare une jeune femme membre du club Rise de Khayelitsha.

« Nous nous rabaissons nous-mêmes pour entrer dans la case dans laquelle la communauté nous place. Des filles se font violer, kidnapper… il y a beaucoup de violence. Tu as le droit de faire ci, tu n’as pas le droit de faire ça, on n’arrête pas de te dire ce qu’il faut faire », explique-t-elle.

Pour la plupart des filles, il est difficile de parler aux parents, aux enseignants ou aux membres de la famille de sexe, de sexualité ou encore de droits et de santé sexuels et reproductifs. Les jeunes femmes et les adolescentes sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination, réprimandées par les infirmières des établissements de santé parce qu’elles sont sexuellement actives lorsqu’elles viennent pour des services de santé sexuelle et reproductive. Bien que de nombreux pays d’Afrique orientale et australe aient signé l’Engagement ministériel sur une éducation sexuelle complète et des services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique orientale et australe et disposent d’une façon ou d’une autre de politiques en matière d’éducation sexuelle complète, la mise en œuvre reste inégale.


Les jeunes femmes sont plus exposées au risque d’infection à VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles que leurs homologues masculins ou les femmes plus âgées.

En Afrique orientale et australe, un quart des 800 000 nouvelles infections à VIH en 2017 ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans. Sur les 2,17 millions d’adolescents et de jeunes âgés de 15 à 24 ans vivant avec le VIH en Afrique orientale et australe, 1,5 million sont de sexe féminin.

Sur les 277 000 nouvelles infections à VIH survenues en Afrique du Sud en 2017, 77 000 ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, soit plus du double de leurs homologues masculins (32 000).

Le niveau de connaissance en matière de prévention du VIH va de 64,5 % au Rwanda jusqu’au faible score de 20,37 % enregistré aux Comores, l’Afrique du Sud se situant entre les deux à 45,8 %.

Dans certains pays de la région, la loi prévoit que les adolescentes et les jeunes femmes puissent se marier très jeunes. Les mariages précoces sont associés à une perte d’autonomie physique, au manque d’instruction dû au décrochage scolaire, à l’absence d’indépendance économique et à la violence sexiste.

Les transactions sexuelles contribuent à la disparité entre les sexes en matière d'infection à VIH chez les jeunes d’Afrique subsaharienne.

Les données probantes montrent que le commerce du sexe chez les adolescentes et les jeunes femmes est associé à plusieurs sources de risque d’infection à VIH, notamment les abus et les violences, la consommation d’alcool, la multiplicité des partenaires, l’absence d’usage du préservatif et les relations sexuelles entre personnes d’âge différent.


Les clubs Rise

Rise est un club ouvert aux adolescentes et aux jeunes femmes cherchant à créer de la cohésion sociale, de l’auto-efficacité et de la résilience en offrant aux adolescentes et aux jeunes femmes (entre 15 et 24 ans) un espace pour s’entraider et entreprendre des projets au sein de la communauté destinés à prévenir le VIH, atténuer son impact et permettre des choix plus sûrs.

Rise contribue à répondre aux besoins des adolescentes et des jeunes femmes en termes de confiance en soi et les encourage à s’exprimer contre les maux de la société tout en les aidant à prendre leurs propres décisions concernant leur vie.

Ces clubs ont été lancés en 2014 pour les jeunes de 15 districts défavorisés d’Afrique du Sud par l’organisme Soul City Institute for Social Justice.

« Les parents africains ne parlent pas de sexe avec leurs enfants et nous sommes gênés d’en parler avec eux. Je ne pouvais pas parler avec ma sœur donc j’ai rejoint Rise et aujourd’hui je peux dialoguer avec les autres filles. Certaines sont plus âgées que moi et elles peuvent me donner des conseils. » — Cinga 

 

« Mes parents m’ont appris que la seule façon de savoir, c’est de poser des questions. Quand j’ai rejoint Rise, nous avons posé des questions pour des filles qui ne pouvaient pas les poser elles-mêmes, facilitant ainsi la vie de ces filles. » — Okuhle

 

« Je n’avais personne à qui me confier à la maison. Et puis je suis devenue la personne la plus bavarde qui soit. Rise m’a aidée à gérer une faible estime de moi-même. » — Lisa


Les adolescentes et les jeunes femmes d’Afrique orientale et australe ont besoin de lois, de politiques et de programmes qui répondent à leurs besoins. Ceci inclut des programmes sur mesure et ciblés en matière de services de santé sexuelle et reproductive et d’éducation sexuelle complète, ainsi que sur la prévention des grossesses non désirées, des violences sexistes et de l’infection à VIH.

Ils doivent s’appuyer sur les principes d’égalité des sexes et des droits de l’homme et devraient aborder d’autres problèmes socioéconomiques, comme la pauvreté et le chômage.

Ces politiques et ces programmes auront non seulement pour effet de donner des résultats positifs en matière de santé, mais donneront aussi aux adolescentes et aux jeunes femmes l’opportunité de vivre leur vie en toute liberté et dans la dignité.

Documents

Outil ONUSIDA d’évaluation basée sur le genre — Vers une riposte au VIH transformatrice en matière de genre

01 février 2019

L’outil d’évaluation basée sur le genre pour les ripostes nationales au VIH (GAT) est destiné à aider les pays à évaluer l’épidémie de VIH, son contexte et la riposte dans une perspective sexospécifique et à rendre les ripostes au VIH transformatrices, équitables, fondées sur les droits et de ce fait, plus efficaces.

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Des progrès pour les adolescentes

15 mars 2019

 « Sans notre voix, ce que vous faites, c’est pour vous, pas pour nous », s’exclame Winny Obure, chef de file de la jeunesse et défenseuse des droits des femmes originaire du Kenya, devant les Nations Unies à New York, aux États-Unis.

Elle est soutenue par d’autres jeunes femmes exigeant la suppression des obstacles à leurs droits sexuels et reproductifs et l’autonomisation des adolescentes. Baptisée « Step It Up! », cette manifestation est un appel à l’action pour les adolescentes les plus marginalisées, organisé par l’ONUSIDA, le Réseau ATHENA, les gouvernements australien et namibien et ONU-Femmes, en collaboration avec 25 partenaires des Nations Unies et de la société civile.

Les adolescentes et les jeunes femmes sont encore touchées de manière disproportionnée par le VIH. Un million d’adolescentes vivent aujourd’hui avec le VIH dans le monde et, chaque semaine, 7 000 adolescentes et jeunes femmes sont infectées par le VIH. L’accès à une éducation sexuelle complète est si limité que les niveaux de connaissance sur la prévention du VIH chez les jeunes n’ont pas évolué depuis 20 ans.

« Nous n’atteindrons pas les Objectifs de développement durable si les voix et les aspirations des adolescentes sont réprimées », déclare Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance. « Où est la responsabilité envers les millions d’adolescentes laissées pour compte ? ».

Bien trop souvent, les adolescentes restent invisibles pour les décideurs, en particulier lorsqu’elles appartiennent à des groupes souffrant de discrimination, criminalisés ou stigmatisés. Comme le soulignent un grand nombre de participants, elles sont victimes de violations des droits de l’homme, notamment de violences et de pratiques néfastes, et se voient nier leurs droits et leur santé en matière sexuelle et reproductive.

« Nous devons sortir de ces salles de réunion et aller dans les communautés pour parler avec les adolescentes et les jeunes femmes. Nous devons prendre en compte le caractère unique de groupes de filles particuliers, de leurs besoins spécifiques. Nous avons les solutions, il suffit de nous inclure dans le débat », estime Maximina Jokonya, une jeune femme originaire du Zimbabwe.

« Les adolescentes sont souvent ignorées et elles ne sont pas présentes dans les lieux de pouvoir, qui restent entre les mains des hommes », déclare Sharman Stone, Ambassadrice australienne pour les femmes et les filles. Elle met en avant les obstacles auxquels sont confrontées les filles dans la région Pacifique, où on leur refuse l’accès à la contraception et où elles sont victimes de niveaux de violence élevés. Selon elle, l’une des priorités absolues pour l’Australie lors des crises humanitaires est d’assurer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

Doreen Sioka, Ministre de l’Égalité des sexes et de l’Enfance de Namibie, évoque la défense des droits des adolescentes et des jeunes femmes, l’éducation sexuelle complète et l’intégration des services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH. Elle souligne les grandes avancées accomplies dans le respect des objectifs internationaux sur le VIH. En Namibie, une nouvelle loi incorpore le droit de tous les enfants d’accéder aux services essentiels : à l’âge de 14 ans, les enfants peuvent désormais passer un test de dépistage du VIH sans l’autorisation de leurs parents ou tuteurs.

Les jeunes femmes présentent lors de cet événement évoquent leurs réalités et leur manque d’opportunités, ainsi que des solutions qui fonctionnent pour améliorer leur vie. Deneka Thomas, venue de la Trinité-et-Tobago, décrit comment elle se sert de l’art dans les écoles pour interagir avec les jeunes gens et jeunes filles lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres traumatisés par les brimades, le viol et d’autres formes de violence.

Raouf Kamel, d’AIDS Algérie, évoque la toute première initiative lancée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour faire entendre les voix et les expériences de groupes de femmes particulièrement marginalisés. Toutes ont connu des actes de violence, parlant de la période de l’adolescence comme d’un moment crucial de leur vie où les risques pour leur santé et leur sécurité, et en ce qui concerne l’infection à VIH, sont particulièrement marqués.

Les participants concluent qu’il y a encore énormément à faire pour répondre aux besoins et aux droits des adolescents. Investir dans une éducation inclusive de qualité, dans les services anti-VIH et dans les services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que dans la santé mentale, est absolument essentiel. D’autres actions majeures incluent la prévention et la riposte aux violences sexistes, la promotion des droits des femmes, l’implication des garçons et l’investissement dans les organisations de jeunesse ainsi que dans les initiatives communautaires pilotées par les jeunes femmes ou agissant en leur faveur.

Cette manifestation a eu lieu le 13 mars, en marge de la 63e session de la Commission sur le statut de la femme.

Quotes

« Je n’apprends rien parce que les enseignants ne peuvent pas communiquer avec moi. Handicapés et séropositifs au VIH, où faut-il aller pour accéder aux services ? (…) On vous refuse la possibilité d’être un être humain. »

Agness Chindimba #WHATWOMENWANT, FONDATRICE DU ZIMBABWE DEAF MEDIA TRUST POUR LES PERSONNES MALENTENDANTES, ET MEMBRE DU PROGRAMME MANDELA WASHINGTON FELLOWSHIP POUR LES JEUNES LEADERS AFRICAINS, UNIVERSITÉ DU DELAWARE

« Nous pouvons aujourd’hui nous exprimer sans être jugés… nous voulons du changement pour les filles, qui revendiquent désormais leurs droits. »

Nirmala Gurung COORDONNATRICE DES JEUNES FEMMES DE L’ASSOCIATION CHRÉTIENNE DE JEUNES FEMMES AU NÉPAL ET MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DE LA CONFÉRENCE CHRÉTIENNE D’ASIE

« Pour chaque jeune fille qui contracte le VIH à cause de nos politiques, de nos gouvernements et de nos agences qui ne veulent pas reconnaître que ce sont des jeunes vulnérables qui ont désespérément besoin de soutien. De tout cela, nous sommes coupables. (…) Ces ODD les concernent au premier chef. Elles devront vivre avec quoi que nous fassions, ou pas, aujourd’hui. »

Gita Sen MEMBRE DU GROUPE INDÉPENDANT D’EXPERTS DE LA REDEVABILITÉ DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU POUR L’INITIATIVE EVERY WOMAN, EVERY CHILD, EVERY ADOLESCENT ET PROFESSEURE ÉMÉRITE, FONDATION INDIENNE POUR LA SANTÉ PUBLIQUE

Discours

PROGRAMME DE L’ÉVÉNEMENT

DÉCLARATION DE L’ONUSIDA À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

LES FEMMES ET LE VIH – COUP DE PROJECTEUR SUR LES ADOLESCENTES ET LES JEUNES FEMMES

EN SAVOIR PLUS À CE SUJET

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Press Statement

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’ONUSIDA appelle à davantage d’actions visant la protection des jeunes femmes et des adolescentes

Chaque jour, 460 adolescentes contractent le VIH et chaque semaine, 350 adolescentes décèdent de maladies liées au sida.

GENÈVE, 8 mars 2019  À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’ONUSIDA exhorte les pays à intensifier les mesures de protection des jeunes femmes et des adolescentes contre le VIH.

Les maladies liées au sida restent la principale cause de décès chez les femmes âgées de 15 à 49 ans dans le monde. En 2017, 66 % des nouvelles infections à VIH chez les 10 à 19 ans concernaient des femmes dans le monde. En Afrique orientale et australe, 79 % des nouvelles infections à VIH chez les 10 à 19 ans concernaient des femmes.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé a déclaré : « Il existe un cercle vicieux d’inégalités entre les sexes, de violence sexiste et d’infection à VIH dans de nombreuses régions du monde. L’oppression et les déséquilibres de pouvoir doivent être inversés et les masculinités néfastes abordées de manière à ce que les femmes et les filles aient le plein contrôle sur leur santé et leurs droits sexuels ».

Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les jeunes en matière de prévention, de traitement et de soins du VIH. Les jeunes femmes et les adolescentes sont particulièrement laissées pour compte. La violence sexiste, l'exploitation sexuelle et la consommation de drogue font partie des nombreux facteurs susceptibles d'accroître la vulnérabilité des jeunes femmes et des adolescentes au VIH.

Les efforts visant à mettre fin au sida sont sapés dans les contextes où les droits fondamentaux des jeunes femmes et des adolescentes, notamment leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, ne sont pas protégés. Les pays doivent donc adopter des lois et politiques permettant aux jeunes femmes et aux adolescentes d'accéder aux services, notamment à la protection sanitaire et sociale, afin de les aider à revendiquer leur droit à la santé.

Le droit international donne aux personnes, notamment aux jeunes femmes et aux adolescentes, le droit d'accéder à des services leur permettant de protéger leur santé sexuelle et reproductive. Cependant, dans 45 pays du monde, des lois obligent toujours les personnes de moins de 18 ans à obtenir le consentement de leurs parents pour pouvoir subir un test de dépistage du VIH.

La protection sociale, l'éducation, notamment l'éducation sexuelle intégrale, et les services de prévention du VIH intégrés aux services de santé sexuelle et reproductive améliorent la santé des jeunes femmes et des adolescentes et renforcent leur autonomie. Une étude sud-africaine a montré que la prévalence du VIH chez les filles ayant terminé leurs études secondaires était environ la moitié de celle des filles qui ne l’avaient pas fait (8,6 % contre 16,9 %). Les résultats se sont avérés similaires pour des enfants qui ont accès à l'enseignement primaire universel au Botswana, au Malawi et en Ouganda.

Investir dans l'éducation. Investir dans le VIH et d’autres services de santé. Prévenir et protéger les femmes et les filles contre la violence. Éradiquer les pratiques néfastes telles que les mariages précoces, forcés et les mariages d'enfants. Promouvoir les droits des femmes. Grâce à ces actions, les jeunes femmes et les adolescentes peuvent être protégées du VIH et le monde peut contribuer à éliminer le sida d’ici 2030.

Contact

ONUSIDA Genève
Anne-Claire Guichard
tel. +41 22 791 2321
guicharda@unaids.org
Média de l'ONUSIDA
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

Press centre

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La campagne She Conquers en Afrique du Sud

24 janvier 2019

Selokela Molamodi avait quatre ans quand, un jour, l’instituteur demanda à ses élèves ce qu’ils voudraient faire plus tard. Tandis que ses camarades énuméraient des professions plus conventionnelles, comme infirmière, médecin ou avocat, Selokela Molamodi répondit fièrement et avec détermination qu’elle voulait être « Ministre de l’Éducation ».

Grâce à sa passion pour l’éducation et sa fougue caractéristique, à 19 ans, Selokela Molamodi est aujourd’hui en bonne voie pour réaliser son rêve. L’an dernier, elle est sortie major de sa promotion et elle a été tête de classe aussi bien à l’école primaire que dans le secondaire. Armée d’une confiance en soi inébranlable et de ses principes fondamentaux de transparence, d’honnêteté et d’humilité, Mme Molamodi a échappé au destin d’un grand nombre de jeunes femmes sud-africaines : infection à VIH, grossesse non désirée et abandon des études au niveau secondaire.

Elle raconte qu’elle a dû affronter les mêmes dures réalités que les autres jeunes femmes : difficultés financières, crime, violence, pression des pairs, tentation des « protecteurs » (des hommes plus âgés), abus de drogue et d’alcool. Elle explique que l’école lui a permis de rester en dehors de tout ça.

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe. »

Selokela Molamodi

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe », ajoute-t-elle.

En Afrique du Sud, 1 500 jeunes femmes et adolescentes âgées de 15 à 24 ans sont infectées chaque semaine par le VIH. En 2017, elles ont représenté 29 % de toutes les nouvelles infections à VIH dans le pays. Les études ont montré que dans la majeure partie des cas, ce sont des hommes plus âgés, en général de cinq à huit ans leurs aînés, qui transmettent le VIH aux femmes plus jeunes ; et lorsque ces femmes atteignent leurs 25 ans, elles le transmettent à leur tour à des hommes de leur âge.

« Il existe chez les jeunes femmes l’idée qu’il faudrait avoir un grand nombre de partenaires sexuels quand on est jeune, car c’est cela que veut dire être libre. Ensuite, vers l’âge de 25 ans, on laisse cette vie derrière soi et on fonde un foyer. Mais ce que les filles ne comprennent pas, c’est qu’elles ne contrôlent pas ces relations sexuelles, que leur consentement n’a aucune importance », explique-t-elle.

Afin d’entamer le dialogue sur ces sujets et bien d’autres problèmes rencontrés par les jeunes femmes, Mme Molamodi a lancé You for You pendant sa dernière année d’études.

« Pour moi, c’est un mouvement, pas une organisation », déclare Selokela Molamodi. « Il s’agit de s’accepter et de s’aimer comme on est. Pour pouvoir exister en tant que communauté et au sein d’une collectivité, il faut d’abord s’aimer soi-même en tant qu’individu », ajoute-t-elle.

En compagnie de deux amies qui ont lancé le mouvement avec elle, Selokela Molamodi organise des sessions de mentorat individuel avec d’autres jeunes femmes sur des questions telles que l’estime de soi, la vision positive du corps, la santé sexuelle et reproductive et la consommation de drogues et d’alcool. Elle a aussi organisé deux événements sur l’autonomisation des jeunes femmes en tant que leaders, « pour faire entendre la voix des jeunes femmes contre la discrimination, ensemble ».

Pour elle, l’initiative DREAMS, pilotée par le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, est la matriarche d’une famille de jeunes femmes comme elle. En Afrique du Sud, DREAMS travaille en étroite collaboration avec She Conquers, une campagne nationale pilotée par le gouvernement qui vise à autonomiser les jeunes femmes et les adolescentes afin qu’elles deviennent responsables de leur santé.

« Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Selokela Molamodi

« DREAMS/She Conquers nous a fourni un espace pour discuter naturellement de choses qui nous concernent en tant que jeunes femmes avec d’autres jeunes femmes. Nous pouvons ainsi faire entendre notre voix et recevoir de nouveaux éclairages. Par exemple, la plupart des filles que je connais ont passé un test de dépistage du VIH, mais aucune d’entre elles n’avait évoqué le sujet jusqu’à ce que DREAMS/She Conquers arrive dans notre école », raconte-t-elle.

« C’est ce genre d’initiatives qui permet d’accroître l’efficacité de ce que l’ONUSIDA tente d’accomplir », ajoute Selokela Molamodi. « Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Elle explique qu’elle aimerait que les débats sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive soient associés plus souvent à ceux qui portent sur la carrière professionnelle, l’émancipation et l’esprit d’entreprise.

En ce qui concerne ses ambitions pour You for You, elle « souhaite aider à bâtir un continent de jeunes femmes qui aient suffisamment confiance en elles pour s’exprimer librement, qui soient capables de se serrer les coudes et de favoriser mutuellement leur autonomie. Si quelqu’un me dit « Je n’ai pas baissé les bras », alors je saurai que j’avais un but, que j’ai été la raison pour laquelle quelqu’un n’a pas baissé les bras ».

Press Statement

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : le message de l’édition 2018

Alors que nous célébrons la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous rappelons et nous renouvelons notre engagement mondial pour en finir avec les violences faites aux femmes et les autres formes de violences sexistes. 

Les violences à l’égard des femmes demeurent l’une des violations les plus persistantes des droits de l’homme à travers le monde, compromettant la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie des femmes et des filles. Les femmes qui ont été victimes d’abus physiques ou sexuels commis par leurs partenaires présentent des taux plus élevés de problèmes de santé mentale, notamment dépression et anxiété, et de consommation d’alcool, ainsi qu’un contrôle moindre sur leurs décisions en matière de rapports sexuels.

Il existe un lien indéniable entre les violences à l’égard des femmes et le VIH. Les études montrent clairement que les femmes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles d’avoir vécu des violences, et les femmes qui ont vécu des violences sont davantage susceptibles de vivre avec le VIH. Dans certaines régions, les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire intime sont 1,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes n’ayant pas vécu de violences. Au sein des populations marginalisées, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH, en particulier chez les femmes transgenres.

Les violences ou la peur des violences peuvent fortement compromettre la capacité des femmes à insister pour avoir des rapports sexuels à moindre risque et à utiliser et bénéficier des services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH. La peur des violences commises par un partenaire intime représente aussi un obstacle important au recours au dépistage et au conseil en matière de VIH, à la divulgation d’un statut séropositif au VIH et à la mise sous traitement ainsi qu’à l’observance du traitement, en particulier chez les femmes enceintes vivant avec le VIH. La violence à l’égard des femmes vivant avec le VIH se manifeste également dans les établissements de santé, avec des femmes racontant même avoir été stérilisées contre leur volonté. 

Les programmes qui autonomisent les femmes et les filles par le biais d’approches intégrées, qui transforment les normes sociales et culturelles et favorisent la mise en œuvre de lois et de politiques sur les violences à l’égard des femmes, l’égalité des sexes et le VIH, sont incroyablement efficaces. Le recours à de tels programmes, associé à une volonté politique de promouvoir l’égalité entre les sexes et d’éliminer la discrimination à l’égard des femmes, est fondamental pour lutter contre les violences à l’égard des femmes. L’ONUSIDA reste engagé pour poursuivre les actions urgentes contre les violences à l’égard des femmes en tant qu’obligation impérative relevant des droits de l’homme, parce que ces violences sont aussi une cause et une conséquence du VIH.

Le 25 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a donné le coup d’envoi des 16 jours de la campagne d’action contre la violence sexiste, qui s’achèvera le 10 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme. Le bon moment pour rappeler et renouveler notre engagement à en finir avec les violences faites aux femmes et les autres formes de violences sexistes. 

 

25 novembre 2018

Michel Sidibé

Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Sous-Secrétaire général des Nations Unies

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tel. +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

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Éthiopie : échanges autour de l’accès aux médicaments de qualité et des violences sexistes

22 novembre 2018

Afin de souligner la nécessité de disposer d’accès durable et abordable à des médicaments de qualité, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a évoqué la nécessité de mettre en application le Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l’Afrique. S’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique 2018 à Addis Abeba, en Éthiopie, il a plaidé pour une collaboration étroite avec les communautés économiques régionales afin de bâtir des plates-formes de coopération pour la production et de conduire l’harmonisation réglementaire en matière pharmaceutique à l’échelle de l’Afrique.

À l’occasion d’entretiens entre M. Sidibé et Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, et Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union africaine sur les femmes, la paix et la sécurité, les engagements dans le domaine des violences sexistes et des droits des femmes ont été évoqués, engagements qui avaient été pris lors d’un événement organisé en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre, intitulé En finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire.

Lors de ces entretiens, des discussions ont eu lieu sur les moyens d’accroître les efforts de riposte au VIH dans les situations de conflit et de crise humanitaire, ainsi que sur la nécessité d’intensifier la sensibilisation au dépistage du VIH et aux thématiques de la violence sexuelle et sexiste. M. Sidibé et M. Chergui sont convenus de mener une mission conjointe de haut niveau au Soudan du Sud afin de mettre en lumière les besoins des personnes davantage exposées au risque de VIH dans le pays en raison des violences sexistes et du conflit qui se prolonge.

Par ailleurs, cette visite en Éthiopie, entre le 17 et le 20 novembre, a été l’occasion pour M. Sidibé de rencontrer le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui a déclaré : « Je m’engage à faire évoluer la vision de l’Afrique et de l’Éthiopie grâce à des réformes suivies et je suis d’accord pour intensifier les efforts en faveur du développement d’un système de santé centré sur les individus pour l’Éthiopie ».

« Merci de bien vouloir vous faire le champion de la fin de l’épidémie de sida en Éthiopie et sur tout le continent », a répondu M. Sidibé.

L’agenda de la présidence éthiopienne sur l’égalité des genres et la paix, ainsi que sur la réinsertion des enfants des rues, a été au cœur d’un dialogue entre la Présidente, Sahle-Work Zewde, et M. Sidibé.

Lors d’un échange entre M. Sidibé et le Ministre de la Santé éthiopien, Amir Aman, un projet collaboratif a été élaboré, qui sera centré autour du renforcement de la mobilisation des ressources, de l’amélioration et de la pérennisation d’une riposte multisectorielle entre tous les secteurs, de l’engagement des jeunes et du renforcement des programmes de lutte contre le VIH suivant l’approche lieu-population.

Documents

Vers une coopération intensifiée entre les Nations unies (ONU) et l’Union africaine (UA) pour l’élimination des violences sexuelles et basées sur le genre, et pour la protection de la santé et des droits des femmes et des enfants dans les contextes humani

24 septembre 2018

Document d’information pour la manifestation parallèle de haut niveau conjointe Union africaine - ONUSIDA (en qualité de président en exercice du H6) lors de la 73ème Assemblée générale des Nations unies, 24 septembre 2018, au siège de l’ONU, salle de conférence 3 — Vaincre la violence et la vulnérabilité dans les contextes humanitaires

Press Release

L’Union africaine et l’ONUSIDA, qui assure la présidence du partenariat H6, unissent leurs forces pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et traiter les questions de santé dans les contextes de crise humanitaire

Les dirigeants politiques et du monde de la santé annoncent un partenariat fondé sur l’action en faveur des femmes et des filles lors d’un événement de haut niveau en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

GENÈVE, 24 septembre 2018 — L’ONUSIDA, qui préside le partenariat H6 (six agences des Nations Unies travaillant sur les questions de santé), et l’Union africaine se sont engagés à renforcer leur collaboration pour éliminer les violences sexuelles et sexistes, prévenir le VIH et protéger la santé et les droits des femmes dans les contextes de crise humanitaire.

Un nouveau programme de travail sur cet agenda commun a été annoncé lors d’un événement spécial de haut niveau organisé à New York, aux États-Unis, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Nous sommes réunis ici afin de coordonner nos efforts entre l’Union africaine et les Nations Unies et planifier nos interventions pour la protection des droits des individus, la prévention du VIH et la promotion du droit à la santé », a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine, qui a présidé la réunion.

L’augmentation dans la fréquence et l’échelle des crises humanitaires a un impact dévastateur, en particulier sur les femmes et les enfants. En 2017, près de 68 millions de personnes ont été déplacées de force au niveau mondial en raison de persécutions, de conflits ou de violences généralisées : une hausse de 2,9 millions par rapport à 2016 et un nouveau record franchi.

« Nous savons qu’il est temps d’agir. Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays touchés par la précarité, la violence et la guerre, et la plupart sont des femmes et des filles. C’est inacceptable. Nous avons besoin d’une visibilité politique et d’une coopération internationale renforcée pour éliminer les violences sexistes et protéger la santé des femmes et des filles dans les contextes de crise humanitaire », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Président de H6.

L’ONUSIDA va soutenir l’Union africaine dans l’élaboration d’un plan d’action conjoint Union africaine – Nations Unies. Ce plan impliquera le développement d’outils de formation et de sensibilisation pour les personnels en uniforme qui interviennent dans les opérations de maintien de la paix et la garantie de meilleurs taux de signalement des cas d’exploitation sexuelle et de violence à l’égard des femmes et des filles.

« Le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine offre l’occasion de renforcer mutuellement le travail de chacun et d’apporter des réponses conjointes et globales aux besoins des populations vulnérables dans les situations de crise », a affirmé Smail Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine.

Protéger la santé et les droits des femmes et des jeunes sera fondamental pour atténuer les effets de la précarité, des conflits et des catastrophes. On estime que 60 % du total des décès maternels évitables se produisent dans les contextes de crise humanitaire et de guerre, ce qui équivaut à près de 500 décès chaque jour.

« Au Soudan du Sud, 52 % de nos jeunes sœurs sont mariées avant leur 18e anniversaire. J’implore les dirigeants à sortir de leur silence assourdissant. Nous appelons à une inclusion des femmes dans les processus politiques. Ce sont nos corps, nos vies et notre avenir qui sont en jeu. Nous avons droit au niveau de santé le plus élevé que l’on peut atteindre, conflit ou pas », a déclaré Riya William Yuyada, Directrice exécutive de Crown the Woman au Soudan du Sud.

Actuellement, il n’existe que trop peu de programmes qui marchent pour prévenir les violences sexistes lors des conflits et à l’encontre des populations de réfugiés. Des études ont montré que les violences à l’égard des femmes et des filles augmentent en période de conflit, le viol et d’autres formes de violence sexuelle étant souvent une pratique courante en temps de guerre.

« Il ne s’agit pas de faire taire les armes, nous devons reconnaître que les femmes et les enfants ont droit à la vie, à la santé et à la paix. C’est là-dessus que nous devrions focaliser notre énergie et notre temps, pour faire en sorte que les femmes et les filles soient protégées », a déclaré Bience Gawanas, Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur l’Afrique.

L’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine ont ouvert une fenêtre politique importante. Ces nouveaux engagements représentent une opportunité venant à point nommé de renforcer la collaboration sur la sécurité humaine et la santé en situation de crise humanitaire, dans le contexte de l’adoption récente du Cadre conjoint Nations Unies – Union africaine pour un partenariat renforcé pour la paix et la sécurité.

« Nous n’avons pas besoin d’expliquer pourquoi nous concluons un partenariat, mais plutôt pourquoi nous ne concluons pas de partenariat pour en finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire. Si notre souci consiste à nous attaquer aux causes profondes de la précarité, de la pauvreté et des abus, les femmes et les filles sont au cœur de l’affaire », a déclaré Sigrid Kaag, Ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement.

Parmi les engagements pris par l’ONUSIDA et l’Union africaine, il y a le travail consistant à assurer un financement adéquat pour consolider la mise en œuvre coordonnée des programmes de riposte à l’exploitation sexuelle, aux abus et au VIH dans les contextes de crise humanitaire. Cette coopération renforcée entre l’Union africaine et les Nations Unies sera capitale pour garantir une paix, une sécurité et un développement durables et centrés sur les populations.

Pour en savoir plus sur le nouveau partenariat entre l’ONUSIDA et l’Union africaine, rendez-vous sur unaids.org

 

AUTRES CITATIONS

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

Il ne s’agit pas seulement d’argent, il s’agit aussi de politiques, de lois et d’une justice pour les filles et les enfants, surtout si l’on tient compte du fait que 60 % de la population du continent africain a moins de 20 ans.

 

Elhadj As Sy, Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Ils ont besoin de paix, ils réclament la paix, ils ont soif d’espoir et tentent de garder la dignité humaine qu’ils ont perdue en cours de route. Comme on dit en Afrique, c’est le dernier morceau de tissu qui est déchiré par les violences sexuelles et sexistes. La protection ne devrait pas passer au second plan.

 

Michaëlle Jean, Secrétaire générale, Organisation internationale de la Francophonie

Les violences, les viols, les agressions contre les femmes, les jeunes filles et les jeunes garçons sont un fléau mondial qui peut être comparé à une arme de destruction massive. Nous sommes ici pour en faire plus contre toutes les formes de discrimination et de crimes commis à l’encontre des femmes.

 

Pramilla Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit

La honte, la stigmatisation, le risque de représailles et l’absence d’accès aux services adéquats conduisent à un déficit chronique de signalement. En isolant les victimes et en les empêchant d’accéder aux soins médicaux et à un appui, la stigmatisation facilite la propagation du VIH.

Les conflits armés créent les conditions permettant au VIH de prospérer, notamment à travers les viols, l’esclavage sexuel, le trafic et l’exploitation des êtres humains, dans des environnements où l’état de droit et les services de santé publique sont peut-être inexistants.

 

Bintou Keita, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix

Les personnels féminins engagés dans des missions de maintien de la paix sont désormais déployés afin de faciliter le dialogue et font également office de conseillers en matière de protection des femmes pour une approche plus globale du maintien de la paix. Ces personnels sont aussi ceux qui apportent la paix et la sécurité civiles, des femmes et des hommes qui sont engagés pour apporter le plus de paix possible.

 

Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

Depuis que je travaille avec l’ONUSIDA et les Nations Unies, deux mots puissants me guident : zéro discrimination. Les problèmes auxquels font face les femmes et les enfants, en particulier dans les contextes de crise humanitaire, se nourrissent de la stigmatisation et de la discrimination, créant des obstacles qui empêchent l’accès aux services de santé vitaux, comme le dépistage du VIH et les médicaments qui sauvent des vies. Le monde entier devrait appliquer partout la discrimination zéro.

 

Martine Moise, Première dame d’Haïti

Haïti a connu son lot de catastrophes naturelles, des tremblements de terre aux ouragans, rendant les femmes et les filles particulièrement vulnérables. En Haïti aussi, les violences sexistes sont bien trop répandues. Je soutiens pleinement la lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences sexistes. C’est une lutte à laquelle tout le monde doit participer.

 

Laure-Marie Kitanu, Coordinatrice du Réseau des femmes vivant avec le VIH, République démocratique du Congo

Nous avons appelé la communauté internationale à l’aide sur la prévention et le dépistage du VIH et nous vous implorons de continuer à donner la priorité à la paix et la stabilité pour que nous trouvions une solution pérenne. Nous saluons cette initiative de l’Union africaine et de l’ONUSIDA.

 

Contribution écrite d’Ashraf El Nour, Directeur du Bureau de l’Organisation internationale pour les migrations auprès des Nations Unies, New York

L’Organisation internationale pour les migrations appelle les gouvernements de l’Union africaine et leurs partenaires à assurer le respect total du droit à la santé pour les migrants, quel que soit leur statut, afin d’améliorer la résilience des populations qui vivent dans des conditions précaires. Ne pas agir ainsi menace non seulement la sécurité sanitaire publique des groupes vulnérables, mais aussi celle de la totalité des communautés au sein desquelles ils résident.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies (le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale) et collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Union africaine

La vision de l’Union africaine est de devenir une Afrique intégrée, prospère et en paix, gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l’arène internationale. Cette vision d’une Afrique nouvelle, tournée vers l’avenir, dynamique et intégrée sera pleinement concrétisée grâce à une lutte incessante sur plusieurs fronts et un engagement sur le long terme. L’Union africaine est passée du soutien aux mouvements de libération des territoires africains autrefois soumis au colonialisme et à l’apartheid, comme le voyait l’OUA depuis 1963 dans son Acte constitutif, à une organisation fer de lance dans le développement et l’intégration de l’Afrique.

H6

Le partenariat H6 s’appuie sur les forces collectives de l’UNFPA, de l’UNICEF, d’ONU-Femmes, de l’OMS, de l’ONUSIDA et du Groupe de la Banque mondiale pour apporter un soutien technique et faire avancer la stratégie mondiale Every Woman Every Child aux côtés des dirigeants des pays et des actions en faveur de la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Le H6 est actuellement présidé par l’ONUSIDA. Pour en savoir plus : http://www.unaids.org/en/topic/H6

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tel. +41795146896
bartonknotts@unaids.org

Publication

HIV in humanitarian and emergency settings

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