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Aisha Muhammadu Buhari veut faire en sorte que plus aucun enfant ne naisse avec le VIH au Nigeria d’ici à 2020
26 mars 2018
26 mars 2018 26 mars 2018Aisha Muhammadu Buhari, épouse du Président nigérian et nouvelle Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et la promotion du traitement des enfants vivant avec le VIH au Nigeria, a fait la promesse d’éradiquer la transmission du VIH de la mère à l’enfant dans le pays.
« C’est avec un grand sens de la responsabilité et de l’humilité que j’accepte l’honneur d’occuper la fonction d’Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA. Je me réjouis de pouvoir faire entendre ma voix pour faire en sorte que plus aucun enfant ne naisse avec le VIH au Nigeria d’ici à 2020 », a déclaré Mme Buhari en prenant ses nouvelles fonctions.
Le Nigeria compte l’un des plus forts taux de nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le monde. On estime qu’en 2016, 37 000 [22 000-56 000) enfants ont été nouvellement infectés par le VIH et que 24 000 [14 000-37 000] enfants sont décédés de maladies liées au sida. Toujours en 2016, on a dénombré environ 270 000 enfants [180 000-380 000] enfants vivant avec le VIH, et seulement 32 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès aux médicaments antirétroviraux destinés à prévenir la transmission du virus à leur enfant.
« J’ai le privilège d’annoncer que Mme Aisha Muhammadu Buhari a accepté sa nomination en tant qu’Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour le Nigeria. La confiance et le respect qu’elle inspire dans le pays nous permettront d’accélérer le rythme pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH chez les enfants et assurer un traitement pour tous les enfants vivant avec le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
La nomination de Mme Buhari va venir renforcer les efforts récents d’élargissement de la riposte au VIH au Nigeria. En décembre 2016, Muhammadu Buhari, Président du Nigeria, a lancé un plan d’accélération basé notamment sur la mobilisation de ressources nationales pour maintenir 60 000 personnes vivant avec le VIH sous traitement et faire en sorte que 50 000 personnes de plus aient accès au traitement chaque année.
« Nous sommes ravis que Son Excellence ait accepté ce rôle important d’Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA. L’objectif d’éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant au Nigeria est un objectif louable. Il doit impérativement être atteint », a déclaré Pauline Tallen, Présidente du Conseil d’administration de l’Agence nationale pour le contrôle du sida au Nigeria.
Mme Buhari défend avec ferveur les droits des femmes et des filles vulnérables. Durant l’année de son mandat, elle encouragera un accès accru aux services de soins prénataux et le dépistage du VIH pour toutes les femmes enceintes ainsi que leur orientation vers un traitement et des soins adéquats. Elle défendra également l’augmentation des ressources nationales dans la riposte au sida au niveau fédéral et des États.
« Mes trois adorables enfants sont tous séronégatifs au VIH parce que j’ai bénéficié des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Toutes les femmes vivant avec le VIH au Nigeria méritent que leurs enfants naissent sans le virus et la voix de la nouvelle Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA peut nous aider à faire une énorme différence. Elle se trouve désormais dans une position idéale pour défendre la gratuité des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant dans le pays », explique Lucy Attah Enyia, une bénéficiaire des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant.
Une cérémonie officielle destinée à célébrer la nomination de Mme Buhari aura lieu lors de la visite de M. Sidibé à Abuja, au Nigeria, en avril 2018.
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Naomi Watts en visite au foyer pour enfants de Nyumbani pour en savoir plus sur le traitement pédiatrique du VIH
12 juillet 2017
12 juillet 2017 12 juillet 2017Naomi Watts, Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA, a visité le foyer pour enfants de Nyumbani au Kenya le 11 juillet dernier afin d’en apprendre davantage sur le programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant mené au Kenya, ainsi que sur le travail réalisé dans ce foyer pour soigner les enfants vivant avec le VIH.
En l’espace de quelques années seulement, grâce à un partenariat solide entre le leadership politique, les responsables de la mise en œuvre du programme et la communauté, les nouvelles infections à VIH chez les enfants âgés de 0 à 14 ans au Kenya sont passées de 12 000 en 2013 à 6 600 en 2015. En juin, sous la houlette de sa Première dame, Margaret Kenyatta, le Kenya a lancé un nouveau cadre pour accélérer les efforts du pays en faveur de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et de la syphilis d’ici à 2021. Ce cadre appelle à l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi qu’à la création d’un environnement propice à l’autonomisation des femmes vivant avec le VIH.
Le foyer pour enfants de Nyumbani a ouvert ses portes en 1992 et accueille actuellement 124 enfants vivant avec le VIH. Le foyer apporte une aide nutritionnelle, médicale, psychosociale et spirituelle aux enfants et à la communauté environnante, en offrant un refuge sûr aux enfants abandonnés vivant avec le VIH à Nairobi. De plus, l’organisation dispose d’un programme à base communautaire qui vient en aide à plus de 3 100 enfants vivant avec le VIH qui résident dans les bidonvilles de Nairobi, ainsi qu’à un millier d’orphelins dans les villages de Nyumbani.
Mme Watts et ses deux fils ont visité plusieurs installations du foyer, notamment son laboratoire de pointe équipé pour prendre en charge le diagnostic précoce chez les nourrissons et les tests de charge virale. Mme Watts a félicité le foyer de Nyumbani pour l’impact qu’il exerce au quotidien dans la vie d’autant d’enfants aussi exceptionnels et indépendants. Elle s’est engagée à poursuivre son travail de sensibilisation sur la nécessité de veiller à ce que les enfants vivant avec le VIH ne développent pas le sida.
Quotes
« Aujourd’hui, j’ai été témoin de réussites incroyables. Les enfants de Nyumbani sont un exemple vivant de l’impact du traitement antirétroviral sur la santé et le bien-être des enfants vivant avec le VIH. »
« Nous devons lutter contre la stigmatisation et la discrimination, en particulier envers les enfants vivant avec le VIH. Ils méritent notre amour et notre compassion pour que le sida ne les atteigne pas. »
« Tous les jours, je constate la puissance du traitement antirétroviral. Nos enfants sont heureux, en bonne santé, et ils vont à l’école. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les enfants vivant avec le VIH déploient tout leur potentiel. »
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Initiative Stay Free : un défi dans de nombreux pays
24 mai 2017
24 mai 2017 24 mai 2017Le 24 mai, l’ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida ont organisé une réunion ministérielle destinée à faire le bilan des avancées dans la mise en œuvre du cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free. Parrainée par le Lesotho, le Malawi, le Swaziland et l’Organisation mondiale de la Santé, cette réunion s’est tenue en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé.
Monica Geingos, Première dame de Namibie et Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour les jeunes femmes et les adolescentes, en était l’invitée spéciale. Son discours d’ouverture inspirant a donné le ton de la réunion : elle a mis l’accent sur la nécessité de changer la manière dont nous parlons aux jeunes et de former les gens qui assurent leur éducation sur la sexualité et le VIH, notamment les enseignants et les grands-parents.
« Nous avons accompli un travail formidable sur le volet Start Free, mais quelque chose cloche avec le volet Stay Free », a déclaré la Première dame. « Les jeunes ont évolué dans leur manière de dialoguer et nous devons parler leur langage pour les atteindre d’une façon qui ait du sens pour eux ».
Florence Anam, de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH, a relaté sa propre expérience personnelle et évoqué les systèmes de santé mal équipés pour gérer les adolescents et les grossesses chez les adolescentes. Selon elle, « nous devons investir dans les réseaux de femmes vivant avec le VIH et renforcer nos capacités pour contribuer à des actions qui ont un impact sur nos vies et nous engager dans ces actions ». Elle a également parlé de la nécessité d’impliquer les hommes et de créer des initiatives pour plus d’engagement de leur part afin de promouvoir la responsabilité mutuelle.
Le thème commun de la rencontre a porté sur la constatation unanime qu’un excellent travail avait été accompli pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants, mais que les adolescents avaient été laissés de côté et qu’une nouvelle approche s’imposait pour les atteindre et les inciter à se prémunir contre le VIH.
« Nous ne pourrons jamais contrôler cette épidémie et en finir avec elle si nous ne nous projetons pas vers l’avenir », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Cela veut dire qu’il ne suffit pas de penser à démarrer dans la vie sans le VIH et à donner aux bébés une chance de naître sans le virus, mais aussi à faire en sorte qu’ils le restent tout au long de leur vie ».
« Nous ne sommes rien sans les preuves scientifiques, mais celles-ci ne peuvent pas se traduire en programmes sans les communautés et un leadership politique », a expliqué Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale.
Des ministres de la Santé et des représentants du Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Lesotho, du Malawi, du Mali, de Namibie, du Nigeria, du Swaziland, du Togo et du Zimbabwe se sont joints au Directeur exécutif de l’ONUSIDA et à la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida pour examiner certains problèmes rencontrés dans l’élargissement de la prévention et du traitement du VIH, ainsi que pour échanger sur les réussites de leurs pays respectifs dans ce domaine.
Ils ont été invités à décrire l’action la plus importante qu’ils avaient initiée dans le cadre du programme Start Free, Stay Free, AIDS Free. Voici un aperçu de leurs réponses.
Quotes
« L’une des approches intéressantes que nous avons adoptée en République démocratique du Congo est un programme dans lequel la distribution des médicaments antirétroviraux est assurée par des personnes vivant avec le VIH. Cela a permis de faire reculer la stigmatisation, d’offrir un accès plus facile et plus rapide au traitement et d’accroître l’observance. Cela a également soulagé les établissements de santé et donné aux agents de santé l’opportunité de se concentrer sur les nouveaux patients et les cas nécessitant l’attention médicale de spécialistes ».
« Il est urgent d’agir de manière responsable pour faire en sorte que les bébés naissent sans le VIH et protéger ces bébés jusqu’à leur adolescence. Ce n’est pas une question de programme, mais de responsabilité pour faire les bons choix. »
« À l’heure actuelle, nous avons mis en place jusqu’à 99 % de couverture par les médicaments antirétroviraux chez les femmes enceintes vivant avec le VIH, mais en tant que ministre, ces 99 % ne me satisfont pas. Le meilleur chiffre, c’est le nombre d’enfants nés sans le VIH. Nous voulons que tout le pays soit exempt du VIH. »
« Start Free, commencer sans le VIH, c’est le mot d’ordre actuel. Nous avons mobilisé les responsables, donné des moyens aux jeunes et ciblé les femmes enceintes. Stay Free, rester sans le VIH, tel est le défi à relever. Nous devons changer la manière dont nous parlons aux jeunes et veiller à ce que nos programmes de prévention du VIH soient pilotés par les jeunes. »
« Au Zimbabwe, nous avons abordé deux éléments : la prévention et le traitement. Si vous voulez vous focaliser sur le traitement, faites-le, c’est très bien. Mais si on ne ferme pas le robinet des nouvelles infections, il y a un problème. C’est pourquoi le mot d’ordre du Zimbabwe est prévention, prévention, prévention. »
« Nous avons accru la sensibilisation politique, élargi le dépistage du VIH, mais nous avons un problème de rupture et de perte du suivi pour lequel nous aimerions trouver des solutions. »
« Nous devons travailler ensemble et pour assurer la redevabilité, nous avons besoin de tous les partenaires, notamment les partenaires non gouvernementaux, pour travailler main dans la main. Nous ne pouvons pas le faire sans nos partenaires, c’est la seule façon pour nous d’accélérer la riposte. »
« Nous avons mobilisé à la fois des ressources financières et humaines. Nos programmes sont pilotés par des agents de santé communautaires. Ils sont notre solution à notre engagement auprès des communautés. »
« Nous avons accompli un certain nombre de progrès et notre objectif est de poursuivre dans cette voie. Il est indispensable de ne pas baisser la garde. Nous voulons aussi reconnaître les accomplissements obtenus par nos partenaires, en particulier l’ONUSIDA. Seuls nous allons vite, mais ensemble nous allons loin. »
« Nous avons mis en place une politique de médicaments antirétroviraux trimestrielle car nous avons constaté que les personnes ne prenaient pas leurs médicaments parce qu’elles devaient s’absenter trop souvent de leur travail pour se rendre régulièrement dans les dispensaires. Aujourd’hui, nous envisageons de mettre en place un protocole sur six mois. Nous étudions la manière dont cela fonctionnera pour nous. »
« Nous sommes en train d’étendre notre couverture santé universelle et l’une des principales interventions concerne la prévention de la transmission de la mère à l’enfant. Dans ce cadre, nous avons acquis des stocks de kits de dépistage rapide et de médicaments de première intention pour le traitement du VIH. D’autre part, le VIH fait désormais partie des programmes scolaires. »
« Nous devons simplifier les services intégrés pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH et de la tuberculose, et nous devons être attentifs aux besoins des enfants : il y a trop de diagnostics tardifs et nous avons un besoin urgent de préparations adaptées à l’âge. »
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Prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant
24 octobre 2016
24 octobre 2016 24 octobre 2016Ces cinq dernières années, on a observé un élargissement rapide des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. À l'échelle mondiale, cela a permis de réduire le nombre annuel de nouvelles infections chez les enfants de 50 % depuis 2010 et, selon les estimations, 77 % des femmes enceintes ou allaitantes vivant avec le VIH ont reçu des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur bébé en 2015, contre 50 % en 2010.
Les médicaments antirétroviraux ont permis d'éviter 1,6 million de nouvelles infections chez les enfants depuis 2000. On a également constaté une baisse spectaculaire des décès pédiatriques dus au sida. Dans les 21 pays prioritaires ciblés par le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie (le Plan mondial), la mortalité liée au sida chez les enfants de moins de 15 ans a chuté de 53 % entre 2009 et 2015. Dans des pays comme le Botswana, le Burundi, la Namibie, l'Afrique du Sud et le Swaziland, on a même obtenu des baisses plus importantes, supérieures à 65 %.
Cependant, ces bonnes nouvelles sont à relativiser en raison de problèmes complexes persistants. En 2015, il y avait 1,8 million d'enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH dans le monde. La même année, 150 000 enfants de plus ont contracté le VIH à l'échelle mondiale (2 800 par semaine) et 110 000 enfants sont morts de causes liées au sida (300 par jour). Dans certains pays très touchés comme l'Angola, le Tchad et le Nigéria, moins de la moitié des femmes enceintes ou allaitantes vivant avec le VIH reçoivent des médicaments antirétroviraux.
Les programmes destinés à aider les femmes à se prémunir contre l'infection à VIH restent peu développés et fragiles, avec pour conséquence 900 000 nouvelles infections à VIH chez les femmes de plus de 15 ans en 2015. Elles se sont ajoutées aux 17,8 millions de femmes vivant déjà avec le VIH et, quand elles décideront d'avoir des enfants, elles auront besoin de services pour prévenir la transmission à leurs enfants et rester elles-mêmes en bonne santé. Les programmes destinés à aider les femmes vivant avec le VIH à éviter les grossesses non désirées demeurent eux aussi inadéquats : une étude récente menée au Kenya a révélé que, malgré les améliorations dans la couverture du planning familial, les femmes vivant avec le VIH étaient davantage susceptibles de vivre une grossesse non désirée que les autres femmes.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande désormais de traiter toutes les personnes vivant avec le VIH, mais déclare qu'il est aussi essentiel d'assurer une bonne observance du traitement aux médicaments antirétroviraux pour garantir leur efficacité. Une bonne observance permet de faire baisser la charge virale à des niveaux indétectables, réduisant ainsi considérablement la transmission ultérieure à l'enfant tout en restaurant le système immunitaire de la mère pour améliorer sa santé. Pourtant, de nombreuses femmes arrêtent progressivement de prendre leurs médicaments après la naissance du bébé, augmentant le risque de transmission pendant l'allaitement et mettant en péril leur propre santé. Au Malawi, une étude a montré qu'un tiers de 7 500 femmes enceintes ou allaitantes ne suivaient pas correctement leur traitement antirétroviral, compromettant ainsi les bénéfices du traitement avec un risque accru de développer une résistance aux médicaments.
L'accès au diagnostic et au traitement chez les enfants a été amélioré, mais il reste beaucoup à faire. Dans les 21 pays prioritaires du Plan mondial, seulement la moitié des enfants exposés au VIH bénéficient d'un dépistage virologique dans les deux mois suivant la naissance, comme le recommande l'OMS. Étant donné que la mortalité chez les nourrissons non traités est maximale au cours des trois premiers mois de la vie, un diagnostic et une mise sous traitement rapides sont indispensables. Pourtant, seulement la moitié des enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH dans ces pays ont accès au traitement, contre 80 % des femmes enceintes vivant avec l'infection. Ces chiffres révèlent l'échec des services pour les enfants.
Afin de parachever le travail du Plan mondial, l'ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida ont lancé une initiative de suivi baptisée Start Free, Stay Free, AIDS Free. Ce cadre, qui a pour but de mettre fin au sida chez l'enfant, englobe l'aspiration à ce que tous les enfants naissent et restent sans VIH (« start free », démarrer dans la vie sans le VIH), que tous les adolescents et les jeunes femmes puissent se protéger contre le VIH (« stay free », rester sans VIH) et que tous les enfants et les adolescents vivant avec le VIH aient accès à un traitement, des soins et un appui anti-VIH de qualité (« AIDS-free », sans sida).
Start Free, Stay Free, AIDS Free couvre les objectifs validés par la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, à savoir 95 % de femmes enceintes et allaitantes ayant accès aux médicaments antirétroviraux, la réduction des nouvelles infections à VIH chez les enfants à 40 000 et l'accès au traitement anti-VIH pour 1,8 million d'enfants vivant avec le VIH d'ici 2018. Le programme vise également à faire baisser les nouvelles infections chez les adolescents à moins de 100 000 et à mettre sous traitement anti-VIH 1,5 million d'adolescents d'ici 2020.
Start Free, Stay Free, AIDS Free encourage une action concertée et coordonnée menée au niveau national et conçue pour combler les lacunes restantes dans la prévention et le traitement du VIH chez les enfants, les adolescents, les jeunes femmes et les futures mamans. Sa réussite dépendra des plans d'accélération et de mise en œuvre adaptés afin de correspondre au contexte national, en s'appuyant sur les stratégies couronnées de succès pour le renforcement des systèmes selon les besoins et l'identification des opportunités et actions critiques capables d'étendre l'accès aux services vitaux de traitement et de prévention du VIH. Pour appuyer la mise en œuvre, le cadre en appelle aussi à l'industrie, à la société civile et aux partenaires internationaux pour qu'ils ciblent leurs investissements sur de nouvelles solutions efficaces et rentables qui maximisent les résultats des programmes.
Tout comme le Plan mondial, Start Free, Stay Free, AIDS Free place les femmes vivant avec le VIH au cœur de la riposte.
Journée mondiale du sida 2016
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La Thaïlande, premier pays d'Asie à avoir éliminé le VIH et la syphilis chez les bébés
27 octobre 2016
27 octobre 2016 27 octobre 2016Il y a seize ans, Anya Nopalit apprenait avec excitation qu'elle était enceinte, avant de recevoir une terrible nouvelle. « J'ai appris que j'avais le VIH. Je me suis sentie très triste et découragée. Je me suis demandé pourquoi ça m'arrivait, à moi », raconte Mme Nopalit, qui vit dans un village de pêcheurs de la province de Chantaburi, dans le sud-est de la Thaïlande.
Son médecin l'a incitée à avorter, mais elle était décidée à garder son bébé. « Je me suis dit, on verra bien », explique-t-elle.
Par chance, l'année même où Mme Nopalit apprend son diagnostic, la Thaïlande devient l'un des premiers pays du monde dans lequel les femmes enceintes vivant avec le VIH ont accès à un traitement antirétroviral gratuit. Sans traitement, les femmes vivant avec le VIH présentent un risque allant jusqu'à 45 % de transmettre le virus à leur enfant pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement. Ce risque chute cependant de manière radicale si un traitement anti-VIH est donné à la mère et à l'enfant.
Mme Nopalit a suivi le protocole de traitement conseillé par son médecin et son fils est né sans le VIH.
« J'étais si heureuse quand le médecin m'a annoncé qu'il était séronégatif au VIH », raconte Mme Nopalit.
L'engagement précoce de la Thaïlande pour éliminer le VIH chez les nouveau-nés a permis de sauver de nombreuses vies et, en juin 2016, le pays a reçu la validation par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour avoir éliminé la transmission non seulement du VIH mais aussi de la syphilis de la mère à l'enfant.
Selon le Ministère thaïlandais de la Santé publique, 86 enfants ont été infectés par le VIH en 2015, soit une baisse de plus de 90 % sur les 15 dernières années. Le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant est passé de 13,6 % en 2003 à 1,1 % en 2015 en Thaïlande. Selon les directives mondiales de l'OMS, la transmission du VIH de la mère à l'enfant est considérée comme étant effectivement éliminée quand ce taux de transmission tombe en dessous de 2 %.
À l'Hôpital Tha Mai de la province de Chantaburi, où Mme Nopalit reçoit son traitement anti-VIH, les cas de VIH chez l'enfant sont devenus très rares.
« Ces trois dernières années, il n'y a eu aucun nouveau cas de transmission de la mère à l'enfant », explique Monthip Ajmak, Infirmière en chef du Service de soins prénataux de l'Hôpital Tha Mai.
L'un des facteurs qui ont contribué à la réussite remarquable de la Thaïlande réside dans un système de santé national bien développé, qui délivre des services de qualité même dans les régions les plus reculées. Selon les autorités sanitaires thaïlandaises, presque toutes les femmes enceintes sont systématiquement soumises à un dépistage du VIH et, si elles sont séropositives au VIH, elles entament un traitement antirétroviral qu'elles devront suivre à vie. Plus de 95 % des femmes enceintes chez qui une syphilis est diagnostiquée reçoivent également un traitement.
En Thaïlande, les services de santé destinés aux mères vivant avec le VIH sont entièrement intégrés dans les programmes de soins de santé maternelle et infantile des hôpitaux et couverts par l'assurance santé universelle du pays.
« Le personnel du secteur public bénéficie d'une formation continue, allant des compétences de conseil élémentaires à l'administration d'un protocole de traitement », explique Danai Teewanda, Directeur général adjoint du Département Santé auprès du Ministère de la Santé publique thaïlandais.
Le leadership communautaire veille à ce que les mères vivant avec le VIH soient mises en relation avec les hôpitaux et assistées tout au long de leur grossesse. À l'Hôpital Tha Mai, le Best Friends Club compte 160 membres, dont des femmes et des hommes vivant avec le VIH. Le club est divisé en trois groupes, avec les membres plus récents qui se réunissent tous les mois et les membres plus anciens deux fois par mois.
« Notre club assure des services de conseil auprès du service prénatal. Nous travaillons en coordination avec le personnel hospitalier et nous fournissons des informations aux femmes sur la manière de prendre soin d'elles-mêmes », explique Malinee Vejchasuk, conseillère du Best Friends Club.
Mme Nopalit et son époux ont voulu avoir un autre enfant. Il y a quatre ans, elle a donné naissance à un deuxième fils.
« Je suis tellement heureuse que mes deux enfants soient en bonne santé et sans VIH. Ils sont pleins de vie et jouent comme leurs amis », explique Mme Nopalit.
Quand il n'est pas à l'école, son fils aîné accompagne désormais ses parents lorsqu'ils vont pêcher des crabes pour la petite affaire familiale, tandis que le plus jeune court sur la plage et construit des châteaux de sable.
Journée mondiale du sida 2016
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Une gynécologue indienne infatigable engagée pour la santé des femmes
28 octobre 2016
28 octobre 2016 28 octobre 2016Il y a plus de 15 ans, Gita et son mari ont frappé à la porte du Sir Jamsetjee Jeejebhoy (Sir J.J.) Hospital, souhaitant désespérément avoir des enfants. À cause de leur séropositivité au VIH, les médecins les avaient dissuadés de devenir parents, et c'est pourquoi ils ont fait ce voyage de cinq heures vers la ville très animée de Bombay, en Inde, pour consulter Rekha Daver dans l'espoir de trouver une solution. N'importe quelle solution.
Mme Daver est médecin et dirige le service de gynécologie de cet hôpital public. Sous son leadership, l'hôpital est devenu un centre de référence pour les femmes enceintes séropositives au VIH, qui sont souvent refusées dans les autres établissements de santé.
« À cette époque, je ne pouvais pas garantir que leur enfant ne serait pas séropositif au VIH, mais j'ai engagé Gita dans notre programme de traitement antirétroviral », se souvient Mme Daver. Le mari de Gita a ensuite été inclus dans le programme. Moins d'un an plus tard, Gita donnait naissance à une petite fille dans cet hôpital.
« Ils n'ont jamais manqué un rendez-vous et lorsque leur fille est née séronégative au VIH, vous auriez dû voir leur bonheur ! », raconte-t-elle. Accompagnés de leur fille aujourd'hui adolescente, le couple continue de rendre visite à Mme Daver, ce qui lui fait très plaisir. « Ce n'est pas juste une question de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, il s'agit aussi d'avoir deux adultes qui vivent une vie en bonne santé ».
Mme Daver est incollable sur la maternité. Depuis 2000, son équipe a réalisé plus de 1 000 accouchements de femmes séropositives au VIH. Récemment, ils ont eu l'occasion de fêter un événement, avec 100 femmes bénéficiant de la nouvelle trithérapie qui ont donné naissance à des enfants sans VIH au cours des deux dernières années.
Sarita Jadav, responsable du point focal pour le VIH et l'éducation scolaire à la santé de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à New Delhi, ne tarit pas d'éloges sur Mme Daver. « La santé maternelle et infantile est une de ses passions et elle a consacré plus de 37 années de sa carrière au service des femmes défavorisées », explique-t-elle. Mme Jadav souligne que, même si elle a étudié et travaillé aux États-Unis et obtenu une carte verte, Mme Daver a choisi de revenir en Inde pour travailler dans des hôpitaux publics et former des milliers d'étudiants en médecine.
« Ses efforts inlassables pour changer les choses et sauver des vies suscitent l'admiration de tous », ajoute Mme Jadav.
Mme Daver évoque l'importance du conseil. « Quand je vois des femmes qui sont séropositives au VIH et leur mari séronégatif, il y a souvent des pressions sociales qui s'exercent sur le couple, et pas autant que lorsque c'est le mari qui est séropositif et la femme séronégative », explique-t-elle. « Mon équipe et moi-même nous essayons de sensibiliser les gens sur les pratiques sexuelles protégées et le planning familial ». Elle croit à son travail auprès du Centre de recherche sur la reproduction humaine et du Conseil de recherche médicale indien en élargissant ses perspectives concernant la santé des femmes.
Assister les femmes a été le moteur de la carrière de Mme Daver. Elle a toujours su qu'elle voulait être médecin et s'était fixé comme objectif de devenir chirurgienne, mais en grandissant dans une petite ville, elle s'est rendu compte qu'aider les femmes était essentiel et qu'elle pourrait avoir plus d'influence en tant qu'obstétricienne / gynécologue.
Après des études à la faculté de médecine en Inde, elle a passé trois ans au Texas Medical Center de Houston, aux États-Unis. Lorsqu'elle décide de revenir en Inde, elle est suivie par son mari le Dr Gustad (son amour de jeunesse à la faculté de médecine) et ses deux enfants.
En 1990, elle entre au Sir J.J. Hospital et commence alors à voir de plus en plus de femmes vivant avec le VIH.
« J'ai compris qu'il n'y avait pas de remède et que mon meilleur pari était peut-être de cibler la prévention, en particulier de la mère à l'enfant ».
Après avoir étudié les programmes menés en Thaïlande et en Ouganda, l'équipe de Mme Daver se met à ouvrir l'accès aux médicaments antirétroviraux aux mères vivant avec le VIH pendant leur grossesse. Sans médicaments antirétroviraux, entre 33 et 45 % des nourrissons nés de femmes vivant avec le VIH sont infectés par le virus. Le projet du Sir J.J. Hospital deviendra un programme pilote et Mme Daver formera ensuite d'autres médecins dans tout le pays.
Avec le succès des programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, Mme Daver peut à nouveau promouvoir l'allaitement. « Avant, je m'inquiétais beaucoup car je sauvais l'enfant mais les taux de mortalité restaient élevés en raison de l'absence d'anticorps », explique-t-elle. « Aujourd'hui les femmes peuvent allaiter en toute sécurité, ce qui me rend très heureuse », dit-elle.
Son enthousiasme pour son travail est contagieux, explique sa fille. « J'ai toujours vu ma mère dévouée aux personnes vivant avec le VIH, ainsi que sa passion pour les questions concernant les femmes », raconte Roshni Daver, qui vit à New York. « En fait, c'est elle qui m'a inspirée pour devenir médecin ».
« La clé du succès de la longue carrière de ma mère réside dans son excellente gestion du temps, ou peut-être que c'est parce qu'elle se lève très tôt le matin », explique sa fille.
Sa mère voit les choses autrement : « Aider toutes ces femmes défavorisées et former la future génération de médecins me procure une grande satisfaction ».
Journée mondiale du sida 2016
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Des vies transformées pour atteindre l'objectif zéro
26 octobre 2016
26 octobre 2016 26 octobre 2016Khonjiswa Mdyeshana n'aurait jamais imaginé pouvoir être séropositive au VIH. Ainsi, en 2006, lorsqu'elle a été testée positive au VIH alors qu'elle était enceinte de son premier enfant, elle n'y a pas cru. Elle a insisté pour faire le test à trois reprises. À sa grande surprise, chaque résultat est revenu positif. « Dans ma tête, c'était la fin du monde pour mon enfant et moi », raconte-t-elle.
Ce que Mme Mdyeshana ne savait pas à ce moment-là, c'est qu'aux côtés des médecins et des infirmières de son hôpital travaillaient les Mentor Mothers, des femmes séropositives au VIH employées et formées par l'organisation non gouvernementale africaine mothers2mothers (m2m). Les Mentor Mothers fournissent aux femmes comme elle une éducation et un appui pour débuter et suivre leur traitement anti-VIH.
« Grâce aux femmes de m2m, je me suis sentie accueillie et je n'ai pas eu peur. Elles m'ont raconté leur propre histoire de vie avec le VIH. Elles m'ont appris comment éviter de transmettre le virus à mon bébé et à positiver. Honnêtement, je n'étais pas sûre de tout à 100 %, mais quelque part, j'avais un nouvel espoir qui me faisait dire que ce n'était pas la fin », explique Mme Mdyeshana.
Depuis sa création en 2001, m2m est devenu un leader mondial dans les actions visant à ramener les infections à VIH chez l'enfant à zéro et à améliorer la santé et le bien-être des mères, des familles et des communautés.
Il a été prouvé que le modèle Mentor Mother de m2m avait permis de réduire le nombre de nourrissons infectés par le VIH et d'améliorer la santé des mères et des bébés, tout en générant des économies en termes de coûts de traitement anti-VIH évités. Une évaluation annuelle des programmes de m2m publiée récemment a révélé qu'en 2015, l'organisation avait obtenu des résultats significatifs :
- m2m a quasiment éliminé la transmission du VIH de la mère à l'enfant chez ses clients pour la deuxième année consécutive, avec un taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant de 2,1 % au bout de 24 mois.
- En Afrique du Sud, le taux de transmission chez m2m a même été encore plus faible, à savoir 1,1 % au bout de 18 mois.
- Les mères qui rencontrent deux fois ou plus une Mentor Mother sont plus de sept fois plus susceptibles de voir leurs bébés soumis à un dépistage du VIH à six semaines par rapport aux mères ayant fait une seule de ces rencontres.
« C'est un vrai bonheur d'aller sur un site et d'entendre une infirmière ou un chef de clinique vous dire « Vous devez savoir que cela fait trois ans que nous n'avons pas eu de bébé né avec le VIH dans cette clinique grâce à mothers2mothers » », déclare Frank Beadle de Palomo, Président directeur général de m2m.
Pourtant, des enfants sont encore infectés pendant l'allaitement. Le nombre d'infections et de décès augmente aussi chez les adolescents, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes.
En réponse à ces besoins, m2m s'engage désormais auprès des mères et de leur famille pendant une plus longue période, avec une approche centrée sur la famille. m2m voit au-delà de la survie et vise à donner aux enfants la possibilité de s'épanouir grâce à ses programmes de développement pour la petite enfance et de recensement des cas pédiatriques et assistance. Par ailleurs, la nouvelle initiative DREAMS en Afrique du Sud apporte aux adolescents les compétences et les connaissances requises pour se protéger eux-mêmes et protéger les futures générations contre le VIH.
Quant à Mme Mdyeshana, elle a parcouru un long chemin depuis 2006. Aujourd'hui, elle travaille comme Mentor Mother et aide les autres femmes à comprendre que vivre avec le VIH ne signifie pas la fin du monde. Elle est fière d'être mère de deux enfants séronégatifs au VIH, pleins de vie, de joie et de grands rêves.
Son aîné, Luthando, âgé de neuf ans, raconte à sa mère qu'il s'applique à l'école pour avoir un bon travail et leur acheter une plus grande maison quand il sera grand. Mais quelle sorte de travail ? Il dit qu'il veut devenir médecin, parce qu'il voit « beaucoup de gens malades autour de lui » et qu'il veut les aider. Tout en travaillant pour accomplir son rêve, il exerce ses compétences médicales à la maison en rappelant à sa mère, qu'il décrit comme « forte et très belle », de prendre ses médicaments anti-VIH tous les jours.
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Combler les lacunes en matière de diagnostic du VIH chez les nourrissons
25 octobre 2016
25 octobre 2016 25 octobre 2016Pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer et mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030, il faut éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants. Le VIH peut être transmis de la mère à l'enfant pendant la grossesse, à la naissance et pendant l'allaitement, mais avec un traitement antirétroviral les taux de transmission de la mère à l'enfant peuvent tomber à 5 % ou moins.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) défend une approche complète pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Une part importante de cette stratégie vise à fournir un traitement, des soins et un appui adéquats aux mères vivant avec le VIH, à leurs enfants et aux autres membres de la famille.
Depuis 2005, grâce aux programmes efficaces de prévention de la transmission de la mère à l'enfant, le nombre d'enfants nés séropositifs au VIH a baissé d'environ 70 %. En 2015 dans le monde, près de 1,4 million de mères vivant avec le VIH ont accouché et 150 000 nourrissons ont été infectés par le VIH. La mortalité est maximale chez les nourrissons séropositifs au VIH au cours des trois premiers mois de la vie, de sorte que leur statut sérologique doit être diagnostiqué rapidement pour qu'ils reçoivent le traitement dont ils ont besoin.
Il existe pourtant de sérieuses lacunes dans le diagnostic. Seulement 51 % des nourrissons exposés au VIH dans le monde sont dépistés à l'âge de six semaines, soit l'âge recommandé par l'OMS. La moitié d'entre eux ne reçoivent jamais les résultats. Et parmi ceux dont le test est positif et qui reçoivent les résultats, seulement la moitié sont mis sous traitement. Ainsi, sur 150 000 enfants nés séropositifs au VIH en 2015, seulement la moitié environ seront mis sous traitement.
UNITAID contribue à combler ces lacunes de diagnostic. Par l'intermédiaire de ses partenaires, UNITAID a investi plus de 300 millions de dollars pour élargir l'accès à des technologies de diagnostic abordables et de qualité certifiée dans les pays à revenu faible et intermédiaire. UNITAID mène une action cruciale en rendant ces tests disponibles là où les gens ont besoin de soins, même dans les endroits les plus reculés, afin de veiller à ce que les jeunes patients reçoivent rapidement le traitement dont ils ont besoin.
Les tests de dépistage précoce chez le nourrisson sont adaptés aux nourrissons, au contraire des tests de dépistage rapides, car les anticorps de la mère peuvent rester présents dans le sang de l'enfant jusqu'à 18 mois après la naissance. UNITAID a pour objectif de mettre à disposition ces tests de dépistage précoce pour moins de 30 dollars. Il faut moins de deux heures pour les effectuer, de sorte que les nourrissons peuvent être diagnostiqués et dirigés immédiatement vers un traitement le même jour. Cela permet de réduire le nombre de nourrissons dont les résultats sont perdus ou retardés et de faire des économies par rapport à un diagnostic plus tardif.
Avec quelques ajustements supplémentaires, le dépistage sur le lieu des soins pourrait faire baisser davantage la mortalité chez les nourrissons. Robert Matiru, Directeur des opérations chez UNITAID, souligne l'importance d'un dépistage régulier. « Le dépistage à la naissance indique aux médecins si un bébé a été infecté in utero », explique-t-il. « Mais si un enfant est infecté à la naissance, la séroconversion au VIH ne sera pas détectable dans le sang avant plusieurs semaines. Un nouveau dépistage à l'âge de 6 semaines, comme cela est recommandé, est essentiel ».
Actuellement, UNITAID a des projets en cours pour mettre à disposition des tests de dépistage précoce pour les nourrissons et des tests de détection de charge virale abordables sur le lieu des soins dans 16 pays d'Afrique. Des plates-formes innovantes, adaptées à des établissements de santé décentralisés, facilitent la tâche aux agents de santé pour la réalisation de plusieurs types de tests. UNITAID finance des recherches opérationnelles pour vérifier que chaque solution sanitaire soit rentable, adaptée au contexte et évolutive. L'expérience acquise par ce travail permet ensuite d'éclairer les consignes de traitement, les plans nationaux et les politiques de prévention et de traitement du VIH, ainsi que les stratégies mondiales de lutte contre le VIH, en alimentant un cycle de programmes toujours plus efficaces.
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Les Premières dames d'Afrique réaffirment leur engagement à travailler pour mettre fin à l'épidémie de sida
01 février 2016
01 février 2016 01 février 2016En préparation à la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida, qui aura lieu en juin à New York, l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) a appelé à l'intensification de la riposte contre l'épidémie.
Réunies à Addis Abeba, en Éthiopie, les Premières dames de l'OPDAS ont reconnu les énormes progrès déjà réalisés dans la réduction de l'impact du VIH, mais elles ont aussi mis en garde contre la tentation de l'autosatisfaction, en appelant les parties prenantes à accroître leurs investissements dans la riposte. Les Premières dames ont indiqué que davantage de ressources étaient nécessaires pour éviter les nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie et en bonne santé, ainsi que pour élargir l'accès aux services de dépistage. Elles ont également déclaré que des ressources supplémentaires étaient nécessaires pour assurer l'accès immédiat au traitement pour les personnes qui en ont besoin, pour permettre aux jeunes, surtout les jeunes femmes et les filles, d'accéder aux services de prévention combinés, et pour mettre fin aux violences sexistes qui augmentent le risque d'exposition au VIH.
S'adressant à l'Assemblée générale de l'OPDAS, Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a félicité les Premières dames pour le rôle réformiste qu'elles jouent en défendant la justice sociale et en assurant une place prioritaire au VIH dans l'agenda politique. Il a ajouté que les objectifs de zéro transmission du virus de la mère à l'enfant, de l'accès universel à la santé pour les enfants et de la fin de l'épidémie de sida d'ici 2030 pouvaient être atteints si les bonnes décisions sont prises dès aujourd'hui.
Quotes
« Utilisons nos voix pour mettre fin à l'épidémie de sida chez les enfants et améliorer la santé sexuelle et les droits des adolescents. »
« Promouvoir les droits humains et l'égalité entre les sexes est un but en soi, mais il est aussi essentiel pour des ripostes au VIH qui soient efficaces et durables. Protéger et promouvoir les droits sexuels et reproductifs des femmes est fondamental pour permettre aux femmes de se protéger contre le VIH. »
« Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de votre leadership pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, en protégeant nos filles, en veillant à ce que les jeunes femmes et les filles aient accès aux services et aux droits en matière de santé reproductive, et en mettant fin aux violences à l'encontre des femmes et des filles. »
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L'optimisation de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant grâce à l'engagement et à la mobilisation communautaire
02 décembre 2015
02 décembre 2015 02 décembre 2015En 2011, les dirigeants mondiaux se sont engagés à travailler pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH chez les enfants et à réduire la mortalité maternelle liée au sida. Ils ont lancé le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie (Plan mondial). Le Plan mondial a classé par ordre de priorité 22 pays avec le plus grand nombre de femmes enceintes vivant avec le VIH et ayant besoin de services, englobant plus de 90% de toutes les femmes ayant besoin de services pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
Lors de la 18ᵉ Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique qui s'est tenue à Harare, Zimbabwe, l'ONUSIDA a organisé une discussion sur la façon de maximiser le rôle des communautés dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Parmi les participants, d'éminents spécialistes et des militants de la Côte d'Ivoire, du Kenya, du Nigéria et du Zimbabwe ont exploré des moyens porteurs et innovants pour accélérer les progrès vers l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et l'amélioration de la santé maternelle.
Le Plan mondial appelle à une réflexion plus large et à une action, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système officiel des soins de santé. L'accent mis sur les communautés dès le début est une caractéristique importante des programmes de pays. Les programmes communautaires ont augmenté la demande pour les services de santé et les produits de base et renforcé leur qualité.
Par ailleurs, les organisations communautaires sont en train d’élaborer leur capacité à défendre un meilleur accès à des services appropriés en conformité avec les lignes directrices internationales, et elles s'impliquent elles-mêmes à assurer la continuité des soins pour les mères et les enfants dans une approche fondée sur la famille.
Quotes
« Les communautés restent au cœur des programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, elles créent l'environnement dans lequel les services de santé peuvent être fournis plus efficacement. »
« Nous sommes conscients que le secteur de la santé ne peut pas y arriver tout seul. Nous travaillons dur, y compris par le biais de notre forum de partenariat sur la prévention de la transmission mère-enfant du VIH et les réseaux de personnes vivant avec le VIH qui sont engagés dans ce forum. En tant que ministère de la Santé, il y a des limites à ce que nous pouvons faire. À la fin de la journée, la femme retourne dans la communauté et la communauté a besoin de la soutenir. »
« Dans notre pays, il y a une participation communautaire active. Tout au long de notre travail, depuis l'éradication du paludisme et de la polio, la communauté a participé, nous avons donc travaillé au niveau de la communauté. Il est vraiment important de travailler dans la perspective des droits humains et des populations clés. Nous ne pouvons pas éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant sans la communauté. »
« Les églises, les mosquées et les autres lieux de culte devraient fournir une plateforme prête à l'emploi pour transmettre aux communautés des informations et des services vitaux. Chaque membre de la communauté, en particulier les leaders, devrait être un acteur du changement. »
« Certains des meilleurs modèles sont ceux qui ont été mis en place depuis le début de l'épidémie comme les groupes de soutien et le programme de mères référentes. Mais beaucoup de ces modèles communautaires ne sont pas financés, et nous avons besoin de plus de soutien pour garantir les meilleurs résultats. Là où il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de développement durable. »