Reportage
Engagement de l’UE dans le cadre du Partenariat mondial sur la Journée zéro discrimination
03 mars 2022
03 mars 202203 mars 2022Le 1er mars, Marc Angel, député au Parlement européen qui a autrefois défendu les objectifs 90–90
Le 1er mars, Marc Angel, député au Parlement européen qui a autrefois défendu les objectifs 90–90–90 contre le VIH, a organisé un événement parlementaire virtuel lors la Journée zéro discrimination. Coorganisé par le Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH (Partenariat mondial), cet événement a réuni des intervenants et intervenantes de haut niveau qui œuvrent ardemment pour mettre fin à la discrimination dans l’Union européenne (UE) et au-delà.
Les intervenants et intervenantes ont abordé les thèmes des enfreintes aux droits, des obstacles sociétaux, y compris les lois et les politiques, ainsi que de la discrimination et de la stigmatisation sous-jacentes qui alimentent la pandémie de sida, le tout dans une optique liée au VIH. Puisant dans leur propre travail et leurs expériences, les membres du panel ont discuté de la manière dont l’UE et ses États membres pourraient promouvoir le travail du Partenariat mondial en vue de mettre fin aux lois, politiques et pratiques discriminatoires au sein de la zone de l’UE et des pays partenaires.
« La stigmatisation et la discrimination portent atteinte à la lutte contre le VIH/sida, car elles constituent un obstacle majeur pour se faire dépister et pour accéder à un traitement ou respecter sa thérapie », a déclaré la commissaire européenne à l’Égalité, Helena Dalli. « Nous pouvons et devons lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, nous faire entendre, rassembler des preuves et partager des informations et des connaissances. »
Les preuves recueillies par les réseaux communautaires et les organisations de la société civile révèlent des niveaux importants de stigmatisation et de discrimination. Ces violations des droits humains ainsi que d’autres ont un impact sur les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus dans l’UE, situation qui a été exacerbée par la pandémie de COVID-19.
« En ce qui concerne l’UE, les inégalités ne cessent de croître, ce qui constitue un obstacle majeur à la riposte au VIH », a déclaré le coordonnateur exécutif d’AIDS Action Europe, Ferenc Bagyinszky. « La stratégie mondiale de lutte contre le sida offre une excellente opportunité à l’UE et à ses États membres, ainsi qu’aux communautés, de travailler pour mettre fin à ces inégalités dans l’UE, en particulier en ce qui concerne les objectifs 10–10–10. »
« L’UE peut apporter une contribution essentielle à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH en interconnectant ses différents projets sur les droits humains et l’égalité des sexes », a déclaré Mandeep Dhaliwal, directrice du groupe VIH, Santé et Développement du Programme des Nations Unies pour le développement.
« En tirant parti de son expertise, de ses ressources et de son leadership politique pour aider les communautés et les pays partenaires à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH partout où elles existent, l’UE peut apporter une contribution considérable pour que la riposte au VIH rattrape son retard », a déclaré Matthew Kavanagh, directeur exécutif par intérim de l’ONUSIDA pour la politique, la sensibilisation et les connaissances.
À ce jour, 29 pays, dont aucun n’est membre de l’UE, ont rejoint le Partenariat mondial.
Franz Fayot, ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire, a annoncé le soutien du Luxembourg au Partenariat mondial, ce qui en fait le premier État membre de l’UE à sauter le pas. « Nous soutenons le travail du Partenariat mondial et ne pouvons qu’applaudir son rôle dans l’aide apportée aux pays pour atteindre les objectifs 10–10–10 en supprimant les lois néfastes et en élaborant des lois émancipatrices. L’approche stratégique et la plateforme inclusive du Partenariat mondial pour gérer les diverses violations des droits humains auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH et les populations marginalisées seront essentielles pour lutter contre les pratiques discriminatoires contreproductives », a déclaré M. Fayot.
« Le Partenariat mondial représente une chance unique pour l’UE et ses États membres de mettre fin aux inégalités et aux injustices concomitantes et pour voir émerger une Europe et un monde résilients face aux pandémies », a déclaré M. Angel.
Catharina Rinzema, députée au Parlement européen, a évoqué l’importance de parler ouvertement du VIH, de corriger les idées fausses et d’aider le public à s’éduquer. Elle a également évoqué la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles dans l’UE. « Nous devrions avoir les mêmes règles que pour le don du sang, à savoir si les rapports sexuels sont protégés, plutôt que de nous intéresser aux partenaires », a-t-elle déclaré.
Maria Walsh, députée au Parlement européen, a évoqué les effets de la stigmatisation et de la discrimination sur la santé mentale et le bien-être des personnes vivant avec le VIH et a appelé à une stratégie de santé mentale de l’UE inclusive et complète. « Pour briser la stigmatisation et émanciper les personnes séropositives, il est essentiel de parler ouvertement et honnêtement de leur expérience », a-t-elle déclaré.
M. Angel a conclu en encourageant les États membres de l’UE à adhérer au Partenariat mondial et a souligné la nécessité d’une action mondiale et concertée pour accomplir des progrès significatifs vers la fin de la stigmatisation, de la discrimination et des inégalités liées au VIH, ainsi que du sida d’ici 2030.