Reportage

La plateforme Zéro Discrimination relancée en République centrafricaine

29 octobre 2021

L'objectif de la discrimination zéro échappe encore à la République centrafricaine. La stigmatisation liée au VIH est omniprésente dans la vie des personnes vivant avec le VIH dans le pays. Selon l'Indice de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH 2018, la discrimination touche la quasi-totalité des personnes vivant avec le VIH interrogées (plus de 87%). Et plus de 45% des personnes vivant avec le VIH ont subi une forme de stigmatisation en raison de leur statut VIH. La stigmatisation touche davantage les femmes (49%) que les hommes (37%).

"Mais la lutte contre le VIH reste une priorité de santé publique pour le gouvernement, qui a été le premier pays à rejoindre le Partenariat mondial d'action pour l'élimination de toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH, en décembre 2019", a déclaré Marguerite Ramadan, la ministre de la Promotion du genre, de la Protection de la femme, de la Famille et de l'Enfant.

Depuis son engagement dans le Partenariat mondial d'action pour l'élimination de toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH, la République centrafricaine a mis en œuvre plusieurs activités clés.

Un protocole d'accord a été signé entre le ministère de la Défense nationale et de la Reconstruction, le ministère de la Santé et de la Population, le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) et l'ONUSIDA pour mettre en œuvre des programmes visant à éliminer la violence sexiste et à accélérer la prévention, le traitement et la prise en charge du VIH au sein des forces de défense et de sécurité. Une charte nationale des droits des patients a été lancée et est diffusée progressivement dans les centres de santé. Une série d'activités clés en matière de droits de l'homme ont été incluses dans la subvention du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour 2021-2023.

Une Plateforme Zéro Discrimination, composée d'une trentaine de partenaires représentant les ministères, le CNLS, les agences des Nations unies, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les organisations de défense des droits de l'homme et d'autres organisations a été lancée en 2020 et soutient ces efforts, notamment en identifiant les synergies.

Pendant la pandémie de COVID-19, les initiatives se sont ralenties, aussi, afin de relancer la dynamique de la Plateforme Zéro Discrimination et de s'accorder sur les priorités collectives pour la fin 2021 et 2022, un atelier de validation et le lancement d'un plan de travail conjoint ont eu lieu à Bangui, en République centrafricaine, le 28 octobre sous la présidence de la Ministre de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l'Enfant.

Les priorités comprennent l'adoption d'une loi révisée sur le VIH, la révision des programmes de formation des professionnels de la santé pour y inclure l'éthique et les droits de l'homme, la signature d'un protocole d'accord entre les organisations d'avocats et les réseaux de personnes vivant avec le VIH et les populations clés pour fournir des services juridiques gratuits et des formations sur la connaissance de ses droits, le développement de spots radio et télévisés sur les questions de discrimination et un plaidoyer de haut niveau pour une meilleure intégration des questions liées au VIH dans les interventions humanitaires.

" Le refus de services de santé aux personnes vivant avec le VIH reste malheureusement courant dans le pays, et la prévalence et les effets de la discrimination sont souvent particulièrement graves pour les membres des populations clés, qui sont confrontés à des formes de discrimination multiples et qui se chevauchent ", a déclaré Marie Engel, Directrice a.i. du Bureau de l'ONUSIDA en République centrafricaine.

Sommet régional sur le VIH