Reportage
Apprendre des pandémies actuelles et à venir
26 novembre 2021
26 novembre 202126 novembre 2021Un événement organisé par la présidence slovène du Conseil de l’Union européenne (UE), en collabo
Un événement organisé par la présidence slovène du Conseil de l’Union européenne (UE), en collaboration avec l’ONUSIDA et Aidsfonds, a récemment réuni des leaders d’opinion et des décisionnaires dans le but d’échanger sur l’engagement de l’UE dans la riposte au sida, les répercussions de la COVID-19 et le rôle des communautés.
Cette session virtuelle s’est tenue la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida (organisée le 1er décembre) et était animée par Iwatutu Adewole, militante pour la jeunesse. Elle a réuni des représentants et des représentantes de la Commission européenne, du Parlement européen, de la présidence slovène du Conseil de l’UE, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) et des personnalités de la société civile sud-africaine et kenyane engagées dans la lutte contre VIH.
Au cours de la table ronde, les intervenants et intervenantes ont passé en revue les progrès réalisés par la riposte au sida et les nombreux défis qui entravent la réalisation des objectifs de 2030. La présidente de l’association sud-africaine Treatment Action Campaign, Sibongile Tshabalala, a souligné que la bataille contre le VIH n’est pas encore gagnée. « Bien que nous devions faire face à des défis de taille, tels que le manque d’accès aux services, la violence sexuelle et sexiste ou encore la stigmatisation et la discrimination endémiques, nous évoquons aujourd’hui les succès et les progrès que nous avons accomplis », a-t-elle déclaré. Elle a indiqué qu’être à l’écoute des communautés est bénéfique pour la riposte au sida et la lutte contre la COVID-19.
Helena Dalli, commissaire à l’Égalité de l’UE, a abondé en son sens en évoquant la gravité des défis auxquels la riposte nous confronte. Lors de son discours d’ouverture, elle a souligné l’importance de lutter contre les inégalités pour mettre fin au sida, de promouvoir les droits humains des personnes vivant avec le VIH et d’améliorer la préparation des sociétés pour combattre la COVID-19 et d’autres pandémies.
En réaffirmant leur engagement pour mettre fin aux inégalités, les participants et participantes à la réunion ont appelé à protéger les droits humains des personnes séropositives et exposées au risque du VIH, à supprimer les lois obsolètes qui criminalisent la transmission du virus et les relations sexuelles entre personnes du même sexe, à lutter contre la violence sexuelle et sexiste, à protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs des filles et des femmes, ainsi qu'à rendre autonomes les ripostes menées par les communautés. Joyce Ouma, Influence and Engagement Advisor chez Y+, a souligné la nécessité d’un véritable engagement dans tous les processus et de laisser les jeunes femmes diriger toutes les étapes, de la conception à l’évaluation. « Nous devons mettre l’accent sur les personnes et soutenir les initiatives dirigées par les communautés », a déclaré Martin Seychell, directeur général adjoint de la direction générale pour les partenariats internationaux de la Commission européenne.
L’UE est un allié impliqué dans la riposte mondiale multisectorielle au sida, comme le reflètent ses engagements et ses contributions politiques. Elle place l’égalité des sexes et la protection des droits humains au centre de son action externe, à travers des mécanismes tels que le Plan d’action sur l’égalité entre les hommes et les femmes 2021–2025, le Plan d’action en faveur des droits de l’homme et de la démocratie 2020–2024 et son futur Plan d’action en faveur de la jeunesse. À ce jour, elle a investi 2,6 milliards d’euros dans la riposte au VIH, dont 2,1 milliards d’euros en faveur du Fonds mondial. La nouvelle stratégie 2023–2028 du Fonds mondial sera d’une importance cruciale pour la réalisation des nouveaux objectifs de l’ONUSIDA. « Nous savons ce que nous devons faire, mais nous n’avons tout simplement pas élargi nos actions ni bénéficié d’un financement suffisant », a déclaré Dianne Stewart, directrice des relations avec les donateurs auprès du Fonds mondial.
Plus tôt cette année, le Parlement européen a adopté une résolution sur l’accélération des progrès et la lutte contre les inégalités pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030. La présidente de la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres du Parlement européen, Evelyn Regner, a exprimé le « soutien total » du Parlement européen au renforcement des investissements dans l’ONUSIDA et le Fonds mondial, ainsi qu’à la priorisation de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, la violence sexuelle et sexiste et la criminalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe et d’autres lois et politiques punitives et discriminatoires.
Le responsable du personnel de l’ONUSIDA, Efraim Gomez, a conclu en rappelant au groupe d’experts que le monde était en retard pour mettre fin au sida d’ici 2030, car les objectifs 2020 n’ont pas été atteints, et a appelé à un financement et à des investissements durables dans la riposte au VIH. En référence au rôle majeur de l’UE dans la préparation aux pandémies, il a déclaré : « L’infrastructure de lutte contre le VIH est le fondement de la préparation aux pandémies. Par conséquent, les investissements dans ce domaine ont un effet qui dépasse la lutte contre le VIH, ils nourrissent la préparation aux pandémies. Aidez-nous à mettre fin aux inégalités. Tous les décès dus au sida peuvent être évités, ainsi que toutes les nouvelles infections au VIH. Il s’agit simplement de canaliser la volonté de vaincre le sida. »