Reportage

Le PNUD et l’ONUSIDA soutiennent plus de 300 femmes séropositives enceintes et allaitantes à Abidjan

08 juillet 2021

Comme le reste du monde, la COVID-19 frappe durement la Côte d’Ivoire. En réponse, le gouvernement a élaboré un plan de riposte nationale dès que les premiers cas de COVID-19 ont été confirmés en mars 2020. Malheureusement, les mesures restrictives de protection de la population ont eu un impact sur l’utilisation des services de santé, y compris ceux liés au VIH, menaçant le fragile suivi des soins par les personnes vivant avec le VIH. Les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et leurs enfants, l’un des groupes les plus vulnérables, ont été particulièrement touchées, et une priorité a été de préserver leur accès aux services et aux soins afin d’éviter de voir des années d’efforts réduits à néant.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’ONUSIDA ont uni leurs forces pour aider à retenir 333 femmes séropositives enceintes et en cours de lactation dans les services prénataux, de maternité et pédiatriques à Abidjan. Le projet fournira, sur neuf mois, 1 000 colis alimentaires et 1 000 colis d’hygiène pour apporter aux bénéficiaires une assistance alimentaire et les aider à se protéger contre la COVID-19.  Chaque colis alimentaire contient 20 kg de riz, six litres d’huile, 10 pains de savon et quatre boîtes de farine infantile ; un kit d’hygiène contient deux bouteilles de gel hydroalcoolique, deux bouteilles de savon liquide et 50 masques chirurgicaux. Le projet vise également à garantir que les femmes aient accès à l’offre complète de services développés dans le cadre du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (transmission verticale) en Côte d’Ivoire, afin de s’assurer que tous les enfants des bénéficiaires du projet exposés à un risque d’infection fassent l’objet d’un dépistage précoce et aient accès aux soins appropriés, mais aussi de veiller à la documentation et au partage des bonnes pratiques.

L’une des bénéficiaires, Ouattara Maimouna, qui vit avec le VIH depuis cinq ans et est une mère allaitante de trois enfants, a déclaré : « Docteur, ce cadeau était incroyablement important pour nous. Cela nous a beaucoup aidées ! Ce stock de nourriture me permet de nourrir ma famille. Je ne peux pas vous en remercier suffisamment, car j’ai épuisé toutes les possibilités pour préserver le petit commerce qui faisait vivre ma famille. »

« Environ 700 colis d’hygiène et 700 colis alimentaires ont été distribués depuis le début du projet en décembre 2020. Les partenaires opérationnels du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont unanimes pour dire que les kits ont contribué à garantir que les femmes enceintes et allaitantes respectent la prévention de la transmission verticale du VIH et continuent d’utiliser les services de soins pédiatriques, ainsi que les groupes d’entraide », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.

À ce stade de la mise en œuvre, des leçons peuvent d’ores et déjà être tirées. Le projet a été très bien accueilli par les bénéficiaires en raison de leur vulnérabilité qui a été aggravée par la crise du COVID-19. L’aide a permis d’améliorer le respect des rendez-vous lors des différentes consultations prénatales, d’améliorer la continuité du traitement et du dépistage de la charge virale pour les femmes enceintes et allaitantes et de renforcer le lien entre les femmes vivant avec le VIH et le personnel assurant une prise en charge clinique et communautaire. Le projet souligne également l’importance de prendre en compte la composante sociale dans les soins aux femmes dans la prévention de la transmission verticale des services de lutte contre le VIH.

La distribution des colis alimentaires et d’hygiène se poursuivra jusqu’à la fin de l'année 2021. La vulnérabilité des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH a augmenté au cours de la riposte à la COVID-19 et il est nécessaire d’élaborer des stratégies d’assistance qui répondent à leurs besoins spécifiques. « La mobilisation du PNUD, de l’ONUSIDA, du PEPFAR et d’organisations non gouvernementales partenaires a assuré une coalition de soutien en faveur de la sensibilisation et de l’élargissement des efforts en direction des populations vulnérables », a ajouté Mme Quenum. « Bien que cette initiative unique soit utile, des efforts doivent être faits pour intégrer d’autres activités, telles que la promotion de la nutrition et l’intégration d’une composante sociale dans les soins aux femmes vivant avec le VIH dans les services de transmission verticale et d’autres situations de prise en charge. »

Une étude portant sur la protection sociale inclusive et prenant en compte le VIH débutera dans les mois à venir en collaboration avec les principaux ministères impliqués. Il sera par ailleurs nécessaire de mobiliser des fonds pour les aspects sociaux liés aux femmes vivant avec le VIH et de militer en faveur d’aides durables.