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N’oublier personne, y compris les personnes qui consomment des drogues
04 mai 2023
04 mai 2023 04 mai 2023Daouda Diouf vient tous les jours à l’hôpital Fann. Il fait partie des 250 personnes inscrites au programme de thérapie de substitution aux opiacés (TSO) du CEPIAD*. La TSO est une intervention reconnue dans le monde entier. Elle vise à réduire la consommation de drogue par injection, car les personnes qui utilisent des drogues injectables sont exposées à un risque de contracter le VIH et d’autres maladies transmissibles par le sang, telles que l’hépatite virale.
« Je suis ici pour prendre mon traitement et je suis aussi un tailleur. J’apprends donc la couture à quelques personnes qui consomment de la drogue », explique M. Diouf en coupant du tissu dans son atelier improvisé en plein air. Rester actif et vendre ses marchandises l’a aidé à rester en bonne santé au cours des sept dernières années.
Un autre participant au programme lui donne aussi raison. Ce dernier s’est découvert une passion pour le jardinage et supervise désormais d’autres patients et patientes dans le jardin du centre.
Pour El Hadj Diallo, planter des graines et tailler des arbres est un peu comme une thérapie. « Quand on est là, on oublie tous les problèmes, on est bien, je prends cela pour ma thérapie », indique-t-il.
Leur autre traitement consiste en une dose quotidienne de méthadone. Le pharmacien du centre, Mangane Boutha, mesure attentivement et distribue chaque dose dans son bureau.
« La méthadone est un médicament de substitution à l’héroïne qui est sous forme de sirop dosé à 10 milligrammes par millilitre et les doses varient d’un patient à un autre », explique-t-il.
Fondé en 2014, le CEPIAD a pris en charge plus d’un millier de personnes. Il s’agit d’un des premiers centres de réduction des risques en Afrique de l’Ouest. Outre la thérapie de substitution des opiacés, la distribution d’aiguilles propres et le soutien psychosocial, il propose également des soins de santé.
« Le CEPIAD est devenu un centre de dépistage et de diagnostique pour le VIH, la tuberculose, les hépatites, et on distribue des préservatifs », indique le Dr Idrissa Ba qui coordonne le centre.
Au Sénégal, la prévalence du VIH chez les personnes qui consomment des drogues injectables est de 9 %, soit bien plus que la moyenne nationale de 0,5 %. Globalement, en raison de la stigmatisation et de la criminalisation, les personnes qui consomment des drogues injectables sont confrontées à un risque 35 fois plus élevé d’infection au VIH que celles qui ne s’en injectent pas.
Les trois quarts des patientset patientes ici sont des hommes, mais le CEPIAD fait des efforts pour atteindre davantage de femmes. Selon le Dr Ba, les femmes toxicomanes sont plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.
Mariama Ba Thiam est une ancienne toxicomane et a vécu pendant des années dans la rue. Elle est maintenant éducatrice auprès de ses pairs à Dakar. « Je vais dans la communauté, je vais voir mes pairs, j’essaye de les sensibiliser à non seulement arrêter la drogue, mais à réduire les risques de la consommation, les référer au CEPIAD et faire comme moi, arrêter. », explique-t-elle.
Son plaidoyer : obtenir plus de fonds pour attirer davantage de femmes et de jeunes vers le centre.
Au Sénégal, alors que la consommation de drogues est une infraction pénale, le travail du CEPIAD bénéficie du soutien du gouvernement, des Nations Unies ainsi que d’autres partenaires.
À l’occasion de la Journée internationale de réduction des risques, l’ONUSIDA est fermement convaincue que si nous voulons mettre fin au sida d’ici 2030, personne ne doit être oublié. Et cela inclut les personnes qui consomment des drogues.
* Le Centre de Prise en Charge Intégrée des Addictions de Dakar (CEPIAD)
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Dans le nord-est du Brésil, la société civile et la municipalité collaborent pour améliorer le suivi du traitement contre le VIH
03 avril 2023
03 avril 2023 03 avril 2023En 1988, des activistes se sont réunis à Fortaleza, la cinquième plus grande ville brésilienne et capitale de l’état de Ceará au nord-est, et ont créé la section locale du National Network of People Living with HIV and AIDS (RNP+CE). L’objectif était de garantir aux personnes séropositives le droit aux soins, au suivi de leur traitement et à l’assistance juridique.
Actuellement, l’ONG (organisation non gouvernementale) propose également des ateliers pédagogiques, une aide à la prévention combinée des infections sexuellement transmissibles (IST) et d’autres activités. Parmi les 1 000 personnes inscrites se trouve Carlos Salmão. Ce militant contre le VIH vit à Fortaleza et s’est senti accueilli par l’organisation dans son ensemble et par chacun de ses membres. « Ce soutien était très important pour moi. Il est essentiel pour les personnes vivant avec le VIH ici dans le Ceará, car il constitue une référence dans la riposte à l’épidémie de sida. C’est pourquoi je suis heureux d’y contribuer », explique-t-il.
Le RNP+CE était l’une des cinq ONG brésiliennes à bénéficier de subventions de l’initiative Les Villes s’engagent lancée par l’ONUSIDA en 2022. Cette aide a permis à l’organisation d’élaborer des mesures autour de deux objectifs : d’une part, renforcer le lien avec les populations clés vulnérables et leur adhésion à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH en diffusant et en partageant des informations avec les spécialistes de la santé ainsi qu’avec la population générale, et, d’autre part, améliorer la notoriété de la stratégie Indétectable = Intransmissible (I = I) dans la ville de Fortaleza par le biais d’actions de communication.
Actions du projet et participation du conseil municipal
Le développement et la mise en œuvre des campagnes de communication ont impliqué 10 activistes vivant avec le VIH dans la ville. Ce groupe a également participé à la préparation d’un séminaire rassemblant 120 personnes issues de la société civile pour échanger et présenter à des fonctionnaires de la municipalité des propositions visant à améliorer les soins des personnes vivant avec le VIH. Ces recommandations ont pris en compte le point de vue et les besoins réels des utilisateurs et des utilisatrices des services de santé publique à Fortaleza. Les discussions ont aussi porté sur les difficultés et l’importance de garantir un niveau satisfaisant de suivi du traitement contre le VIH pour éviter l’abandon de la thérapie.
Dans le cadre de ce projet, une brochure sur le VIH, l’estime de soi et la santé a été rédigée et diffusée afin de fournir des informations concrètes aux personnes diagnostiquées séropositives au VIH. Par ailleurs, en concertation avec la municipalité, RNP+CE a fait imprimer et diffuser plus de 3 000 affiches sur les thèmes de l’adoption du traitement contre le VIH et de I = I. Ces posters ont été affichés dans des endroits très fréquentés, comme les gares routières, et ont été vus par environ 1,1 million de personnes par jour.
La participation de fonctionnaires de la municipalité a été capitale pour la réussite du projet, car ces personnes sont en contact direct avec la réalité et les défis actuels. « Nous sommes encore loin d’atteindre un niveau optimal où il sera moins nécessaire de renforcer ces mesures [contre le VIH], mais nous progressons grâce à des efforts constants et structurés avec soin », explique Carlos Paiva, coordonnateur IST/sida au service de santé municipal de Fortaleza.
Ariadne Ribeiro, responsable auprès de l’ONUSIDA pour l’égalité et les droits de toutes les personnes, abonde en son sens et ajoute : « Il est gratifiant de voir comment les échanges entre les communautés, la société civile et la municipalité poursuivent un objectif commun, à savoir améliorer les politiques publiques dans la ville de Fortaleza pour les personnes vivant avec le VIH et mettre fin au sida comme menace pour la santé publique. »
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Le nouveau Centre de collaboration de l’ONUSIDA à Georgetown exploite les compétences liées à la législation, aux politiques et à la réglementation en matière de VIH/sida
12 avril 2023 12 avril 2023WASHINGTON DC, le 12 avril 2023 — Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a aujourd’hui désigné la Global Health Policy and Politics Initiative à Georgetown comme un Centre de collaboration des Nations Unies pour soutenir et promouvoir des politiques et des lois ayant un impact sur le VIH/sida, l’objectif principal étant de lutter contre les inégalités qui alimentent la pandémie.
Établissant un lien entre la Georgetown School of Health et l’O’Neill Institute for National & Global Health Law, la Global Health Policy and Politics Initiative tire parti des compétences techniques et universitaires des experts politiques et juridiques présents dans toute l’Université de Georgetown. Matthew Kavanagh, PhD, directeur de la Global Health Policy and Politics Initiative à l’O’Neill Institute, et professeur adjoint de santé mondiale à la School of Health, sera à la tête du Centre de collaboration.
« Des forces juridiques et politiques continuent de façonner non seulement le sida, mais aussi toutes les pandémies de notre époque. Sous la direction du professeur Kavanagh, ce nouveau Centre de collaboration contribuera à renforcer le travail qu’il a accompli au sein de l’ONUSIDA au cours des 18 derniers mois, et à approfondir nos efforts conjoints pour bâtir l’environnement législatif et politique nécessaire pour mettre fin au sida », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, lors d’une visite à Georgetown le 12 avril.
De septembre 2021 à janvier 2023, M. Kavanagh a été directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA et conseiller spécial auprès de Mme Byanyima. Sa mission a consisté en la création d’une nouvelle branche de l’ONUSIDA dédiée aux politiques, à la sensibilisation et aux connaissances. M. Kavanagh a défendu les structures nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux de la nouvelle Stratégie mondiale de lutte contre le sida qui vise à mettre fin aux inégalités sous-jacentes qui alimentent la pandémie de sida.
« En tant que Centre de collaboration, nous avons hâte de collaborer avec les collègues des Nations Unies appartenant à l’ensemble du Programme commun afin d’explorer en profondeur les facteurs politiques déterminant la santé et de contribuer à l’élaboration de lois et de politiques susceptibles d’aider à mettre fin à la pandémie de VIH/sida et à renforcer la résilience face aux futures pandémies », a déclaré M. Kavanagh. « Avec mes collègues travaillant sur la santé mondiale à l’O’Neill Institute, School of Health, et par l’intermédiaire du Global Health Institute de Georgetown, nous serons en mesure d’amplifier notre travail collectif pour défendre une utilisation efficace de la loi et des réglementations pour riposter aux problèmes de santé publique mondiale, y compris au VIH. »
Le travail de la Global Health Policy & Politics Initiative comprend le HIV Policy Lab, une collaboration entre l’Université de Georgetown, l’ONUSIDA et le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH. Il vise à documenter, effectuer une veille et, en fin de compte, améliorer les environnements politiques liés au VIH dans le monde entier, ainsi qu’à travailler sur le suivi dirigé par les communautés et la recherche scientifique sur les facteurs politiques qui déterminent la santé. Cette initiative a été fondée à l’O’Neill Institute, l’un des premiers instituts de droit et de politique de la santé au monde qui estime que le droit est un outil fondamental pour résoudre des problèmes de santé cruciaux dans le monde.
« Nous sommes ravis de collaborer avec l’ONUSIDA pour lancer ce Centre de collaboration innovant », a déclaré Lawrence O. Gostin, JD, directrice de la faculté de l’O’Neill Institute, qui est également un Centre de collaboration de l’OMS. « Depuis 15 ans, l’O’Neill Institute a pour mission de défendre la santé et la justice en promouvant des lois et des politiques capables de relever des défis de santé cruciaux dans le monde entier. Le sida a changé le monde et montré le pouvoir de la mobilisation sociétale. Sous la direction extraordinaire de Matt Kavanagh et en collaboration avec la School of Health, le Centre aura un impact majeur sur la santé publique et la justice mondiale. Je suis fier de notre partenariat étroit avec l’ONUSIDA. »
« Cette collaboration reflète notre engagement en faveur de l’équité en matière de santé et ouvre de nouvelles perspectives interdisciplinaires aux étudiants et à la faculté pour faire progresser les connaissances et apporter des informations aux politiques dans le contexte des inégalités, des lois, des politiques et du VIH », a déclaré Christopher J. King, PhD, doyen de la School of Health, qui accueille des universitaires et des étudiants afin de leur permettre de collaborer de manière transdisciplinaire sur différents aspects de la santé et du bien-être humains. « Nous avons également la chance de travailler aux côtés de professeurs du Global Health Institute de Georgetown, qui apportent des connaissances et des compétences techniques considérables dans de nombreux domaines du travail visant à l’éradication du VIH/sida. »
L’accord instituant le Centre de collaboration, signé plus tôt aujourd’hui, fournit un cadre pour le dialogue et la coopération interinstitutionnels. Les prochains mois verront les institutions élaborer un ensemble d’activités axées sur les inégalités et mettre en place des réunions consultatives bilatérales formelles et régulières. Par ailleurs, elles collaboreront pour partager des données et des analyses politiques pendant les années à venir.
Contact
Karen Teber, Georgetown
km463@georgetown.edu
Sophie Barton-Knotts, UNAIDS
bartonknotts@unaids.org
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Lancement du rapport Triple Dividende : le financement intégral de la riposte au VIH en Afrique
12 avril 2023 12 avril 2023Le financement intégral de la riposte au VIH permettra de la remettre sur la voie afin d’atteindre les objectifs 2030 et d’accomplir des progrès sanitaires, sociétaux et économiques considérables dans les pays africains. Un nouveau rapport met ces résultats en avant, Triple dividende : les atouts sanitaires, sociaux et économiques du financement de la riposte au VIH en Afrique. Il sera dévoilé lors d’un événement interactif organisé par l’ONUSIDA et le PEPFAR le 12 avril à Washington D.C.
WASHINGTON DC/GENÈVE, le 12 avril 2023—Les recherches et les analyses menées par Economist Impact dans 13 pays africains révèlent que le financement intégral de la riposte au VIH sauvera des millions de vies et aura des répercussions considérables sur la santé, les sociétés et l’économie.
En fonction du pays, cette action permettrait non seulement de réduire de 40 à 90 % les nouvelles infections au VIH, mais les investissements alloués à l’épidémie de VIH favoriseraient également l’éducation, en particulier celles des jeunes femmes et des filles, réduiraient les inégalités entre les sexes et stimuleraient la croissance économique.
Si par exemple ces objectifs étaient atteints en Afrique du Sud, alors les adolescentes âgées de 15 à 19 ans représenteraient près de 15 % du recul des nouvelles infections d’ici 2030, alors qu’elles représentent moins de 5 % de la population totale. Par ailleurs, l’augmentation des investissements actuels en faveur du VIH contribuerait à des avancées économiques plus larges et pérennes d’ici 2030, et libérerait par voie de conséquence des ressources inestimables pour répondre à d’autres enjeux essentiels en matière de santé. Le rapport calcule que l’accomplissement de ces objectifs de financement se solderait par une augmentation de 2,8 % supplémentaire du PIB en Afrique du Sud et de 1,1 % au Kenya d’ici 2030.
« Ce rapport arrive à un moment crucial. Les preuves qu’il fournit devraient servir de catalyseur à des décisions politiques visant à garantir un financement total du VIH. Ce dernier aura de vastes répercussions socio-économiques et sera un pas pour les pays africains vers la mise en place de systèmes de santé plus résilients et mieux préparés pour prévenir les futures pandémies », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Des choix audacieux sont aujourd’hui indispensables pour accélérer les investissements et capitaliser sur ces décisions dans les domaines du VIH et de la santé afin de renforcer l’équité, les sociétés et les économies. »
« Le gouvernement américain est fier de s’être associé à d’autres pays de l'ONU pour adopter de nouvelles mesures audacieuses de financement de la lutte contre le VIH/sida d’ici 2025. Une volonté politique, programmatique et financière, est nécessaire pour mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique. Tous les secteurs gouvernementaux, y compris les ministères des Finances, jouent un rôle clé dans l’augmentation des financements nationaux pour s’assurer que les populations vulnérables sont atteintes équitablement et reçoivent les services de prévention, de soins et de traitement dont elles ont besoin », a déclaré le Dr John N. Nkengasong, coordinateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour les questions de santé mondiale au département d’État.
Le rapport « Triple Dividende : les atouts sanitaires, sociaux et économiques du financement de la riposte au VIH en Afrique » chiffre la facture salée pour la santé, les sociétés et les économies si les fonds nécessaires pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030 ne sont pas mobilisés.
Pour évaluer ces répercussions négatives, Economist Impact, avec le soutien de l’ONUSIDA, a comparé le scénario selon lequel les ressources financières nécessaires étaient intégralement couvertes pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida et celui où les niveaux de financement et de service du VIH sont maintenus au niveau actuel. Les améliorations en matière de santé s’accompagneraient aussi de gains au niveau de l’éducation. Cumulés, ces progrès permettraient d’augmenter la productivité des générations actuelles et futures, ce qui contribuerait à des avantages économiques plus larges.
« Les pays africains sont confrontés à des difficultés considérables pour obtenir les ressources nécessaires à l’augmentation des fonds nationaux alloués à la riposte au VIH. Les décisionnaires politiques devront penser à des solutions innovantes pour utiliser plus efficacement les financements à disposition. Il sera sûrement essentiel de s’appuyer sur les réseaux communautaires existants pour mobiliser des ressources supplémentaires pour la riposte au VIH et pour garantir qu’elle est équitable et atteint les personnes qui en ont le plus besoin », a déclaré Rob Cook, directeur du programme clinique chez Economist Impact.
Les récentes crises mondiales, notamment la COVID-19 et la guerre en Ukraine, ont entravé les efforts pour lutter contre l’épidémie de VIH et ont fortement pesé sur les financements en faveur de la santé et d’autres Objectifs de développement durable. L’aggravation des inégalités socio-économiques et de santé préexistantes se fera le plus sentir parmi les jeunes femmes, les enfants et les autres populations vulnérables. Les difficultés budgétaires majeures auxquelles sont confrontés les pays africains ont limité leurs capacités à accroître le financement national à la riposte au VIH et les budgets généraux consacrés à la santé. Les recherches d’Economist Impact indiquent la nécessité de politiques visant à la fois à générer de nouvelles sources de revenus et à maximiser l’utilisation des fonds et ressources existants.
L’ONUSIDA estime que les pays à revenu faible et intermédiaire devront investir 29 milliards de dollars chaque année pour atteindre les objectifs visant à mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. En 2020, les niveaux de financement ont chuté, accusant un retard de près de 30 % par rapport aux objectifs. Cette situation complique la couverture future des besoins et met les objectifs à venir hors d’atteinte.
Nous prévoyons plus de 7 millions de décès dus au sida, mais la moitié peut être évitée si la riposte est intégralement financée et si les politiques vont dans la bonne direction.
Les objectifs 2025 dans le monde incluent d’amener le nombre annuel de nouvelles infections au VIH à moins de 370 000 (contre 1,5 million en 2021), celui des infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 50 000 et celui des décès liés à une maladie opportuniste à moins de 250 000 (contre 650 000 en 2021).
Les personnalités suivantes participeront à l’événement et au lancement du rapport Triple Dividende :
- Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA
- M. l'ambassadeur John Nkengasong, coordinateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour les questions de santé mondiale au département d’État, PEPFAR
- M. le ministre Mthuli Ncube, ministre des Finances du Zimbabwe
- Allan Maleche, directeur exécutif du Kenya Legal and Ethical Issues Network on HIV and AIDS (KELIN)
- David Humphries, directeur mondial des politiques de santé, Economist Impact
La modération sera assurée par :
- Jennifer Kates, vice-présidente senior et directrice des politiques mondiales de santé et de lutte contre le VIH, KFF
Vous avez la possibilité de le suivre en ligne :
https://youtube.com/live/LHPZsr2VSLs?feature=share
Notre action
Regardez l'événement de lancement


Press Release
L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant trois contrats de licence signés avec des fabricants de médicaments génériques relatifs à la PPrE à action prolongée. Elle appelle par ailleurs ViiV à prendre d’autres mesures
31 mars 2023 31 mars 2023GENÈVE, le 31 mars 2023 — L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant la signature de trois contrats de licence avec les fabricants de médicaments génériques Aurobindo, Cipla et Viatris. Ces contrats portent sur le cabotegravir à action prolongée pour la PPrE (prophylaxie pré-exposition). Cette dernière est en mesure de réduire le risque de transmission du VIH liée à la consommation de drogues injectables ou pendant des rapports sexuels. L’ONUSIDA a également appelé ViiV à prendre des mesures urgentes afin de réduire dès maintenant le prix et d’augmenter la production de CAB-LA.
La directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour les politiques, la sensibilisation et les connaissances, Christine Stegling, a déclaré :
« L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool et félicite les entreprises pour avoir décroché un contrat de licence. Il est indispensable d’assurer une production abordable et générique de CAB-LA si nous voulons éviter des millions de nouvelles infections au VIH. Les progrès réalisés témoignent de la capacité des communautés à mobiliser autour d’un thème, ici la mise à disposition de médicaments à action prolongée, et des efforts fournis pour gagner l’adhésion d’acteurs clés. L’ONUSIDA remercie ViiV pour son engagement en faveur de l’échange de technologies par le biais de ces accords et appelle dès maintenant tous les détenteurs de brevets de médicaments anti-VIH à action prolongée, y compris ceux en cours de développement, à s’engager à partager et à mettre à disposition leur technologie. L’organisation salue le fait que cette annonce de l’octroi de licences n’est que la première et peut être suivie d’autres, et appelle ViiV à étendre la couverture géographique de l’octroi de licences à tous les pays à revenu faible et intermédiaire. Étant donné que la production de médicaments génériques prendra plusieurs années avant qu’ils ne soient disponibles à l’usage, l’ONUSIDA exhorte également ViiV à mettre à disposition à un prix abordable sa propre production de CAB-LA aux organismes acheteurs, et ce, dans des volumes qui répondent aux besoins. Nous devons nous motiver face à cette urgence absolue. »
Les progrès de la riposte mondiale au VIH ralentissent, et dans trop de pays, nous constatons même une augmentation des infections. Les objectifs 2025 sont en danger, et seules des actions audacieuses permettront d’infléchir la courbe des nouvelles infections. La mise en place de nouvelles technologies telles que le CAB-LA à action prolongée à un prix abordable est urgente. Elle aidera à répondre aux besoins essentiels de prévention du VIH pour les personnes confrontées aux risques les plus élevés. Félicitons-nous également que l’un des détenteurs de licence (Cipla) envisage de fabriquer en Afrique du Sud, en plus de l’Inde. Il s’agit d’une étape importante pour renforcer la production locale de médicaments en Afrique.
L’ONUSIDA salue cette étape concrète vers la production générique des produits innovants nécessaires, mais insiste pour que des solutions à court terme soient mises en place immédiatement jusqu’à ce que les produits génériques soient largement disponibles. L’ONUSIDA s’inquiète particulièrement des récentes annonces selon lesquelles les approvisionnements actuels en CAB-LA ne suffisent pas du tout à répondre à la demande croissante et sont bien en deçà de ce que les organismes acheteurs ont déclaré pouvoir acheter. Il est essentiel que ViiV fasse preuve de transparence dans le partage d’informations sur les volumes et les prix pour le CAB-LA à action prolongée afin de contribuer à accroître les volumes.
Il est vital et urgent que les antirétroviraux à action prolongée pour la PPrE soient disponibles à un prix abordable partout où ils sont nécessaires. Les pays à revenu intermédiaire sont aujourd’hui ceux où la majorité des nouvelles infections au VIH surviennent et où vivent de nombreuses populations clés les plus exposées au risque de VIH. Ces dernières ont le plus besoin d’accéder à des traitements antirétroviraux à action prolongée. Mais beaucoup de pays ne sont pas inclus dans cet octroi de licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables.
La délivrance de ces trois licences devrait ouvrir la voie à l’échange de technologies sur d’autres nouveautés en matière de prévention du VIH à action prolongée et de traitement à long terme. L’ONUSIDA demande instamment que les licences accélèrent l’entrée sur le marché des formules génériques de médicaments antirétroviraux à action prolongée, non seulement pour la prévention, mais aussi pour le traitement, lorsque des dispositions normatives sont établies et que des autorisations réglementaires sont en place dans les pays.
L’ONUSIDA appelle le secteur privé, les gouvernements et les financeurs à veiller à ce que toute personne ayant besoin d’antirétroviraux à action prolongée puisse y accéder. L’ONUSIDA continuera de travailler avec la Coalition to Accelerate Access to Long-Acting PrEP, qui est rassemblée conjointement par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le PEPFAR, Unitaid et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec l’AVAC au rôle de Secrétaire pour trouver des solutions et garantir un accès universel équitable dans le monde entier aux technologies de lutte contre les pandémies.


Press Statement
L’ONUSIDA exhorte le gouvernement ougandais à ne pas promulguer une loi néfaste pour la santé publique
22 mars 2023 22 mars 2023GENÈVE/JOHANNESBURG, le 22 mars 2023 — En réponse à l’adoption par le parlement ougandais du projet de loi homophobe, l’ONUSIDA met en garde contre les répercussions extrêmement néfastes sur la santé publique de ce texte s'il est promulgué. De fait, il réduira les droits humains relatifs à l’accès à des services vitaux pour des personnes vivant avec le VIH et certaines des populations les plus vulnérables d’Ouganda.
La directrice de l’ONUSIDA pour l’Afrique australe et orientale, Anne Githuku-Shongwe, a déclaré :
« Si cette loi est promulguée, elle ruinera les efforts de l’Ouganda pour mettre fin au sida d’ici 2030. Ce texte viole les droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé et le droit même à la vie.
Il éloignera des communautés des services vitaux et empêchera le personnel de santé, y compris des groupes de la société civile, de fournir la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH nécessaires.
Les preuves sont indiscutables : l’institutionnalisation de la discrimination et de la stigmatisation exclura encore plus des communautés vulnérables des services de santé vitaux. Des études menées en Afrique subsaharienne montrent que dans les pays qui criminalisent l’homosexualité, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays qui ne disposent pas de ce type de lois.
Tout le monde pâtira de cette loi qui sapera les efforts de santé publique.
Ce texte, s’il est promulgué, portera préjudice à la population ougandaise. Son impact se paiera en vies et en de nouvelles contaminations au VIH. Nous exhortons le gouvernement à ne pas promulguer cette loi néfaste. »
La loi prévoit d’imposer une peine d’emprisonnement à vie en cas de relations homosexuelles et la peine de mort pour les « infractions aggravées ». Elle comprend même une obligation de signaler les relations homosexuelles, le non-respect de ce devoir pouvant être puni d’une peine maximale de 6 mois de prison.
Ce projet de loi néfaste est à l’opposé de la dynamique positive de dépénalisation qui traverse l’Afrique et le monde entier où l’on observe que de nombreux pays abrogent d’anciennes lois coloniales punitives néfastes. La décriminalisation sauve des vies et profite à toute la société.
Bien que le projet de loi homophobe ait été adopté par le parlement, il n’est pas encore promulgué en tant que loi et peut, dans l’intérêt de la promotion de la santé publique et de l’égalité des droits des citoyens et citoyennes de l’Ouganda, être rejeté par le président. Il n’est pas trop tard pour rejeter ce projet de loi et sauver des vies.
Region/country




Press Statement
Message de la directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose : « Oui, nous devons et pouvons mettre fin à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH ! »
24 mars 2023 24 mars 2023Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, il est de notre devoir de reconnaître l'urgence à mettre fin à l’épidémie de tuberculose dans le monde, en particulier parmi les personnes vivant avec le VIH.
La tuberculose demeure l’une des principales causes de maladie grave et de mortalité chez les personnes séropositives. Selon le Rapport mondial sur la tuberculose 2022 de l’Organisation mondiale de la Santé, ces personnes sont 14 à 18 fois plus susceptibles de contracter la tuberculose que les personnes non infectées par le VIH. En 2021, environ un décès du sida sur trois était imputable à la tuberculose. Cela ne peut pas continuer ainsi. Nous devons veiller à ce que toutes les personnes vivant avec le VIH et celles exposées à la tuberculose aient accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement de la tuberculose.
Nous continuons de rater des opportunités pour déployer les outils disponibles contre la co-infection VIH/tuberculose. Près de la moitié des personnes vivant avec le VIH qui ont contracté la tuberculose en 2021 n’ont pas été diagnostiquées ou leur infection à la tuberculose n’a pas été signalée. Par ailleurs, la couverture du traitement préventif de la tuberculose chez les personnes séropositives qui pourraient en bénéficier n’est que de 42 %.
À l’instar des ripostes au VIH et à la COVID-19, les inégalités sont la cause profonde qui expose certaines personnes à un risque plus élevé de contracter la tuberculose, que ce soit en raison de facteurs sociaux, géographiques, de genre, de situations humanitaires ou de crise. Les environnements juridiques et politiques affectent également l’accès aux services de santé pour les personnes qui en ont le plus besoin. Nous n'oublions pas que les programmes de santé fonctionnent si nous plaçons toute l’attention sur les personnes et impliquons les bénéficiaires, en particulier les communautés les moins servies, au sein de la planification, de la mise en œuvre et du suivi de la riposte.
Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, j’aimerais inviter nos partenaires à redoubler d’efforts pour identifier, traiter et prévenir le plus tôt possible la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Il s’agit ici d’étendre l’accès aux outils de dépistage et de diagnostic recommandés, de fournir des traitements et des soins de qualité, de déployer des traitements préventifs de brève durée contre la tuberculose et d’éliminer les obstacles qui affectent la mise en œuvre efficace des programmes.
En mettant fin à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH, nous sauverons plus de vies, soulagerons des souffrances et ferons un pas de plus en direction de l’éradication des deux épidémies.
Our work




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Journée internationale des femmes : lancement de nouveaux principes juridiques pour promouvoir les mesures de dépénalisation
08 mars 2023
08 mars 2023 08 mars 2023La Commission internationale de juristes (CIJ), en collaboration avec l’ONUSIDA et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), a officiellement lancé un nouvel ensemble de principes juridiques formulés par des spécialistes afin d’aider à faire appliquer le droit international des droits humains dans le droit pénal.
Les principes dits du 8 mars définissent une approche fondée sur les droits humains pour les lois criminalisant les comportements en matière de sexe, de consommation de drogues, de VIH, de santé de la reproduction et sexuelle, d’absence de domicile fixe et de pauvreté.
Ian Seiderman, directeur politique et légal de la CIJ, a déclaré : « Le droit pénal est l’un des outils les plus durs mis à la disposition de l’État pour exercer un contrôle sur les individus... à ce titre, il devrait être une mesure de dernier recours, mais dans le monde entier, on observe une tendance croissante à la surcriminalisation. »
« Nous devons reconnaître que ces lois enfreignent non seulement les droits humains, mais aussi les principes fondamentaux du droit pénal lui-même », a-t-il continué.
Pour Edwin Cameron, ancien juge auprès de la Cour constitutionnelle sud-africaine et actuellement juge-inspecteur des services pénitentiaires sud-africains, la pertinence de ces principes est immédiate et ils sont utiles pour les juges, les législateurs et législatrices, les décisionnaires politiques, la société civile et le monde universitaire. « Les principes du 8 mars fournissent un cadre juridique clair, accessible et pratique basé sur le droit pénal international et le droit international des droits humains », a-t-il indiqué.
Ces principes sont le résultat d’un atelier organisé en 2018 par l’ONUSIDA et le HCDH avec la CIJ pour discuter du rôle des juristes dans la lutte contre l’impact néfaste des lois pénales sur les droits humains. La réunion a débouché sur un appel à élaborer un ensemble de principes juridiques pour aider les tribunaux, les législateurs et législatrices, les avocats et avocates, ainsi que les procureurs et procureuses à s’attaquer à l’impact négatif de ces lois sur les droits humains.
Cinq années ont été nécessaires pour définir ces principes. Ces derniers reposent sur les commentaires et les analyses de plusieurs spécialistes et parties prenantes. Ils ont été finalisés en 2022. Ils portaient dans un premier temps sur l’impact des lois pénales interdisant les droits et la santé de la reproduction et sexuelle, les rapports sexuels consentis, l’identité de genre, l’expression de genre, la non-divulgation du statut sérologique, l’exposition au VIH et la transmission du virus, la consommation et la détention de drogues à usage personnel. Plus tard, la contribution de la société civile et d’autres parties prenantes a permis d’étoffer cette liste avec la criminalisation liée à l’absence de domicile fixe et à la pauvreté.
Le recours à outrance au droit pénal par les gouvernements et, dans certains cas, des lois pénales arbitraires et discriminatoires ont entraîné un certain nombre de violations des droits humains. Ils perpétuent également la stigmatisation, les stéréotypes de genre nuisibles et les discriminations fondées sur des motifs tels que le genre ou l’orientation sexuelle.
En 2023, vingt pays criminalisent ou poursuivent d’une autre manière les personnes transgenres, 67 pays criminalisent encore les rapports sexuels entre personnes du même sexe, 115 disent criminaliser la consommation de drogues, plus de 130 criminalisent l’exposition au VIH, la non-divulgation du statut sérologique et la transmission du virus et plus de 150 pays criminalisent certains aspects du commerce du sexe.
Dans le monde de la lutte contre le VIH, les abus et l’utilisation abusive des lois pénales affectent non seulement le droit à la santé, mais aussi une multitude de droits, notamment ceux touchant à la non-discrimination, au logement, à la sécurité des personnes, à la liberté de mouvement, à la vie familiale, à la vie privée et à l’intégrité physique, et dans les cas extrêmes, au droit à la vie. Par exemple, dans les pays où le travail du sexe est criminalisé, les travailleurs et travailleuses du sexe sont 7 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que dans des pays où cette activité est encadrée par la loi. Souvent, la loi et les forces de l’ordre ne protègent pas les personnes criminalisées. Pourtant, les communautés criminalisées, en particulier les femmes, sont souvent plus susceptibles d’avoir besoin de cette protection qui leur est refusée.
Christine Stegling, directrice exécutive adjointe du service de l’appui et des données de l’ONUSIDA, a déclaré : « Je salue le lancement de ces principes à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes (JIF). Ils reconnaissent les effets néfastes que le droit pénal peut avoir, et a trop souvent, sur les femmes dans toute leur diversité. »
« Nous ne mettrons pas fin au sida comme menace de santé publique tant que ces lois pernicieuses subsisteront », a-t-elle ajouté. « Ces principes seront d’une grande utilité pour nous et nos partenaires dans les efforts que nous entreprenons. »
Le Haut-Commissaire aux droits humains, Volker Türk, a également souligné l’importance de la JIF : « Aujourd’hui, nous avons tous et toutes l’occasion de réfléchir sur les rapports de force et les systèmes dominés par les hommes. »
Il a clos son discours en affirmant : « Je suis heureux que vous ayez fait ce travail. Nous devons l’utiliser et nous devons également l’utiliser dans un contexte beaucoup plus politique lorsqu’il s’agit de contrer précisément cette dynamique des rapports de force. »
« Nous devons véritablement poser ces questions et veiller à ce qu’elles fassent partie intégrante de la définition future des droits humains », a-t-il déclaré.
En conclusion, la présidente du Réseau mondial des projets sur le travail du sexe basé au Kenya, Phelister Abdalla, a dit : « La criminalisation du travail du sexe envoie le message qu’il est possible d’abuser des travailleurs et travailleuses du sexe... Nous sommes des êtres humains et les travailleurs et travailleuses du sexe ont le droit de jouir de tous les droits humains. »
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Journée zéro discrimination : il est urgent de décriminaliser pour sauver des vies
28 février 2023 28 février 2023À l’occasion de la Journée zéro discrimination 2023 organisée le 1er mars, l’ONUSIDA souligne la nécessité de supprimer les lois qui criminalisent les personnes vivant avec le VIH et les populations clés.* Le thème de cette année, « Sauvons des vies : décriminalisons », met en avant l’impact positif sur la santé et l’existence des personnes lorsque les lois discriminatoires et punitives sont supprimées.
En 2021, l’humanité s’est fixé des objectifs ambitieux pour réformer les lois afin de supprimer les dispositions pénales qui nuisent à la riposte au VIH et laissent les populations clés de côté. Reconnaissant que la décriminalisation est un élément essentiel de la riposte, les pays se sont engagés à ce qu’à l’horizon 2025 moins de 10 % des pays aient des cadres juridiques et politiques punitifs qui affectent la riposte au VIH.
La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré :
« Les lois qui criminalisent entravent l’accès à un traitement vital. Elles doivent être supprimées. Les inégalités sociales résultats de normes sociétales, d’absence d’opportunités à l’école, etc. sont la seule raison pour laquelle des personnes meurent encore du sida. Tous ces éléments s'agrègent pour accroître leur vulnérabilité. »
« Au niveau national, il est essentiel d’abroger les lois pénales qui éloignent de la prévention et du traitement du VIH. »
Ces objectifs sont ambitieux, mais nécessaires
Une étude menée en Afrique subsaharienne montre que la prévalence du VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est cinq fois plus élevée dans les pays qui criminalisent les rapports sexuels entre personnes du même sexe que dans les pays qui ne les criminalisent pas. Par ailleurs, elle est 12 fois plus élevée dans les pays où des poursuites judiciaires à l’encontre de cette population ont récemment été engagées.
La criminalisation du commerce du sexe augmente à la fois le risque d’infection au VIH pour les travailleurs et travailleuses du sexe ainsi que leur vulnérabilité face aux agressions perpétrées par leur clientèle, les forces de l’ordre et d’autres personnes. Il a également été démontré à plusieurs reprises que la criminalisation de la clientèle nuit à la sécurité et à la santé des travailleurs et travailleuses du sexe, notamment en réduisant l’accès au préservatif et à son utilisation et en augmentant les cas de violences.
La dépénalisation de la consommation et de la détention de drogues pour un usage personnel s’accompagne d’une baisse significative de l’incidence du VIH chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, y compris en permettant un meilleur accès aux services de réduction des risques, ainsi que d'une diminution des violences, des arrestations ou du harcèlement par les forces de l’ordre.
Et Mme Byanyima de poursuivre :
« Nous avons la preuve que l’abrogation des lois pénales condamnant les relations homosexuelles réduit considérablement le risque de contracter le VIH chez les gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Pour moi, le VIH est une maladie, mais c’est avant tout une injustice sociale. Il se nourrit des inégalités de la société. Ces dernières ne peuvent se produire qu'avec un consensus dans la société. Nous avons donc besoin de rallier tout le monde à cette cause. »
Il est par conséquent essentiel de réformer les lois si nous voulons mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030.
Les objectifs sont ambitieux, mais pas inaccessibles
En effet, des expériences récentes nous montrent bien qu’ils sont atteignables. En 2022, la Belgique et l’Australie ont supprimé des lois criminalisant le travail du sexe, le Zimbabwe a dépénalisé l’exposition et la transmission du VIH, ainsi que la non-divulgation du statut sérologique et la République centrafricaine a réduit le champ d’application de ses lois pénales relatives au VIH. Par ailleurs, Antigue-et-Barbude, Saint-Christophe-et-Niévès, Singapour et la Barbade ont abrogé d’anciennes lois datant de l’ère coloniale qui criminalisaient les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Le Koweït a abrogé une loi criminalisant l’imitation du sexe opposé, une loi utilisée pour cibler les personnes transgenres tandis que la Nouvelle-Zélande a supprimé les restrictions de déplacement liées au VIH.
Cependant, en dépit de réformes aussi encourageantes, l’humanité n’est pas en bonne voie pour garantir que moins de 10 % des pays maintiennent un environnement juridique et politique punitif freinant l’accès aux services anti-VIH. En 2021, selon les chiffres de l’ONUSIDA, 134 pays criminalisaient explicitement l’exposition au VIH, sa transmission ou la non-divulgation du statut sérologique ou faisaient encourir des poursuites dans ces cas, 20 pays criminalisaient ou poursuivaient en justice les personnes transgenres, 153 pays criminalisaient au moins un aspect du travail du sexe et 67 pays criminalisent aujourd’hui encore les rapports sexuels consentis entre personnes du même sexe. Par ailleurs, 48 pays imposent encore des restrictions à l’entrée sur leur territoire pour les personnes séropositives, tandis que 53 pays indiquent exiger un dépistage du VIH, par exemple avant d’établir un acte de mariage ou pour autoriser l’exercice de certaines professions. 106 pays déclarent que le consentement des parents est obligatoire pour que les ados puissent faire un dépistage du VIH.
Ces lois et sanctions violent les normes internationales en matière de droits humains et stigmatisent et discriminent des populations déjà marginalisées.
La décriminalisation sauve des vies et contribue à accomplir des progrès en vue de mettre fin à la pandémie de sida.
* Les populations clés sont les communautés les plus exposées au risque d’infection à VIH. Il s’agit notamment des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des toxicomanes, des travailleurs et travailleuses du sexe, des personnes transgenres et des personnes incarcérées et vivant dans d’autres milieux fermés.




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Un an après le début du conflit : nous devons soutenir la riposte au VIH en Ukraine
23 février 2023 23 février 2023Un an après le début du conflit, la guerre en Ukraine continue d’engendrer des souffrances et des destructions massives. Depuis le 24 février 2022, plus de 13,5 millions de personnes, y compris des personnes vivant avec le VIH et des membres des populations clés, ont été déplacées à l’intérieur du pays ou ont été contraintes d’aller se réfugier dans des pays voisins.
Le deuxième pays le plus affecté par l’épidémie de sida en Europe de l’Est et en Asie centrale, l’Ukraine, est durement touché par la guerre.
Le pays réalisait toutefois de solides progrès dans la riposte au sida : 1) le nombre de personnes séropositives recevant des médicaments vitaux a augmenté (plus de 150 000 personnes sous traitement sur les 240 000 personnes vivant avec le VIH), 2) le pays travaille main dans la main avec des organisations communautaires et 3) il finance totalement des services innovants de prévention du VIH au sein des populations clés.
Le choc provoqué par la guerre a poussé tous les acteurs à protéger ces précieuses avancées.
Avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), de l’ONUSIDA et d’autres parties prenantes, le gouvernement ukrainien et ses partenaires de la société civile ont reçu suffisamment de thérapies antirétrovirales (ARV), de médicaments contre la tuberculose et de traitement de substitution aux opioïdes (OST) pour assurer le suivi du traitement à l’ensemble des personnes qui en ont besoin.
Avant la guerre, la société civile était déjà le moteur de la riposte nationale au VIH aux côtés du Centre de santé publique ukrainien et elle a continué de l’être tout au long de l’année passée. Elle fournit des services, des médicaments et de l’aide humanitaire à ceux et celles qui en ont le plus besoin malgré les bombardements, les attaques, le manque d’électricité et les difficultés d’accéder aux régions à l’est et au sud du pays.
Cet effort nécessite notre soutien et notre financement continus. Nous ne pouvons pas laisser faiblir la riposte au VIH de l’Ukraine.
Les agences et partenaires des Nations Unies sur le terrain travaillent en étroite collaboration avec les autorités locales pour atteindre et aider les personnes dans le besoin. Plus récemment, ils ont fourni une assistance humanitaire à des territoires durement touchés qui viennent seulement de redevenir accessibles.
« La collaboration est primordiale pour fournir une aide et une assistance ô combien nécessaires », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Une coalition regroupant le gouvernement, la société civile et des organisations internationales a été et reste primordiale pour préserver l’efficacité de la riposte au VIH de l’Ukraine pendant la guerre. L’ONUSIDA est solidaire de toutes les personnes et de nos partenaires qui travaillent si dur en première ligne. »
Un Fonds d’urgence de l’ONUSIDA a permis à des partenaires dans tout le pays de maintenir des services de prise en charge et d’assistance liés au VIH, ainsi que d’apporter une aide humanitaire directe et un soutien ciblé aux plus vulnérables. Cela s’est traduit, par exemple, par la création de dizaines de refuges pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, y compris les toxicomanes, les personnes LGBTIQ+ et d’autres populations clés, et en établissant des liens entre les prestataires de services anti-VIH et les programmes d’aide humanitaire disponibles. Le Fonds jouit du soutien de la Croix-Rouge de Monaco, des États-Unis d’Amérique et de l’Allemagne.
Fortes du financement supplémentaire de la part de l’Allemagne, des organisations de la société civile en Moldavie, en Pologne et dans d’autres pays voisins ont uni leurs efforts pour améliorer l’accès aux services pour les personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH.
L’ONUSIDA demande ardemment à la communauté internationale de financer davantage les organisations de la société civile afin qu’elles continuent à fournir des services anti-VIH essentiels en Ukraine et dans les pays recevant des personnes réfugiées ayant besoin de ce type de services.
L’ONUSIDA continuera de soutenir la prévention, le dépistage, le traitement, les soins et l’assistance en matière de VIH pour les personnes en Ukraine victimes de la guerre et déplacées à cause du conflit.