Injecting drug use IDU

Feature Story

Le manque de ressources pourrait menacer les progrès réalisés dans la riposte au VIH au Pakistan

05 février 2010



Le manque de moyens pour mettre en oeuvre le Cadre stratégique révisé du pays pourrait entraver la capacité du Pakistan à mener des actions efficaces contre l'épidémie de VIH. Ce cadre d'action, approuvé par les partenaires impliqués dans la riposte au sida, fournit une orientation stratégique éclairée par des données probantes pour s'attaquer d'urgence au problème de l'augmentation du nombre d'infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables (CDI) et par voie sexuelle dans d'autres populations, afin d'éviter une propagation de l'épidémie à l'ensemble de la population.

Malgré une prévalence du VIH inférieure à 0,1% dans l'ensemble de la population du pays, l'épidémie de VIH au Pakistan a évolué d'une épidémie peu importante vers une épidémie concentrée, du fait de l'augmentation régulière de la prévalence chez les CDI, qui est passé de 10,8% en 2005 à près de 21% en 2008.

Le nombre relativement important de consommateurs de drogues injectables dans la région est dû en partie au fait que celle-ci est depuis longtemps traversée par les routes du trafic illégal de l'opium. Les opiacés constituent les drogues de prédilection de 65% des patients des centres de désintoxication en Asie, bien que les schémas de consommation soient très variables à l'intérieur de la région. On estime à 91 000 le nombre de consommateurs de drogues injectables au Pakistan. Or, près d'un consommateur sur quatre vivant dans un grand centre urbain est infecté par le VIH.

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Une augmentation des ressources disponibles permettrait d'accroître la prestation de services de réduction des risques, dont les effets positifs contribuent à limiter la propagation du VIH dans les populations plus exposées au risque d'infection. Photo: P.Virot

Au vu de l'évolution de l'épidémie chez les CDI, les programmes d'échange de seringues et de réduction des risques, y compris les programmes de désintoxication, constituent une priorité. L'intensification des services de réduction des risques et de prévention du VIH a commencé dans les années 2002-2004 et le pays s'apprête maintenant à proposer des traitements de substitution aux consommateurs de drogues. Les services de réduction des risques sont dispensés par des ONG partenaires, qui jouent un rôle central dans la communication avec les personnes concernées et l'élargissement de la prestation de tels services.

Des études de surveillance biologique et comportementale ont montré une meilleure connaissance du VIH, une augmentation de l'usage du préservatif et une diminution de l'utilisation de matériel d'injection non stérile chez les CDI participant aux activités des programmes de réduction des risques. Cependant, la couverture de ces programmes reste faible dans le pays. Une augmentation des ressources disponibles permettrait d'accroître la prestation de services de réduction des risques, dont les effets positifs contribuent à limiter la propagation du VIH dans les populations plus exposées au risque d'infection.

Connaître son épidémie

Suivant la tendance observée dans d'autre pays d'Asie, également appelée Modèle épidémique de l'Asie, l'épidémie au Pakistan est caractérisée par une transmission rapide et une prévalence élevée du VIH chez les CDI aux premiers stades, et par la possibilité d'une propagation à d'autres populations clés plus exposées au risque d'infection comme les professionnel(le)s du sexe ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ensuite, les contacts établis entre les populations par l'intermédiaire des partenaires et des clients des professionnel(le)s du sexe permettent à l'épidémie de se répandre dans l'ensemble de la population. Les liens et la coïncidence entre consommation de drogues et commerce du sexe, associés à une fréquence élevée des pratiques sexuelles non protégées et à une faible conscience des risques sanitaires, montrent la possibilité d'une propagation rapide du VIH parmi les populations clés.

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L'augmentation régulière de la prévalence chez les CDI au Pakistan est passé de 10,8% en 2005 à près de 21% en 2008. Photo: P.Virot

Une des réussites enregistrées par le pays est la mise en oeuvre de la surveillance de deuxième génération, qui vise à détecter les tendances de l'épidémie. Une méthodologie propre au pays a été élaborée, avec dans une première phase une cartographie des populations plus exposées au risque d'infection, suivie de la collecte de données comportementales et biologiques, une fois la cartographie terminée. Cela a permis de recueillir des informations actualisées sur la taille des populations plus exposées au risque d'infection ainsi que sur la prévalence du VIH dans ces populations.

Les données épidémiologiques rassemblées ces dernières années ont donc confirmé le caractère « concentré » de l'épidémie de VIH au Pakistan. Elles ont également révélé que les mesures de prévention étaient peu adoptées par la population dans son ensemble comme par les jeunes.

Adapter la riposte

En s'appuyant sur les dernières données de surveillance, le Gouvernement du Pakistan a récemment révisé son Cadre stratégique national (NSF-II) afin de l'adapter à l'évolution de l'épidémie. La nouvelle initiative quinquennale (2008–2012) renforce les initiatives exposées dans le premier cadre national, en s'orientant vers une intensification rapide des programmes axés sur la prévention et les services en rapport avec le VIH pour les populations plus exposées au risque d'infection.

Le pays a également adapté son cadre législatif et politique en matière de sida, à travers la Loi sur la prévention et le traitement du VIH/sida, afin d'aider le Gouvernement à assurer des services destinés aux personnes plus exposées au risque d'infection du fait de leur métier et/ou de leurs comportements. Les dispositions fondamentales de cette politique visent à garantir l'accès à un appui médico-social ainsi qu'un accès équitable aux traitements pour les personnes vivant avec le VIH. Elles ont également pour objectifs de réduire la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et d'améliorer l'accès à des informations spécifiques sur le virus ainsi qu'à des services de prévention.

« Le Pakistan a réalisé d'importants progrès ces dernières années, notamment en abordant des questions sociales sensibles et en intégrant toujours plus les personnes vivant avec le VIH dans la riposte au sida », estime Oussama Tawil, Coordonnateur de l'ONUSIDA dans le pays. « Toutefois, il est désormais essentiel d'entreprendre un effort collectif pour maintenir la dynamique de ces mesures qui sauvent des vies. »  

Des ressources insuffisantes

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Le sida pourrait avoir de graves conséquences dans certaines communautés dans les dix années à venir. Le pays a un besoin urgent de ressources financières et humaines destinées à intensifier la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH. Photo: P.Virot

Malgré l'existence d'un plan d'action s'appuyant sur des recommandations éclairées par des données probantes, le pays est confronté à un manque de ressources, qui pourrait compromettre la poursuite d'une riposte efficace et appropriée à l'épidémie.

Un exercice d'évaluation des coûts effectué par le Gouvernement est arrivé à un montant total estimé de 293 millions de dollars US sur cinq ans pour mettre en oeuvre le NSF II. Sur la période 2006-2007, les dépenses pour le sida se sont élevées à 29,67 millions de dollars, la plus grande partie (61%) ayant été affectée aux activités liées à la prévention.

Bien que le pays dispose de moyens provenant de la Banque mondiale, de financements bilatéraux et de ressources gouvernementales, les fonds disponibles sont insuffisants pour couvrir les besoins actuels et mettre en place les conditions d'une riposte au sida sur le long terme.

Le sida pourrait avoir de graves conséquences dans certaines communautés dans les dix années à venir. Le pays a un besoin urgent de ressources financières et humaines destinées à intensifier la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH, dans le but de contrer efficacement l'épidémie et d'en atténuer les conséquences sanitaires et sociale.

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L’ONUDC et l’Iran signent des accords visant à réduire la vulnérabilité des femmes et des réfugiés afghans face aux drogues et au VIH

24 mars 2009

Cet article a été initialement publié sur UNODC.org

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Des femmes d'Iran. Photo: ONUSIDA/P. Virot

Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, et le Secrétaire général adjoint du service de lutte contre les drogues de la République islamique d’Iran, Taha Taheri, ont signé, le 19 mars, deux projets visant à fournir des services de prévention et de soins en matière de VIH aux réfugiés afghans et aux consommatrices de drogues injectables en Iran. Ces projets seront lancés grâce au financement du gouvernement des Pays-Bas.

Le but du premier projet est de soutenir les efforts nationaux visant à fournir des services complets de prévention et de soins en matière de VIH aux réfugiés afghans qui se trouvent en Iran et qui consomment des drogues injectables. Il s’agit d’un volet d’un projet sous-régional ciblant les réfugiés afghans pharmacodépendants qui se trouvent au Pakistan ainsi que ceux qui sont revenus en Afghanistan. Dans le cadre de cette initiative, l’ONUDC, en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, l’ONUSIDA et l’Organisation internationale pour les Migrations, contribuera à fournir des services complets de prévention, de traitement, de soins et d’appui dans le domaine du VIH aux réfugiés afghans. Les gouvernements d’Afghanistan et du Pakistan participeront également à ce projet de trois ans.

Les drogues aggravent les difficultés auxquelles font face les réfugiés afghans, elles ne les résolvent pas. Il faut que nous allions au-devant de ce groupe vulnérable et que nous réduisions sa vulnérabilité face à l’abus des drogues et à la propagation du VIH/sida due à la consommation de drogues injectables.

Antonio Maria Costa, Directeur exécutif, Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

Selon les dernières données en date, le nombre de réfugiés afghans en Iran s’élève à 900 000, alors qu’il avait atteint un pic de 2 millions en 2002-2003. Les réfugiés afghans représentent la population de réfugiés la plus importante du monde. « Les drogues aggravent les difficultés auxquelles font face les réfugiés afghans, elles ne les résolvent pas. Il faut que nous allions au-devant de ce groupe vulnérable et que nous réduisions sa vulnérabilité face à l’abus des drogues et à la propagation du VIH/sida due à la consommation de drogues injectables », a déclaré M. Costa. Il a été établi qu’il s’agissait d’un groupe à haut risque, pourtant loin de bénéficier pleinement des services complets de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH que l’Iran fournit à grande échelle aux consommateurs de drogues injectables et qui comprennent notamment le traitement de remplacement des opioïdes.

Le second projet cible un autre groupe vulnérable : les femmes iraniennes pharmacodépendantes et/ou touchées par le VIH. Le but de ce projet est d’améliorer l’accès à des services de qualité adaptés aux besoins spécifiques de ces femmes, notamment en milieu carcéral. Il viendra en complément des ressources importantes que le gouvernement d’Iran alloue déjà à la prévention et au traitement en matière de VIH ainsi que des mesures de réduction de la demande de drogues.

« Ces accords montrent une fois de plus qu’en matière de drogues, l’ONUDC adopte une démarche en faveur de la santé, et ils attestent d’un renforcement de notre partenariat avec la République islamique d’Iran », a affirmé M. Costa. « L’ONUDC est reconnaissant aux Pays-Bas de leur aide financière. » M. Costa a exhorté d’autres partenaires de financement à faire de même pour réduire la vulnérabilité des femmes et des réfugiés afghans face aux drogues et au VIH en Iran. « Il s’agit là d’un aspect humanitaire et souvent négligé de la lutte contre les drogues », a affirmé le directeur de l’ONUDC.

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Réduire les risques liés à l’usage des drogues

14 mai 2007

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Quelque 1 300 personnes venant d’une soixantaine de pays ont participé à la 18ème Conférence internationale sur la réduction des risques liés à l’usage des drogues qui s’est tenue à Varsovie (Pologne), du 13 au 17 mai. La conférence, qui a lieu tous les ans, réunit des intervenants de première ligne, des chercheurs, des dirigeants, des membres de gouvernements, des responsables de l’application de la loi, des responsables du système judiciaire et pénal, des responsables des Nations Unies, des membres d’ONG nationales et internationales ainsi que des membres d’organisations d’usagers de drogues pour présenter, discuter et débattre de questions souvent difficiles concernant les risques liés à la toxicomanie.

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Discours programme

Lors de l’ouverture de la conférence, le Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique a prononcé l’un des discours programmes et mis en lumière les liens inextricables qui existent entre consommation de drogues injectables et VIH, et les résultats et obstacles de la lutte contre ces problèmes complexes.

Lire le discours (en anglais) (pdf, 39,9 KB)
Visionner la présentation sous Powerpoint (en anglais) (ppt, 2,96 MB)


Mesures à prendre d’urgence pour améliorer l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH des consommateurs de drogues injectables

Malgré une volonté politique accrue et une augmentation des fonds engagés pour la riposte au sida, la plupart des consommateurs de drogues injectables ne bénéficient toujours pas d’un accès aux services de prévention et de traitement de base du VIH.


Lire le communiqué de presseenfrrues )

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Office des Nations Unies contre la drogue et le crime

 La consommation de drogues injectables est l’un des principaux moteurs de l’épidémie de sida. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), coparrainant de l’ONUSIDA depuis 1999, a intégré la prévention du VIH dans ses activités de réduction de la demande au niveau mondial, en s’attachant plus particulièrement à promouvoir le développement des compétences et à aider les jeunes à vivre une vie saine et sans drogue. L’ONUDC apporte aussi son appui à des activités de prévention pour limiter la propagation du virus parmi les consommateurs de drogues injectables, et à travers eux, à leur conjoint(e), enfants et à la population en général.


Consulter le site Internet de l’ONUDC(en anglais)


VIH/sida et consommation de drogues injectables - Christian Kroll, Coordonnateur mondial de l’ONUDC pour le VIH/sida

VIH/sida et consommation de drogues injectables – Christian Kroll, Coordonnateur mondial de l’ONUDC pour le VIH/sida. Environ 10 % des nouvelles infections à VIH à travers le monde sont imputables à la consommation de drogues injectables. Dans certaines régions, cependant, c’est désormais le principal mode de transmission du virus où il est à l’origine de plus de 80 % de tous les cas de VIH. Quand la consommation de drogues injectables est-elle apparue comme un facteur significatif de la pandémie de VIH/sida ?

Ecouter l’enregistrement audio de l’entretien (en anglais) (mp3, 2.2 Mb)

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Consommation de drogues injectables : une prévention ciblée du VIH est efficace

11 mai 2007

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Moins de 8 % des consommateurs de drogues
injectables bénéficient de services de prévention
du VIH.

En dehors de l’Afrique subsaharienne, on estime que la consommation de drogues injectables est à l’origine de près d’un tiers des nouvelles infections, pourtant moins de 8 % des consommateurs de drogues injectables bénéficient de services de prévention du VIH. 

Les consommateurs de drogues injectables sont non seulement confrontés à des risques physiques d’infection par le virus mais ils sont aussi vulnérables à celui-ci en raison de leur statut juridique et social. Illégale dans de nombreux pays, la consommation de drogues est passible d’une peine de prison et elle est très fortement stigmatisée, ce qui marginalise davantage les personnes ayant des problèmes de toxicomanie. Il en résulte que les consommateurs de drogues injectables sont rarement à même ou désireux de se rendre dans les services VIH par peur des récriminations.

La publication Meilleures Pratiques de l’ONUSIDA de ce mois-ci comprend plusieurs programmes de prévention du VIH qui montrent que les programmes ‘site à niveau élevé de couverture’ touchant plus de la moitié des consommateurs de drogues injectables au moyen d’interventions de prévention ciblées, peuvent prévenir, stabiliser et même inverser le cours de l’épidémie de VIH parmi les consommateurs de drogues injectables.

« La prévention du VIH, et encore plus la prise en charge et le traitement pour les consommateurs de drogues injectables sont à la traîne par rapport à la riposte globale au sida. Le taux actuel de couverture de la prévention du VIH de 8 % illustre bien le problème », a déclaré Anindya Chatterjee, Conseiller ONUSIDA sur la prévention et les politiques publiques. « Nous savons que les programmes de prévention ciblés ont réussi à réduire la prévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables. Dans les pays et les villes où des programmes de réduction des risques à grande échelle ont été mis en œuvre dès la première heure, les activités de prévention du VIH ont été efficaces – ramenant la prévalence à moins de 5 % dans certains cas », a-t-il déclaré.

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Le document des Meilleures Pratiques révèle que
les programmes ‘site à niveau élevé de couverture’
touchant plus de la moitié des consommateurs de
drogues injectables au moyen d’interventions de
prévention ciblées, peuvent prévenir, stabiliser et
même inverser le cours des épidémies de VIH
parmi les consommateurs de drogues injectables.

Le document intitulé ‘Sites à niveau élevé de couverture : Prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables dans les pays en transition et en développement’ était au départ un rapport établi à la demande de l’ONUSIDA pour étudier les sites dans les pays en transition et en développement qui étaient considérés par les instances internationales comme des ‘sites à niveau élevé de couverture’, c’est-à-dire où plus de la moitié des consommateurs de drogues injectables avaient bénéficié d’une ou plusieurs interventions de prévention du VIH. Sept sites en tout ont été examinés, à savoir Soligorsk (Bélarus), Pskov (Fédération de Russie), Sumy (Ukraine), Dhaka (Bangladesh), Rajshahi (Bangladesh), Région administrative spéciale de Hong Kong (République populaire de Chine), et Salvador (Brésil).

Démontrant clairement que des programmes spécifiquement axés sur la lutte contre le VIH parmi les consommateurs de drogues injectable peuvent atteindre une couverture élevée, le rapport a ultérieurement été intégré à la Collection Meilleures Pratiques de l’ONUSIDA.

Caractéristiques communes des programmes à couverture élevée

Comme le document des Meilleures Pratiques le souligne, les approches efficaces de lutte contre le VIH parmi les consommateurs de drogues injectables soulèvent la controverse dans maints endroits de la planète. Ainsi, les programmes présentés ont consacré énormément d’efforts pour dissiper les craintes de la communauté et les réticences des gouvernements à l’égard de ces initiatives. On y est en général parvenu par le biais d’activités de sensibilisation menées à de nombreux niveaux, en commençant par la communauté vivant dans le voisinage immédiat du lieu où les services étaient dispensés : réunions formelles et informelles, campagnes d’information du public, participation d’administrateurs de programmes à des comités multisectoriels sur la toxicomanie et le sida, et, le plus souvent, relations suivies avec certains représentants des médias.

L’un des exemples cité est celui d’une campagne médiatique commune organisée par le ministère de la Santé, le service du contrôle des stupéfiants de la Direction générale de la sécurité et le Information Services Department du gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong. Cette campagne menée en 2002 au moyen de la télévision, de la radio et de l’Internet visait à sensibiliser le public aux problèmes de toxicomanie, aux questions relatives au sida et au rôle de la méthadone, dans le but de faire évoluer les attitudes à l’égard des toxicomanes et des personnes ayant recours à la méthadone.

Dans tous les programmes présentés, des évaluations périodiques et la diffusion des résultats ont aidé à renforcer l’appui politique et communautaire. Dans certains cas, l’appui politique s’est traduit par l’adoption de lois et de mesures qui prévoient la mise en place de services VIH et un financement public pour la mise en œuvre des programmes. « Les programmes ont plus de chances de perdurer dans les lieux où ce type d’engagement politique existe », est-il conclu dans le document des Meilleures Pratiques. 

Tous les programmes présentés dans le document considèrent la participation des services chargés de l’application des lois comme essentielle, car leur succès en dépend ainsi que la possibilité d’atteindre un nombre important de consommateurs de drogues injectables. « Les clients des programmes doivent pouvoir se rendre dans des lieux d’échange de seringues, ou des dispensaires proposant des traitements à la méthadone ou du VIH sans crainte d’être arrêtés, et les assistants sociaux qui transportent des aiguilles et des seringues neuves et usagées doivent pouvoir travailler sans qu’on leur confisque leurs fournitures », indique le rapport.

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Le document des Meilleures Pratiques souligne
aussi l’importance d’incorporer des consommateurs
de drogues injectables dans les effectifs des
programmes pour en assurer la viabilité et arriver à
un haut niveau de couverture.

Dans la plupart des sites étudiés, les services chargés de l’application des lois ont noué des relations de travail non rigides et basées sur la confiance avec le personnel des programmes et même participé en tant que partenaires à part entière à la planification et au développement des programmes. L’administrateur de programme du site de Soligorsk au Bélarus a déclaré : « Les relations avec la police sont excellentes et cela a eu des effets positifs – par exemple, la ronde ordinaire ayant été modifiée de sorte que les voitures de police évitent de passer devant le Centre d’hygiène et d’épidémiologie pendant les heures d’ouverture du programme, les usagers de drogues ont moins peur de s’y rendre ».

Le document des Meilleures Pratiques souligne également l’importance d’incorporer des consommateurs de drogues injectables dans les effectifs des programmes pour en assurer la viabilité et arriver à un haut niveau de couverture. L’un des facteurs importants du développement initial du programme de Pskov (Fédération de Russie), a été l’embauche d’un consommateur de drogues injectables comme travailleur de proximité. Sans cette participation, le document indique qu’il aurait été impossible d’établir des relations avec la communauté des consommateurs de drogues injectables, plusieurs tentatives précédemment lancées par le personnel du Centre de lutte contre le sida ayant échoué. Dans ce cas-ci et dans d’autres, le fait de nouer des relations solides et de confiance avec des usagers de drogues a été essentiel pour avoir accès aux réseaux de consommateurs de drogues injectables.

A Salvador (Brésil), le programme a pour objectif de cibler les quartiers où l’on consomme des drogues plutôt que seulement les consommateurs de drogues injectables pris individuellement. Cette approche signifie qu’une large gamme de services ont été mis en place pour former un ensemble complet d’activités de prévention du VIH et de la toxicomanie, et dispenser une assistance sanitaire et sociale. Bien que le principal objectif soit de fournir des services aux consommateurs de drogues injectables, aux fumeurs de crack et aux autres consommateurs de drogues non injectables, les services touchent également leurs familles, partenaires sexuels, voisins et autres personnes vivant dans les quartiers où l’on consomme des drogues.

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Le rapport souligne que dans la mesure où le
succès de tels programmes n’est pas
nécessairement immédiat, il faut que leur
financement soit solide, souple et durable.

Dans tous les exemples mentionnés dans le document des Meilleures Pratiques, on insiste sur le fait que les programmes sont adaptés aux spécificités de l’environnement social, politique et culturel dans lequel ils sont mis en œuvre. « Plutôt que de reproduire des modèles élaborés par d’autres pays, les responsables de la planification et de la mise en œuvre des programmes en ont étudié les principes fondamentaux et conçu des programmes de lutte contre le VIH adaptés au lieu où ils vont être appliqués ».

Toutefois, dans la mesure où le succès de tels programmes n’est pas nécessairement immédiat (en fait, aucun des programmes décrits n’a atteint un niveau élevé de couverture la première année de sa mise en œuvre), il faut que leur financement soit solide, souple et durable. « Le financement doit être suffisamment souple pour permettre une augmentation de l’utilisation des services, mais il faut également que les fonds soient engagés pour au moins deux ans afin que les programmes touchent un nombre suffisant de consommateurs de drogues injectables », est-il indiqué dans le rapport.

Compte tenu des nombreux obstacles auxquels les programmes sont confrontés, le document des Meilleures Pratiques conclut que la couverture réalisée grâce à des interventions ciblées a permis d’éviter ou de retarder les épidémies de sida parmi les consommateurs de drogues injectables dans un certain nombre de pays. Au Bangladesh, dans la RAS de Hong Kong, à Pskov, Fédération de Russie, et à Sumy, en Ukraine, on est parvenu à éviter une prévalence élevée du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables, alors que celle-ci reste élevée dans les provinces et pays avoisinants où pourtant la culture et les niveaux de consommation de drogues injectables sont similaires.

« Les études de cas des Meilleures Pratiques montrent qu’il est très possible de réaliser une couverture élevée parmi les usagers de drogues et qu’il est nécessaire d’élargir et d’intensifier considérablement les programmes de prévention et de traitement du VIH destinés aux consommateurs de drogues injectables », a déclaré Anindya Chatterjee.




Liens:

Télécharger le document des Meilleures Pratiques ‘Sites à niveau élevé de couverture : Prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables dans les pays en transition et en développement’
Lire les politiques technique de l'ONUSIDA sur les consommateurs de drogues injectables

Autres articles sur les Meilleures Pratiques de l’ONUSIDA :

Tirer les leçons de l’expérience
Riposte confessionnelle au VIH en Afrique australe
Des guérisseurs traditionnels se joignent à la lutte contre le sida
Programmes sida ciblés en Asie et dans le Pacifique

Feature Story

Le combat d’une femme contre le sida en Ukraine

13 mars 2007

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L’histoire de Tatiana Semikop commence en 1994, alors qu’elle travaillait à la police criminelle d’Odessa. Cette année-là, Tatiana fit la connaissance d’un jeune garçon de 11 ans vivant avec le VIH, qui ne savait pas où, ni vers qui se tourner pour obtenir de l’aide et du soutien. A l’époque, Tatiana en savait très peu sur le sida mais voulait aider ce garçon. Elle décida d’en apprendre plus et de découvrir comment il pouvait obtenir de l’aide. Mais plus elle cherchait, plus elle réalisait qu’il n’y avait en fait que très peu d’aide disponible.

« J’étais choquée, » dit Tatiana. Et d’ajouter : « Je n’arrivais pas à croire que personne dans le district ou même en ville ne pouvait me donner l’information que je recherchais. Personne ne semblait rien savoir, c’était comme si cette maladie n’existait pas. »

En savoir plus

Au cours de ses recherches pour en savoir plus sur le sida, Tatiana entendit parler d’un atelier organisé par l’ONUSIDA pour apporter aux forces de police des informations sur la prévention du VIH. Grâce à cet atelier, elle acquit des connaissances essentielles sur les problèmes complexes liés au sida en Ukraine, et sur les divers types d’interventions nécessaires pour arrêter la propagation de la maladie.

L’Ukraine fait face à l’épidémie de sida la plus sévère d’Europe. A la fin 2005, près de 400 000 personnes vivaient ave le VIH en Ukraine et la prévalence du VIH chez l’adulte était estimée à plus de 1,4%. L’épidémie en Ukraine s’est principalement concentrée dans les populations considérées comme les plus ‘exposées au risque’ et 60% des personnes vivant avec le VIH consomment des drogues injectables.

« L’utilisation de matériel d’injection non-stérile est le moteur principal de l’épidémie de sida en Ukraine, » dit Anna Shakarishvili, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Ukraine. Et elle ajoute : « Plus de 45% des nouvelles infections au VIH rapportées dans la première moitié de 2006 concernent des personnes consommant des drogues injectables. Mais la transmission par voie sexuelle de l’infection à partir des consommateurs de drogue augmente aussi rapidement, et le nombre d’enfants nés de mères positives au VIH continue à s’accroître ».

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Une approche sans précédent

A travers son travail dans la police, Tatiana rencontre régulièrement des consommateurs de drogues injectables et pour elle il était logique de commencer par axer son travail de prévention dans ce domaine. Avec son aide, l’Ukraine a lancé et réalisé ses premiers projets de réduction des risques liés à la consommation de drogues injectables.

Une caractéristique unique de ces programmes était la coopération avec les forces de police et l’accord du Maire de la ville d’Odessa – un point de vue novateur dans le pays à ce moment-là.

« Nous n’arrivions pas à croire que nous avions réellement osé adopter une approche aussi unique et sans précédent, » dit un des sept membres de la petite équipe qui a démarré le projet pilote. « Cela n’avait encore jamais été fait en Ukraine. »

Après ces modestes débuts, il existe aujourd’hui en Ukraine des programmes axés sur les consommateurs de drogues injectables et le VIH, qui sont devenus des outils de prévention du VIH reconnus et respectés de tous.

Douze ans plus tard

Douze ans après avoir été confrontée pour la première fois au problème du sida, Tatiana Semikop est devenue lieutenant-colonel de la police, elle est l’auteur d’une thèse sur les caractéristiques psychologiques du travail de la police en rapport avec le sida et elle dirige une des organisations non gouvernementales d'entraide et de lutte contre le sida les plus efficaces en Ukraine – Vera, Nadezhda, Lubov (‘Confiance, Espoir et Amour’). En mars de cette année, Tatiana Semikop a pour la deuxième fois été désignée ‘’Femme de l’année’’ des forces de police de la ville d’Odessa pour son engagement et son dévouement soutenus à la riposte au sida.

Inspirés par l’exemple de leur mère, les enfants de Tatiana ont suivi ses traces. Sa fille de 16 ans, Nina, donne des conférences sur le sida dans son école secondaire, participe à divers projets et écrit des articles sur le sida pour un journal de la ville. Son fils de 24 ans, Evgeny, est déjà devenu coordonnateur d’un des projets d'entraide et de lutte contre le sida à Odessa.

Vera, Nadezhda, Lubov

L’organisation de Tatiana, ‘Vera, Nadezhda, Lubo’, fournit divers services à Odessa et dans les districts voisins – y compris une unité mobile spéciale de conseil et de test volontaires, qui permet aux professionnelles du sexe d’avoir accès au test VIH et au dépistage des infections sexuellement transmissibles sur leur lieu de travail et qui aide les femmes qui ont subi des violences dans le cadre familial.

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L’organisation compte plus de 100 membres. Elle fournit des services d’information et de formation sur le sida et d’autres problèmes connexes à des institutions éducatives, en ville et dans les régions rurales. Vera, Nadezhda, Lubov publie également un journal qui s’adresse aux personnes qui consomment des drogues injectables, aux professionnel(le)s du sexe et aux gens vivant avec le VIH.

Tatiana est particulièrement fière de la création d’un centre communautaire pour les personnes vivant avec le VIH et pour les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH. « Nous organisons des randonnées dans la nature, des vacances et des expositions photographiques itinérantes, un groupe d’entraide et un club de rencontres, » dit-elle.

Travailler sur les problèmes liés au sida est devenu une source d’inspiration pour Tatiana et ses collègues. Plusieurs employés de l’organisation ont eu l’expérience de la dépendance à la drogue et ont eu connaissance de l’existence de l’organisation alors qu’ils cherchaient de l’aide. Aujourd’hui, ils ont reçu une formation et une expérience professionnelle, ils sont devenus des employés indispensables qui se sont engagés à aider les autres à traverser des situations de vie similaires.

« L’explication de notre succès est très simple », dit Tatiana. « Nous croyons en ce que nous faisons, et nous voyons tous les jours le fruit de nos efforts ».




Liens:

En savoir plus sur l’Ukraine

Lire aussi: La Conférence européenne sur le sida: Responsabilité et partenariat – Ensemble contre le VIH/sida

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Increased HIV services for drug users needed

14 novembre 2006

Increasing access to HIV prevention, treatment, care and support services for drug users and their partners is crucial to addressing the issue of growing HIV infections related to injecting drug use in the Middle East and North Africa region.

This was the overwhelming conclusion reached by regional representatives from law enforcement agencies, national AIDS programmes, NGOs, researchers, community representatives, people living with HIV and UN organizations who joined at a regional workshop on the issue of HIV and drug use in the region, held in Cairo, Egypt from 5 – 8 November.

Throughout the 3-day discussions, participants from the Arab countries, Afghanistan, Iran and Pakistan affirmed that drug use is an important risk factor in facilitating spread of HIV that calls for immediate action. Joint efforts of police, national AIDS actors, NGOs, drug users and of people living with HIV were recognized as fundamental elements in the prevention of HIV among drug users and their partners.

While significant efforts are being undertaken in a number of countries to reach out with HIV preventive services to drug users communities, limited capacities coupled with discrimination against drug users hamper implementation of wider-scale programmes.

“From my personal experience and my field work on reducing harm related to drug use, I suggest training more drug users and ex-drug users –to build their skills in order to promote and implement [HIV preventive] programs in the region,” an ex-drug user and outreach worker said in the workshop.

New initiatives for building capacities of civil society actors on implementing harm reduction measures and networking in the region were discussed and examined.

“Participation in this workshop has allowed an exchange of international experiences among NGOs and governments, and a discussion of the strategic approaches to planning at the national level to protect against the harms and risks of drugs and related HIV. It has created cooperation between [national stakeholders]…and encouraged civil society actors to assist and support alternative programs for drug users,” police participants from one of the Gulf countries said.

As part of the workshop, UNAIDS and UNODC launched the finalized Rapid Situation Assessment on Drug Use and HIV in Algeria and Morocco, as well as facilitate consensus on programmatic follow up for all participating countries. WHO and the International Harm Reduction Association launched a project on strengthening the role of civil society in harm reduction for injecting drug users in the Middle East and North Africa.

Although the main mode of HIV transmission in the Middle East and North Africa remains unprotected sexual contact, injecting drug use is an increasingly important factor in the region’s epidemics.

Feature Story

Addressing HIV and drug use in the Middle East and North Africa

03 novembre 2006

Although the main mode of HIV transmission in the Middle East and North Africa remains unprotected sexual contact, injecting drug use is an increasingly important factor in the region’s epidemics.

The spread of HIV among drug users appears to be closely related to evolving patterns of drug use in the region in recent decades. Evidence suggests increase in number of drug users, decrease in the age at first use of drugs and some indication of an increased percentage of women using drugs in several countries.

The United Nations Office of Drugs and Crime (UNODC) estimates there are 400,000 injecting drug users in Arab countries and approximately 200,000 in Iran. These figures do not include a recent increase in numbers in Afghanistan which have been observed.

The sharing of contaminated injecting equipment among injecting drug users has become the predominant route of HIV infection in at least two countries since the mid to late 1990s – Iran and Libya –where a concentrated epidemic now appears to be well established.

“This is a real and growing issue for countries in the Middle East and North Africa. And although we are seeing increasing willingness to introduce HIV prevention and treatment programmes for drug users, focused efforts are needed urgently to ensure access to services for all drug users and their partners,” said Oussama Tawil, Director of UNAIDS’ Regional Support Team, Middle East and North Africa.

Over the last years, UNAIDS and UNODC have supported assessments on drug use and HIV-related risks in Algeria, Egypt, Libya, Morocco, as well as in Oman and Syria, as part of efforts to better understand trends and dynamics of the epidemics in the region and to increase HIV prevention efforts.

Main findings ensued suggest that needle sharing, ranging from 40 to 60%, coupled with low knowledge on AIDS, limited access to health and HIV-related services, stigma and discrimination, and other associated risk factors, are among some of the challenges faced by the region to reduce HIV risks and vulnerability among injecting drug users.

Within the assessments, researchers spoke to drug users about their thoughts and fears: “If I enter [a treatment center] I'll be marked, and my future is over. I will not be able to do anything, neither work nor life," said one of the participant.

“Drug use and other risk behaviors remain stigmatized in the region, which is why we must forge strong partnerships with different sectors, such as the national AIDS programmes, non-governmental organizations, drug users, people living with HIV and law enforcement agencies, to be able to better understand the epidemic and implement concrete solutions,” said Mr Tawil.

Foundations for an increased response to address HIV risks and vulnerability among drug users have been established in some countries and are underway in others. In Iran – considered a global best practice model – HIV-related initiatives for injecting drug users inside and outside prisons are now being scaled up beyond the pilot levels.

In an example of a bold movement to better tackle the issue of HIV and drug use in the region, representatives from law enforcement agencies, national AIDS programmes, NGOs, researchers, community representatives, people living with HIV, UN organizations and other partners will join at a regional workshop to be held in Cairo, Egypt from 5 – 8 November.

The workshop— “Towards Implementation of a Comprehensive HIV response and AIDS Response Among Drug Users in the Middle East and North Africa”— convened by UNAIDS and its cosponsors UNODC and the World Health Organization (WHO) as well as the German Technical Coorperation (GTZ), will welcome participants from 16 countries and aims to build capacities on programming and implementing HIV prevention, treatment and care interventions among drug users.

As part of the workshop, UNAIDS and UNODC will launch the finalized Rapid Situation Assessment on Drug Use and HIV in Algeria and Morocco, as well as facilitate consensus on programmatic follow up for all participating countries. WHO and the International Harm Reduction Association will also launch the project on strengthening the role of civil society in harm reduction for injecting drug users in the Middle East and North Africa.

“This gathering bringing together wide diversity of partners is unique for the region and a turning point for action on drug use and HIV in the region” Mr. Tawil said.

Feature Story

China province project reaches out to young people

06 septembre 2006

The guidebooks call it ‘remote’, ‘undiscovered’ – China’s south-western province of Guizhou is home to some examples of extreme natural beauty including China’s largest waterfall, the ‘Huangguoshu’ and the Zhijin Caves, famous for their massive-scale stalagmite stone pillars.

But despite its remote location and idyllic surroundings, the province, like every other in China, is increasingly affected by HIV. From a few individual reported cases in 1993, it is currently estimated that about 37,000 people in Guizhou are living with HIV. There are signs of the epidemic becoming progressively generalized and increasingly women are becoming infected.

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With hope and help – A self-help group for people living with HIV in Guizhou

A joint HIV prevention and care project, run by Guizhou provincial authorities, and UNAIDS` Cosponsor UNICEF is making some headway towards tackling the growing figures and at the same time involving people and groups from all sectors in the AIDS response. Established in 2001, the project focuses particularly on young people, tackling the often difficult issue of injecting drug use and its crossover with HIV, as well as providing care and support for people living with HIV.

“The initiative contains three key areas – development of a strategic plan on AIDS involving high-level advocacy and media mobilization; HIV prevention among children and young people in and out of school and within drug rehabilitation centres; and care and support to children living with HIV and their families,” said Christian Voumard, UNICEF Representative and chairman of the UN theme group on AIDS in China.

The project aims to build and involve all key officials and provincial groups in the AIDS response. Vice Provincial Governor of Guizhou Wu Jiafu underlines how the initiative has helped bring people together. “As government officials, we now know how we can work together with multiple sectors to confront AIDS and support people living with and affected by HIV. This network is now implementing the national policies and local policies to support young people, people living with HIV and their families to fight against the disease and its social impact,” he said. 

“Though the resources here are very limited, we’re confident that we can get ahead of the HIV epidemic with the participation of all these young people and people infected and affected,” he added.

Results so far have been extremely encouraging. Provincial policies on HIV have been put in place and training sessions with authorities and project managers are already underway. Since the project’s inception, 45 high schools have developed curriculum on HIV and drug use prevention in eight of the province’s prefectures, reaching more than 70,000 children and young people.

Voluntary testing and counselling services have been set up within seven drug rehabilitation centres across the province. 

“By knowing my HIV status and with all the knowledge of prevention of HIV, I will stop sharing needles with my friends and engaging in high risk sex,” said one young man at the Tongren prefecture drug rehabilitation centre.

Through the initiative, gradually people living with HIV are being brought to the forefront of the response in the province. A number of self-help groups of people living with HIV have been developed with the participation of 50 people living with HIV. More than 100 family members and 26 children and their families participated in care and support campaigns in the prefectures of Guiyang and Tongren, receiving community based care for family life and schooling.

“I never imagined it could be possible that authorities and big organizations would care about us –people living with HIV—and our children,” said one man living with HIV from Tongren prefecture who has been involved in the programme. “I lost my hope because of the pain of disease, social discrimination and poverty, but this is helping to restore the hope by supporting me and my children.”

UNICEF was the first major donor on AIDS in Guizhou province and provided some of the ground work for other donors’ work in the area. Programmes supported by the US Center for Disease Control and the Global Fund to Fight AIDS, TB and Malaria (Round 4) have since benefited from this in their support to Guizhou.

UNICEF will continue to support the project in their new 2006-2010 programme and activities will be expanded to include prevention of mother to child transmission of HIV (PMTCT) and increasing care and support for children affected by AIDS.

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The joint project in Guizhou is focusing particularly on young people

“This programme has been an example of bringing together a variety of different groups within the AIDS response – and crucially invovles young people and people living with HIV,” said UNAIDS Country Coordinator for China, Joel Rehnstrom.

“We are seeing the project help reduce numbers of new infections, as well as break down the barriers and taboos of involving people living with HIV – which in turn is breaking down stigma and discrimination related to HIV.”

UNAIDS Executive Director Peter Piot is visiting China from 7 – 12 September to encourage continued leadership and commitment and to mobilize a truly multi-sectoral response to AIDS in China. As part of his visit, Dr Piot is participating in a three-day mission to Guizhou, visiting the Hui Long community and Zhijing County. Dr Piot will meet with representatives of provincial government and city leaders and visit various key sites that focusing on HIV and drug use.



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