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Tirer les leçons de la riposte aux épidémies émergentes, par exemple sida, Ebola et Zika
09 juin 2016
09 juin 201609 juin 2016Les meilleures façons de riposter aux épidémies émergentes ont été décrites par des décideurs de
Les meilleures façons de riposter aux épidémies émergentes ont été décrites par des décideurs de haut niveau et des spécialistes de la santé à l'occasion d'une manifestation parallèle intitulée « Urgences sanitaires mondiales : leçons tirées de la riposte au sida pour Ebola, Zika et d'autres épidémies émergentes » qui a eu lieu le 9 juin.
Le leadership politique, l'implication des communautés et une riposte d'urgence conjointe ont été mis en avant comme des éléments essentiels lors de cet événement organisé en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui s'est tenue à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.
La riposte au sida, et plus récemment aux virus Ebola et Zika, a servi de point de départ pour examiner quelles leçons pourraient en être tirées.
Les débats ont été présidés par Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, et animés par Laurie Garrett du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations.
Parmi les participants figuraient Alfred Palo Conteh, Ministre de l'Intérieur de Sierra Leone, Alessandra Nilo, Directrice exécutive de Gestos, Brésil, Jason Cone, Directeur exécutif de Médecins Sans Frontières, Ren Minghui, Sous-Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé chargé du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées, Marie Laga, professeur à l'Institut belge de médecine tropicale, et Monseigneur Robert Vitillo, Conseiller spécial pour la santé et le VIH auprès de l'organisme caritatif Caritas Internationalis.
Les participants ont évoqué la manière dont les données probantes recueillies sur trois décennies de riposte au VIH ont montré qu'une riposte aux problèmes organisée de front au sein des communautés et en impliquant les personnes vivant avec le VIH était essentielle.
Les nombreuses similitudes entre le VIH et les épidémies des virus Ebola et Zika ont permis aux participants d'examiner les meilleures pratiques pour gérer des épidémies à propagation rapide qui sont étroitement liées à la pauvreté, aux inégalités et aux questions de genre.
Les participants ont également étudié comment surmonter la peur, la stigmatisation et la discrimination associées à des épidémies aussi étroitement liées à des sujets sensibles comme la mort et le comportement sexuel.
Les recommandations formulées lors de cet événement ont conclu que des mesures devaient être prises pour comprendre le contexte culturel des épidémies et que la gestion de fonds à l'échelle mondiale était nécessaire pour lutter contre ces épidémies.
Les autres recommandations ont porté sur l'intégration dans la riposte des impératifs concernant les droits sexuels, reproductifs et humains, l'alignement des nouvelles capacités pour développer rapidement des diagnostics, des vaccins et des médicaments, la mise à disposition de ressources humaines suffisamment qualifiées et le développement d'infrastructures de laboratoire et de systèmes de surveillance solides.
Déclarations
« Nous savons que nous devons aller au-delà de la Déclaration politique adoptée en début de semaine. Ce que nous faisons maintenant doit avoir du sens. Il n'y a pas de manière de lutter contre le sida aujourd'hui qui n'implique pas de travailler en collaboration et de tirer les leçons des ripostes à beaucoup d'autres maladies émergentes. »
« Dans chaque épidémie, nous constatons que la stigmatisation engendre une crainte disproportionnée. Pourtant, ces patients sont ceux qui devraient être pris en charge, mais la société les repousse à cause de leur maladie. »
« Nous savons que la certitude d'avoir de nouvelles épidémies fait partie de l'évolution. La question est la suivante : le monde est-il prêt pour cela ? Est-ce qu'il prend la chose au sérieux ? Est-ce que nos priorités sont les bonnes ? »
« Je crois que l'une des leçons que nous n'avons pas tirée d'autres maladies est que les directives et les plans de riposte sont souvent complètement déconnectés des réalités sociales et économiques des patients qui en ont le plus besoin. Mais qu'il s'agisse du sida, d'Ebola ou de la polio, nous devons rester attentifs et nous concentrer sur les moyens d'atteindre ces communautés reculées que nous devons toucher. »
« Avec tout le respect dû aux nombreux experts de la santé publique et responsables gouvernementaux présents dans la salle, je dois dire que parfois nous nous exprimons d'une façon qui n'est pas comprise de la meilleure manière pour les communautés. De plus, ce dialogue avec les communautés doit se produire plus tôt. En situation d'urgence, nous n'en avons pas le temps. »
« Je crois que la leçon à tirer de l'épidémie d'Ebola est la décentralisation. Lorsque les chefs religieux locaux s'expriment, les gens les écoutent. L'engagement de la communauté et la décentralisation sont essentiels pour lutter contre ces épidémies. »
« Pourquoi ne parlons-nous pas de la responsabilité de l'État dans la lutte prioritaire contre la stigmatisation, car la stigmatisation n'est jamais liée à un seul aspect : sexualité, genre, séropositivité au VIH, etc.. Ce sont plusieurs couches de stigmatisation qui s'additionnent ! »