Reportage

République centrafricaine : aider les personnes vivant avec le VIH à créer des revenus

17 novembre 2021

Le 11 novembre, un projet visant à soutenir l’autonomisation de près de 400 personnes vivant avec le VIH par le biais de la formation et de l’implication dans des activités agropastorales a été lancé dans le septième arrondissement de Bangui, en République centrafricaine.

Selon le maire du septième arrondissement, Joseph Tagbale, « Ce projet arrive à point nommé et apporte une bouffée d’air frais aux personnes vivant avec le VIH. Elles ont en effet payé le prix fort pendant la pandémie de COVID-19, d’une part à cause du risque accru d’infection de leur système immunitaire affaibli et, d’autre part, parce que les confinements à répétition ont eu raison de leurs moyens de subsistance. »

Le Fonds d’affectation spéciale pluripartenaire a accordé 150 000 dollars au Bureau pays de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine afin d’encourager les activités en faveur des personnes séropositives à l’heure de la COVID-19. Ces activités choisies en collaboration avec le Comité National de Lutte Contre le Sida (CLNS), le ministère de la Santé et le Réseau centrafricain des personnes vivant avec le VIH (RECAPEV) seront mises en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’organisation non gouvernementale internationale Solidarité pour la Paix et le Développement Intégré.

Les activités se composent d’activités agropastorales (élevage à petite échelle et autres activités agricoles), de production de masques et d’activités génératrices de revenus, telles que la couture, la restauration et la vente de savons et d’ustensiles de cuisine. Elles permettront aux personnes vivant avec le VIH de satisfaire durablement à leurs besoins et de mieux respecter leur thérapie antirétrovirale. De fait, en raison de la pandémie de COVID-19, elles sont nombreuses à avoir interrompu leur traitement faute d’accès à la nourriture. « La COVID-19 a détruit tous nos progrès en matière d’observance du traitement et les personnes vivant avec le VIH ont beaucoup de mal à se nourrir, car elles sont souvent sans emploi », a déclaré Bienvenu Gazalima, coordonnateur national du RECAPEV.

Les activités génératrices de revenus seront soutenues dans quatre arrondissements de Bangui et dans deux communes environnantes, Bimbo et Bégoua, sélectionnées pour leurs larges communautés de personnes sous traitement antirétroviral.

Tout au long du projet, des éducatrices et des éducateurs de la communauté informeront les personnes séropositives sur le respect du traitement et sur d’autres problèmes de santé, comme la prévention et la vaccination contre la COVID-19. L’accent sera mis sur l’implication des femmes dans les activités. « Je suis ravie que les femmes vivant avec le VIH soient si fortement intégrées dans ce projet, car ce sont elles qui souffrent le plus de cette crise », a déclaré Marcelline Seremandji, conseillère auprès des associations de la société civile au sein du CLNS.

« En République centrafricaine, nous voyons comment les inégalités structurelles et le manque de revenus ont un impact direct sur la santé et les résultats liés au VIH. Plus le statut social et économique d’une personne est faible, plus sa santé risque d’être mauvaise. S’attaquer à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, mais aussi faire en sorte que les adultes aient une source de revenus et que les enfants poursuivent leur scolarité contribue à garantir l’efficacité du traitement anti-VIH », a déclaré Marie Engel, directrice par intérim du Bureau national de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine.