Topics

Press Release

Cette semaine, la Thaïlande accueille une rencontre mondiale sur le VIH centrée sur le leadership de la riposte au sida

BANGKOK, le 11 décembre 2022—La 51e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) se tient du 13 au 16 décembre à Chiang Mai en Thaïlande. La rencontre est organisée par le gouvernement thaïlandais qui assume la présidence du CCP en 2022. C’est la première fois en 14 ans que le conseil ne se réunit pas à Genève en Suisse, et c’est la deuxième fois qu’elle est organisée à Chiang Mai.

« Nous sommes reconnaissants à la Thaïlande pour son rôle de leader mondial dans la riposte au sida. Le pays a fait des progrès considérables pour mettre fin à son épidémie de VIH. Il montre bien à l’humanité qu’il est possible de transformer la volonté politique en action », a déclaré Taoufik Bakkali, directeur par intérim de l’équipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique.

M. Bakkali a déclaré que l’organisation de cette rencontre en Thaïlande contribue à pérenniser la dynamique dans la région afin que l’Asie-Pacifique respecte les engagements pris par la communauté des nations dans la déclaration politique 2021 sur le VIH.

La réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA adopte une approche inclusive. Des organisations de la société civile, y compris des associations de personnes vivant avec le VIH, seront présentes autour de la table avec les États membres et les organismes des Nations Unies. Les participants et participantes se rendront ensemble sur des programmes d’aide aux personnes touchées afin d’apprendre de ces initiatives. « Cette approche inclusive est essentielle pour assurer l’efficacité de la stratégie de l’ONUSIDA », a déclaré M. Bakkali. « Les gens scrutent de plus en plus les processus internationaux pour ce qui est du lieu, des personnes participantes et du lien entre les processus et les expériences des personnes les plus touchées. Cette rencontre a lieu dans un pays qui a tant de leçons à partager en puisant dans sa riposte au sida. »

Le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA supervise et donne une orientation stratégique au Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida, qui à son tour guide et soutient la riposte au VIH dans le monde.

En 2008, la 22e réunion du CCP s’était également tenue à Chiang Mai sous l’égide de l’ancien ministre de la Santé publique, Chavarat Charnvirakul. La réunion à venir sera présidée par son fils, le vice-premier ministre et ministre de la Santé publique, Anutin Charnvirakul.

La riposte au VIH en Thaïlande

En 2021, 520 000 personnes environ vivaient avec le VIH dans le pays.

La Thaïlande a accompli des progrès considérables dans sa lutte contre le sida, en particulier en fournissant un dépistage et un traitement vitaux aux personnes séropositives. En 2016, elle a été le premier pays de la région à être reconnu comme ayant éliminé la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Elle a également intégré le Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH.

Depuis 2010, les décès dus au sida ont diminué de près de deux tiers (65 %) tandis que les nouvelles infections ont chuté de 58 %. L’année dernière, on estime que 94 % des personnes vivant avec le VIH en Thaïlande connaissaient leur état sérologique. 91 % des personnes diagnostiquées étaient sous traitement et 97 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

En amont du CCP, les participants et participantes découvriront de grandes réussites de la riposte au VIH en Thaïlande. Le pays a été un pionnier dans l’intégration des services anti-VIH dans le programme de couverture sanitaire universelle. Ce dernier est désormais un moyen de financer durablement la riposte au VIH en augmentant considérablement les investissements dans les services de santé dirigés par les populations clés et les communautés.

La Thaïlande s’est appuyée sur plusieurs bonnes pratiques pour mettre fin au sida, notamment en légalisant la vente libre de kits d’auto-dépistage du VIH, en élargissant le démarrage du traitement le jour même du diagnostic et en déployant un programme de prophylaxie pré-exposition (PPrE). (La PPrE est un médicament qu’une personne séronégative au VIH prend tous les jours pour éviter de contracter le virus.) Ces progrès ont été rendus possibles, car la Thaïlande a mis l’accent sur la santé publique et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.

« La Thaïlande est sur la bonne voie pour atteindre et dépasser les objectifs de 95 % de dépistage et de traitement pour 2025. Pour ce faire, elle doit arriver jusqu’à ceux et celles qui n’ont toujours pas accès aux services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins anti-VIH », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA pour la Thaïlande, Patchara Benjarattanaporn. Et de souligner que l’une des principales priorités aujourd’hui pour la Thaïlande est de diagnostiquer les personnes plus tôt et de réduire davantage les nouvelles infections. L’année dernière, on estime que 6 500 personnes ont été contaminées dans le pays. Il est important de noter que la moitié des nouvelles infections touchent des jeunes âgés de 15 à 24 ans, principalement parmi les populations clés.

« La Thaïlande fournit d’excellents services anti-VIH. Malheureusement, trop de jeunes n’obtiennent pas les informations, les services et l’assistance de prévention nécessaires. Et certaines personnes vivant avec le VIH ne prennent conscience que tardivement de leur statut sérologique, alors que leur état est déjà avancé. Alors que nous travaillons pour atteindre les personnes laissées pour compte, nous devons lutter contre les inégalités dans l’accès à l’information, aux services et au soutien et continuer à innover et à élargir les approches efficaces dirigées par les communautés », a déclaré Mme Benjarattanaporn. « Grâce à des actions audacieuses pour lutter contre les inégalités, nous pouvons mettre fin au sida d’ici 2030. »

51e réunion, Conseil de coordination du Programme, 13-16 décembre 2022

Press Statement

Journée internationale des droits de l’homme : en mettant fin à la pandémie de sida, nous respectons les droits humains de tous et toutes

GENÈVE, le 10 décembre 2022—À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, l’ONUSIDA signale que la pandémie de sida ne prendra fin qu'avec le respect intégral des droits humains de toutes les personnes.

L’ONUSIDA met l’accent sur la nécessité de réformes législatives et politiques afin de garantir les droits humains des personnes vivant avec le VIH, des femmes et des filles, ainsi que de toutes les populations marginalisées, y compris les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les toxicomanes et les travailleurs et travailleuses du sexe.

« Il est évident que lorsque des communautés de personnes sont victimes d’atteintes aux droits humains, cela compromet la riposte au VIH », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.

Les inégalités multiples et croisées qui alimentent la pandémie de VIH sont exacerbées par les violations des droits humains et les exacerbent à leur tour. Un rapport de l’ONUSIDA publié avant la Journée mondiale de lutte contre le sida, Inégalités dangereuses, a révélé comment les violations des droits humains entravent la riposte au sida.

La stigmatisation et la discrimination, ainsi que la criminalisation et la marginalisation entraînent de nouvelles infections au sein des populations clés en bloquant l’accès aux services de prévention, de traitement et de soins du VIH. Dans le monde entier, 68 pays continuent de criminaliser les rapports sexuels entre personnes de même sexe. Cela empêche les populations les plus touchées par la pandémie d'accéder aux services adaptés et les dissuade de se rendre dans les établissements de santé publics. En Afrique subsaharienne, des études ont montré que dans les pays où l'homosexualité et le travail du sexe sont des crimes, la prévalence du VIH est bien plus élevée parmi les populations de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les travailleuses et travailleurs du sexe par rapport aux pays où ils ne sont pas criminalisés. En 2021, 70 % des nouvelles contaminations au VIH dans le monde touchaient les populations clés et leurs partenaires sexuel-les.

L’ONUSIDA soutient le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) dans son action #NotACriminal contre l’impact déshumanisant et infériorisant des lois qui criminalisent les identités et l’état de santé. Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA a appelé les pays à lutter contre les inégalités qui favorisent la pandémie de sida et à niveler les obstacles aux services anti-VIH.

En 2021, une jeune femme ou une fille âgée de 15 à 24 ans a été infectée par le VIH toutes les deux minutes. En Afrique subsaharienne, ce groupe est trois fois plus susceptible de contracter le VIH que les adolescents et les jeunes hommes de la même tranche d’âge. Ces inégalités ne sont pas une fatalité. Permettre aux filles de terminer l’école secondaire réduit considérablement leur vulnérabilité au VIH. Par ailleurs, les pays qui prennent des mesures pour lutter contre la violence sexiste et sécuriser l’accès aux services clés voient le risque d’infection au VIH des filles diminuer davantage.

« Le respect des droits humains de toutes les personnes est essentiel pour surmonter la pandémie de sida », a déclaré Mme Byanyima.

Contact

UNAIDS Communications
tel. +41 22 791 4237
communications@unaids.org

Share

UN High Commissioner for Human Rights Volker Türk

Press Release

Message des Nations Unies : les inégalités entravent la fin de la pandémie de sida

DAR ES SALAAM / GENÈVE, le 29 novembre 2022—Une analyse menée par les Nations Unies à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida révèle que les inégalités entravent la fin du sida. Au rythme actuel, le monde n’arrivera pas à atteindre les objectifs internationaux de lutte contre le sida. Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Inégalités dangereuses, montre que des actions urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités et permettre à la riposte mondiale au sida de respecter ses objectifs.

L’ONUSIDA a indiqué plus tôt cette année que la riposte au sida était en danger : les nouvelles infections augmentent et des personnes continuent d’en mourir dans de nombreuses régions du monde. Aujourd’hui, un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre que les inégalités sont la raison sous-jacente. Par ailleurs, il indique comment les leaders du monde entier peuvent lutter contre ces inégalités et il leur demande de faire preuve de courage pour prendre des actions fondées sur les preuves fournies.

Le rapport Inégalités dangereuses révèle l’impact sur la riposte au sida de différentes inégalités : celles entre les sexes, celles auxquelles sont confrontées les populations clés et celles entre les enfants et les adultes. Il explique par ailleurs comment l’aggravation des contraintes financières complique la lutte contre ces inégalités.

Le rapport montre comment les inégalités entre les sexes, ainsi que les normes de genre néfastes freinent la fin de la pandémie de sida.

« Le monde ne pourra pas vaincre le sida tout en renforçant le patriarcat », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Nous devons lutter contre les multiples inégalités auxquelles sont confrontées les femmes. Dans les régions très touchées par le VIH, les femmes victimes de violences commises par leur partenaire intime ont jusqu’à 50 % de risque en plus de contracter le VIH. Dans 33 pays, entre 2015 et 2021, seuls 41 % des femmes mariées âgées de 15 à 24 ans prenaient leurs propres décisions en matière de santé sexuelle. La seule feuille de route efficace pour mettre fin au sida, atteindre les objectifs de développement durable et garantir la santé, les droits et la prospérité partagée est une feuille de route féministe. Les organisations et les mouvements de défense des droits des femmes sont déjà en première ligne de ce travail ambitieux. Les leaders doivent les soutenir et apprendre d’eux. »

Les effets des inégalités entre les sexes sur les risques liés au VIH chez les femmes sont particulièrement prononcés en Afrique subsaharienne, où les femmes représentaient 63 % des nouvelles infections au VIH en 2021.

Dans cette région, les adolescentes et les jeunes femmes (15-24 ans) sont trois fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adolescents et les jeunes hommes du même âge. Le facteur principal est un déséquilibre entre les sexes. Une étude a montré que le fait de permettre aux filles de finir leur scolarité secondaire peut réduire de moitié leur vulnérabilité à une infection au VIH. Ce risque diminue encore plus lorsque cette mesure est accompagnée par une série d’aides à l’émancipation. Les leaders doivent s’assurer que toutes les filles sont scolarisées, protégées contre des violences souvent perçues comme la norme, y compris les mariages d’enfants, et ont des possibilités économiques qui leur garantissent un avenir prometteur.

En mettant fin au déséquilibre endémique du rapport de force, les politiques peuvent réduire la vulnérabilité des filles au VIH.

Les formes toxiques de masculinité découragent les hommes à se soigner. En 2021, alors que 80 % des femmes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments, seuls 70 % des hommes séropositifs suivaient un traitement. Multiplier les programmes de transformation des relations entre femmes et hommes dans de nombreuses régions du monde est essentiel pour stopper la pandémie. Une plus grande égalité entre les sexes profitera à tout le monde.

Le rapport montre que les inégalités d’accès au traitement entre les adultes et les enfants freinent la riposte au sida. Alors que plus des trois quarts des adultes vivant avec le VIH suivent une thérapie antirétrovirale, seule un peu plus de la moitié des enfants séropositifs prennent des médicaments qui leur sauvent la vie. Ce déséquilibre a des conséquences mortelles. En 2021, les enfants représentaient 4 % des personnes vivant avec le VIH, mais 15 % des décès dus au sida. Combler l’écart de traitement pour les enfants sauvera des vies.

La discrimination, la stigmatisation et la criminalisation des populations clés coûtent des vies et empêchent le monde d’atteindre les objectifs convenus en matière de sida.

Une nouvelle analyse n’a montré aucune baisse significative des nouvelles infections chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Afrique occidentale et centrale, ainsi qu’en Afrique orientale et australe. Face à un virus infectieux, l’absence de progrès parmi les populations clés sape l’ensemble de la riposte au sida et contribue à expliquer le ralentissement des avancées.

Partout dans le monde, plus de 68 pays criminalisent encore les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Une autre analyse soulignait dans le rapport que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui vivent dans des pays africains où les lois sont extrêmement répressives sont plus de trois fois moins susceptibles de connaître leur statut sérologique vis-à-vis du VIH que leurs homologues vivant dans des pays où les lois sont les moins répressives et où les progrès sont beaucoup plus rapides. Les travailleurs et travailleuses du sexe qui vivent dans des pays où le commerce du sexe est criminalisé ont 7 fois plus de risques d’être séropositifs que les pays où le commerce du sexe est légal ou partiellement légalisé.

Le rapport montre les progrès possibles dans la lutte contre les inégalités et souligne les domaines dans lesquels la riposte au sida a fait de grands pas en avant. Par exemple, alors que les enquêtes auprès des populations clés mettent souvent en évidence une couverture de services plus faible pour ces groupes sociaux, trois comtés du Kenya ont atteint une couverture de traitement du VIH plus élevée chez les travailleuses du sexe que parmi la population générale féminine (15-49 ans). Ce bon résultat a été facilité au fil des années par de solides programmes de lutte contre le VIH qui intègrent aussi des services dirigés par les communautés.

« Nous savons quoi faire pour mettre fin aux inégalités », a déclaré Mme Byanyima. « Garantir la scolarisation, la sécurité et l’émancipation de toutes nos filles. Lutter contre les violences sexistes. Soutenir les organisations de femmes. Promouvoir des formes de masculinité saine afin de remplacer les comportements toxiques qui exacerbent les risques pour tout le monde. Garantir que les services pour les enfants vivant avec le VIH les atteignent et répondent à leurs besoins, en comblant l’écart de traitement afin que nous mettions définitivement fin au sida pédiatrique. Décriminaliser les relations entre personnes du même sexe, les travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que les toxicomanes, et investir dans des services dirigés par les communautés qui permettent leur inclusion. Tout cela aidera à éliminer les obstacles aux services et à prendre soin de millions de personnes. »

Le nouveau rapport montre que le financement des donateurs contribue à catalyser l’augmentation du financement national : les augmentations du financement externe de la lutte contre le VIH pour les pays du PEPFAR et du Fonds mondial en 2018-2021 ont accompagné l’augmentation du financement national par une majorité de gouvernements nationaux. Il est urgent d’effectuer de nouveaux investissements pour lutter contre les inégalités liées au VIH. À l’heure où nous avons plus que jamais besoin de la solidarité internationale et d’un regain de financement, trop de pays à revenu élevé réduisent leur aide à la santé mondiale. En 2021, il manquait 8 milliards de dollars aux financements disponibles pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’augmentation du soutien des donateurs est vitale pour remettre la riposte au sida sur la bonne voie.

Les budgets doivent donner la priorité à la santé et au bien-être de toutes les personnes, en particulier les populations vulnérables les plus touchées par les inégalités liées au VIH. Les pays à revenu faible et intermédiaire ont besoin d’une bouffée d’air budgétaire pour investir dans la santé. Cela passe entre autres par une annulation de dette importante et une fiscalité progressive. L’éradication du sida coûte beaucoup moins cher que ne pas mettre y fin.

En 2021, 650 000 personnes sont mortes des suites du sida et 1,5 million d’autres ont été contaminées par le VIH.

« L’action attendue des leaders mondiaux est claire comme de l’eau de roche », a déclaré Mme Byanyima. « En un mot : pousser pour l’égalité. L’égalité de l’accès aux droits, l’égalité de l’accès aux services, l’égalité de l’accès aux meilleures découvertes scientifiques et aux meilleurs médicaments. Pousser l’égalité n’aidera pas seulement les populations marginalisées. Tout le monde en profitera. »

Journée mondiale de lutte contre le sida 2022

Inégalités dangereuses — Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022

DIFFUSION EN DIRECT LE 29 NOVEMBRE à 08h30 GMT

Press Statement

L’ONUSIDA nous appelle à unir nos forces pour mettre fin aux violences sexistes à l’encontre des femmes et des filles

GENÈVE, le 25 novembre 2022—À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’ONUSIDA nous appelle à nous unir pour mettre fin à la violence sexiste sous toutes ses formes et lutter contre les inégalités entre les sexes qui alimentent la pandémie de VIH.

« La violence à l’égard des femmes et des filles est une honte pour tout le monde, au niveau individuel et collectif, une violation grave des droits humains qui se produit à une échelle démesurée », a déclaré la directrice de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette pandémie de violence continue d’entraîner des milliers de nouvelles infections au VIH chaque semaine et complique considérablement l’éradication du sida. Il s’agit d’une question systémique qui doit être traitée à tous les niveaux de la société. »

Chaque semaine, l’année dernière, 4 900 jeunes femmes ou adolescentes âgées de 15 à 24 ans ont été infectées par le VIH. Dans le monde, une femme et une adolescente sur trois subissent des violences physiques, sexuelles ou les deux de la part de leur mari, de leur partenaire masculin ou de tiers. Ces violences ont souvent lieu chez elles et dans leur quartier, autrement dit dans des endroits où elles devraient se sentir le plus en sécurité. Et ce chiffre affligeant ne prend pas en compte les millions de femmes et de filles qui sont victimes d’autres formes très diverses de violences sexistes et de pratiques nuisibles telles que le mariage forcé, le mariage des enfants, les mutilations génitales des femmes et la violence sexuelle.

Dans les pays à haute prévalence du VIH, les violences exercées par un partenaire intime augmentent jusqu’à 50 % le risque de contamination au VIH chez les femmes. La violence ou la peur de la violence empêche les femmes d’accéder aux services et entrave leur capacité à négocier l’utilisation du préservatif avec les auteurs de cette violence, à divulguer leur statut sérologique ou à respecter leur traitement antiviral. La scolarisation des filles est un des moyens de réduire leur exposition à la violence et leur risque d’infection au VIH de 50 %.

L’Organisation mondiale de la Santé a désigné la violence à l’égard des femmes comme un problème de santé mondial qui a atteint les proportions d’une épidémie. Pourtant, des décennies après la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée le 10 décembre 1948 et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) instituée en 1979, le monde parle encore d’éliminer la violence à l’égard des femmes.

Aujourd’hui marque le coup d’envoi de 16 jours d’activisme contre la violence sexiste dont le thème cette année est Tous UNiS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles !

Contact

UNAIDS Communications
tel. +41 22 791 4237
communications@unaids.org

16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre

Feature Story

Supprimer les inégalités dangereuses

18 novembre 2022

Grace Amodu avait 7 ans lorsqu’elle a découvert sa séropositivité. Jusqu’alors, on lui disait de prendre tous les jours des comprimés contre le paludisme ou des maux de tête, mais elle a fini par en avoir assez. Elle s’est mise à crier et à donner des coups de pied, et elle a dit à son frère qu’elle allait arrêter de prendre son médicament et qu’elle exigeait des réponses. Sa mère l’a prise à part et lui a expliqué qu’elle était née avec le VIH et que le traitement la garderait en bonne santé comme les autres enfants.

Elle se souvient avoir beaucoup pleuré et avoir refusé de quitter la maison.

Pour lui éviter d’entrer dans une spirale néfaste, sa mère l’a encouragée à rejoindre un groupe de soutien, ce qui, selon Mme Amodu, a changé sa vie.

Elle est fière de dire qu’elle a deux enfants séronégatifs. Elle savait qu’elle ne transmettrait pas le VIH à ses bébés en prenant ses médicaments à la même heure chaque jour de sa grossesse et après son accouchement. « Lorsque vous prenez des médicaments, le virus devient indétectable et même si j’avais peur que mes enfants aient le VIH, leurs tests se sont révélés négatifs. »

Elle estime que l’antenne nigériane de l’International Community of Women Living with HIV (ICW) lui a donné espoir et confiance.

« L’ICW a vraiment été un pilier pour moi, l’équipe était là pour moi comme des proches, tout le monde était là pour moi, même la directrice, Assumpta Reginald, était comme une mère pour moi », a déclaré Mme Amodu. « Elle m’a tenu la main en me disant : « tu peux le faire et devenir une meilleure personne ». »

Mme Amodu est ainsi devenue militante de la lutte contre le VIH et pharmacienne communautaire.

« Nous allons chercher les médicaments à l’hôpital et nous les distribuons aux personnes qui ne peuvent peut-être pas accéder à leur traitement parce qu’elles ne peuvent pas payer le transport, parce qu’elles sont loin ou en raison de la stigmatisation à l’hôpital. Ces personnes ne veulent pas aller à l’hôpital pour être harcelées verbalement par le personnel médical, alors nous leur livrons ces médicaments à domicile », explique-t-elle.

Plus de 90 % des personnes vivant avec le VIH au Nigeria prennent des médicaments antirétroviraux, mais la stigmatisation et la discrimination restent monnaie courante.

Pour Mme Amodu, la solution est simple. Il suffit de fournir les bonnes informations sur le VIH pour briser ce cycle vicieux.

« Nous devons faire comprendre aux gens que notre séropositivité ne nous rend pas moins humaine ou humain, que nous sommes également des êtres humains et que nous méritons d’avoir les mêmes droits », a déclaré la jeune femme de 28 ans.

Pour Stella Ebeh, la stigmatisation n'a plus de secrets. Elle a commencé le bénévolat en 2004 en venant en aide à des personnes qui, comme elle, vivaient avec le VIH. Elle a ensuite commencé à travailler dans un centre de santé et est devenue agente de santé publique. Au fil des années, Mme Ebeh estime s’être occupée de plus de 7 000 patients et patientes et elle est aussi devenue mère-mentor (elle informe les femmes enceintes sur le VIH et les conseille) et ambassadrice de la lutte contre la stigmatisation.

Elle est très fière de surmonter la stigmatisation et comme elle le dit, de « la piétiner », mais elle déplore de ne toujours pas être une membre du personnel à temps plein. « Les personnes séropositives ont de nombreuses compétences et pourtant, nous sommes souvent négligées, » a-t-elle déclaré, en ajoutant : « Je travaille comme un éléphant, mais je mange comme un rat ».

Le centre de santé de Marabara en périphérie d’Abuja attire un flux important de patients et patientes toute la journée. Mme Ebeh va d’une personne à l’autre. Elle reste un moment avec une femme enceinte qui prépare également son déjeuner dans les locaux, Ngozi Blessing.

Mme Ebeh insiste pour que les femmes enceintes prennent toutes les précautions possibles pour donner naissance à des bébés en bonne santé. Son mari et leurs cinq enfants sont tous séronégatifs. Malheureusement, au Nigeria, ils font figure d’exceptions.

La transmission verticale (c’est-à-dire lorsqu’une mère transmet le virus à son enfant pendant la grossesse ou l’allaitement) est de 25 % dans le pays, un record dans la région.

Le directeur pays de l’ONUSIDA, Leopold Zekeng trouve cela inacceptable. Cela prouve à ses yeux qu’il existe des inégalités d’accès aux services.

« Deux tiers des 8 millions de femmes qui tombent enceintes chaque année au Nigeria n’ont pas accès aux services de PTME (prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant) pendant les soins prénataux », a-t-il déclaré.  

C’est pourquoi le Nigeria et l'Organisation des Nations Unies, ainsi que d’autres partenaires, conjuguent leurs efforts pour mettre fin au sida pédiatrique.

Dr Akudo Ikpeazu, directrice et coordonnatrice nationale du National AIDS and STDs Control Programme (NASCP), a expliqué qu’un énorme travail de cartographie a été réalisé au cours des 2 dernières années afin de comprendre où vont les femmes enceintes et où elles reçoivent d’éventuels soins prénataux.

« Beaucoup d’entre elles sont dans des maisons de naissance, elles vont voir des accoucheuses traditionnelles et elles sont nombreuses à accoucher chez elles et à recevoir des services à domicile. Nous avons donc une nouvelle stratégie qui vise à aller à leur rencontre là où elles se trouvent, à s’assurer qu’elles reçoivent un traitement, à veiller à les rencontrer en premier, à s’assurer que nous pouvons leur proposer un dépistage, les renvoyer vers un traitement et compter chaque nouvelle personne qui a accès aux soins », a-t-elle déclaré.

En d’autres termes, trouver et dépister, fournir un traitement et recenser tout le monde, soit exactement ce qu’énonce le slogan global du Nigeria dans lequel s’inscrit cette stratégie.

Une fois que le robinet de la transmission verticale, comme elle l’appelle, sera fermé, le nombre d’enfants nécessitant un traitement sera plus restreint. Dr Ikpeazu a déclaré que le Nigeria avait l’intention de mettre en place un plan d’accélération pour que davantage d’enfants et d’ados reçoivent un traitement et respectent leur traitement.

Pour Toyin Chukwudozie, directrice d’Education as a Vaccine (EVA), le VIH fait partie d’un plan plus vaste.

« Nous voyons le nombre de grossesses non désirées, nous voyons le fardeau du VIH en particulier chez les adolescentes, nous voyons également les violences sexuelles et basées sur le genre se produire dans notre société, donc ces choses existent, mais les ados et les jeunes n’ont pas les informations nécessaires pour prendre des décisions, que ce soit à l’école, dans les établissements de santé ou même à la maison où il y a d’autres adultes, il y a donc d’énormes lacunes », a-t-elle déclaré.

Cette femme de 35 ans travaille avec des jeunes pour combler ces manques en matière d’éducation et mettre en place une aide. Elle est convaincue que les inégalités en particulier alimentent ces lacunes.  

« Je pense que les inégalités entre les sexes sont à l’origine de nombreuses autres inégalités, alors si j’avais une baguette magique, les inégalités entre les sexes seraient celles que je supprimerais en premier, car c’est essentiel », a-t-elle déclaré. « La lutte contre les inégalités entre les sexes est essentielle pour libérer le potentiel des femmes et des filles partout dans ce pays. »

Pour appuyer son point de vue, Mme Chukwudozie a ajouté que même si tout le monde s'accorde pour dire que les jeunes sont la force du futur : « Si vous ne fournissez pas cet environnement sûr, si [les jeunes] ne sont pas en bonne santé, si leurs rêves et leurs aspirations ne sont pas écoutés, comment incarner l’avenir auquel nous aspirons. »

Press Release

Des gouvernements prennent des mesures contre le déficit des ressources de l’ONUSIDA nécessaires pour mettre fin au sida d’ici 2030

GENÈVE, le 18 novembre 2022—Les donateurs ont annoncé aujourd’hui qu’ils allaient augmenter leur financement en faveur du travail de l’ONUSIDA, travail fondé sur des données probantes et les droits humains pour mettre fin au sida. Lors d’un échange de qualité au siège mondial de l’ONUSIDA à Genève, les Pays-Bas et l’Allemagne ont annoncé une rallonge de leur enveloppe allouée à l’ONUSIDA, en plus des ressources déjà promises.

L’Allemagne a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 000 € et les Pays-Bas ont promis un supplément de 3 millions d’euros et une augmentation de 15 % de leur financement ainsi qu’un accord pluriannuel avec l’ONUSIDA concernant leur financement pour 2023-2025.

« Financer totalement les besoins de l’ONUSIDA est important, car le sida reste une épidémie pour laquelle il n’y a ni vaccin ni remède, mais il s’agit d’une épidémie pour laquelle il existe un traitement. C’est une épidémie qui touche les populations les plus vulnérables, les plus marginalisées et les plus opprimées, et c’est là que l’ONUSIDA joue un rôle primordial », a déclaré Kitty van der Heijden, vice-ministre néerlandaise de la Coopération au développement. « L’ONUSIDA doit être en mesure d’apporter ce qu’elle sait faire : aider à la prévention et au traitement au VIH. Nous encourageons davantage de donateurs à suivre cet exemple. »

En juillet, l’ONUSIDA a publié un rapport montrant que la riposte était en danger, car elle est encore plus fragilisée par la crise de la COVID et la guerre en Ukraine. En 2021, une personne est décédée chaque minute d’une maladie opportuniste et une jeune femme a été infectée par le VIH toutes les deux minutes.

« Le sida reste une pandémie mortelle et nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher maintenant nos efforts », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’ONUSIDA a élaboré une stratégie qui nous mettra sur la voie pour mettre fin au sida, sauver la vie de millions de personnes, supprimer les inégalités qui favorisent les pandémies et bâtir des systèmes de santé plus solides, mais nous avons besoin de financements pour y parvenir. Nous saluons les engagements supplémentaires en faveur de l’ONUSIDA qui renforceront nos efforts pour atteindre notre but. »

L’ONUSIDA travaille avec ses 11 organisations coparrainantes, en combinant toute l’expertise technique, le travail intersectoriel et la portée politique nécessaires pour remettre la riposte sur la bonne voie. Il est essentiel de financer totalement l’ONUSIDA. Investir maintenant est primordial pour atteindre l’objectif 2030 de mettre fin au sida. Un déficit des investissements ne servira qu’à prolonger indéfiniment l’épidémie et se traduira par une hausse des coûts si nous n’agissons pas maintenant.

Feature Story

Ensemble pour mettre fin au cancer du col de l’utérus, au VIH et aux inégalités chez les femmes et les filles

17 novembre 2022

À l’occasion de cette journée d’action, alors que nous célébrons le deuxième anniversaire du lancement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de la Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, nous rappelons que, malgré les connaissances, les outils et les technologies dont nous disposons, le cancer du col de l’utérus tue toujours plus de 342 000 femmes par an (en 2020) dans le monde. Toutes les deux minutes, une femme meurt de cette forme de cancer qui est pourtant une maladie évitable et qui peut être soignée.

Le coût en vies humaines du cancer du col de l’utérus est dû aux inégalités sociales, économiques et entre les sexes, aux disparités sanitaires d'accès au vaccin contre le papillomavirus (HPV), au dépistage, aux soins et aux technologies modernes de prévention et de traitement. En raison de ces inégalités, les femmes et les filles des pays à revenu faible et intermédiaire restent les plus touchées. Neuf femmes sur dix qui meurent d’un cancer du col de l’utérus vivent dans ces pays.  Cette forme de cancer est la première cause de mortalité liée au cancer chez les femmes vivant en Afrique subsaharienne.

La Stratégie mondiale pour éliminer le cancer du col de l’utérus lancée par l’OMS le 17 novembre 2020 a reçu le soutien de nombreuses organisations partenaires des Nations Unies, notamment l’AIEA, l’ONUSIDA, le FNUAP , UNICEF et Unitaid. Le Groupe d’action conjoint des Nations Unies, composé de ces six entités des Nations Unies, chacune apportant ses propres mandats et ressources, s’engage à soutenir les efforts des pays pour atteindre d’ici 2030 les objectifs mondiaux d’élimination du cancer du col de l’utérus. Ces objectifs sont : 90 % des filles entièrement vaccinées contre le papillomavirus à l’âge de 15 ans, 70 % des femmes sont dépistées avec un test de haute performance entre 35 et 45 ans et 90 % des femmes identifiées comme atteintes d’une maladie du col de l’utérus sous traitement. Si ces objectifs sont atteints, 300 000 décès dus au cancer du col de l’utérus pourraient être évités d’ici 2030, 14 millions d’ici 2070 et plus de 62 millions d’ici 2120.

« Dans les pays où le taux de VIH est élevé, plus de 50 % des cas de cancer du col de l’utérus sont signalés chez les femmes séropositives.  Ces femmes sont six fois plus susceptibles de développer ce type de cancer et le développent plus jeunes que les femmes séronégatives. Il est inacceptable de dire que nous avons sauvé la vie d’une femme en lui permettant d’accéder à un traitement antirétroviral pour le VIH seul, si nous la laissons ensuite mourir d’un cancer du col de l’utérus. Notre objectif commun est de mettre fin aux cloisonnements, de bâtir des ponts entre les programmes de lutte contre le VIH et le cancer du col de l’utérus et de rassembler les deux communautés, car nous savons que lier les actions sauve des vies. » - Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA 

« Aucune femme ne doit mourir d’un cancer du col de l’utérus lorsque nous disposons d’un vaccin très efficace contre le papillomavirus et de diagnostics de qualité. Nous avons besoin d’une prévention et d’une détection précoce – c’est ainsi que nous nous assurerons de l’éradication de cette maladie dans le monde entier.  Les gouvernements et les partenaires doivent investir dans un accès plus rapide aux soins de santé primaires résilients et intégrés tels que les programmes de vaccination et de santé sexuelle et reproductive. Et nous devons engager des ressources humaines solides à long terme pour avoir du personnel de santé compétent et accessible dans les communautés et dans les établissements de santé. Le financement de la santé et de l’équité en matière de santé sont des conditions préalables à l’élimination du cancer du col de l’utérus dans le monde entier. » - Dr Aboubacar Kampo, directeur du programme de santé, siège de l’UNICEF à New York

« Nous disposons des outils et des technologies nécessaires pour mettre fin au cancer du col de l’utérus. Maintenant, tout est une question d’accès. Unitaid a accéléré la dynamique que l’OMS a créée avec son appel à l’action, et en quelques années seulement, nous avons lancé des technologies efficaces et développé des modèles de dépistage et de traitement communs qui fonctionnent dans des environnements aux ressources limitées. La dernière pièce du puzzle consiste à élargir les programmes. Nous devons fournir des efforts concertés à l’échelle mondiale pour que chaque femme sans exception puisse bénéficier de soins préventifs vitaux et pour mettre fin au cancer du col de l’utérus chez les générations à venir. » - Dr Philippe Duneton, directeur exécutif, Unitaid

« Bien qu’il s’agisse de l’une des principales causes de décès par cancer chez les femmes dans les pays à faible et moyen revenu, le cancer du col de l’utérus est également l’un des types de cancer les plus facilement évitables et soignables. La médecine nucléaire, notamment l’imagerie diagnostique, facilite la détection de cancer à un stade précoce et augmente les taux de survie. La radiothérapie soigne efficacement les femmes atteintes d’un cancer du col de l’utérus, même à un stade avancé. Avec notre initiative Rays of Hope, nous visons à accroître l’accès à ces technologies dans le monde entier et à combler les écarts inacceptables dus aux inégalités. »- Najat Mokhtar, directrice générale adjointe de l’AIEA et directrice du département des sciences et des applications nucléaires

« À l’occasion de ce deuxième anniversaire de la Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus, le Groupe d’action conjoint des Nations Unies (UNJAG)* salue les résultats accomplis. Alors que la population mondiale continue de croître, de plus en plus de filles et de femmes auront besoin d’une vaccination, d’un dépistage et d’un traitement vitaux. Nous reconnaissons la nécessité d’une mobilisation efficace des ressources et des partenaires pour atteindre les objectifs d’élimination mondiaux 90-70-90. Nous continuerons à concentrer notre attention et nos efforts conjoints pour assurer une prévention complète, des services vitaux de haute qualité et l’équité dans l’accès aux technologies modernes pour les femmes et les filles dans le monde entier. » - Petra ten Hoope-Bender, présidente de l’UNJAG, conseillère technique en santé et droits sexuels et reproductifs, UNFPA.

* IAEA, ONUSIDA, FNUAP, UNICEF, UNITAID et OMS  

Infographic: HIV and cervical cancer

Global strategy to accelerate the elimination of cervical cancer as a public health problem

Feature Story

Tout retard dans l’accès mondial à des médicaments anti-VIH à action prolongée abordables coûtera des vies, déclarent des activistes de la lutte contre le sida

16 novembre 2022

GENÈVE – Il y a 100 jours se terminait la 24e Conférence internationale sur le sida à Montréal, au cours de laquelle l’Organisation mondiale de la Santé a publié des recommandations historiques sur la manière dont les médicaments antirétroviraux injectables à action prolongée peuvent aider à prévenir les nouvelles infections au VIH et l’entreprise ViiV Healthcare s’est engagée à en permettre l’accès. Aujourd’hui, les militants et militantes de la lutte contre le sida exhortent ViiV Healthcare à prendre les prochaines mesures vitales pour déployer rapidement des médicaments anti-VIH injectables. Ces produits peuvent changer la donne, sauver des vies et agir longtemps pour des millions de personnes. 

Lors de l’AIDS2022, la Conférence internationale sur le sida organisée à Montréal du 29 juillet au 2 août, ViiV Healthcare, le fabricant du cabotegravir (CAB-LA), s’est engagé à partager la technologie et à garantir un prix abordable pour les médicaments anti-VIH injectables à action prolongée. L’annonce a suscité l’enthousiasme dans le monde entier, car le CAB-LA s’est avéré être un outil de prévention sûr et efficace. 100 jours après cette annonce, des leaders internationaux de la santé déclarent qu’il est urgent que ViiV prenne les prochaines mesures tant attendues. 

ViiV s’est engagée lors de la Conférence de Montréal à baisser le prix du CAB-LA dans une série de pays à revenu faible et intermédiaire. Mais l’entreprise n’a pas encore annoncé ce prix. Les activistes demandent que le prix par an et par personne soit équivalent à celui de la PPrE orale, soit de l’ordre de dizaines et non de centaines de dollars. Plusieurs gouvernements et agences de financement ont indiqué leur intérêt pour l’achat de CAB-LA pour la PPrE si le médicament est proposé à un prix abordable. Les activistes appellent ViiV à partager de manière transparente et rapide les détails de sa stratégie de tarification prévue. 

« ViV Healthcare doit communiquer publiquement sa stratégie de tarification provisoire qui met l’accent sur un prix accessible afin que les pays et les organismes d’approvisionnement puissent planifier et acheter à grande échelle », a déclaré le Dr Yogan Pillay, directeur pays pour l’Afrique du Sud de la Clinton Health Access Initiative. « Les gouvernements et autres acheteurs ne passeront de grandes commandes de médicaments anti-VIH à action prolongée que si les médicaments sont abordables et s’il existe un calendrier clair pour leur disponibilité. » 

Bien que l’engagement de ViiV à faciliter la production de génériques de CAB-LA par le biais d’un accord avec le Medicines Patent Pool pour une utilisation dans 90 pays soit utile, les experts et expertes du VIH appellent l’entreprise à autoriser l'expansion de cette possibilité à davantage de pays afin d’accélérer les progrès dans la fourniture du produit aux personnes dans le besoin. Bien que les 90 pays concernés à l’heure actuelle comprennent à la fois des pays à revenu faible et intermédiaire, cette liste exclut des dizaines d’autres pays à revenu intermédiaire, dont certains présentent des taux élevés d’infection au VIH. L’élargissement du nombre de pays pourrait encourager la production de génériques en agrandissant la taille du marché potentiel. 

« ViiV Healthcare devrait permettre la production et la fourniture de génériques dans tous les pays à revenu faible et intermédiaire », a déclaré Lilian Mworeko, directrice exécutive de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH en Afrique de l’Est. « Toute décision en deçà de cet objectif signifierait que des millions de personnes qui ont besoin de ces produits n’y auraient pas accès dans les années à venir. Chaque jour de retard serait un échec dans la prévention de la propagation du VIH et nous éloignerait davantage de [l’objectif de mettre] fin au sida d’ici 2030. » 

« Lors de la Conférence sur le sida à Montréal, ViiV a pris d’importantes mesures initiales pour permettre à ce nouvel outil de prévention efficace d’atteindre beaucoup de personnes dans le besoin.  Il est maintenant temps pour ViiV de prendre des mesures supplémentaires courageuses. Il s’agit notamment d’assurer l’enregistrement [du CAB-LA] auprès des agences du médicament dans tous les pays où les taux de VIH sont les plus élevés, d’annoncer un prix bas et d’étendre la liste des pays autorisés pour le marché des génériques. Les actions audacieuses que pourrait prendre ViiV permettraient de sauver des millions de vies », a déclaré Matthew Kavanagh, directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA.

Long acting ARVs need to be made available!

Guidelines on long-acting injectable cabotegravir for HIV prevention

Feature Story

"The First Fallen", un film d'espoir

03 novembre 2022

Debout devant un cinéma, Rodrigo de Oliveira se réjouit d’avoir été invité sur plus de 40 festivals internationaux afin de promouvoir son long métrage sur le VIH, « Os Primeiros Soldados » (les premières victimes)

« Le sentiment d’appartenance à une communauté est une chose abstraite, mais j’ai vu les visages de nombreuses personnes de la communauté LGBTQI à chaque étape de la promotion de mon film », explique-t-il. « Et, d’une certaine manière, c’est ce que j’ai voulu montrer. »

Le film commence le jour de la Saint-Sylvestre 1983. Un jeune homme rentre dans sa ville natale au Brésil après avoir vécu à Paris. Il se sent un peu déprimé et distant. Il craint d’avoir attrapé quelque chose. Tout au long du film, une maladie inconnue est évoquée à mots couverts, mais le sida ou le VIH n’est mentionné que dans la dernière scène. Rodrigo de Oliveira suit la lente évolution de la santé du jeune homme qui « disparaît » et se cache dans une maison de campagne. Il y est rejoint par une femme transgenre et un autre ami qui lui non plus ne se sent pas bien.  Un ami intime leur envoie plusieurs médicaments depuis Paris. Certains comprimés sont une première génération d’antirétroviraux, d’autres sont des vitamines ou à base d’aileron de requin. Les trois protagonistes ont peur d’être victimes d’une maladie qui défie la logique.

« Pour moi, l’espoir réside dans la connaissance. C’est fondamental. Mais comme vous pouvez le voir, la communauté et le soutien sont essentiels pour surmonter n’importe quelle situation », indique M. de Oliveira.

Passant sa main sur son crâne chauve, il avoue qu’il s’agit de son premier film abordant la communauté LGBTQI et le VIH après sept longs métrages.

« Mes films auront mis plus de temps que moi pour sortir du placard », s’exclame-t-il. « En 2021, je faisais mes premiers pas sur la scène en tant qu’homme gay et j’ai perdu des proches du sida. Je me suis donc senti responsable envers les personnes que j’ai vues disparaître. »

Né en 1985, M. de Oliveira explique qu'il pense toutes les semaines au VIH. Comme il le montre dans le film, le VIH était synonyme de mort dans les années 80 et 90. Cela a pris fin avec la démocratisation du traitement vital contre le VIH. Depuis, il est devenu normal de vivre en pleine forme avec le VIH.

M. de Oliveira raconte que lors d’une projection, des jeunes n’ont pas compris la scène où deux des personnages montrent des signes du sarcome de Kaposi (plaques rougeâtres plates et décolorées sur la peau, symptôme d’un cancer déclenché par un système immunitaire affaibli chez les personnes vivant avec le VIH qui ne prennent pas de médicaments).

« J’ai été surpris par ce manque de connaissances », déclare-t-il. Cette conversation l’a conforté dans son projet de montrer des destins au milieu des années 80 dans son pays d’origine.

« La communauté LGBTQI est tellement habituée à être oubliée que nous devons documenter nos vies et ce [film] est un témoignage », continue M. de Oliveira. « Dans mon film, les trois protagonistes réagissent différemment à la « maladie qui défie la logique »... l’un se bat, l’autre la documente et le troisième adopte une approche artistique/scientifique », explique-t-il.

Ces trois perspectives étaient importantes pour lui afin de documenter la peur, l’angoisse et les efforts nécessaires pour surmonter cette crise. En évoquant à peine le VIH, Rodrigo de Oliveira souhaite illustrer le « grand silence » qui entourait la maladie à l’époque.

Dans une scène, la sœur du jeune homme demande à voir son frère dans une clinique délabrée, mais le personnel l’en empêche en disant : « la honte les enfermera. » 

« Je voulais parler de la stigmatisation et de la discrimination, mais je ne pouvais pas imaginer mettre en scène une agression réelle », explique-t-il.  

La directrice de l’ONUSIDA pour l’égalité des sexes, les droits humains et l’engagement communautaire, Suki Beavers, qui était récemment sur scène avec M. de Oliveira lors d’une projection à Genève à l’occasion du festival du film Everybody’s Perfect, a déclaré que le film est un exemple de droits bafoués. Et que les inégalités concomitantes, comme être pauvre ou transgenre ou gay ou illettré, aggravent uniquement les difficultés (dans une scène, le personnage transgenre entre dans une colère noire après avoir été jeté d’un bus après une dispute).

« [Le film] montre une violation évidente des droits au Brésil dans les années 80, ainsi qu’une revendication militante de ces droits », a-t-elle déclaré. « Ce phénomène est aujourd’hui encore très vivace dans de nombreuses régions du monde, c’est pourquoi nous ne pouvons pas abandonner la lutte pour mettre fin au sida. »

M. de Oliveira ajoute que malgré le thème plutôt sombre de son film, il souhaite que les gens sortent du cinéma avec le sentiment que l’amour est universel. « Le baiser qu'échangent les deux nouveaux amis montre bien que nous allons réussir », indique-t-il.

Il déclare vouloir réaliser deux autres longs métrages axés sur l’évolution de la riposte au sida. Il veut faire la chronique des années 90 dans l’un et des deux dernières décennies dans l’autre.

« Il me faut quatre à cinq ans pour réaliser un film, mais je sais que je partage le même objectif que l’ONUSIDA... mettre fin au sida », conclut-il. « J’aimerais juste pouvoir faire un film par jour tout comme vous sauvez une vie par jour. »

Bande-annonce

Press Statement

Les membres du conseil d’administration mettent en garde : le manque important de budget de fonctionnement de l’ONUSIDA risque de prolonger la pandémie de sida

La directrice exécutive de l’ONUSIDA appelle à investir immédiatement 35 millions de dollars dans le financement de l’organisation pour la fin de l’année et à s’engager pour financer le budget de fonctionnement à hauteur de 210 millions de dollars en 2023

GENÈVE, le 3 novembre 2022—Les membres du conseil d’administration du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) se sont réunis pour discuter de la manière de rassembler les 35 millions de dollars manquant au budget de fonctionnement minimum de l’organisation s’élevant à 187 millions de dollars. Ce déficit compromet les efforts pour mettre fin à la pandémie de sida en tant que menace de santé mondiale d’ici 2030. Le budget requis pour répondre totalement aux besoins opérationnels de l’organisation est fixé à 210 millions de dollars.

Dans son discours d’ouverture à une réunion spéciale organisée à Genève pour discuter des solutions au manque de financement, l’Ambassadeur de la Mission permanente de Thaïlande auprès du Bureau des Nations Unies à Genève, Rongvudhi Virabutr, a déclaré que le Programme commun continuait à jouer un rôle important dans la collecte et l’analyse des données en vue d’apporter des preuves et de mobiliser le leadership politique.

« Comme l’a si bien dit le plus grand bailleur de fonds de la riposte au sida en début d’année, le Programme commun est « l’étoile Polaire, sans laquelle nous serions dans l'obscurité. Notre succès commun repose sur un Programme commun entièrement financé et efficace. Nous n’avons pas de temps à perdre. »

Appelant à débloquer immédiatement 35 millions de dollars de financement pour la fin d’année, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré que la santé financière de l’organisation s’était encore détériorée depuis la dernière réunion du CCP en juin. Elle a expliqué que la guerre en Ukraine et les fluctuations sur le marché des devises avaient aggravé la situation.

« Le déficit budgétaire est d’une telle ampleur qu’il ne peut pas être comblé en nous serrant la ceinture ou mettant en place de nouvelles mesures pour gagner en efficacité. Cela nous confronte à des choix cornéliens, parmi lesquels réduire considérablement la présence de l’ONUSIDA dans les pays ou procéder à d’autres réductions envers nos coparrainants », a déclaré Mme Byanyima. « Ces choix sont dévastateurs et tous les scénarios vont remettre encore plus en question la riposte mondiale au sida en refusant les services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH à des millions de personnes vulnérables. »

L’ONUSIDA a pris des mesures importantes pour combler le manque de financement. Elle a instauré une discipline budgétaire, développé une nouvelle stratégie de mobilisation des ressources et travaillé en étroite collaboration avec une équipe spéciale composée de membres du CCP afin de proposer des actions et des recommandations visant à renforcer sa situation financière en 2023.

Les coparrainants de l’ONUSIDA, les communautés de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et les organisations de la société civile ont appelé conjointement au financement total de l’ONUSIDA afin que l’organisation puisse accomplir sa mission vitale.

« Le monde est en danger et, aujourd’hui, nos efforts communs pour atteindre l’objectif de développement durable visant à éliminer le VIH/sida comme menace de santé publique sont en jeu », a déclaré Christian Hui de la Prevention Access Campaign, Canada. « La contribution du Programme commun est indéniable. La société civile, en particulier les populations marginalisées et les populations clés, bénéficie énormément du travail du Programme commun : extension de l’accès aux antirétroviraux vitaux et à la prévention combinée, lutte en faveur des droits humains et de la participation active des communautés aux programmes de lutte contre le VIH. »

Reconnaissant la complémentarité du travail de l’ONUSIDA, d’autres partenaires de la riposte au VIH, notamment le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), se sont aussi prononcés en faveur du financement total de l’ONUSIDA.

L’ONUSIDA est présente dans 70 pays du monde et travaille en partenariat avec les gouvernements, la société civile et les communautés. Elle collecte les données qui façonnent la riposte au VIH, milite contre les lois et politiques néfastes afin d’instaurer un cadre juridique propice aux transformations, œuvre pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, et combat les inégalités qui favorisent la pandémie de VIH parmi les groupes de personnes vulnérables et marginalisées. En 2020-2021, l’ONUSIDA a soutenu plus de 80 % des candidatures au Fonds mondial, canalisant 5 milliards de dollars de financement pour la lutte contre le VIH.

« Nous souhaitons inviter toutes les parties prenantes à renforcer le soutien, la coordination et la collaboration avec l’ONUSIDA pour poursuivre la mission inachevée de sauver des vies et de n’oublier personne dans nos efforts pour mettre fin au sida », a déclaré Alegnta Gebreyesus Guntie de la Mission permanente de l’Éthiopie au Bureau des Nations Unies à Genève.

« L’appui qu’apporte l’ONUSIDA aux pays aide à élaborer des stratégies fondées sur des preuves et la science, mais aussi adaptées à la réalité de l’épidémie. Par ailleurs il permet de mettre au point des programmes afin de les mettre en œuvre correctement », a déclaré Mme Byanyima. « Aujourd’hui, le travail du Programme commun est plus que jamais nécessaire pour aider les pays à se préparer à la prochaine session de dépôt de dossier auprès du Fonds mondial alors que la conjoncture d’attribution des aides est difficile. »

Le rapport actuel de l’ONUSIDA sur le sida, In Danger, révèle un affaiblissement de la riposte au VIH suite à la pandémie de COVID-19, à la crise économique mondiale et à la guerre en Ukraine. Au total, en 2021, 650 000 personnes sont décédées de maladies opportunistes et 1,5 million de nouvelles contaminations ont été recensées, soit 1 million de plus que l’objectif 2020 fixé à 500 000. Le nombre de nouvelles infections a augmenté dans 38 pays.

« L’ONUSIDA travaille sans relâche pour inverser la tendance et remettre la riposte au VIH sur la bonne voie », a déclaré Mme Byanyima.

UNAIDS Executive Director remarks

S'abonner à Topics