Communiqué de presse
L’ONUSIDA émet des recommandations en vue de réduire la stigmatisation et la discrimination au cours des ripostes à la COVID-19
08 octobre 202008 octobre 2020GENÈVE, le 8 octobre 2020—Puisant dans son expérience forte de quatre décennies
GENÈVE, le 8 octobre 2020—Puisant dans son expérience forte de quatre décennies de riposte au sida, l’ONUSIDA émet de nouvelles recommandations visant à réduire la stigmatisation et la discrimination dans le contexte de la COVID-19. Ces conseils reposent sur de récentes données probantes visant à réduire efficacement la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, et les appliquent à la COVID-19.
Depuis le début de la pandémie de coronavirus, de nombreux témoignages ont signalé les formes prises par la stigmatisation et la discrimination, y compris des actes xénophobes ciblant des personnes créditées d’être responsables de l’apparition de la COVID-19 dans certains pays, des attaques à l’encontre du personnel soignant, ainsi que des violences physiques et verbales envers des survivants et survivantes de la COVID-19. Des attaques visant des populations déjà victimes de stigmatisation et de discrimination, y compris des personnes vivant avec le VIH, appartenant à des minorités sexuelles et de genre, des professionnel-les du sexe et des migrant-es, ont également été signalées.
« La stigmatisation et la discrimination ne sont jamais loin lorsqu’une pandémie faire planer un sentiment de peur et d’insécurité », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « La stigmatisation et la discrimination sont contreproductives. Elles exposent des personnes à des violences, à des formes d’abus et à l’isolement, empêchent certains individus d’accéder aux services de santé et entravent les mesures de santé publique visant à maîtriser les pandémies. »
Le document Lutter contre la stigmatisation et la discrimination dans le cadre de la réponse à la COVID-19 fournit aux gouvernements des recommandations respectant les droits humains. Elles concernent des mesures de sensibilisation, d’assistance, de renvoi vers des services, ainsi que d’autres interventions. Elles présentent des solutions dans six domaines spécifiques : communauté, travail, éducation, santé, justice et situations d’urgence/humanitaires.
À l’instar de l’épidémie de VIH, la stigmatisation et la discrimination peuvent entraver considérablement les ripostes à la COVID-19. Les personnes qui ont intériorisé ou qui anticipent des comportements stigmatisants auront davantage tendance à éviter les services de santé, à ne pas se faire dépister ou à fermer les yeux sur les symptômes, devenant ainsi des fantômes de la pandémie.
« Nous savons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Nous savons comment transformer les idées reçues et les comportements. Cela fait 30 ans que nous menons avec succès la riposte au VIH et que nous recueillons en route des expériences, des connaissances et une sagesse inestimables », a indiqué Alexandra Volgina, coordonnatrice du Programme, Global Network of People Living with HIV. « Nous souhaitons partager nos connaissances afin d’améliorer l’existence des personnes et d’apporter notre propre contribution en vue de mettre fin à la pandémie de COVID-19. »
Certains pays ont recours à des lois pénales existantes ou à de nouvelles lois spécifiques à la COVID-19 afin de criminaliser l’exposition ou la transmission présumée de la COVID-19. Cela se traduit par une augmentation des personnes envoyées en prison, dans des centres de détention et d’autres environnements fermés surpeuplés où la COVID-19 peut se propager facilement.
« Il n’y a rien de pire que lorsque la discrimination est reconnue par la loi. Le recours à des lois pénales ou à d’autres mesures répressives injustifiées et disproportionnées en lien avec la COVID-19 a un effet dévastateur sur les personnes les plus vulnérables de nos sociétés, dont de nombreuses personnes séropositives. Cela exacerbe les inégalités et enracine la stigmatisation », a souligné Edwin J. Bernard, Directeur exécutif du HIV Justice Network. « Des mesures respectant les droits humains et autonomisant les communautés sont infiniment plus efficaces que des sanctions et des peines d’emprisonnement. Nous espérons que ces recommandations étayées par des données probantes visant à réduire la stigmatisation et la discrimination liées à la COVID feront une différence pour celles et ceux qui en ont le plus besoin. »
Des témoignages remontant au début de la COVID-19 font état de discriminations et de violences basées sur le genre, de populations clés prises pour cible, notamment les professionnel-les du sexe, d’arrestations et de passages à tabac de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles. En avril 2020, suite à la multiplication des signalements de violences, de stigmatisation et de discrimination engendrées par la mise en place de mesures contre la COVID-19, l’ONUSIDA a commencé à identifier les actions nécessaires pour y mettre un terme. En août, l’organisation a publié un rapport, Droits en cas de pandémie, qui met en avant les nombreuses violations des droits humains qui se sont produites dans les premiers temps de la riposte à la COVID-19.
Les nouvelles recommandations, Lutter contre la stigmatisation et la discrimination dans le cadre de la réponse à la COVID-19 : Appliquer ce qui fonctionne et a fait ses preuves dans six contextes de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH à la réponse à la COVID-19 s’inscrivent dans la continuité des efforts de l’ONUSIDA et du Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH. Ensemble, ils cherchent à accélérer les progrès pour atteindre l’objectif de zéro discrimination, en accord avec les engagements politiques pris en 2016 par les États membres des Nations Unies dans la Déclaration politique sur le VIH/sida et dans l’Objectif de développement durable 3 qui vise à mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030.
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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