Déclaration à la presse
Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée zéro discrimination 2021
01 mars 202101 mars 2021Cette année, la Journée zér
Cette année, la Journée zéro discrimination a lieu dans un contexte particulièrement difficile.
A priori, les virus ne font pas de différence entre les gens, mais nous constatons une nouvelle fois que les crises et les sociétés le font.
La COVID-19 a creusé les failles qui traversent notre société. Nous voyons que les communautés marginalisées, celles qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts, souffrent le plus sur le plan économique, sont reléguées au dernier rang pour recevoir des services vitaux et servent de bouc émissaire pour la crise.
Et pourtant, une fois encore, les communautés les plus exclues sont les premières à offrir leur aide. Leur expertise s’enracine dans leurs expériences, leur empathie et leur acharnement à démontrer que la santé et la reprise peuvent atteindre tout le monde.
L’ONUSIDA apporte son soutien aux communautés du monde entier qui revendiquent l’égalité. Nous refusons résolument toutes les inégalités, qu’elles reposent sur le genre, les revenus, la race, le handicap, l’orientation sexuelle, l’ethnicité et la religion. Des telles inégalités défigurent la société et entravent la justice et la dignité.
Nous exigeons la fin de la discrimination, de la stigmatisation et de la criminalisation.
Nous invitons l’ensemble des institutions et des personnalités influentes non seulement à ne pas discriminer, mais aussi à lutter contre la discrimination.
La discrimination tue. Elle exacerbe les situations d’urgence et alimente les pandémies.
L’humanité est en retard pour éradiquer le sida à l’horizon 2030. Ce retard n’est pas imputable à un manque de connaissances, de capacités ou de moyens, mais à des inégalités structurelles qui sont autant de freins. Par exemple, des recherches montrent que les lois punitives concernant l’orientation sexuelle multiplient par deux le risque de contamination au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il est essentiel de supprimer ce type de lois pour vaincre la pandémie de VIH.
Par ailleurs, la discrimination à l’encontre des migrants, des migrantes et d’autres populations exclues stigmatisées les empêche de se faire dépister, soigner et aider pour la COVID-19. Cela est préjudiciable pour tout le monde.
Nous observons que la discrimination qui balafre nos pays a des répercussions aussi au niveau international. L’arrivée de nouveaux vaccins contre la COVID-19 s’est accompagnée d’inégalités criantes. 10 pays seulement ont administré plus de 75 % de tous les vaccins de la COVID-19, alors que plus de 130 pays n’ont pas reçu une seule dose. Pour l’Afrique du Sud, ce n’est rien de moins qu’un apartheid vaccinal. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, « Parler de l’égalité vaccinale, c’est parler en définitive des droits humains... Le nationalisme vaccinal va à l’encontre de ce principe. » Dans le monde entier, et dans chaque pays, nous devons considérer chaque personne sur un pied d’égalité.
Mettre fin aux inégalités permettra de promouvoir les droits humains de toutes et tous, d’instaurer des sociétés mieux préparées pour vaincre la COVID-19 et les pandémies à venir, mais aussi de favoriser la reprise et la stabilité économiques.
Nous avons besoin de garantir le droit universel à la santé. Cela doit passer par des soins de santé apportés et financés par le secteur public, mais aussi accordés à tous et toutes, sans réserve ni jugement.
Nous devons collégialement signaler la discrimination dès que nous la voyons et œuvrer pour donner l’exemple.
La santé, la sécurité, l’égalité et la prospérité du monde en dépendent.
Le leadership déployé par les communautés victimes de discrimination est une source d’inspiration pour moi. Leur détermination, leur courage et leur vision sont notre étoile au firmament. Les Nations Unies sont à leur côté. Elles défendent ardemment l’égalité.
Mettons fin aux inégalités. Exigeons zéro discrimination.
Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.