Reportage

Lumière sur le rôle de l'UE dans la mise en place d'une couverture de santé universelle en Afrique

16 octobre 2012


De gauche à droite : Dr Jan Paehler, responsable des politiques du secteur de la santé, Direction générale du développement et de la coopération – EuropeAid, Commission européenne, David Evans, directeur du Département Financement des systèmes de santé, Organisation mondiale de la Santé, Jean-Marc Chataigner, Directeur général adjoint mondialisation, développement et partenariats au ministère français des Affaires étrangères, Laura Shields, journaliste et modératrice à Media Coach, Rosemary Museminali, représentante de l'ONUSIDA pour l'Union africaine, ONUSIDA, Stefan Seebacher, directeur du département Santé, Fédération internationale de la Croix-Rouge, et Indu Capoor, directrice du Centre for Health Education, Training and Nutrition awareness.
Photo : JED

Les spécialistes mondiaux de la santé se sont réunis pour discuter du rôle de l'Union européenne dans l'aide apportée aux pays à revenu faible ou intermédiaire pour mettre en place une couverture de santé universelle à l'occasion de la conférence des Journées européennes du développement (JED). Le sujet de la conférence de 2 jours qui s'est tenue à Bruxelles les 16 et 17 octobre est « la croissance inclusive et durable au service du développement humain ».

Une table ronde de haut niveau, intitulée « Building a Social Contract for Health » (Bâtir un contrat social pour la santé), a discuté sur la manière dont les pays africains pouvaient mettre en place une couverture de santé universelle, ainsi que ce que pourraient faire l'UE et les autres partenaires du développement pour les aider.

L'UE reconnaît que la santé est un droit pour tous et un objectif essentiel des Objectifs du Millénaire pour le développement. Cependant, des lacunes persistent dans l'atteinte de l'objectif d'une couverture de santé universelle. La table ronde s'est accordée sur la nécessité d'une meilleure coordination et d'un soutien à la fois technique et financier pour garantir le droit à la santé pour tous.

Dans son intervention, la représentante de l'ONUSIDA pour l'Union africaine, Rosemary Museminali, a souligné que « la nouvelle feuille de route sur la responsabilité partagée et la responsabilité mondiale adoptée par les chefs d'État au Sommet de l'Union africaine représente une étape clé, qui prouve leur engagement à délivrer des solutions africaines dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme. »

« Mais l'Afrique a encore besoin d'une aide internationale », a-t-elle ajouté. « Les partenaires du développement européens doivent renforcer leur solidarité et leur aide aux pays pour qu'ils puissent, ensemble, passer aux étapes suivantes. »

Ce débat est apparu pendant une période critique pour l'Europe, où l'UE réfléchit à son rôle dans la santé mondiale et de nombreux pays membres prennent des décisions sur l'aide internationale pour la santé, qui pourraient avoir des conséquences pour les habitants des pays les plus pauvres.

La nouvelle feuille de route sur la responsabilité partagée et la responsabilité mondiale adoptée par les chefs d'État au Sommet de l'Union africaine représente une étape clé, qui prouve leur engagement à délivrer des solutions africaines dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme

Rosemary Museminali, représentante de l'ONUSIDA pour l'Union africaine

Les participants ont discuté de la manière dont l'UE, en collaboration avec ses partenaires du développement, pourrait garantir une croissance inclusive et équitable dans les pays à revenu faible et intermédiaire en promouvant une responsabilité partagée pour une couverture de santé universelle dans le contexte de sa protection sociale et ses stratégies de santé mondiales.

« Nous devons prendre en compte les besoins du pays et la capacité du pays à délivrer des services, mais également l'engagement de chaque pays à mettre en œuvre les actions proposées », a déclaré Jan Paehler, responsable des politiques du secteur de la santé, Direction générale du développement et de la coopération – EuropeAid, Commission européenne. « L'aide que nous apportons aux pays doit être adaptée aux besoins de chaque pays. » 

Les participants ont également étudié le rôle des organisations de la société civile (OSC) dans la garantie du droit à la santé pour tous. Il s'est avéré indispensable que ces organisations évoluent et deviennent des organisations en mesure de fournir une couverture de santé universelle et une protection sociale plutôt que de conserver leur fonction historique de tenir les gouvernements responsables. Pour cela, les partenaires tels que l'UE doivent « investir plus dans le développement des capacités communautaires pour délivrer des services à leurs communautés, en particulier les populations clés ayant peu accès aux systèmes de santé traditionnels », a déclaré Stefan Seebacher, directeur du département Santé, Fédération internationale de la Croix-Rouge.  

La table ronde était organisée par Action for Global Health, conjointement avec Countdown 2015 Europe, IPPF, Marie Stopes International, Oxfam International, la Croix-Rouge, l'Alliance Stop Aids et l'ONUSIDA. La table ronde a réuni de hauts représentants de la Commission européenne, du ministère français des Affaires étrangères, de l'Organisation mondiale de la Santé, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et du Centre for Health Education, Training and Nutrition Awareness basé en Inde.

Organisées par la Commission européenne, les Journées européennes du développement (JED) constituent le premier forum européen sur les affaires internationales et la coopération pour le développement. Cette année, elles ont rassemblé plus de 6 000 personnes et 1 500 organisations de la communauté du développement, sous le thème « Soutenir une croissance inclusive et durable au service du développement humain ».