Reportage
Les dirigeants religieux discutent de la fin de la stigmatisation à l'occasion d'un petit-déjeuner prière
17 juin 2011
17 juin 201117 juin 2011Au jour de clôture de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale de l'ONU, les dirigeants religieux se sont réunis avec des personnes vivant avec le VIH, des représentants des populations clés exposées à un risque accru d'infection et d'autres partenaires de la riposte au sida pour discuter de manières de mettre fin à la stigmatisation et de renforcer les partenariats pour une action future à échelle nationale.
Le petit-déjeuner prière interconfessionnel était co-organisé par l'Alliance œcuménique pour le plaidoyer (EAA), l'ONUSIDA et l'UNFPA en collaboration avec d'autres organisations religieuses et s'est tenu à la Fondation Ford.
La compassion pour mettre fin à la stigmatisation
Un vaste éventail de confessions religieuses a participé au petit-déjeuner prière. L'imam Abdul-Malik Ali, du New Jersey, a prié pour que tous acceptent les difficultés que représentent le VIH et la nécessité de surmonter la stigmatisation. Le révérend T.K. Nakagaki, pasteur de l'Église bouddhiste en Amérique, a rappelé aux participants l'importance du respect de la vie, du souvenir des vies perdues à cause du sida et de notre interdépendance. Le rabbin J. Rolando Matalon, originaire de Buenos Aires, a proposé une prière pour les personnes vivant avec le VIH qui sont victimes de stigmatisation et de discrimination.
Les représentants ont ensuite émis leurs opinions sur la manière de renforcer et de bâtir des partenariats intersectoriels dans la riposte au VIH pour garantir que l'accès universel devienne réalité pour tous d'ici 2015.
Son Excellence le Président de la République des Fidji, M. Ratu Epeli Nailatikau a déclaré se rappeler les enseignements de la Bible, « qui nous invitent à rechercher les personnes marginalisées et à les traiter avec compassion. »
Son Excellence Mme Callista Mutharika, Première Dame de la République du Malawi; a souligné le rôle clé des organisations confessionnelles en termes d'offre de soins de santé pour le VIH et de soins à domicile au Malawi.
Il est temps de bâtir un pont entre les principales populations affectées et les dirigeants religieux du monde entier pour s'assurer de ne laisser personne derrière dans les prochaines mesures que nous allons tous adopter
M. Pablo Torres Aguilera, jeune activiste du Mexique
Les dirigeants religieux jouent un rôle important dans la riposte au sida car les institutions religieuses dispensent jusqu'à 30 % des services de santé et d'éducation en Afrique, où près de 70 % des nouvelles infections au VIH sont apparues en 2009. Des bénévoles, dont un grand nombre sont religieux, apportent une contribution considérable aux ressources humaines dans les pays du continent africain qui abrite près de 22,5 millions de personnes vivant avec le VIH.
Dr Asha-Rose Migiro, Vice Secrétaire générale de l'ONU, a rappelé aux publics des dirigeants religieux et des autres que les membres des institutions religieuses pouvaient être parmi les plus grands défenseurs contre la stigmatisation. « Vous êtes des activistes naturels et vous pouvez changer les attitudes. »
L'évêque Yvette Flunder des États-Unis a indiqué la mesure dans laquelle « notre guérison doit être libre de tout jugement et liée à la justice. » Cette déclaration est devenue le thème récurrent du petit-déjeuner. S'appuyant sur les mots de cette dernière, M. Pablo Torres Aguilera, un jeune activiste de 25 ans du Mexique, a lancé un puissant appel à l'action : « Il est temps de bâtir un pont entre les principales populations affectées et les dirigeants religieux du monde entier pour s'assurer de ne laisser personne derrière dans les prochaines mesures que nous allons tous adopter », a-t-il déclaré.
S'en sont suivies des discussions entre les participants, qui ont permis d'atteindre un consensus sur l'importance des ripostes basées sur la compassion et les soins comme puissants outils d'élimination de la stigmatisation et de la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH.
Faisant écho à l'intervention de l'évêque Flunder, les participants ont appelé à des ripostes au VIH dispensées d'une façon qui donne de la dignité aux personnes les plus marginalisées de la société. Les participants ont convenu que l'appellation spécifique des principales populations touchées est importante pour accorder de la dignité et du respect—qu'il s'agisse d'hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, des professionnels du sexe, des personnes transsexuelles, des consommateurs de drogues injectables ou d'autres qui sont confrontées à la marginalisation, la stigmatisation et la discrimination.
Pour clore les discussions, le co-modérateur l'évêque Émérite d'Oslo, le révérend Gunnar Stålsett a remercié M. Torres Aguilera pour ses remarques et a déclaré : « Merci d'avoir été aussi précis. Parfois, nous n'osons pas mentionner les groupes vulnérables par leur nom et vous l'avez fait. Vous avez brisé les barrières. » La co-modératrice, le rabbin Julie Schonfeld a déclaré : « Nous avons l'opportunité inespérée d'engager de si nombreuses confessions dans un dialogue aujourd'hui, avec un souhait partagé d'éliminer les décès liés au VIH. »
Le petit-déjeuner a été clôturé avec trois prières. M. Homi D. Gandhi (Zoroastrian Association) a dit une prière pour la pleine harmonie du genre humain. Swami Pragyapad, d'Inde, a prié pour la protection, l'épanouissement, la force et pour mettre fin aux oppositions. Dans la prière de clôture, le révérend Leonid Kishkovsky, modérateur des Religions pour la Paix, a appelé le monde à « passer des mots de réconfort à l'action courageuse. »
Étaient également présents à l'événement interconfessionnel, le rabbin Julie Schonfeld, Rabbin, Vice présidente exécutive de l'Assemblée rabbinique, New York; et l'imam Umer Ahmed Ilyasi, Président et Chef Imam de l'All India Organization of Imams of Mosques, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, Dr Purnima Mane, Directeur exécutif adjoint de l'UNFPA et M. Peter Prove, Directeur exécutif de l'Alliance œcuménique pour le plaidoyer.
Reportages connexes
Le Malawi lance sa cellule de surveillance sanitaire
12 avril 2019
Leçons sur l’évaluation
02 avril 2019