Gender equality

Press Release

L’ONUSIDA et ONU Femmes s’unissent contre le sida

La dernière-née des organisations des Nations Unies rejoint l’ONUSIDA afin d’élargir l’accès des femmes et des filles aux services en matière de VIH.

Genève, le 5 juin 2012—L’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes) est la onzième organisation des Nations Unies qui rejoint le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) en tant qu’organisme coparrainant.

L’engagement officiel d’ONU Femmes en tant que coparrainant de l’ONUSIDA, approuvé aujourd’hui lors de la réunion du Conseil de coordination du programme de l’ONUSIDA, renforcera les actions de la famille de l’ONUSIDA sur l’égalité des sexes dans le contexte du VIH et améliorera la collaboration avec les gouvernements, les partenaires internationaux, les organisations de femmes et le mouvement pour les droits des femmes.

« ONU Femmes est fière de rejoindre l’ONUSIDA. Nous sommes convaincus que la seule stratégie réellement efficace face au VIH passe par l’autonomisation des femmes et la garantie de leurs droits, de sorte qu’elles puissent se protéger de l’infection, surmonter la stigmatisation et bénéficier d’un meilleur accès au traitement et aux soins », a commenté Michelle Bachelet, la Directrice exécutive d’ONU Femmes. « Nous avons hâte d’intensifier nos efforts en partenariat avec la famille de l’ONUSIDA pour combattre l’épidémie ».

L’égalité des sexes ainsi que le respect des droits et de la santé sexuelle et reproductive des femmes, en particulier de celles vivant avec le VIH, sont essentiels à une riposte efficace au VIH. La persistance des inégalités entre les sexes et des violations des droits des femmes continuent d’accentuer la vulnérabilité des femmes et des filles au virus et de les empêcher d’accéder aux services en matière de VIH. En 2010, quelque 17 millions de femmes vivaient avec le VIH qui reste la première cause de mortalité dans la population féminine en âge de procréer.

« Je pense que nous devons et pouvons faire beaucoup mieux pour les femmes et les filles. Les solutions durables permettant aux femmes de se protéger du VIH, de la violence et de la pauvreté restent encore trop peu nombreuses », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Le partenariat avec ONU Femmes consolidera nos efforts pour promouvoir l’égalité des sexes et soutenir l’autonomisation des femmes partout dans le monde, à travers la riposte au VIH. »

L’ONUSIDA travaillera en étroite collaboration avec ONU Femmes dans divers domaines, notamment en traitant les corrélations entre le VIH et la violence à l’égard des femmes, en intégrant l’égalité des sexes à la planification nationale du VIH et en utilisant des stratégies qui promeuvent le leadership des femmes vivant avec le VIH et des femmes affectées par ce virus et leur participation à la prise de décisions. L’ONUSIDA et ONU Femmes œuvreront aussi au renforcement des institutions nationales pour leur permettre d’honorer les engagements pris concernant l’égalité des sexes et les droits des femmes dans le contexte du VIH.

« En tant que jeune femme vivant avec le VIH, voir que l’ONUSIDA et ONU Femmes unissent leurs forces contre le sida me réconforte. J’ai constaté pour l’avoir vécu comment des environnements propices et des services basés sur les droits peuvent permettre aux femmes vivant avec le VIH de prendre le contrôle de leur corps et de leur vie », témoigne Helena Nangombe Kandali, une jeune Namibienne. « La participation d’ONU Femmes à l’ONUSIDA en tant que coparrainant marque un progrès en faveur du soutien des femmes du monde entier, en particulier de celles qui vivent avec le VIH. »

Créée en 2010 par l’Assemblée générale des Nations Unies, ONU Femmes est le résultat de la fusion de quatre composantes distinctes du système des Nations Unies dédiées exclusivement à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, à savoir la Division de la promotion de la femme, l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme, le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).


Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
ONU FEMMES
Oisika Chakrabarti
tel. +1 646 781 4522
oisika.chakrabarti@unwomen.org

Press centre

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Faire de l'égalité des sexes une priorité dans la riposte au sida au Libéria

11 avril 2012

Un groupe de femmes revenant de la ferme avec des légumes à vendre sur un marché des faubourgs de Monrovia, au Libéria.
Photo : VII Photo/Marcus Bleasdale

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (Liberian Women’s Empowerment Network – LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante. Violée par des soldats pendant la guerre civile libérienne, elle s'est retrouvée enceinte alors qu'elle n'était qu'une jeune femme. Plusieurs années après, elle est tombée malade et a été diagnostiquée séropositive au VIH. Brusquement, elle a été abandonnée par ses proches, qui ont même commencé à parler de l'endroit où elle devrait être enterrée.

Heureusement, un pasteur luthérien lui a alors offert un endroit où habiter et l'a orientée vers une clinique où elle a pu recevoir un traitement contre le VIH. Elle a ensuite trouvé un soutien social au sein d'un groupe de femmes qui, comme elle, avaient été victimes de violences sexuelles. Aujourd'hui, Cynthia prend ses médicaments antirétroviraux deux fois par jour, tous les jours : elle respire la santé et possède un charisme puissant. « Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin », explique-t-elle.

Bien que le Libéria soit en train de se redresser après ce conflit, les violences sexuelles restent courantes. Des études montrent que 29 % des femmes, même mariées, ont été victimes de violences physiques ou sexuelles perpétrées par un partenaire intime masculin au cours des 12 derniers mois.

Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin

Cynthia Quaqua, Présidente du Liberian Women’s Empowerment Network

Ces violences sont à la fois la cause et la conséquence de la vulnérabilité des femmes au VIH. Au Libéria, les femmes représentent 58 % des adultes vivant avec le VIH. Les jeunes femmes et les filles sont particulièrement touchées, avec une prévalence du VIH équivalant à plus du double de celle de leurs compatriotes masculins. La stigmatisation associée au VIH et la violence sexiste représentent un obstacle majeur à l'accès des femmes au traitement contre le VIH et aux services de prévention.

La Présidente du Libéria et première femme élue à la tête d'un gouvernement en Afrique, S. E. Ellen Sirleaf Johnson, a mis l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes au cœur de l'agenda de développement post-conflit de son pays. Le Libéria a été le premier pays à mettre en pratique l'Agenda de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles, qui fixe des priorités stratégiques de défense des droits des femmes et des filles et soutient l'égalité des sexes à travers la riposte au VIH.

De même, la riposte nationale au VIH met en avant l'égalité des sexes comme un investissement judicieux pour des programmes plus efficaces, sous la houlette de la Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement Julia Duncan Cassell. « Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux », explique Mme Cassell.

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante.
Photo : ONUSIDA

Un bilan à mi-mandat de la mise en œuvre du plan opérationnel national a eu lieu à Monrovia la première semaine d'avril, avec des partenaires issus du gouvernement, de la société civile, des organisations confessionnelles, des réseaux de femmes vivant avec le VIH et des institutions des Nations Unies.

Ce bilan a fait état de progrès significatifs accomplis dans l'incitation et le soutien en faveur de l'engagement politique pour lutter contre le VIH et la violence sexuelle au Libéria. La collecte de données sur les violences sexuelles et sexistes s'est accrue et les structures de rapport ont été harmonisées, permettant de procéder à une collecte de routine d'informations stratégiques destinées à éclairer les programmes nationaux.

Depuis le lancement du plan opérationnel, les ministères ont mis en place des bureaux de coordination sur le VIH et l'égalité des sexes avec des ressources nationales dans le but d'appuyer les programmes de lutte contre le VIH et pour l'égalité des sexes, et les services anti-VIH, les services sexospécifiques et les services de santé reproductive ont été intégrés dans les politiques nationales. Une coalition d'acteurs a été créée pour lutter contre les violences sexistes et le VIH, ainsi que pour contribuer à la lutte contre ces problèmes de violence sexiste de manière plus large. Cette coalition se réunit chaque mois pour contrôler l'avancée des activités.

Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux

Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement

Parmi les autres évolutions positives, l'engagement actif des associations et des réseaux de femmes vivant avec le VIH dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l'élargissement de l'accès à des services anti-VIH et de santé intégrés pour les femmes.

Il reste toutefois des défis à relever, notamment la nécessité d'élargir l'accès à des ressources financières nationales suffisantes et d'assurer une coordination plus efficace entre les différents acteurs afin de maximiser l'impact collectif.

« L'ONUSIDA et ses organismes coparrainants réitèrent leur engagement en faveur de l'intensification des efforts de lutte contre le VIH et les violences sexuelles en ciblant le développement d'une responsabilisation mutuelle sur les résultats, en créant des partenariats pour l'appropriation par le pays et en maximisant l'efficacité des programmes à travers l'innovation et l'intégration », a indiqué David Chipanta, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Libéria.

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Les hommes jouent leur rôle dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et la survie de leurs mères

21 mars 2012

Les hommes se réunissent pour évoquer des questions culturelles et sociales liées à la justice et à l'égalité entre les sexes.

Assis sur une chaise traditionnelle dans un Dare, un forum de rencontre spécial, le Chef Chiveso, de la province du Mashonaland central au Zimbabwe, parle aux hommes de la possibilité de voir naître des enfants non infectés par le VIH et de prolonger la vie de leurs mères. Pour cela, insiste le Chef, il est nécessaire de lutter contre des pratiques culturelles et religieuses négatives qui peuvent nuire aux actions communautaires de riposte au VIH.  « En tant que chef, je vais continuer à soutenir et à mener des actions pour la santé dans mon village, pour que les familles puissent vivre mieux ».

Le Chef Chiveso bénéficie de l'appui de Padare, le forum des hommes sur les questions sexospécifiques, organisation zimbabwéenne travaillant avec les chefs traditionnels du Mashonaland pour influer sur l'opinion publique sur différents thèmes qui touchent la communauté. Parmi ces thèmes, la promotion des services anti-VIH et la mobilisation des hommes pour une participation active aux actions de prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Les hommes jouent un rôle essentiel dans la définition des pratiques communautaires. Selon la tradition, les hommes zimbabwéens avaient pour habitude de se réunir autour d'un feu ou sous un arbre pour parler des sujets intéressant la communauté et prendre des décisions, tout en excluant les femmes et les enfants. Cette pratique a nourri les inégalités entre les sexes, puisque la plupart des décisions ne tenaient pas compte du point de vue des femmes.

Le but de Padare est de mettre un terme à cette pratique masculine d'exclusion et de réunir les chefs traditionnels et locaux, les pasteurs, les grands-pères, les pères, les oncles et les frères pour discuter des questions culturelles et sociales liées à la justice et à l'égalité entre les sexes, notamment l'appui aux programmes d'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

« Au sein de ces communautés, les hommes occupent des positions et possèdent des pouvoirs et des privilèges issus des systèmes de valeurs patriarcales. Nous utilisons les pouvoirs des hommes pour en faire des agents du changement social dans leurs communautés », explique Kevin Hazangwi, directeur de Padare.

Le Plan stratégique national de lutte contre le sida du Zimbabwe vise à réduire le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant de 14 % en 2010 à 7 % en 2013 et moins de 5 % d'ici 2015. À l'heure actuelle, les chiffres du gouvernement indiquent une couverture de 70 % des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant dans le pays.

Faire entendre les voix de la communauté dans la lutte contre le VIH

À travers l'initiative de Padare, le Chef Chiveso fait participer les hommes à des dialogues ouverts dans lesquels les membres de la communauté sont incités à lutter contre les comportements à risque dans le village et à mieux comprendre les services de prévention, de traitement et de soins en matière de VIH. Ces dialogues interactifs, baptisés Conversations communautaires, permettent la prise de décision et les actions concernant l'élimination du VIH au sein de la communauté.

« Ce programme m'a appris beaucoup de choses sur les médicaments antirétroviraux existants et les services de prévention du VIH », explique Tatenda, un père plein de fierté qui vit avec le VIH. « J'étais aux côtés de ma femme lors de l'accouchement. Aujourd'hui je suis père de jumeaux nés sans le VIH ».

Nous utilisons les pouvoirs des hommes pour en faire des agents du changement social dans leurs communautés

Kevin Hazangwi, directeur de Padare

Padare organise également des réunions consultatives pour puiser dans les riches traditions locales. Ces réunions permettent aux communautés d'identifier les lacunes dans les connaissances, les attitudes, les comportements et les pratiques culturelles qui nuisent à la riposte au sida. Dans le cadre de ces discussions ouvertes, les membres de la communauté peuvent soulever des questions essentielles et apporter des solutions sans personnaliser ces questions. La succession des épouses et le don d'une jeune fille pour l'apaisement des esprits (qui consiste à donner en gage une jeune fille en échange d'un pardon pour des actes criminels ou pour apaiser l'esprit d'une personne assassinée) comptent parmi les pratiques culturelles négatives qui sont évoquées.

Une plate-forme de plus haut niveau baptisée Indaba est également utilisée par Padare pour engager les chefs eux-mêmes à défendre l'intensification des actions au sein de leurs communautés respectives. Un tel dialogue permet aux chefs de s'entendre sur des politiques de lutte contre le VIH raisonnables qui garantissent l'implication des hommes dans la prévention des nouvelles infections à VIH au niveau de la communauté et au niveau national.

« En tant que chefs, nous devons jouer un rôle majeur dans la sensibilisation de nos communautés. Il s'agit avant tout de défendre le droit des enfants à une vie digne, car les bébés que nous perdons sont peut-être les infirmières, les médecins et les enseignants de notre société de demain », ajoute le Chef Chiveso.

Les chefs traditionnels sont les gardiens de la culture

Les chefs religieux du Mashonaland central agissent également pour changer les pratiques religieuses et culturelles négatives et élargir l'accès aux services au sein de leurs communautés.

« La religion et l'église ont été accusées d'être à l'origine du chauvinisme masculin et du patriarcat. Nous nous engageons à en faire une source d'espoir, d'information et de santé », déclare le pasteur Sifelani de l'Église anglicane de Bindura. « Elle est désormais révolue, l'époque où nous encouragions les gens à se débarrasser des médicaments antirétroviraux parce qu'ils avaient été guéris et où nous accusions la sorcellerie et non le VIH d'être la cause de la maladie et de la mort ».

Les chefs traditionnels sont considérés comme les gardiens de la culture et jouent donc un rôle fondamental pour faire changer les attitudes de la société. Réunir les communautés pour discuter de ces questions avec leurs propres mots a un effet positif sur l'élargissement du recours aux services anti-VIH. Il existe une grande latitude de reproduction de ce modèle de programme en Afrique subsaharienne, où l'idée des forums masculins est culturellement adaptée et peut être associée aux pratiques passées et actuelles.

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Un groupe de travail de haut niveau pour lutter contre l'inégalité entre les sexes

08 décembre 2011

Le prof. Shiela Tlou, directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe, lors de son intervention pour le lancement du Groupe de travail sur les femmes, les filles, l'égalité des sexes et le VIH en Afrique orientale et australe.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

Un nouveau groupe de travail de haut niveau sur les femmes, les filles, l'égalité entre les sexes et le VIH en Afrique orientale et australe a été créé lors de la 16e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA). Ce groupe de travail va s'engager dans une activité de sensibilisation politique de haut niveau en appui aux actions nationales d'intensification et du suivi de la mise en œuvre du projet Déclaration de Windhoek : femmes, jeunes filles, égalité des sexes et VIH.

Le projet Déclaration de Windhoek (avril 2011) recommande d'agir dans sept domaines clés, notamment la santé sexuelle et reproductive, l'adoption d'une approche impliquant plusieurs parties prenantes pour lutter contre les violences faites aux femmes, ainsi que le VIH et le droit et l'égalité des sexes et le VIH. 

Juste après le lancement du groupe de travail, ses membres ont participé à une session spéciale intitulée Accès universel : sommes-nous incapables de répondre aux besoins des femmes et des filles ?, lors de laquelle ils ont fait le point sur les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes et les jeunes filles dans toute l'Afrique.

« Nous constatons que les femmes sont les plus touchées en termes d'infection par le VIH, mais qu'en matière de leadership elles sont en bas de l'échelle », a indiqué le Dr Speciosa Wandira, ancienne vice-présidente de l'Ouganda. « Le monde est dangereux parce qu'il est entre les mains d'un seul des deux sexes. Pourtant, c'est à nous de déterminer ce qu'il nous faut ».

Nous devons nous appuyer sur des hommes exemplaires pour montrer qu'aimer et prendre soin des femmes fait bien partie du comportement masculin

Prof. Sheila Tlou, directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique orientale et australe.

Les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables au VIH et représentent 64 % des infections chez les jeunes dans le monde. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes représentent environ 70 % des jeunes vivant avec le VIH.

Outre le Dr Speciosa, le groupe se compose du Dr Fatma Mrisho, présidente du groupe de travail et directrice exécutive de la Commission sida de Tanzanie, du Dr Elhadj As Sy, directeur régional de l'UNICEF pour l'Afrique orientale et australe, du prof. Shiela Tlou, directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe, de Mme Lois Chingandu, directrice exécutive de SAfAIDS, de Hon. Naomi Shaban, ministre de l'Égalité des sexes du Kenya et de Hon. Thandi Shongwe, sénatrice et membre du Parlement du Swaziland.

Les membres du groupe de travail ont décrit les directions que le groupe va prendre pour donner aux femmes les moyens de s'émanciper et responsabiliser les gouvernements afin d'assurer l'élaboration de politiques positives et la mise en place d'environnements juridiques aptes à protéger les femmes et les jeunes filles.

« De nombreux pays ont mis en place des services d'assistance juridique. Toutefois, leur mise en œuvre est difficile en raison de la pression sociale et de lois culturelles archaïques », a expliqué Mme Shongwe.

Les participants ont défini la nécessité d'engager un leadership politique pour lutter contre les normes et lois culturelles néfastes telles que le mariage précoce et la succession des épouses. L'implication des hommes et des garçons dans le combat pour l'égalité des sexes est également importante. « Nous savons ce que nous voulons », a déclaré Mme Shaban. « Mais nos hommes ne sont pas informés de ce que nous voulons ».

« Nous devons nous appuyer sur des hommes exemplaires pour montrer qu'aimer et prendre soin des femmes fait bien partie du comportement masculin », a ajouté le prof. Tlou.

L'idée de ce groupe de travail a vu le jour lors de la Réunion technique sur les femmes, les jeunes filles, l'égalité des sexes et le VIH, organisée conjointement par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et l'ONUSIDA.

Cette réunion, qui s'est tenue en avril 2011 à Windhoek, en Namibie, a rassemblé des représentants des gouvernements et de la société civile des Comores, d'Éthiopie, du Kenya, du Malawi, du Rwanda, du Swaziland, de Tanzanie, d'Ouganda et de Zambie, ainsi que les directeurs régionaux de l'ONUSIDA, de l'UNICEF, du FNUAP et d'ONU Femmes.

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Intégration des droits de l'homme, de l'égalité des sexes et de la prévention du VIH dans les ripostes nationales au VIH

27 septembre 2011

Photo : ONUSIDA

L'ONUSIDA a réuni près de 60 participants de 12 pays d'Afrique de l'Est et australe à un atelier de formation de 3 jours sur l'expansion des droits de l'homme, de l'égalité des sexes et des programmes de prévention du VIH dans les ripostes nationales au VIH. L'atelier s'est déroulé à Johannesburg du 20 au 23 septembre.

Les participants ont examiné comment incorporer dans leurs Plans stratégiques nationaux (PSN) des programmes pouvant réduire la stigmatisation, prendre en charge l'inégalité des sexes et augmenter l'accès à la justice dans le contexte du VIH. Les programmes analysés étaient ceux de la Déclaration politique 2011, adoptée par les États membres à la Réunion de haut niveau de l'ONU sur le sida, qui étaient jugés indispensables pour prendre en charge la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans les ripostes nationales au VIH.

Les gouvernements se sont engagés à mettre en œuvre des programmes axés sur la sensibilisation des forces policières et des juges, la formation des travailleurs de santé en matière de non discrimination, de confidentialité et de consentement éclairé, le soutien aux campagnes nationales de sensibilisation aux droits de l'homme, aux connaissances juridiques et aux services juridiques, ainsi que la surveillance de l'impact de l'environnement juridique sur la prévention, le traitement, les soins et l'appui en matière de VIH. Ils se sont également engagés à protéger les droits des femmes et à mettre fin à la violence sexiste dans le contexte du VIH.

Les participants se sont accordés à dire que des programmes anti-VIH basés sur les droits de l'homme et l'égalité des sexes étaient indispensables pour que les ripostes nationales au sida soient plus axées sur les personnes. « À moins que les environnements juridique et social ne protègent les personnes vivant avec le VIH ou vulnérables au VIH, ces dernières ne voudront ou ne pourront pas se présenter pour bénéficier d'une prévention et d'un traitement du VIH » a souligné Sheila Tlou, directrice de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique de l'Est et australe.

Pendant l'atelier, chaque équipe nationale participante a passé en revue une analyse des droits de l'homme et de l'égalité des sexes dans leur Plan stratégique national réalisée en amont de la réunion par l'Alliance internationale contre le VIH/sida et la Division de la recherche sur l'économie de la santé et le VIH/sida (Heard). Ces analyses ont confirmé les résultats d'études précédentes indiquant que les droits de l'homme et l'égalité des sexes sont souvent cités comme des principes importants dans l'introduction des PSN, et que certains programmes visant à les appuyer peuvent être mentionnés. Cependant, ces programmes ne sont souvent pas inclus dans la phase de détermination des coûts et de budgétisation, et donc rarement évalués ou à l'échelle lors de leur mise en œuvre.

« Il est impératif que nous promouvions l'intégration des droits de l'hommes et des principes d'égalité des sexes dans notre PSN. Nous devons passer de la simple reconnaissance de ces principes à leur application au premier rang de la riposte à l'épidémie de VIH » a reconnu Sylvie Pool du Département des affaires juridiques au Seychelles au nom de son équipe nationale.

À moins que les environnements juridique et social ne protègent les personnes vivant avec le VIH ou vulnérables au VIH, ces dernières ne voudront ou ne pourront pas se présenter pour bénéficier d'une prévention et d'un traitement du VIH

Sheila Tlou, directrice de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique de l'Est et australe

À l'issue de l'atelier, chaque équipe nationale avait élaboré des plans d'action nationaux comprenant des engagements spécifiques d'intégrer des programmes sur les droits de l'homme et l'égalité des sexes dans leurs PSN. Ces engagements incluent l'examen des plans stratégiques nationaux afin d'identifier les lacunes en matière de droits de l'homme et d'égalité des sexes, déterminer les coûts des activités en faveur des droits de l'homme et de l'égalité des sexes, sensibiliser la société civile aux questions des droits de l'homme et de l'égalité des sexes pour qu'elle dispose d'informations plus approfondies dans leurs processus de planification nationaux, et de mobiliser des fonds supplémentaires pour mettre en œuvre des programmes anti-VIH intégrant les principes des droits de l'homme et de l'égalité des sexes.

« Si l'intégration des droits de l'homme et de l'égalité des sexes dans le plan stratégique national de lutte contre le sida semblerait difficile parmi les différentes priorités, c'est possible ! » a déclaré M. Lole Laile Lole, président du réseau de personnes vivant avec le VIH au Sud-Soudan.

Les participants à l'atelier incluaient des experts techniques engagés dans la planification stratégique anti-VIH à échelle nationale, des fonctionnaires des commissions nationales sur le sida, des Ministres de la santé, de l'égalité des sexes et de la planification, des organisations de la société civile et des personnes vivant avec le VIH. Une série d'intervenants ont également participé, notamment le PNUD, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, la Banque mondiale, l'Alliance internationale contre le VIH/sida, Athena et Heard.

Les pays sélectionnés pour participer à la formation étaient déjà engagés dans l'adoption ou la révision de leurs plans stratégiques nationaux afin de guider leur riposte à l'épidémie de VIH. Deux autres ateliers du même genre se tiendront en 2011, l'un en Asie Pacifique et l'autre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

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Un nouveau film documentaire pour mettre fin à la violence envers les femmes et les filles

31 août 2011

Photo : Sonke Gender Justice

Un nouveau film documentaire suivant quatre personnes en Afrique vise à remettre en cause la patriarchie, mettre fin à la violence des hommes envers les femmes et promouvoir l'égalité des sexes. Produit par Sonke Gender Justice et MenEngage, le film intitulé Une voie vers la justice : impliquer les hommes dans les droits de la Femme et la transformation des genres s'axe sur les thèmes du sexe, du VIH et des droits de l'homme.

« Nous devons développer des initiatives créatives pour transformer les normes sexistes et faire tomber les barrières culturelles pour créer de nouvelles virilités. En favorisant le leadership des femmes et des hommes pour l'égalité des sexes, nous pouvons créer des sociétés plus sûres et plus justes, et mettre fin à la violence envers les femmes et les filles », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Nous devons développer des initiatives créatives pour transformer les normes sexistes et faire tomber les barrières culturelles pour créer de nouvelles virilités

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans le film, les protagonistes parlent des difficultés auxquelles ils ont été confrontés et qu'ils ont surmontées. David Tamba, un sierra-léonien dont la femme a été victime d'un viol collectif par des rebelles, a commencé à travailler avec d'autres hommes dans les camps de réfugiés. « Tous les hommes étaient considérés comme méchants. Mais il y avait aussi des hommes pacifistes, qui avaient également souffert ; le seul moyen d'inverser la tendance était donc de parler à nos camarades de sexe masculin et de lancer une campagne en faveur de l'égalité des sexes et de l'émancipation des femmes », a déclaré M. Tamba.

La violence et la menace de violence nuisent à la capacité des femmes et des filles de se protéger contre l'infection au VIH et de prendre des décisions saines. La prévalence des premiers rapports sexuels forcés chez les adolescentes de moins de 15 ans est comprise entre 11 % et 45 % dans le monde. Les adolescentes et les jeunes femmes font partie des groupes les plus vulnérables à l'infection au VIH.

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Améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles grâce à la riposte au VIH

19 juillet 2011

En marge de la conférence 2011 de l'IAS organisée à Rome du 17 au 20 juillet 2011, l'ONUSIDA, en collaboration avec la Coalition mondiale sur les femmes et le sida (GCWA), ATHENA, Salamander Trust, WECARe+ et Network Persone Seropositive, a arrangé une réunion dans le but de discuter de la manière dont la riposte au VIH pourrait aider à améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs de toutes les femmes, y compris celles qui vivent avec le VIH, à toutes les étapes de leur vie.  

En effet, les femmes vivant avec le VIH sont touchées par la stigmatisation, la discrimination et la violence sexiste ; elles ne peuvent accéder à l'ensemble des services disponibles et sont lésées dans leurs droits fondamentaux. Dans le cadre des services de santé, elles disposent souvent de choix limités en matière de planification familiale, elles souffrent de la désapprobation des prestataires de services au regard de la satisfaction de leurs désirs sexuels et de fertilité, et elles sont même parfois contraintes de se faire stériliser ou avorter, ce qui constitue une violation flagrante de leurs droits sexuels et reproductifs. Les participants ont reconnu que l'amélioration de la santé et des droits des femmes dans toute leur diversité est fondamentale pour le succès de la riposte au VIH, tout comme la riposte au VIH est essentielle pour assurer la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes.

Cet événement a aussi été utilisé comme une plate-forme pour lancer le rapport  (en anglais). Rédigé par l'ONUSIDA et le réseau ATHENA, il contient des études de cas sur des actions communautaires visant à améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes par le biais de la riposte au sida et inversement, selon différentes perspectives. Ce rapport atteste que les femmes sont confrontées à des problèmes spécifiques (comme la violence sexiste) pour accéder à la santé et à leurs droits sexuels et reproductifs et pour exercer ces derniers. En outre, elles ont plus de mal à accéder aux services de prévention, de soins et de soutien en matière de VIH.

Les femmes et les filles doivent être soutenues à tous les niveaux, et notamment à celui des communautés ; elles ont droit à des services de qualité qui répondent à leurs besoins et à ceux de leur communauté

Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA

« Les femmes et les filles doivent être soutenues à tous les niveaux et à toutes les étapes de leur vie ; elles ont droit à des services de qualité qui répondent à leurs besoins et à ceux de leur communauté », a déclaré le Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA.

Tirer les leçons de ces études de cas communautaires est une opportunité d'améliorer la riposte au sida, sur la base des Objectifs du Millénaire pour le développement et de la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011. Ces études de cas mettent en évidence que, pour que les ripostes soient efficaces, elles doivent inclure l'émancipation et l'intégration des femmes dans toute leur diversité, accorder une attention particulière à la santé sexuelle et reproductive, y compris l'amélioration de la santé maternelle et pédiatrique, et lutter contre les pratiques socioculturelles qui reposent sur l'inégalité entre les sexes.

Dans la stratégie 2011-2015 de l'ONUSIDA : Objectif zéro, l'égalité des sexes et les droits de l'homme constituent l'un des trois principaux piliers. Ce rapport fait partie intégrante de l'engagement visant à garantir que les droits des femmes et des filles sont respectés grâce à la riposte au VIH. Il a été rédigé dans le cadre de l'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays en faveur des femmes, des filles et de l'égalité des sexes dans le contexte du VIH.

« L'ONUSIDA continue à plaider en faveur de la santé et des droits des femmes, et s'oppose fermement à toute stigmatisation et discrimination au sein de tous les groupes marginalisés. Nous maintiendrons ce cap jusqu'à ce que l'objectif « zéro discrimination » soit atteint », a déclaré le Dr De Lay.

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Le sommet international des femmes explore les moyens de rendre le monde plus sûr à l'égard des femmes

13 juillet 2011

De gauche à droite : Hendrica Okondo, directeur de l'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA) pour l'Afrique et le Moyen-Orient ; Babatunde Osotimehin, directeur exécutif, FNUAP ; Mathilda Parau, YWCA de Papouasie-Nouvelle-Guinée ; Lissette Herrera, président, YWCA du Pérou ; Joanna Kerr, Action Aid International ; Jan Beagle UNAIDS directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures ; Gill Greer, directeur général, Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF).
Photo : YWCA

L'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA) a organisé son quatrième sommet international des femmes (SIF) à Zurich, Suisse du12-13 juillet 2011. L'événement a rassemblé plus de 1 000 participants issus de plus de 100 pays pour discuter des problèmes touchant les femmes et les filles aujourd'hui, de l'inégalité des sexes, la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH jusqu'aux dimensions sociales et économiques de la violence envers les femmes.

« Le sommet est une occasion pour faire entendre nos voix et exiger la protection des femmes contre la violence. C'est également une occasion de recours possibles pour les survivantes de la violence et pour affirmer le leadership des femmes vivant avec le virus. Notre objectif est de déclencher une action, d'aboutir à des résultats de changements de vie et de faire une réelle différence, » commente Nyaradzayi Gumbonzvanda, secrétaire générale de l'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA).

Sur le thème Les femmes créent un monde sûr, les participants ont défini des espaces et des programmes équitables, sûrs et universels pour les femmes. Selon elles, un espace sûr désigne la sécurité personnelle, économique et politique des femmes et des filles, leur droit de vivre libres de toute violence, de faire des choix par rapport à leur lieu de vie et de travail, de circuler librement et de participer à toutes les facettes de la démocratie. Il s'agit également d'avoir un accès complet aux services de santé sexuelle et reproductive y compris un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH, libre de toute stigmatisation et discrimination. 

De nombreuses interventions étaient organisées autour des sessions plénières, donnant ainsi la parole à des orateurs venus du monde entier, y compris H.E. Thokozani Khupe, vice-premier ministre du Zimbabwe, Dr Michelle Bachelet, directeur exécutif ONU Femmes, Dr Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), et Madame Mary Robinson, présidente de la Mary Robinson Foundation on Climate Justice. Elles ont défié les participants et enrichi les débats avec des idées fortes autour des problèmes critiques sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH, la violence envers les femmes, la paix, la justice et les droits de l'homme.

S'exprimant lors de la session plénière sur la sécurisation des droits sexuels et reproductifs pour toutes les femmes, Madame Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, soulignait que « pour la plupart des femmes, la santé touche autant à la justice sociale, à la dignité et à l'égalité d'accès au revenu, à l'éducation et à la nourriture qu'aux hôpitaux et aux médicaments. »

Pour l'ONUSIDA, il est clair que l'inégalité des sexes et les droits de l'homme, y compris les droits sexuels et reproductifs, sont des éléments non négociables afin de garantir des ripostes efficaces au sida et à la santé

Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures

Madame Beagle ajoute « Pour l'ONUSIDA, il est clair que l'égalité des sexes et les droits de l'homme, y compris les droits sexuels et reproductifs, sont des éléments non négociables afin de garantir des ripostes efficaces au sida et à la santé, ».

Lors de la session, les participants notaient que le manque de contraception et de rapports sexuels non protégés sont des risques de facteurs cruciaux de décès et de handicaps pour les femmes en âge de reproduction. La santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes vivant avec le virus sont très souvent ignorés et un cinquième à la moitié des filles et des jeunes femmes déclarent que leur premier rapport sexuel a été forcé.

Les éléments déterminants pour surmonter cette situation, selon les participants, est de fournir une prévention complète en matière de VIH ; de construire le leadership des femmes, en particulier des jeunes femmes, en mobilisant et en fournissant des services ; de créer et de soutenir des espaces universels ainsi que l'accès à une information détaillée et complète.

Le besoin de relier les services de la communauté et les programmes avec les processus de politiques et la responsabilisation a également été souligné pendant le sommet. Les femmes et les filles doivent être habilitées à s'engager de manière significative dans la construction d'environnements plus sûrs, alors que la première responsabilité pour la fourniture de services, de sûreté et de sécurité relève des États et de leurs institutions gouvernementales publiques. La société civile doit engager et surveiller les États afin de garantir qu'ils respectent leurs promesses et leurs engagements selon la loi internationale, comme suggéré par les participants.

« Les stratégies nationales pour la lutte contre le virus doivent être adaptées aux besoins et aux droits des femmes et des filles, et doivent inclure des programmes spécifiques ainsi que des budgets qui répondent aux inégalités des sexes afin de traduire l'engagement et la volonté politique dans un investissement adéquat des ressources, » indique Mme Beagle. « Il est inacceptable que moins de la moitié (46%) de tous les pays attribuent leurs ressources aux besoins spécifiques des femmes et des filles dans leur riposte nationale au VIH, » rajoute-t-elle. Mme Beagle souligne également le besoin de tirer parti de la capacité de leadership des jeunes femmes en développant et en mettant en œuvre des politiques et des programmes pour faire avancer la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles.

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Les dirigeants sont appelés à inclure les besoins des femmes et des filles dans leurs politiques et programmes sur le VIH

10 juin 2011

Discussion du groupe thématique, « Les femmes, les filles et le VIH », qui portait sur le fardeau disproportionné du VIH chez les femmes et les filles dans le monde. (De gauche à droite) : Stephanie Nolen, journaliste au « Globe and Mail »; Hanno Pevkur, Ministre des Affaires sociales de l'Estonie, et Dr Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé de la République d'Afrique du Sud. Siège de l'ONU à New York, 9 juin 2011 Photo : ONU/Eskinder Debebe

Les femmes, les filles et le VIH, tel était le thème du groupe de réflexion de haut niveau qui s'est tenu au siège de l'ONU le jeudi 9 juin. L'événement, qui entre dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale de l'ONU, était présidé par Hanno Pevkur, Ministre des Affaires sociales de l'Estonie.

La discussion interactive était animée par Stephanie Nolen et les représentants de haut niveau incluaient Dr Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé de la République d'Afrique du Sud; Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l'UNFPA, qui représentait l'ONU, et Siphiwe Hlophe, co-fondatrice de l'organisation non gouvernementale « Swaziland for Positive Living ».

« Depuis 30 ans que nous sommes confrontés au VIH », a expliqué M. Pevkur, « nous avons appris qu'il s'agit d'un problème social autant que médical, et le manque de services de qualité en matière de santé reproductive et sexuelle et de droits, la violence et les pratiques culturelles dangereuses alimentent l'épidémie. »

Nous n'allons pas vers une riposte durable si nous n'investissons pas dans l'éducation et l'émancipation économique des femmes

Siphiwe Hlophe, co-fondatrice de l'organisation non gouvernementale « Swaziland for Positive Living »

Pour approfondir ce thème, les participants et les intervenants de la séance ont répondu à une série de questions et identifié des stratégies qui aideront la riposte au VIH à promouvoir la transformation sociale auprès des femmes et des filles afin de garantir leurs droits et se protéger contre le VIH. Ils ont discuté des moyens d'assurer la prise en charge adéquate des besoins et des vulnérabilités spécifiques des femmes et des filles dans la riposte au VIH.

Inégalités d'opportunités

Dans de nombreuses sociétés, les femmes sont confrontées à des barrières en termes de services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH, en raison de leur pouvoir de décision limité, du manque de contrôle sur les ressources financières, d'une mobilité restreinte et de responsabilités inégales face aux soins. Le manque d'éducation est un autre obstacle majeur, dans la mesure où environ deux-tiers des 796 millions d'adultes illettrés dans le monde sont des femmes.

« Nous n'allons pas vers une riposte durable si nous n'investissons pas dans l'éducation et l'émancipation économique des femmes », a déclaré Mme Hlophe, qui a souligné le besoin d'engager les communautés, y compris au niveau rural, pour que les femmes s'émancipent. Il y a eu un consensus autour de l'éducation sexuelle complète, qui inclut l'éducation sur le VIH, comme élément clé d'une prévention efficace et factuelle sur le VIH. Cette éducation doit être dispensée de manière non réprobatrice et conviviale pour les jeunes, aux adolescents et aux jeunes, scolarisés ou non, et doit inclure les droits de l'homme et l'égalité des sexes.

Lutter contre la violence faite aux femmes

L'un des bilans de l'événement consistait à dire que pour mettre fin au sida, il fallait lutter contre la violence faite aux femmes à tous les niveaux. « La violence faite aux femmes est à la fois une cause et une conséquence du VIH », a expliqué le Ministre Pevkur. Les participants ont discuté du meilleur moyen de gérer les liens entre la violence faite aux femmes et aux filles et le VIH, ainsi que les facteurs déterminants sociaux qui augmentent leur vulnérabilité à l'infection au VIH.

Le risque de VIH parmi les femmes victimes de violence peut être trois fois plus élevé que chez les autres. La prévalence des premiers rapports sexuels forcés chez les adolescentes de moins de 15 ans est comprise entre 11 % et 45 % dans le monde. Des lois et des politiques qui empêchent et punissent la violence faite aux femmes, notamment les usages traditionnels dangereux, et leur mise en application efficace sont indispensables ont conclu les intervenants.

Garantir l'accès à des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive complets

Un appel a été lancé aux dirigeants politiques et aux intéressés pour défendre des approches « adaptées aux femmes et aux filles » dans leurs politiques et leurs programmes. Une autre recommandation était la nécessité de garantir aux femmes dans toute leur diversité, y compris les adolescentes et les jeunes femmes, l'accès à des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive complets, sans violence, ni discrimination ou contrainte.

Mise à l'honneur les droits de la femme

Il est indispensable que les gouvernements s'engagent à respecter les droits de la femme, notamment en termes de santé et de droits sexuels et reproductifs. Il est urgent de définir un objectif clair qui considère les femmes comme une personne à part entière, tout au long de leur vie, et pas seulement comme des mères.

Investir dans les femmes et les filles

La discussion a également souligné le besoin d'un investissement plus important et durable dans le leadership des femmes et des filles, ainsi que dans le renforcement des organisations pour les droits des femmes et des réseaux de femmes vivant avec le VIH pour obtenir un engagement utile des femmes et des filles dans la riposte au VIH.

Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida

Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.

Publications

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Paroles de femmes : priorités en matière de VIH pour un changement positif

07 juin 2011

Légende : Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Alicia Keys, artiste et ambassadrice mondiale de la fondation Keep a Child Alive, lors de la présentation du rapport intitulé « Paroles de femmes : priorités en matière de VIH pour un changement positif ». New York, 7 juin 2011.
Photo : ONUSIDA/J.Szenes

Un événement spécial a été organisé le 7 juin dans le but de mettre en avant les actions prioritaires de la riposte au sida entreprises par les femmes dans le monde entier, à la veille de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale.

Un rapport a été présenté à cette occasion, intitulé Paroles de femmes : priorités en matière de VIH pour un changement positif. Cette publication est une synthèse des principaux messages et conclusions découlant d'une consultation virtuelle mondiale en neuf langues à laquelle ont participé près de 800 femmes originaires de plus de 95 pays. Cette consultation a servi de plate-forme pour donner la parole aux femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus afin qu'elles expriment leurs priorités et leur vision pour l'avenir de la riposte au sida. La publication du rapport a permis aux participants à la consultation d'échanger leurs points de vue et de lancer un appel à l'action auprès d'un public plus large.

La présentation a été suivie d'un débat animé par Stephanie Nolen, journaliste et écrivain.

Le président rwandais Paul Kagame a décrit les efforts entrepris dans son pays pour mettre fin à l'inégalité entre les sexes. « Au Rwanda, nous luttons tous les jours pour l'émancipation de chaque femme et de chaque fille pour qu'elles revendiquent leur vraie valeur, non comme une faveur ou par opportunisme politique, mais parce que c'est leur droit et que nous l'intégrons dans nos principes ».

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA s'est fait l'écho de l'importance fondamentale de l'émancipation des femmes. « Nous ne parviendrons jamais à l'objectif zéro nouvelle infection et zéro décès dû au sida, ni même zéro stigmatisation et zéro discrimination, dans un monde où l'on contraint des femmes vivant avec le VIH à se faire stériliser ou avorter, ni dans un monde où les femmes ne peuvent pas négocier un rapport sexuel protégé, ni dans un monde où le viol n'est pas considéré comme un crime ».

Au Rwanda, nous luttons tous les jours pour l'émancipation de chaque femme et de chaque fille pour qu'elles revendiquent leur vraie valeur, non comme une faveur ou par opportunisme politique, mais parce que c'est leur droit et que nous l'intégrons dans nos principes.

Paul Kagame, président du Rwanda

Frika Chiya, une jeune femme vivant avec le VIH, a insisté sur l'appel des femmes à s'impliquer pleinement dans l'intensification de la riposte au sida, en déclarant : « je suis la preuve vivante que beaucoup de choses ont été accomplies au cours des dix dernières années ; il faut garder le rythme. Parlez avec nous, pas de nous ».

L'artiste internationale et ambassadrice mondiale de la fondation Keep a Child Alive, Alicia Keys, a également participé à cet événement. « Si nous montrons à la génération de femmes et de filles qui suit que nous agissons en fournissant les ressources nécessaires pour parvenir à l'accès universel, elles se sentiront plus fortes », a-t-elle indiqué. « Si nous agissons ainsi, nous stopperons net l'épidémie ».

La rencontre était organisée conjointement par l'ONUSIDA, ONU Femmes, la Coalition mondiale sur les femmes et le sida et le réseau ATHENA. Voir la vidéo :



Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida

Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.

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