Actualité

Un atelier santé pour éduquer les jeunes en Inde

24 mars 2017

Ayushi Tripathi est étudiante à la Banaras Hindu University de Varanasi, une ville de l’Uttar Pradesh, un État du nord de l’Inde.

Elle explique qu’elle vient d’une famille où parler de sexe est tabou. « Nous n’en parlons jamais à la maison. Mes parents se sentent mal à l’aise rien qu’en voyant une publicité sur les préservatifs », explique-t-elle. Mais elle s’est décidée malgré tout à participer à un atelier sur la santé pour la jeunesse.

Cette semaine, elle a rejoint 27 autres étudiants pour un atelier de trois jours destiné à sensibiliser les jeunes sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. La formation était assurée par la Fondation Dove, une organisation dirigée par des jeunes basée à Varanasi et soutenue par l’ONUSIDA. Les documents d’information utilisés ont été élaborés par le PACT, une coalition mondiale de 25 réseaux de jeunes travaillant sur le VIH ainsi que sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.

« Quand j’étais plus jeune, je ne savais pas où il fallait s’adresser pour obtenir des informations et un accès aux services anti-VIH », raconte Ayushi Tripathi. « Avant de participer à cet atelier, je n’avais aucune idée des problèmes rencontrés par les jeunes d’Inde pour accéder au dépistage et aux services anti-VIH ».

Monique Long, du réseau Jamaica Youth Advocacy Network, a piloté la formation, dont le but était d’apporter aux jeunes et aux adolescents les aptitudes et les informations nécessaires pour surmonter les différents obstacles touchant à leur santé.

« Travailler avec ce groupe très diversifié de jeunes gens intelligents et énergiques m’a rappelé pourquoi nous disons que la jeunesse, c’est l’avenir. Cette formation permet également de réaffirmer que les jeunes, ici et maintenant, ont la capacité et la volonté de faire des choses étonnantes pour changer le monde », a déclaré Mme Long.

La région Asie-Pacifique est celle qui compte le plus grand nombre de jeunes dans le monde. Ici, les jeunes gens commencent leur vie sexuelle à un âge de plus en plus précoce, avec de multiples partenaires sexuels, ce qui les expose à un plus grand risque de contracter le VIH.

Lors de la formation, les participants ont souligné que de nombreux pays ne mettent en place aucun programme adapté aux jeunes. En Inde par exemple, les jeunes de moins de 18 ans doivent avoir le consentement de leurs parents pour accéder aux services anti-VIH et aux autres services de santé sexuelle et reproductive. Souvent, il n’y a pas d’enseignement en éducation sexuelle complète dans les écoles. Le faible niveau de connaissance du VIH et la discrimination rencontrée dans les établissements de santé aggravent encore davantage la situation.

Le PACT et l’ONUSIDA travaillent en collaboration avec les gouvernements et d’autres partenaires pour favoriser une révision et une réforme des lois sur l’âge de la majorité. Cette formation a donné aux jeunes participants les techniques et les compétences requises pour mettre au premier plan les questions de sensibilisation, identifier les différentes parties prenantes, élaborer leurs principaux messages de sensibilisation et faire du lobbying.

« L’ONUSIDA sait que l’avenir de la riposte au VIH repose entre les mains des jeunes », a déclaré Aries Valeriano, Responsable Jeunesse auprès de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. « Nous travaillons main dans la main avec les organisations de jeunes et les groupes communautaires pour abattre les barrières auxquelles les jeunes sont confrontés et qui les empêchent de rester en bonne santé et productifs ».

À l’issue de l’atelier, Ayushi Tripathi a expliqué qu’elle avait l’intention de lancer une communauté d’activistes au sein de son université afin de militer pour l’abrogation des lois sur l’âge de la majorité en Inde. En recevant son certificat de réussite à la formation, elle rayonnait de bonheur. « Cet atelier m’a ouvert les yeux sur l’activisme social », a-t-elle expliqué. « Je suis pleine d’inspiration et j’espère pouvoir réellement influer sur les politiques au sein de mon université et au-delà ».

L’ONUSIDA œuvre afin de veiller à ce que l’objectif visé dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, à savoir que 90 % des jeunes aient les connaissances et les capacités requises pour se protéger eux-mêmes du VIH et puissent accéder aux services de santé sexuelle et reproductive d’ici à 2020, soit atteint, de manière à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000 par an.