Les dates clés du VIH et de la tuberculose

La tuberculose (TB) est la principale cause de maladie et de décès chez les personnes vivant avec le VIH. La tuberculose est une maladie curable.
Tuberculosis TB
20 octobre 2020
20 octobre 2020 20 octobre 2020La 51e Conférence mondiale de l’Union sur la santé respiratoire placée sous le thème « Advancing Prevention » s’est ouverte aujourd’hui. Pour la première fois depuis sa création il y a 100 ans, la conférence est organisée en ligne à cause de la pandémie de COVID-19. Cette manifestation fournira des informations scientifiques récentes sur la tuberculose, la pollution de l’air et la lutte antitabac. Elle proposera également des sessions dédiées à la COVID-19 et aux domaines où elle coïncide avec la santé respiratoire et les maladies infectieuses. Son Altesse Impériale, la princesse consort Akishino du Japon, l’ancien président Bill Clinton, Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, et Divya Sojan, une infirmière et survivante de la tuberculose, pour ne citer que quelques noms, interviendront au cours de cette conférence.
Selon le Rapport 2020 sur la lutte contre la tuberculose de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH a reculé de 63 % depuis 2010. Ce résultant encourageant n’est plus très loin de l’objectif mondial (-75 %) adopté avec la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida. Toutefois, ce document révèle également que la tuberculose reste la principale cause de mortalité parmi les personnes vivant avec le VIH. Un peu plus de 200 000 victimes lui étaient imputables en 2019, soit 30 % de tous les décès des suites d’une maladie opportuniste.
Moins de la moitié des 815 000 personnes environ vivant avec le VIH et ayant contracté la tuberculose en 2019 a été identifiée, diagnostiquée et recensée par les programmes nationaux comme recevant un traitement pour les deux maladies. La majorité d’entre elles passent soit entre les mailles des programmes, ne sont pas diagnostiquées ou soignées correctement ou encore leur traitement n’est pas consigné comme il le devrait. Néanmoins, dans plus de 80 pays et territoires, une fois un diagnostic établi, 90 % au moins des personnes souffrant de tuberculose connaissent leur statut sérologique et 88 % des personnes vivant avec le VIH et suivant un traitement de la tuberculose reçoivent une thérapie antirétrovirale qui les maintient en bonne santé.
La tuberculose peut être soignée et il est possible d’empêcher les contaminations. L’OMS recommande depuis 2004 un traitement préventif de la tuberculose pour toutes les personnes qui viennent d’apprendre leur séropositivité. Ainsi, cela évite qu’elles ne contractent la tuberculose, ce qui sauve des vies. Jusqu’à récemment, cette couverture était pourtant totalement inadaptée. Néanmoins, la combinaison d’efforts militants, d’un volontarisme politique, d’une meilleure disponibilité d’options de traitement plus courtes et plus faciles à respecter, d’un financement adapté et de l’engagement des communautés s’est traduite par une augmentation impressionnante du nombre de personnes vivant avec le VIH recevant un traitement préventif de la tuberculose.
En 2019, l’OMS indiquait que 3,5 millions d’entre elles avaient commencé un traitement préventif contre la tuberculose, alors qu’elles n’étaient que 1,8 million un an auparavant. Ces 5,3 millions de personnes au total pour ces deux années représentent déjà 88 % de l’objectif 2022 fixé à 6 millions dans la Déclaration politique des Nations Unies sur la tuberculose, ce qui donne bon espoir d’atteindre cet objectif avant l’heure.
« Il a fallu des dizaines d’années pour effacer les doutes du personnel de santé et des communautés, pour mobiliser des financements dédiés au traitement préventif de la tuberculose et pour investir dans la recherche en vue de mettre au point des traitements plus courts, plus efficaces et mieux acceptés », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « Il est l’heure à présent de mettre la barre plus haut et d’élargir l’accès et l’utilisation de meilleurs traitements préventifs à quiconque en a besoin. »
La COVID-19 perturbe toutefois déjà les services destinés au VIH et à la tuberculose en venant s’ajouter à la double stigmatisation qui entrave parfois l’accès à ces services. Par ailleurs, les mesures de confinement dressent un obstacle supplémentaire au dépistage ou à la collecte d’un traitement de la tuberculose et du VIH, et cette nouvelle pandémie détourne des ressources humaines, financières et des laboratoires de la lutte contre la tuberculose et le VIH.
Dans le monde, on estime qu’un confinement de trois mois et un retour à la normale de 10 mois pourraient ajouter 6,3 millions de cas de tuberculose en plus et 1,4 million de décès supplémentaires imputables à cette maladie au cours des cinq prochaines années. La pandémie de COVID-19 ferait prendre un retard de cinq à huit ans au moins à la lutte contre la tuberculose, ramenant l’incidence de cette infection et les décès liés dans le monde en 2021 à des niveaux enregistrés pour la dernière fois respectivement en 2013 et en 2016.
« Aujourd’hui plus que jamais, il est temps que les communautés du VIH et de la tuberculose joignent leurs efforts et lancent un appel pour des investissements dans des traitements préventifs et curatifs plus courts, ainsi que pour un meilleur contrôle des infections, le tout renforcé par une protection socio-économique et des droits humains nécessaires aux populations », a poursuivi Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « La solidarité mondiale est indispensable pour maîtriser les pandémies de la COVID-19, de la tuberculose, du VIH et les épidémies futures. Ensemble, nous devons mettre en place et distribuer de manière équitable une prévention combinée, y compris des vaccins, et un traitement pour toutes et tous. Autrement dit, garantir un accès véritablement universel qui accorde la priorité à celles et ceux qui en ont le plus besoin. »
La tuberculose (TB) est la principale cause de maladie et de décès chez les personnes vivant avec le VIH. La tuberculose est une maladie curable.
La tuberculose est la première cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH
24 mars 2020
24 mars 2020 24 mars 2020Quiconque rencontre Birknesh Teferi n’est pas surpris d’apprendre que le prénom de cette femme passionnée et fière d’elle-même respirant la santé et le bien-être signifie « révolution » en amharique, la langue parlée en Éthiopie.
Sa vie jusqu’à présent est une révolution en soi, un exemple de résilience, d’espoir et de transformation. Elle a en effet combattu victorieusement la tuberculose, survécu à un cancer du col de l’utérus et elle mène aujourd’hui une vie épanouie avec le VIH.
Mme Teferi a été diagnostiquée en 2003 avec le VIH et la tuberculose. À cette époque en Éthiopie, les informations sur ces deux infections, ainsi que sur la santé de la reproduction et sexuelle étaient rares et la stigmatisation et la discrimination étaient monnaie courante.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Éthiopie figure parmi les 48 pays les plus touchés par la tuberculose. On y a recensé en 2018 165 000 infections qui ont fait 27 000 victimes, dont 2 200 personnes vivant avec le VIH.
Après avoir attendu 15 jours pour obtenir ses résultats parce que la personne responsable du dépistage était en congé, Mme Teferi a appris qu’elle était « positive ».
« J’ai cru que c’était une bonne nouvelle. Soulagée, j’ai serré l’infirmière dans mes bras, seulement pour l’entendre me dire qu’être positive avec le VIH signifie que j’avais le virus », se souvient-elle.
Mme Teferi suit avec succès le traitement contre la tuberculose recommandé par l’OMS (traitement de brève durée sous surveillance directe (DOTS)) qui l’a certes soignée de cette infection, mais ne l’a pas aidée à mieux accepter son statut sérologique.
Après le diagnostic, « s’est ensuivie une période de douleur et de chagrin... D’attente de la mort ».
Elle se souvient avoir « perdu pied. » Elle cache son statut sérologique de peur de la stigmatisation et elle vend son corps pour joindre les deux bouts.
« Si un client avait un préservatif, on l’utilisait. S’il n’en avait pas, alors on faisait sans. J’ai essayé d’en utiliser, mais je n’avais pas d’argent pour en acheter. C’est ainsi que j’ai eu une infection sexuellement transmissible. »
Mme Teferi est diagnostiquée d’un cancer du col de l’utérus au cours du traitement de cette infection et elle est renvoyée d’établissement de santé en établissement de santé souvent situés dans différentes villes de la région.
Elle finit par trouver un médecin « attentionné » et par être opérée pour soigner son cancer. « J’avais tellement mal que je ne pouvais plus m’asseoir. Je me sentais au fond du trou », se souvient-elle.
Mais sa vie a doucement commencé à changer en 2008 avec le début de son traitement contre le VIH. Elle se met à faire plus attention à elle. Elle insiste pour que ses clients utilisent des préservatifs.
Dans la ville éthiopienne d’Hawassa, elle fait la rencontre d’un groupe de femmes vivant avec le VIH appartenant à la Tilla Association of HIV-Positive Women. Cette association fournit aux femmes séropositives des compétences, une formation et de l’aide. Elle gère également un atelier de broderie afin que ces femmes aient une source de revenus. Mme Teferi y travaille désormais.
« J’ai repris pied. Ma vie s’est beaucoup améliorée. Si les gens se rendent compte qu’ils peuvent vivre et travailler, alors leur vie peut changer », explique-t-elle.
Au cours de ses huit premiers mois au centre, la direction lui a attribué l’aide d’une bénévole pour l’aider à se remettre physiquement de l’opération. Pour la première fois, Mme Teferi est soutenue par des femmes qui comprennent sa situation.
Les femmes du centre l’ont invitée à regarder un film portant sur des personnes menant une vie épanouie avec le VIH. « Ce film m’a donné de l’espoir », continue-t-elle. « J’ai commencé à me renseigner sur le VIH auprès de ma directrice. Peu à peu, je me suis sentie de mieux en mieux, avec de meilleurs services médicaux à disposition, et Tilla m’a aidée à gérer ma situation financière et émotionnelle. »
Même si Mme Teferi suit un traitement contre le VIH et a été soignée de la tuberculose, des millions d’autres personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à la prévention contre ces deux pathologies et à leur traitement. La tuberculose est la première cause de mortalité au monde chez les personnes vivant avec le VIH.
En 2018, on estime que sur 1,2 million de décès liés à la tuberculose, 251 000 concernaient des personnes vivant avec le VIH, soit 60 % en moins par rapport aux 620 000 en 2000. On estime qu’entre 2000 et 2018 le traitement de la tuberculose a évité à lui seul 48 millions de décès chez les personnes séronégatives et 10 millions de décès supplémentaires lorsqu’il est couplé à une thérapie antirétrovirale. Toutefois, les progrès sont lents et doivent prendre de la vitesse afin de mettre un terme à la tuberculose d’ici 2030 comme stipulé dans les Objectifs de développement durable.
« La tuberculose peut être soignée et évitée », a déclaré Aeneas Chuma, Directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique orientale et australe. « Nous devons en cette période historique, à l’heure de la pandémie de COVID-19, garantir que les personnes vivant avec le VIH et diagnostiquées avec la tuberculose aient un accès continu au traitement de ces deux infections. L’ONUSIDA coopère avec des gouvernements et des partenaires communautaires afin de garantir que nous nous adaptons à une situation sanitaire qui connaît une évolution rapide en faisant preuve de bonté, de compassion et d’humanité. »
25 mars 2020
25 mars 2020 25 mars 2020Dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, l’urgence consiste à rapprocher des communautés : la prévention, le traitement et les soins efficaces et de qualité. Ces efforts devraient encourager les communautés à utiliser en leur sein des services innovants dont l’impact important et le faible coût ont été démontrés.
La mobilisation mondiale pour aider les pays à mettre fin à cette épidémie n’a jamais été aussi forte. Grâce à ses efforts, 7 millions de personnes supplémentaires ont eu accès à un traitement de la tuberculose en 2018 et la mortalité liée à cette infection a reculé de 52 % depuis 2010 chez les personnes vivant avec le VIH.
Des progrès importants ont été réalisés pour parvenir à l’objectif pris lors de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose prévoyant que 6 millions de personnes séropositives aient accès aux services de prévention de la tuberculose d’ici 2022. En 2018, 1,8 million de personnes vivant avec le VIH avaient commencé un traitement préventif qui réduit le risque de contracter une forme active de la tuberculose.
Toutefois, il reste des aspects préoccupants. En 2018, 1,5 million de vies ont été perdues des suites de la tuberculose, dont 251 000 parmi les personnes vivant avec le VIH, soit un tiers des 770 000 décès liés au sida pour cette seule année. Près de 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose, dont 9 % co-infectées par le VIH. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif mondial de réduire de 75 % d’ici fin 2020 la mortalité liée à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Alors que le nombre de nouveaux cas de tuberculose chez les personnes séropositives était estimé à 862 000 en 2018, seulement 56 % connaissaient leur statut tuberculeux. Moins de la moitié des personnes séropositives qui avait commencé une thérapie antirétrovirale en 2018 a indiqué en avoir fait de même avec une thérapie préventive pour la tuberculose.
Il faut renforcer les stratégies qui mettent davantage en avant les communautés et les personnes et qui rapprochent les services des personnes qui en ont besoin, car ces initiatives sont de véritables facteurs de changement. Plusieurs programmes, par exemple, expérimentent des technologies numériques d’adhésion au traitement pour remplacer la thérapie sur six mois qui prévaut dans certains pays. Cette dernière nécessite de se rendre tous les jours dans une clinique pour que le personnel de santé réalise le suivi (thérapie dite sous surveillance directe (DOT)).
La stratégie de médication impose de placer les médicaments dans une boite et consiste à surveiller la boîte, qui adresse un signal à la clinique à chaque ouverture. La méthode DOT par vidéo implique que les patientes et patients se filment tous les jours en train de prendre leur traitement et envoient cet enregistrement à leur clinique.
Ces technologies sont conviviales et réduisent la durée d'interruption des activités habituelles, ainsi que les frais de transport pour se rendre à la clinique. Elles autonomisent et émancipent les personnes en leur permettant de gérer leur traitement et leur santé de chez elles tout en étant suivies pour l’observance du traitement. Elles améliorent également l’accès des groupes vulnérables et réduisent la stigmatisation.
Le test urinaire de lipoarabinomannane à flux latéral (lateral flow urine TB mycobacterial lipoarabinomannan, LF-LAM) est un test simple et rapide à effectuer sur le lieu des soins. L’Organisation mondiale de la Santé recommande cette solution révolutionnaire, composante de l’algorithme de diagnostic pour les personnes vivant avec le VIH. Il permet de tester des adultes et des enfants dans des établissements de santé et au sein des communautés. À l’heure actuelle, toutefois, seuls sept pays sur les 30 pays les plus touchés mettent en place les tests LF-LAM.
De nouvelles thérapies plus brèves pour le traitement préventif, comme des prises hebdomadaires de rifapentine et d’isoniazide pendant trois mois, se démocratisent grâce aux baisses récentes des prix et aux changements de législation. Elles présentent moins d’effets secondaires que les thérapies plus longues et sont davantage suivies jusqu’à leur terme. Les communautés jouent quant à elle un rôle essentiel pour aider les personnes vivant avec le VIH à commencer et respecter jusqu’au bout un traitement préventif de la tuberculose, à faire attention aux effets secondaires et à chercher à se faire soigner dès les premiers signes ou symptômes de la tuberculose.
« En particulier à l’heure de la COVID-19, nous avons absolument besoin de passer à des modèles innovants permettant aux patientes et patients de poursuivre leur traitement depuis leur domicile. Il faut ainsi mettre en place la qualité et les moyens accessibles virtuellement, par téléphone et au sein de la communauté. Cela implique des modèles de délivrance qui reconnaissent le fardeau quotidien du traitement sur la vie des gens, qui y apportent une solution et qui livrent l’outil pour réussir directement aux patientes et patients. Donnons aux gens la possibilité de se connecter, de se soigner et d’avoir accès à des moyens supplémentaires, y compris les structures, lorsqu’ils comptent le plus », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA.
23 mars 2020
23 mars 2020 23 mars 2020Dans le monde, la tuberculose (TB) est la 10e cause de mortalité, la première maladie infectieuse fatale et la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH.
La bonne nouvelle est que la tuberculose peut être aussi bien évitée que soignée et les pays se sont engagés à y mettre un terme d’ici 2030. L'une des promesses de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 pour mettre fin au sida consiste à réduire de 75 % les décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d’ici 2020 par rapport à 2010.
La mauvaise nouvelle est qu’en 2018 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose dans le monde et 1,5 million en est mort, dont 251 000 personnes séropositives. Alors que la mortalité liée à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH a baissé de 60 % depuis 2000, la planète accuse un retard pour parvenir à la réduction de 75 % d’ici 2020.
La célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose le 24 mars au beau milieu de la pandémie de COVID-19, nous rappelle l'impérieuse nécessité de maintenir les services de lutte contre l’épidémie de tuberculose et les co-infections TB/VIH dans le monde. La prévention et les soins de la tuberculose accusent un déficit de financement annuel de 3,3 milliards de dollars.
C’est le moment également de rappeler que l’on peut tirer parti des programmes de lutte contre la TB et d’autres maladies infectieuses graves qui sont déjà en place pour accélérer la riposte à la COVID-19 et la rendre plus efficace. Toutefois, même si une riposte à la tuberculose, au VIH ou à la COVID-19 est urgente, elle ne doit pas bafouer les droits humains, l’autonomie et la confidentialité.
Les communautés et la résilience du système de santé continuent de jouer un rôle essentiel afin d’assurer que les stratégies innovantes de prestations de service soient dirigées par les communautés, reposent sur elles et mettent l’accent sur les personnes. Ces stratégies peuvent prendre la forme de modèles différenciés, de la santé numérique et d’outils nouveaux pour diagnostiquer une infection à la tuberculose. Par ailleurs, cela peut aussi passer par l’autonomisation des personnes séropositives ayant contracté la tuberculose afin qu’elles gèrent leur traitement et leurs soins. Les investissements déjà réalisés dans les systèmes de santé, y compris à destination des communautés, feront une véritable différence dans la bataille que nous livrons contre la COVID-19.
03 juin 2019
03 juin 2019 03 juin 2019La tuberculose est une maladie qui peut être évitée et guérie. Cependant, elle occupe la première place des maladies infectieuses mortelles dans le monde et fauche près de 4 400 vies chaque jour. Principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH, la tuberculose est responsable d’un tiers des décès dus au sida. Toutefois, des progrès ont été réalisés. De fait, le nombre de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH, qui s'élevait en 2005 à 600 000 décès, a chuté de moitié pour tomber à 300 000 décès en 2017.
Les pays signataires de la Déclaration politique des Nations Unies pour mettre fin au sida de 2016 se sont engagés à réduire de 75 % le nombre de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH, d’ici 2020. Cinq pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire ont atteint ou dépassé cet objectif en 2017. Dix-huit autres pays ont diminué de plus de moitié le nombre de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH et sont bien partis pour atteindre l’objectif d’ici la fin de l’année 2020, à condition que le déploiement des services soit maintenu. Cependant, les estimations révèlent aussi que la plupart des pays ne sont pas en bonne voie, et que les décès augmentent dans certaines régions et certains pays.
24 mai 2019
24 mai 2019 24 mai 2019Des dirigeants des secteurs public et privé ont appelé à un renouveau des modèles d’investissement dans les nouvelles technologies et à un déploiement plus intelligent des innovations pour en finir avec le sida et la tuberculose d’ici à 2030.
Cet appel a été lancé par les participants à une table ronde dans le cadre de Health Innovation Exchange, un événement de trois jours organisé par l’ONUSIDA du 21 au 23 mai, en marge de l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève, en Suisse.
Intervenant à cette occasion, la Directrice exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose, Lucica Ditiu, a déclaré que de nouvelles approches étaient vitales pour que les progrès de la riposte à l’épidémie soient plus rapides.
« Nous n’atteindrons pas nos objectifs de mettre fin aux épidémies de sida et de tuberculose en agissant comme nous l’avons toujours fait par le passé », a-t-elle déclaré. « Les produits doivent être développés en fonction des patients et nous devons travailler avec les développeurs pour les aider à collecter des données probantes montrant que leurs innovations fonctionnent, afin de réduire les délais entre la validation et la mise en œuvre effective ».
Roland Göhde, Président du German Healthcare Partnership, un partenariat entre le gouvernement allemand et la Fédération des industriels allemands, a déclaré qu’il était urgent et nécessaire d’accroître les synergies tout au long de la chaîne de développement et d’innovation. « Le secteur privé doit être impliqué systématiquement par les autres secteurs. Nous devons regrouper et associer les différentes expertises des secteurs concernés pour éliminer toute fragmentation ».
M. Göhde a également insisté sur l’importance de la formation aux nouvelles technologies. Il a expliqué comment le German Healthcare Partnership avait facilité la formation des employés des laboratoires au Burkina Faso sur les nouvelles technologies en hématologie, ainsi que la formation des ingénieurs en biomédecine au Kenya et au Sénégal.
En ce qui concerne le financement, Geeta Tharmaratnam, Responsable de l’impact pour la société d’investissement LGT Impact, a déclaré que les solutions d’investissement mixtes, qui comprennent des ressources privées et publiques, pourraient permettre de débloquer les capitaux nécessaires au développement durable des soins de santé.
Jenifer Healy, de USAID, a rappelé aux participants que l’Organisation mondiale de la Santé avait estimé à 134 milliards de dollars par an le coût initial pour atteindre les Objectifs de développement durable en matière de santé en 2017, et que ce coût atteindrait les 371 milliards de dollars d’ici à 2030.
« Bien que nous ayons réalisé d’immenses progrès dans la santé mondiale, notamment avec la réduction de l’impact du sida, le manque de financement pour les nouveaux investissements va tripler d’ici à 2030 », a-t-elle expliqué.
Jaak Peeters, Responsable mondial de la santé publique chez Johnson & Johnson, a lui aussi souligné l’importance de soutenir les meilleures recherches scientifiques possibles pour la santé mondiale, une mise en œuvre plus rapide des innovations en matière de meilleures pratiques et l’éventail le plus complet des possibilités de collaboration public-privé.
Dans ses observations, le Directeur général du Service de santé du Ghana, Anthony Nsiah-Asare, a déclaré qu’un engagement politique était nécessaire pour faire en sorte que les innovations soient déployées de manière à fournir des services plus intelligents, plus efficaces et de meilleure qualité aux personnes qui en ont le plus besoin.
16 mai 2019
16 mai 2019 16 mai 2019La tuberculose (TB) représente la première cause de décès par maladie infectieuse dans le monde, et reste l’une des principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH, alors qu’elle peut être traitée et évitée. En réaction au fardeau inacceptable en termes de maladie et de décès imputable à la tuberculose, un nouveau réseau de survivants de la tuberculose et de communautés touchées, baptisé TB People, a rédigé la Déclaration des droits des personnes touchées par la tuberculose, avec l’aide d’avocats éminents spécialistes des droits de l’homme et du Partenariat Halte à la tuberculose.
Présentée le 14 mai au Campus de la santé mondiale à Genève, en Suisse, cette déclaration va guider les pays dans la concrétisation des engagements pris lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose en 2018, et éclairera la dernière réunion du conseil d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) avant sa conférence pour la reconstitution des ressources qui aura lieu à Lyon, en France, au mois d’octobre.
« Trop de personnes sont mortes alors que leur vie aurait pu être sauvée si leurs droits avaient été protégés », a déclaré Maurine Murenga, représentante communautaire, devant le conseil d’administration du Fonds mondial. « Trop d’enfants ont survécu et ont été guéris de la tuberculose pour finalement se retrouver assis dans un coin de leur salle de classe, isolés de leurs camarades », a-t-elle ajouté.
L’absence de protection des droits rend les personnes plus vulnérables au développement de la tuberculose, avec un impact négatif sur leur capacité à accéder à un traitement efficace, et les expose à la stigmatisation et à la discrimination au seul motif qu’elles sont atteintes de tuberculose. Les violations des droits de l’homme en rapport avec la tuberculose incluent l’absence de diagnostic ou de traitement adéquats, un accès restreint aux informations sanitaires pour les personnes vivant avec la tuberculose, et l’entravement des détenus traités contre la tuberculose à l’hôpital.
Pour la première fois, les droits des personnes touchées par la tuberculose inscrits dans les lois existantes sur les droits de l’homme à l’échelle mondiale et régionale sont regroupés dans une déclaration unique, accompagnée d’une explication de leur importance pour les personnes touchées par la tuberculose. Cette déclaration novatrice vise à informer et à autonomiser les personnes et les communautés touchées par la tuberculose pour faire valoir et protéger leur droit à vivre sans la tuberculose et, si nécessaire, garantir un accès équitable à des services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose de qualité, à l’abri de toute stigmatisation et discrimination.
« Les communautés doivent être placées au cœur de la riposte à la tuberculose », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA, en ajoutant : « Les gens ont le droit d’accéder à la science et d’avoir les moyens de réclamer l’accès aux médicaments, diagnostics et vaccins les plus efficaces contre la tuberculose, aussi bien ceux qui sont disponibles à l’heure actuelle que ceux que nous tentons de concevoir pour l’avenir ».
La déclaration vise également à faire en sorte que les gouvernements et les autres prestataires de services soient conscients de leurs engagements et de leurs obligations de protection et de promotion des droits des personnes touchées par la tuberculose.
Lors du lancement de la déclaration, de nombreux survivants de la tuberculose, activistes et partenaires ont fait part de leur expérience, racontant comment la tuberculose et le déni de leurs droits les ont directement affectés, eux-mêmes et leur famille, dont Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, dont le frère a failli mourir de la tuberculose par peur de la stigmatisation qui entoure la maladie.
Rhea Lobo, membre de TB People atteinte de tuberculose osseuse, a livré son propre témoignage poignant. Pour commencer, les résultats de ses premiers prélèvements osseux ont disparu pendant plusieurs mois. On a refusé de lui fournir une copie des résultats, et elle n’a donc pas pu demander un deuxième avis. Elle a dû se débrouiller pour s’emparer clandestinement des résultats et les photocopier avant de les remettre en place. Un autre médecin a ensuite découvert qu’on lui avait donné la mauvaise dose de traitement pendant six mois, l’exposant ainsi au risque de développer une tuberculose résistante aux médicaments.
La déclaration a été dédiée à la mémoire de Dean Lewis, défenseur infatigable des droits des personnes vivant avec la tuberculose et des consommateurs de drogues, qui a lui-même souffert de plusieurs épisodes de tuberculose. Dean faisait partie du noyau dur qui a conçu et rédigé la déclaration, mais il est décédé avant d’en voir l’achèvement, en raison du manque de services de santé dont il aurait eu besoin.
Cinq pays ont atteint l’objectif trois ans avant l’échéance de 2020 et 18 autres sont en bonne voie, mais la plupart des pays sont à la traîne et risquent de ne pas du tout atteindre l’objectif. L’ONUSIDA appelle les pays à intensifier leurs actions.
GENÈVE, 22 mars 2019 — À la veille de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose le 24 mars 2019, l’ONUSIDA a appelé les pays à intensifier leurs actions pour atteindre l’objectif pour 2020 de réduire de 75 % le nombre de décès dus à la tuberculose (TB) chez les personnes vivant avec le VIH, comme le prévoit la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida. Les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé montrent que, dans le monde, les décès dus à la TB chez les personnes vivant avec le VIH ont chuté de 42 % depuis 2010, passant de 520 000 à 300 000 en 2017.
Les estimations indiquent qu’en 2017, cinq pays à revenu faible ou intermédiaire avaient atteint ou dépassé l’objectif de 75 % de réduction des décès dus à la TB chez les personnes vivant avec le VIH, trois ans avant l’échéance : Inde (84 %), Érythrée (83 %), Djibouti (78 %), Malawi (78 %) et Togo (75 %). Dix-huit autres pays ont vu reculer le nombre de décès dus à la TB chez les personnes vivant avec le VIH de plus de 50 % et sont en bonne voie pour atteindre l’objectif d’ici à fin 2020, à condition de maintenir l’élargissement des services. Toutefois, les estimations montrent aussi que la plupart des pays ne sont pas sur la bonne voie et que les décès augmentent dans certaines régions et certains pays.
« La tuberculose devrait être une maladie du passé. Elle peut être traitée et évitée depuis des décennies. Des années de négligence sur les droits des pauvres dans le monde en matière de soins de santé élémentaires, d’alimentation et de logement ont permis à la tuberculose de s’implanter et à la résistance de se former », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Les personnes vivant avec le VIH sont particulièrement exposées au risque. Il existe encore une chance pour de nombreux pays d’atteindre l’objectif, mais nous devons agir maintenant. Il est temps d’en finir avec la tuberculose et le sida ».
Près de 40 pays ont connu une hausse du nombre de décès dus à la TB chez les personnes vivant avec le VIH entre 2010 et 2017. En Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre de décès dus à la TB chez les personnes vivant avec le VIH a augmenté de 22 % entre 2010 et 2017, avec des hausses observées dans tous les pays de la région, sauf trois. En Amérique latine, les décès ont augmenté de 7 %. L’absence de progrès dans certains pays est un signe clair que de nouveaux efforts sont nécessaires pour résoudre les principaux problèmes, notamment le besoin d’équité et la garantie de l’accès à des services anti-VIH et anti-TB intégrés pour les personnes vulnérables.
Afin d’accélérer les progrès vers une réduction du nombre de décès dus à la TB chez les personnes vivant avec le VIH et d’atteindre l’objectif pour 2020, l’ONUSIDA appelle les pays à intégrer totalement les services anti-TB et anti-VIH et à se servir des approches communautaires pour détecter, diagnostiquer et traiter les cas manquants. Les pays doivent procéder au dépistage de la TB chez toutes les personnes vivant avec le VIH et toutes les personnes atteintes de tuberculose doivent bénéficier d’un dépistage du VIH. La qualité du diagnostic de la tuberculose et du VIH doit également être améliorée. Les efforts de prévention du VIH et de la TB doivent être intensifiés, en particulier pour les personnes davantage exposées au risque d’infection. En outre, toutes les personnes dont le diagnostic fait état d’une tuberculose et d’une séropositivité au VIH doivent avoir un accès immédiat au traitement et à une aide pour l’observance de leurs protocoles de traitement.
« Même si les progrès sont mitigés, nous pouvons constater que l’objectif peut être atteint, et qu’un grand nombre de pays peuvent y parvenir s’ils agissent rapidement et utilisent les approches communautaires ciblées », a déclaré M. Sidibé. « Je n’insisterai jamais assez sur le caractère critique de l’intégration des services anti-VIH et anti-TB, de manière à ce que les gens puissent être dépistés et traités et bénéficier d’une prévention pour les deux maladies, idéalement au même endroit, auprès du même professionnel de santé et le même jour. Nous savons que cette méthode permet de sauver des vies ».
Avec moins de deux ans restants pour atteindre l’objectif, l’ONUSIDA encourage les pays à intensifier leurs actions et les partenaires à travailler ensemble pour faire en sorte que toutes les personnes touchées par le VIH et la TB aient accès à des services efficaces de prévention et de traitement.
La tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière du monde, avec près de 4 400 décès chaque jour. La tuberculose reste également la principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH, responsable d’un tiers des décès dus au sida. En 2017, 1,6 million de personnes sont décédées de la tuberculose, dont environ 300 000 personnes vivant avec le VIH.